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M
J!·
L
hé!Íté
a
lUÍ attribuer deS
mt/4HchQJitJ
dont ils fgnorÓÍCOt.
la caufe oo qui Icor ont paro avoir qudque chofe de
furnaturei · ils ont fait cornme ces auteurs tragiques, qui
ne fach3n; commem 3tncner le dénouement de lcur pic–
~e,
ont recours
a
quclque dívinité qu'ils font
d~feendre
il
propos pour les terminer .
Les ouvcrtores de> C3davres des perfónnes martes de
cette maladie, ne préfentcnt aucun vice fenr.bte daos le
cerveau auquel on puilfe l'attribuer;
~out
le dérangement
5'obfcrve prefque toujours dans le bas-ventre,
&
fur-touc
o!ans les hypocondres, daos la région
épi~aflrique;
le
l'):>ic, la rate, l'uterus parojffcnt principalemem affeélés
&
íemblent
~tre
le príncipe de tous les fymptórnes de
la manie; . parcourons pour nous en con vaincre, les díf'–
fércntes obfervations
~n•ton¡iqncs
qu'on 3 faites dans le
cas prc!fent. t
0 •
Bartholin a rrou vé la r4!e extremement
f'CIÍtc
&
les cap(ules atrnbilaires confiderablcment augmcn–
tées,
""''"·
1.
hi{for.
~8 .
Rivierea vu 1'-éplploon re!'l–
J>Ii de tumenrs skirrhcu!es, ooirltres , dans un chanome
de Montpellier, tnélaocholique,
Ji~.
XIII.
<baP_:
jx.
Mcrcatus écrit, qoe fouvcnt les va1fleaux s:néfaratques
font variqueux , carcinotn3teui, engorgés, d¡Jlendus. par
un faog
ooir~rrc.
Wolfrigel 3 fait la méme <>bfervattQn,
mifúlfav. <Nriof.
ann.
t670. ARtoioc de Ponis racon–
te, qu'on trouva dans le cad3vre d'un prioce morr mé–
Jancholique, le méfemere eogorgé, parfcmé de
varic~s
noiritres, le pancreas obflrut!, la
r~te
fort groffe, le fo1e
petit, noir
&
skírrheux, les reins cooteoans ¡>tus de cent
petits calculs,
&<.
ibid.
anw.
4·
obf.rv.
2.9. Eolio, nous
remarqueroos en gt!oeral, que tres-fouvent les cadavres
des mélancholiques examioés , nous font voir un déran–
gernent col)líderable daos le bas-veotre; daos
l~s
uns les
vifceres ont paru groffis, mooClrueux, dans d'autrcs ex·
tremement petits, 8étris ou manquans abfolumeot; daos
,:eux-ci, durs, skirrheux; dans · ceux -la, au contraire,
ramollls, tombant en diffolution: dans la pll1part on les
a v\'ls de méme que l'eflomac, le ca!ur
&
le cerveau,
inoodés d'un (ang noidtre ou d'une humeur naire ,
t!paiffe, glnaote comme de la poix, que les aociens ap–
pelloicnt
atrabi/,
ou
mllancholi•;
oo peut confulter
i
ce fujet Bartholin, Dodonée, Lorichius, Hoechfietter,
Blazius, Hoffman,
&c.
Cooliderant wutes ces ob(erva–
lioos,
&
les caufes les plus ordioaires de cene maladie,
l'oo oe feroit pas t!!oigné de croire que tou5 les fym–
ptómes qui la conflituent
(ont
le plus fouveot excités
par quelque vice daos le bas-ventre,
&
(ur-tout daos la
regioo épigaflrique.
11
y
a tout líen de préfumer que
c'efl-ta qo'e relide ordioairement
h
cauCe immediate de
la
mllmuholie,
&
que le cerveau o'efl que fympathiquc–
¡pent affe8é pour s'affurer qu'uo déráogemem dans ces
porties peut exciter le délire mélaochol iquc,
il
oc f•u t
que faire attention aux lois les plus limpies de J'écono–
mie anímate, fe rappe!ler que ces parties font parfemécs
d'une grande qu3ntité de nerfs euri:mement fenlibles ,
~oofidérer
que leur lelioo jette le trouble
&
le défor–
dre daos toute la machioe,
&
quelquefois efl fuivie d'une
mort prochaioe; que
l'inflamm~tioo
do diaphragmc de–
termine un déllre phrénétique, conou (ous k nom de
paraphrl•u./it;
&
entin, il oe faut que favoir que l'em–
pire
&
J'infiuencc de la region épi)laflrique fur rout le
refie dtt corps , principakment fur la téte, eflrres-con–
fiderable; ce n'efi pas tims fondement que Van-H elmoot
y
avoit placé un archée, qui de·la gouvernoit tout le
~orps'
les oerfs qui
y
font répaodus Jui fervoient de re–
nes pour en diriger les aélions.
