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MED

&

ks moyens de les

décou~rir.

Nous ajouterons feu–

lement ici quelques obfervattom.

Cúmmc les Emiliens de

GB,

font foft e!timés,

&

coutent 40 ou fO fnocs, les fauCfaires ont trouvé le

moyen d'en fairc avec les

miJaillet

de Philippe Pere ,

dont le vifage a aCfe1. de reCfemblance avec celui d'E ·

milien.

On a trouvé femblablement le fecret de donner quel–

ques

m!dailla

d~

G ordien troifieme , aux Gordiens d' A–

frique, foit en

r~formant

la légende de la tete,

&

en

mettant

11 FR

au lieu de

Pi:u

F.

foir en marquant un

peu de barbe au memon; de forte que quelqucs -uns onr

pris de-tl fujet de fourenir que c'étoir uo troitleme afri–

cain, tils o u heveu des deux autres.

JI

fera aifé de fe

defabuCer, e11 fe fouvenant que tous les revers ou il

y

a

.1/ug.

ne conviennem point aux deux airicains , qui mar–

qnent ordinairement deux

G. G.

fur leurs

mldaillu.

Ce

n'e!t

pa~

qu'il ne s'en reucootre quelquefois avec

11ug.

par un feul

G,

comme

providentia .1/ug. virtut

11ug.

mais alors le mot

11 FR.

qui fe

trouve du c6té de !a

téte empEche qu'on ne pui(fe

y

étre abufé .

11

ne faut pas fe laiCfer

tromper par cenains N érons

de moyen bron1.e, dé!loifés quelquefois en Othons; il

ne faut pas non plus $'arrerer

a

la petruque qui paro1t

(j

nettemeut !itr l'argent

&

Cur l'or,

&

condamoer fur les

mldaillu

ou l'on ne la remarque pas ; car quoiqu'elle

11~

fe rrouve

p~s

fur les

mláail/u

bauu~s

hors d'ltaloe,

elles n'en fonr pas m oins vérirables;

&

quoiquc le Pa–

douan ait pris foin de la marquer fort

propr~ment

fur le

grand bronze' fes

mldaillu

n'~n

C.>nt pa moins

r~ucres.

En fin, il ne f.lllt pas établir pour regle

f~ns

exception

qu'on contrefaCfe uniquement les

m/d,.illa

rares

&

de

graod prix, comme celles dont le meme Padouan a pris

la peine de faire les carrés: en effet, il y a des

mldail–

let

tres-communes qui ne lailfent pas d'etre c;ontrefaj–

tcs. (

D . ').)

MÉDAtLLE; DENTELÉF., (

.1/rt n11mi]m.)

en !atln

nu·

m ifma forrata .

On appelle

mldaillet ¿,,t,/la

ou

crm•llu

, les

ml–

d,.illu

d'argent don¡ les bords o.H une dente! ure . Cettc

dentelure ell une preuve de la bonté

&

de l'antiquité de

la

mldaillr:

elles font communes psrmi les

mldailln

confqlaires jufques au tems d' Augufle, depuis lequel il

n'y en

a

peut-étre aucune.

11

s'en trouve de bronze des rois de Syrie; mais il

fembl e que

ce~

dernieres n'ayent été

dmtdlu

que pour

l'ornement,

&

non poqr la nécdli té; au lieu que dans

le~

m/d,.i/1•¡

d'argent, la fourherie des faux monnoyeurs

a oblil(é de pn:nd-re cctte précaution di;s le tem< que la

république frappa des monnoics d'argenr . E o effet, les

faux monnoyeurs s étudioient

a

c<:Jntrel3ire les coins des

m onétaires;

&

ayant imaginé de ne prendre qu'une feuil–

le d'or ou d'argeut pour couvrir le cuivrc de leurs

n¡r!–

daillu,

ils la frappoient avec beaucoup d'adrelfe .

Pour rerr¡édier

:i

cene friponnerie,

&

pour dininguer

la fauCfe monnoie de la bonne, on inventa l'art de cré–

neler, de denteler les

mldaillu,

&

on décria tous les

coins dollt on ¡rouvoit des

efp~ces

fourrées.

