MED
1os ne faifoient que de fortir de la main de l'ouvrier.
Le pdx de
la
mldaillt
antique augmente encare par
une autre beamé que donne la feule nature,
&
que l'art
jufqu'i préfent n'a pn
contref~ire,
c'efl le vernis que
ccrtaine terre fait prendre aux
mldnillo
de bronze,
&
qui cbuvre les
un~s
d'un bleo turqoin, prefque aulli fon–
cé que celui de la turquoife; les aurres d'un cer·tain ver–
millon encare inimitable; d'autros d'un cenain brun écla–
tant
&
poli, plus heau
fans comporaiion que celui de
nos figures bron'l.écs,
&
dont l'ooil ne trompe jamais,
ceux
m~me
qui ne font que médiocres connoilfeurs,
paree que Con éclar pa lfe do bcaucoup le brillant que peut
donner au méral le fe! "rmoniac
m~lé
avec le Vtnligre.
Le
vcrnis ordinaire el! d'uA vert tres- fin, qui fans cff•·
cer aucun des rraits les plus délicats de la gravure , s'y
arrache plus proprement que le plus be! émail ne fait aux
méraux otl on l'applique. Le bronze !eul en efl fufcepti·
ble; car 'pour l'argent, la rouille verte qui s'y attache ne
fert qu'a le g!iter,
&
íl faut 1'6ter foigneufement avec
le
vinaigre ou le jus de cirron, lorfqu 1on veut que la
mldaillc
foit efllmée.
Quand done vous trouvere·t une
m~daille
fntOe c.r.
dinaire , c'ell-a-dire i laque! le il manque qttelques-unes
des ebofes néceflaire5, foit que le métal Coit écorné
ou rogné, le grenetis effieu ré 1 les figures biffées , la lé- '
gende
e!fac~e,
la tete méc0nnoifl'able; ne lui donnoz
póint de place dans votre cabinet : mais plaignanr le forr
malheureux des grandeurs
humaine~
, laitfuz
aller ces
prin~el
qui ont aurrefois fait trembler la terre , mollir
fur l'enclume de l'orfévre, ou fous le martcau du chau.
dronnier .
Si néanmnins C1étoient de certaines
mldaillei
fi
rare< ,
qu 1elles puffenr p•ffer po•¡r uniques , ou que l'uu des
denx cótés
fltt
encore enrier, ou que, la légende fut íln–
guliere
'JU
lillble, elles rnériteroient fort
d'~rre
garMes 1
&
nc
lailferoient pas d'avoir leur prix.
En effet 1
0 11
voit pen de cabinets o
u
il n'y en alt qnel·
qu'une de mal con'fervée ,
&
l'on ell trop
heureu~
quand
on pettt avoir, meme avec imperfeélion 1 certaines
t~res
rares, pourvü qu'elles foient ram-foit-peu connoilfab!cs ;
il ne fan t pas fur·tout fe rebuter pour une légende ef!a–
céc 1 quand le type efl bien confcrvé, puifqu'il y a des
favans qui les déchiffront a merveille, témoins M . Vail–
lant
&
M. More!, qui par un peu d'application, rappel –
loicnr les mots les
pl~s
invilibles 1
&
ré(\)fcitoient les ca–
raéicres les plus amortis.
11
efl bon de favoir que les bords des
mldailln
1 écla–
tées par la force du coin , ne paffent pas pour un défJut
qui diminue le prix de la
mldai/1,,
quand les fi gures n'en
font poi
m
endornmagées; au comraire, c'efl un figne
que la
mldailü
n'efl poi
m
moulée; ce ligne néanmoins
ne laifle pas d'ctre équivoque 1
a
l'égard de ceut qui au–
roienr batru rur l'antique , car cela ne prou veroit pas que
la
t~te
ou le revers ue
f(h
d'un coin moderne,
&
peut·
~tre
tous les deux .
Prenez garde aulfi
:l.
ne pas rebuter les
mld4illu
d'ar·
genr dom les bords font dentetés,
&
qu 1on nomme
nu–
nzifmatn forrat.c
1
paree que c'ell encare une preuve de
la bomé
&
de l'antiq uité de la
mldai/1,.
Mais il fe trouve certains défauts qui nuifent
a
la beau–
té des
mldaillei ,
&
qu'on nc peut atttibuer qu'i la né–
gligence des monnoyeurs; par exemple 1 lorfq ue le coio
ayam coulé forme deux tétes pour une, dcux grenetis
ou deux légendes; lorfque les temes de la légende fo nt
ou confondues ou fupprimées, ou déplacécs , comme on
en vnit communémeot fur
les
mMailln
de Claud<·le–
Gorhique ,
&
des trente tyrans, ce font des monflres dom
il ne faut point iaire des rniracles; car quoique cela n'em–
p~che
pas que la
mldaille
ne foit amique, cependanr le
priK au-lieu d'en augmenter en diminue notablcmem .