Des fa its que nous aYons cités plus haut, on pourroit
auffi déduire que la bite noirc ou arrabile que les ancieos
~royoient
embarratTi!e daos les hypocoodres, n'efl pas
~uffi
ridicu!e
&
imaglnaire que la plOpart des rpoderoes
l'ont penfé : ou¡re ces obfervatioos,
i1
efl conllant que
<les mélancho!iques ont reodu par les íeJ¡
&
le vomilfe·
ment des rnatieres noiratres, épaiffes comme de la poix,
r>.
que fonveot ces évacuations oot été faluraires; on
lit dans les mélaoges des curieux de la namre,
Juad.
1.
•""·
6.
pag.
lxxxxij.
une obfervation rapportée par Do–
lée, d'un homme qui fut guéri de la
mllaHcho/i,
par une
fueur bleuiltre qui fortit en abondanoe de l'hypocoodre
droit . Schmid
ibíd.
raconte auffi que dans la méme ma–
ladie, ún homme fut beaucoup foulag6 d'une excrétion
abondante d!urine noire ; mais comment
&
par quel
m~chanifme, un pareíl embarras dans le ba>-ventre peut-il
nciter e e déllre, fymptome principal de
ml lancholit
,
c'e(l ce que l'oo ighore? 11 oous fuffit d'avoir le fait
coortaré, u,ne recherche ultc;rleure efl tres-difficile pme–
menr théorique
&
de nulle im¡¡Drtance;
il
fcroit ridicule
de dire avec quelques auteurs, que les efprits animaux
étant iofc8és de cette humeur noire, ils en font trou–
plés, perd«nr leur nicidité
&
J~ur
tranfparence,
&
J!n
MEL
eonfequence
¡·~me
ne voit plii5 les objecs que eonPufe–
ment, comme dans un tniroir ter ni ou
a
tral·Crs d'une
eau bourbeuíe.
Cene maladie efl tra p bien cara8erifée par J'efpece de
dcflire qui tui efl propre, pour qu'on pniffe la mécu¡¡–
oo!tre , on peut m€me la prévoir -lorfqn'elle efl
pr~te
a
fe décider; lel fy mptomes qni la précedeot f ont a-peu–
pres les mémes que uous avons rapponés
a
l'article
MA–
l>!
lE,
voy<z ct mot,
Si la trifl effe
&
la crainte durcot
Jong·tems, c'e(l un tigne de
mllan<holie
prochaioe, die
H fppocrate : le m cme auteor remarque, qoe 11 quelque
partie cfl engourdie
&
qwe la laogue devleone incomi–
uente, cela anuonce la
mllancholie; aphor.
l.
J .
lib. VI.
&c.
La
mllan<holie
efl rarement une maladie dangereo[e;
elle peut etre incommode.
defa~réabk'
ou au contraire
plaifante, fu ivaot l'e(pece de dé lire; ceux qui
Ít:
croient
rois, emperenrs, qul s'imagfnem goúter qoelque plairir,
oe peuvem qu'etre fachés de voir guél1r leur rnaladie;
c'ell ainti qu'un hom:ne qui s'irnagiooit que tous les
vaifleaux qui arrivoient
:1
un port tui appartenoient, fut
tres-fiché áyam ratrappé
Con
bon feos,
d'~tre
défabufé
d'une erreur auffi agréable. Tel étoir auffi le mé la nchp–
lique donr Horace
llOllS
a tranfmis J'hiiloire, qui étant
(eul au ¡hefttre, croyoit emendre ch•nter de be1ux vecs
&
voir jouer des uagédies fuperbes; il étoír fiché con–
tre ceux qui tui avoient remis J'eíprit daos foo alficte
naturelle,
&
qui le privoieot par-Ji de. ce plailir .
.