(D . '), )

M ÉDA JLLE ÉCLATÉE.

orr

fENDUE, (

Art numifm . )

on ¡¡orqrne aiuij les

mldailln

dont les bords fom écla–

cés ou

t~~dus

par la force du cojo.

ll

~!t

bol) qe fayoir que les bords des

mldailles lcla–

t let

par )a caufe dont nous venons eje parler, ne font

pas un défaut qui dimit}ue le prix de la

mldaillr,

quand

les figures n'en font point

endom m~gées;

au contraire

e' efl un des bqns

lignes que la

mldaill•

n' el1 poit}t

m <>ulée . Ce figne ne laiCfe pas néanmoins

d'~tre

équi–

voque

~

l'égard eles fourbes qui aqroieur battu

f~r

l'an –

tique ; car cela ne prouveroi¡

P.BS

que

1~

tete ou le revers

ne fut d'un coin moderne,

&

peu!-~rre

tous les deux.

(D.].)

.

M E:DA JLLE l'AUSSE, (

.1/rr numifm.)

toure

mldAille

faite a pla irir,

&

qui n'a jamais exi!té che1.

les anciens.

On nomme auffi

mldailln farif[et,

les

mldailles

anti–

ques , moulées, réparées, vernil!ees, retliruées , avec des

coins modernes, réformées ave¡; le marteau ; celles dont

les revers out été contrefaits, inférés, appllqués; celles

dont la téte, les légendes om été altérécs; en fin cclles

qu'on a fait éclatter ou fendre expres en les frappaot.

(D.']:)

MÉDAILLE J'OUR RÉE, (

1/r& nrrmifmat.) mldaillr

de bas alloi avec un faux revers.

Les antiquaires nomment !pecialement

mldailles four–

>!rt,

cclles de l'antiquité quj font couvertcs d't¡ne pe–

tite feuille d'argent fur le cuiyre ou fur le fer, battues

enfemble avec tan! d'adreCfe , qu'on pe les reconr¡qit qu'!

la coupure . Ce fom de faulfes monuoies anriques, qui

malgré leur antiquité reconnue, ne méritent aucune foi

p~us

l'ni!toire.

MED

Rien de plus commun que ces forres de pieces, pour

qui s'e 1 familianfé avec l'ontique ,

&

rien de plus rare

qu'un ar.tiquairc, qui fachant réli tler

:i

la vanité de pof,

féder une

mldaillr

uniquc, ne faCfe de celles-ci que le cas

dont elles fom dignes.

On n'nur> pas de peine

il

croire que l'objet de l'at–

temion des gouvernemens fe foit porté en tout tems ,

l!t

eo tout pays, fur les faux monnoyeurs. De-la ce qu'on

appclle

fauff•·monnoi•,

a été un ouvra11e de ténebres.

Ceu~

que l'avidité du gain a entrainé dans un métier

fi

dangereux, ont ordinairemem exercé knr art dans des

11enx obfcurs

&

retirés;

&

c'étoient plut6t des gens fans

counoiCfance

&

f.1ns éducation, qui expofoient ainti kur

vie pour un vil intéret, que des hommes in!truits

&

ca~

p1ble

de travail ler avcc exaaitude. Auffi voyuns-nous

pcu de ces

m/daillu jo11rrlu,

fur lefqnelles on m: remar–

que des erreurs groffieres, foit dans

les dates,

lorfque

le

m~nle

confulat' la meme puiCfJnce tribunitienne' fom

répétécs fur les dctlX faces de la

m!dai/le,

ou qu'on

y

trouve une différence réelle,

&

quelquefois de plofieur¡

années, !itit daos les fJits, lorfqu'ils ne convieonem qu'a

un prioce qui régooit dcvant, ou

apr~s

celui, dont la

tCre e!t repréfemée de l'autre c6té de la

mldai/lc.

Ce>

fautes doivem erre hnputées aux fabricateu rs de

crs fauCfes monnoie;. L'iuquié tude inféparable de toute

a~ion

qui met la vie dans un rifque perpétuel, ne s'ac–

corde guere avec l'attention néceffaire pour

la

correaion

d'n n ouvrage. [ls frappoie nt done leurs fauCfes

mldaillu

fuivam que le hafard arrangcoit les différens coins, que ce

méme hafHd avoit fait tomber entre leurs mains; ils joi–

gnoient

a

la

t~te

d'un cm?ereur le premier rcvers qu'ils

rencontrnient,

&

ne

crai~noient

poinr que ce bifarre mé–

lange pOt empecher le cour de leurs efpeces, paree qu' ils

jugeoiem des amres par cux-mcmes,

&

que leor igno–

rance ne leur permeuoit pas de s'appercevoir de leurs

propres bétifes .

