MED
Sur deur
m!Jail/u
d'argent d' Antooin Píe, on trou·
ve 3U revers
Aug~tjla,
ave¡: des types qui rnontrent évi–
demment qu'on a joiot
a
h
rtte de cet empereuY des
revers qui avoient été dcfiinés aux
,./daiilu
de· Faufline
fa femme . Deux aurres
mldaillu
d'argent
de..
Julia Do–
moa
Ont
a
leurs revers. l'une
Lih<ral. A:<gg.
&
l'autre
Virtus Aug . Cof
. ...
On voit bien que ces lég<:ndes
ne peuvent convenir
i
cette prince[fe : auffi les a· t·on
prifes pour
d~s
mldaillu
de Severe, ou on les trouverl
facilement . Une aurre
mldaille
d'argent d'Herennía Etru·
feíl la , a pour rcv<rs un type conou parmi ceux de Tra–
jan Dece , avec
11
légende
Pmsnollia!.
Au revers d'une
mldaille
de
Faufiine la jeune en ¡¡ra td bronze, on lit
Primi Duen,.{es Cof
lll. S. C.
Qttelqu'un prétendroft–
il
qu'on faifoit des vreux déeennaux pour les femme'
des empereurs? non, car le filen ce de l'hi tloire
&
de rous
l~s aurre~
monumens nous prouve le contra!re
i
ma!s
ti
o
o confulte les
mlda/1/es
de M. Aurcle, on verra que
ce revers a été frappé avec un coin de(tiqé
1
cet em–
pcreur . Une autre
mldaille
en grand bronze de D idms
Julianus, a Cur le revers
Juno Regina,
légende qui ne
lui peut appartenir, mais qu'on a empruntc!q d'un coir¡
de Manlia
S
camilla.
M . Liebe a fait graver daos fon tréfor de
Sat~·Go.
tha une
mldaille
d'~r~ent
d'Hadrien , ou on lit
d'~n
cóté
Hadr!a, us Auguflus,
&
de l'autrc
S. P ,
Q.
~.
M.
O . PRINC. Qui efi-ce qui ne voit pas que lo coírt
d'un des revers de
Tr~jan
a
~té
employé par f!l é¡:arde
avec un eoin d'Hadrien? le
m~
me antiquaíre rapporré
enCuite une
midaille
d'Antonio Pie , dans laquelle fa t
j'•.
pulffance tribuniríennc fe trouve également n11rquée at¡–
tour de la
t~te
&
au revers .
L~
cauCe de cctte llngula–
ríté efi que le monétalre s'efi fervi de deux coins quj
o!toient
b~a
de la m1!me année, mais qui u'avoient pas
c!té faits pour
~tre
unís cnfcmble.
Tous ces exemples parniffcnt prouvor fans contefia·
tion, du-moins aux yeui des critiques
im¡¡arti~ux,
que
les M onétaires
m~
me om fait des méDrifes;
&
li le
p~re
Chamilla.d eüt connu les
mldailles
qu'ort vlent de ci–
ter, il n'auroit point chcr.ché des moyens plautiblcs qe
les conciller avec l'hitloírc, ou d'accorder eufemble les
légendes des
t~tcs
&
celles des revers . Tandis ·que le
pcre Hardouin rejette avec hauteur l'idée de ces mépri·
fes de Monétalres,
11
nous en foumit !uf
mc!1n~
¡>lulieurs
traits
da~>s
fon hifiolre
~ugulle.
On
y
voit uue
mldaille
de grand bronze, qui joinr le
r. xieme confulat de Ve–
(panen avec le fecond de T!tqs
¡
quelques-unes de Do–
milien avec la
t~te
qe Vefpalien au revors; 11ne de Tra–
Jan avec fi,n cinquíeme qonfulat,
&
au revers les
t~tel
d'Hadrien
&
de Platine, avec la légendc
Hqdrianw Aug.
Les
critique~
fagcs aimcront roajours mieux adoprer daos
ces
mldatl!o
des erreurs de Monétaires, errcurs qui 11'om
ríen qoe de
qatur~l
&
d'ordi.n~íre,
qoe d'en faire la pare
de quelque fyfieme
enti~rement
oppofé
4
l'hif\oire qe
toute l'ant!quité.
N
e reconnoiffons done polnt pour despieces 3uthenti–
ques ces
m!dailles
fingulieres, qui ne pcuvent s'accorder
ni avcc le¡ autres
m!dai/1,¡
re9ues, ni avec l'hifioire;
&
enminons
ít
ce qui cauCe notre embarras, lor!\jue nous
ehcrchons :1 en déméler le fens, ne vieot pas de quel·
que méprife du monétaire. N ous pourrons &9íletneot
nous en appercevo!r, en vérifiane
fi
ces revers ne fe trou:
vent pas joints fur d'autres
mldaillcs
i
4c•.