{
Ptljl
me oeeidijli1, amiei,
No11 (trvafliJ,
4Ít;
(IIÍ
lic extorta
-voluptaJ,
El
áemptus
P.•r
'llrm mmtiJ ;¡ratiJlimru error.
Epifl.
:..
lib. IT.
11 n'en efi pas de meme de ccu• qui peníent erre
transformés en
b~tes,
qui ont des délires tri rt es, ioqqiets ;
celui, par exemple qui s'abflenoit de piffer cr?.iotc d'inorr-¡ '
der le monde, rifquoit beaucottp
po~
r fa fa oté
&
pnur
fa vie, en retenam un ex crémeot dont le [éjour dans
la veffie ou la fuppreffi on peut occalionoer de• maladies
tres-fkheufes . Le déJire, dit H ippocrate, qui roule fur
les chofes néceffaires, efl tri:s·mmvais en général:
il
en
a craindrc que les vices du bas-ventre n'empirent' que
la bite noire ne fe forme
&
n'engorge ces vaifleaux
& ..
me!me fe mete avec le fang; l'épileplie
fuccedr.ntauffi
quelquefois
3
la
mllmuholic .
Les traoi'portS o u metalla–
fes des maladies mélaocholique;, dit H ippoorate, Jimt
dangereufes au printems
&
a
l'automne; c:lks font !hi–
vies de méme, de convu!tion, de monitication o u d'aveu–
glcmeot,
aphor.
r6.
lib.
Il.
i1
y
3 beaucoup
a
eíperet
que la
mllmuha/i,
lera diffipée fi le flux hcmorroYdal,
les v.ariccs
rurvieno~nt;
les dt'jc8ions noires . la gallc.
les d1fférentes éruptions
cutao~es,
J'élephantiafis font auffi,
fui•ant H ippocrate, d'un tres-heureux augure.
11
fau t dans 13 curation de 13
mllanrbo/i,,
pour que
le Cueces en foit plus afforé, cornmencer par gnérir J'e–
fprit
&
cn[uire attaqucr le> vices du cnrps, loríqu'on les '
coonoit; pour cela il faut qu'u o m<!decin prudcnt íache
s'attirer la confiaoce do malade, qu'il entre dans -
1~111
idée, qn'il
s'acco n~mode
a
Con délire, qu'il paroitfe per• .
fuadé que les choles foot te!les que le mélancholique
les .ima11ine,
&
qn'il Jui promette eofuire une guérííon
rad1calc,
&
pour J'operer,
i1
efi íouvent obliJé d'eo ve· ·
oir
~
des remedes Cinguliers; aiofi lorfqu'ue malade croir:1.·
avo1r
~enfermé
quelque animal vivam dsns le corps, il
faut falCe femblant de !'en retirer;
Ji
c'efl dans le venrre ·
on. peur par un purgatif qui fecoue un peu vivemem
pro~
r
du1re cet effct , en Jettam
adroiteme.ntcet animal danr
le bailin '·fans que le malade s'en apperyoive, c'efl aiofi
que certams charlatans par des tours de foup!effe t:'em–
bla~les ~bu\ent
de l.a
crédu!it~
du peup!e,
&
patlent pour
habtles a fa1re ti>rt1r des v1peres ou autres an!lnau• du ·,
:orps. Si le m<!Jancholique cwit J'animal dans fa
t~te,
1! ne faut pas balanccr
a
faire noe incilion fur tes
tégu~
meos, le maJade comptera pour rico les doulcnrs les
plus vives, pourvl1 qu'on Jui momre !'animal dont la .
préfence J'incommodoic fi fort; cene incifion a cet au- _
tre avaota¡!e, que fouvent e!le fuit cefler les douleurs
de
t~te
qui en impoíoient au malsde ¡:>our un
aoim~l
ct
(en de cautere toujc urs tres-avanta¡>;eux .
On voit daos les différens recneits' d'obfervations des
guérifoos auffi liognlieres.
U
o peintre, au
rappor~
de
Tulpius, aroyoit avoir tous !es os du corps ramollis
comme de la cire,
il
n'ofoit en
conféqo~nce
f:Iire un
feul pas; ce médecin lui parllt pleinem.ent perfuadé de
la vérité de fon accidenr; il tui promir des remedes in–
faillibles, mais Jui défendit de marcher pendant fix jonr1;
aprC:~ leíqq~ls
il Jui dqonnit la permiffion de le ·faire,
Lt