M. Geinoi. en a obfervé quamité fur des

mldaill.s

fourrlu

du feul cabinet de M . l'abbé Rothelin. [1 a vu

avec éronnement dans Trajan, fon !i<ieme confutar mar–

qué au revers d'une

mld,ille

d'argent, qui du c6té de

la tete , ne porte que le cinquieme. D ans Hadrien

for–

tun<C

rtl!dttci,

o u le mot

r•duci

e!t écrit avec un

<11!.

Dans

M.Aurele, la vingt-qnatrieme puilfance tribunitienne d'tln

c6té, pendan¡ que J'autre n'exprime que la dix -huitieme.

lci des confulats

&

des puiCfances tnbunitiennes au revers

d'une impératrice ,

1~

des

types

&

des

l~gcudes

qui ne

con viennenr qu'ii des princelfes, au revers de la

t~te

d'un

empereur. D ans Gordien , un de ces revcrs que 6 r frap–

per Philippe pour les jeux féculaires qui fe célebroient fous

fon regne; qoelquefois une tCte impériule avec le revers

d'uue

médai!/e

conCulaire. En fin, des exemples fans nom–

bre de tout ce que peuvent procjuire en ce genre la né–

.gligence, la précipitation, l'iguorance , ou le manque de

coins nécelfaires, pour frapper toutes les

mldailln

qu'ils

vouloit:IH imirer.

'

11 faut en conclure, que d'ajouter foi

a

ces fortes de

mldailles,

&

vouloir en tirer avant&ge pour faire nairre

des problemes dam l'hil\oire, c'e!t trompcr le public par

de frivoles

&

fauCfes difcuffiom . Si ceux qui jufqu'a pré–

fcnr nous ont donné des catalogues de

mldaillct,

n'om

point eu foi n ele diflinguer ces fauCfcs monnoies d'avec les

vra•cs , c'cfl un reproche bien fond é que nous fommes en

dmit de leur faire. M éler les

mldai/1" foqrrlt

avec les

mr!dai/1"

lé~itimes,

c'e!t méler de faut titres avec ceux

qui font vrais; e'el\ confondre la Fable avec I'Hifloire.

Mais,

d¡¡~-t-on,

pourquoi les

m!dailla (uurrlu

foot–

elles prefque toüjours rares,

&

méme alfe-¡, fouvent uni–

ques? C'e!t d'abord paree que les fanlfes monnoies n'oot

jamais été auffi abondames que les vraies. C'efl enwre , .

paree que celles-la ont été plus aifé mem détruites par

la rouille

&

les autres accidens , qui font plos d'impreffion

Cur le fer IX

fur le

ct~ivre,

que fur l'or

&

fur l'argem.

C'efl en fin, paree qu'il e!t aCfe7. rare, que la méme rautc

!oit fouvenr répétée par des ouvriers qui n'ont d'autres

condutieurs que le l]afard .

· On a pei11e a comprendre aujourd'hui que les faulfes

pieces pulfcnt avoir cours amrefois,

&

qu'on ne s'ap–

per¡¡:ut pas d'abord de leur fau!feté, par

la comrariété

qui fe trou•·oit eotre la téte

&

le revcrs ; mais on ne fau–

roit faire lil-dclfus la moindre comparaifon entre les pieces

de monnoie de norre fiecle,

&

ce!les qui avoient cours

chet les ancieos. N os monnoies confervent le méme

revers pendant long·tems,

& il

n'y a par exemple,

a

IOUS

DOS !ouis,

&

a

tOQS nos écoS

l

qu'un feul

&

meme re·

vers; en forre que fi

l'on en préfentoit quelques-uns qui

portaCfent d'un có té la téte de Louis X

V .

&

de

l'~otre

des rcvers employés fur

les

monnoies de Louis XI

V.

ils feroient ailément reconnus ¡:our faux,

&

ne patfe-

roiem