!~tes
3UX· •
quelles ils conviennent mieu¡; quand cela Ce rencomre•
ra, nous avouerons que des coins mélés ou Qonfondus
font la fource de no& doutes,
&
nous verrons
1~
lliff\·
culté dil"paroitre .
·
Au rolle. on voudroit en vain nous perfuader qu'il
regne quelquefo!s fur
les
mt!dailles a11tit¡uo
des
tr~i¡s
d' ironie
&
de plaillinterie , Cemblables
a
ceu x qu'on vo1t
a!Iez fouvent dans nos
mldailles
modernos. Qn cito pour
le prouver la
mldaille
de Gallien que lo roí
poffed~,
G_plliena! Aug,.(l -e
Pax
Ubit¡ue
.•
mldaille
frappée dans le
tcms que par
la
Ucheté
&
l'indolence de cet empereur
l'Empire étnit déchlr¿ par les trente tyrans . Ce qu'll y
a de sOr, c'efi que tout ce que
M-
Baudelot
nqu~
a m–
génieúfement expliqué des
m!dailla
qui
re
fraepoi~ot
pour les plalfirs des faturnales, ne fcrt de rico pour ap–
puyor
<!e
femiment.
11
n'etl pas mieui <!rabi! par u11e
feule
~"ldaille
équivoque. Je convícm que la difficulté
d'acaommod~r
le nom d'une princeffe
a
la
!~te
d'un
cmpercur efi d'abord
embarraff~ntc;
mais on peut !3 ré·
fo.udrc par l'inadvertance ou
h
prédpitatiou qu
mon~talrc,
&
confirmor cette folmion par le1
pr~uves
que
nou< venons d'en donner
tnm-~·l'heure .
E
ufin, on ado·
pt~ra
bi•n moíns un f'ait unique, que le detir qui nous
amme de
pr~ter
atu anciens le camélere d'efprit de no·
tre (¡eele. (
D.
:J. )
·
To,~
X-
MED
1
93
Mt.DAILLI!:
MODERNE. (
Art 11u111if"'· )
On appelfe
m_ld•illes.
m~Jrrnes
celles qui ont
ét~
fr;lppées deputs en–
VIfOn
t~01s
ltecles . En elfet, il
fau t obferver qu'on ne
rnet pomt au
r~ng
des
mld~illn
modrrnes
celles qu'on
a
fabriquées pendant la víe de Charlemag ne
&
aprcs
lul' pendam ciuq eens
•n~;
paree qu'elles
ro'm
d
gcof~
lieres, que les
~mfqQaires
regardeot
cet
efpace de te-ns
comme .un vilam emre ·detl> de l'anrique
l!t
du mDder·
ne .
Ma1~
quaod les beaux Arts vinrent
3
rena!tr~,
ils
fe
preteren~
Qne
m~ín
Cecourable P•' Ur procurer des
mi:
d4illes
qul ne fuffent plus frappécs au caín de fa barba–
rie . Voili nos
mldailles modtrnes.
Leur curlotíté, eomme celle de la belle Peinture; euc
fa premíere aurore au commencement du quinzieme tie–
cle,
apr~s
avofr été enfevelie l'efpace de ntílle ans avee
les trifies retles de la rnajetlé romaioe . Ce fm d'abord
par
les
foins d'un Pífano, d'un Bolducf ,
&
de quelques
autres artifies, qu'on vit reparo!rre de nouvelles
mld~it
les
3\'ec du deffein
&
du relid. Le Pffano fit en plomb,
en
1148,
la
,.,ldail/e
d' Alpf¡on fe, roi d' Arragon;
& ,
dix ans auparavam, il avoit d,, nné eelle de Jean Paléo–
logue , dernier empereur de Uonfiantinople. EnCuite, on
Ce
mit
a
Pra?per des
mldailles
en or; telle ell celle du
concile de
Florenc~,
·
&
d'un confifloire public de l'aul
1
l.
quj Com les premieres ébauches des
mld4illes moder·
nn,
perfe~ionnées
daos le liecle fu ivant,
&
enfuite re–
cherchc!es, pour la gravure, ·par quelques
~urieux.
11
efi vral que la
pl~part
de ces nouvelles
mldailln
cnt été faites avec
~rand
foin, que les époqucs s'y trou–
vem toujours marquéd, que les rypes
~n
Cont
choitis
~
l'exp!ication faci le
1
pour peu qu'on ait connoiifance
de l'hifioire, O o
y
voit des combats fur terre
&
fur mer ,
des Oeg;s , des entrées, des
fiare~
de rois, des pompe&
funebres, les
alliano~s,
les mariages , les familles, en un
mo~,
les événemens les plus importans qui concerncnt
la religion
~.-
la polítique! cependant tour cela réun i ne
nous touche point comme une feule
,.,/dail/e
de Brurus,
de Lacédémone, ou d'
Ath~nes.
_ Je ne puis
mem~ devin~r le~
ra!fons qui ont engagé le
pere }obert a décider que fur
i~s
m/ datl/es
3QtÍq\t<S on
trouve, plus qQe Cur les
mqdrr11es
1
le faui mérite hono–
ré .
11
femble, au contraire, que ce! incon
v<!ni~nt , q~j
e(l inévi¡abl; dans toute Cocjété humaine, efi beaucou?
phts
3
crainqre dans les
mldailles modernes,
qu'il
ue
l'é–
to!t
d~ns
les moonnies amiques; car p"<qli nous les prin·
ces font maitres abfolus de
1~
fabricadon de leurs mon,
r¡oies,
t~ndis
qu'a Rome le
fc~au
de
l'~utorité
du fénat,.
quelqqe corrompu qu'qq le fuppofe,
'Y
íntervenoit en•
core .
D'uq
autr~
cóté, les monnoies aqtiques ne Ce
fr~p·
poient que pour le pfincc;
~
l'hifloire nous a éclairé
fur fes vertus ou fur Ces vices. Mais
~ujourd'hui
U
n'eft
point de particulier qui ne puiife faire frapper des
ml–
d_ailla
en fon .
honn~Ut
1
cambien de gens fans mérite,
que
~~
vanité a déja porté
a
eff•yer de
re
procurer unq
efpcce d' immortalité, en Ce faí[an¡
rcpréf~n¡cr
fur des
mfdailles !
Je ne détourneral néanmoins perfonne
d~
donner daos
la ·curiolité du
modrrne.
On peut raffembler,
fi
l'on
veut, ces Co¡res de
mld{filiu,
&
former
m~
me des fui–
tes qe papes , d'empereurs, de rois, de villes
&
de
par•
tl¡;:uliers, avec le
fecour~
des mnmioies
&
des jcttOI\5.
La fuite complette ejes papes peu¡ fe
f~íre
Mpuis Mar•
tio
V .
jufqu'a préfem ! ritai> la fu ite des empereurs d'Oc–
cident
(lepui~ Ch~rlemagne
ne pourrpit s'eiécuter qu'en
y joignant les monnoies . Si
l'on me dit qu'Oélaviu$
Strad~ ~
oonduit cet ouvrage depuis Jules-Céfar jufqu'a
l'empereqr !VIatthias, je répopds que c'efi aveo
d~s
mi•
Jailles
prefque toutes fauffes, invenrées pour remplir les
vuides, ou copiées fur ce\les. que Maxlmilien
1l.
ñt bat–
tre pqur relever
1~
grandeur de la maifon d' Aucrich.e.
Quant
ii
la fuire
d~s
rois de
Fr~nce,
il faut fe conteo–
ter i:les monnoies pour
l~s
deux premieres raees; qr il
n'y aucune
mldail(e
~vec
l'effigte du prloce avon1 Char–
les VIl, Tomes celles qu'on a
frappé~s
daos la
Fran<#
mltalli'l'"
jufq l\'a Cha,rlemagne, Cnm im:J,ginaires ;
&
la,
plilpart des pof!ériures, fnm de l':n-.ention de JacqlleS
de Bie
1
&
de D uval fon aff<>cié.
f1
el\
vral qo'il y
a,
dans le ca,bjoet de Lo.uis
X
V.
u[\e Cuite de rous fes pré–
déceffeurs JU!'qu'a Louis
XI
V.
gr~vée
tres propremeut
en reltef !br de perites
:~gates;
mais on fait que c'ell une
fuite de la
m~me
grandeur , d'une
m~me
main,
&
d'~n
ouvrage cxquis, qu' on 6t
a
plailir fous
le r<gne de
Louls
XIII.
Les
ml daillu
d'Efpagne, de Portugal,
&
des
cour~o
nes du N ord, ne font que du dernier
~e_cle.
En
ft_all~,
les plus ancienoes, j'enteuds celles de S1c1le , de M_1lan,
de Floren""
oc forment auoune fuite,
&
ne
fe
trOU•
B
Q'
veot ,
·.