Quant
a
cerraines
médaillo
qui ont une téte d'empereur
avec quelques revers bifarres, ou avec des revers qui
~ppartiennenr
;\ un autre empereur que celui dont elles
porrenr la
t~te,
il o'en fau r faire aucune ellime 1 puifque
ce n'ell qu'un eff<t de l'i¡¡norance ou de
la précipita–
tion du fau x rnonooyeur .
Eutín il arrive quelquefois que ce monnoycur oublie
de mettre les deux quarrés,
&
laifle alnfi la
mldnifft
fans
revers : on nomme
incufo
ces forres de
mldaiii<J. Voy.
MÉDA
!I.LEINCUSE.
C'e(l
ici le lieu de parler des contre-marques, que les
jcuncs curieux pourroient prendre pour des
di(~races
ar–
rivées a
u~
mldaillei ,
dont elles entament le champ, quel–
quefois dtt cóté de la téte , d'autres fois du c6té du re·
vcrs, particulierement daos le grand
&
moyen bron2e,
a(l"cl femblables i ces marques qui fe voyent fur nos
fous 1 que le peuple nomme
tappii,
il
cauCe que l'im–
prelfion du coup qu'ils ont
re~
u, quand oo leur a fait
T.,.,.
X.
MED
eette marque,
y
di
demcurée : cepend1nt ce font .des
beautés pour les favans, qui rccherehem les
mldailla
otl fom des CGnrre-marques .
On en rrouve fur les
m!.l.ilfeJ
des rois
&
des villes
greques , l'ur
«}l~s
de<
colo~ies,
&
fur les impériales .
ll
y
a
qt~elquefot~
plus d'une contre-marque
rur
la
m~me
m~dad/,
1 ma•s _les
~ntiqu~ires.
t;~'en
onr jamais
v_tl
au-dela de rrots . Rten n
etl
motns tntonne que ces con–
tre marq ues 1
m~rne
fur
le~
.,.,¡¿,,;t[u
latines: le plus fou–
vent ce font des lewes ,!tées enlemble 1 qui expriment
fimplemcm le nom de
1
empereur; quetq•lefois ce font
les lettres
S.
C.
Sen.<tttJ Con{ulto,
fur les
,iJaillu
frap –
pées daos le< monrmies de R•llnc, D. D .
D¿cr<to
o,.
curiomtm ;
fur les médailles des coi nies, comme fur une
de Sagunre,
&
[ur une autre de N if.nes, ou en fin N.
C. A.
P.
R.
q~c
G
,t¡hius expliqunit avec 1\ n,.cloni
Virus
&
Manuce , par
N -,bis Conet!Jrern A
Popr~fo Ro~
ma~o,
fortn\tle
qtt
1
01\
oem
oem-~rre
mieux
imcrpreter
par
Nummui
Cujlu,
Au
'lorittl/(
PfJPuli
RtJmam;
d\lu–
tres fois ces conrre·marques !'ont des types, ramót ac–
compa~nés
de teme< ,
~
>m•ne fur une
m/Ja;t/,
de J u–
les-Céfar , frappée a Béritc, otl !'on voir au cnmre- mar–
que une corne d'at>ondanee au milieu de dcux
e;
&
tant<it fans lettres, eomme une peme rotte, qut pQrte fur
les
t~res
d'
Au~ulle
&
d' '\grippa , dans une
mldai/1,
de
la colonie de N ifmes;
&
une
t~te
de raureau gravée fur
le cou de Domitien, dans une
médaille
de ce prince.
Le malheur ell que d'un c6té les Antiquaíres ne coo–
vicnnent pas de la
ll~nification
de plufieurs contre-mar–
ques,
&
que de l 1autre ils favenr encore moins les rai–
fons qui lds oat fair n•?tre , comme nous
le dirons au
mot
M f. DA!LLES CONTRE·MARQUÉES .
Quant
au
rel ief des
mldailln, voyn
RELti':F, il fuf–
fit
d
1obferver ici que c'el une beauté, mais qui n'cll pai
une marque indubitable de
1
1antique.
Du fourherin
"'
mldailln .
N on-feulement il ell fa–
cite d'attraper les nouveaur curieux 1 par de fauffes
ml –
daillu,
auxquelles on donne du reltcf, mais il
~~~
eneo–
re aifé de les rurprendrc
a
plulieurs autres égards, prin–
clpalement lorfqu'il• font dam la premiere ardeur de leur
pafll on pour les
m!dailln ,
&
q~
1
ils
fe
trouvent alfe1.
opulens pour ne pas appréhender
la dépenfe . On les
voit tous les jours fe livrer i la mauvaife foi
&
i
l'ava–
rice des trafiquans, qu'on nomme par mépris
~rocan
teurJ,
faute d'en
faup~onner
les artífices. lis font trom·
pés d'amam plus aifément 1 que les .meilleurs _connoif–
feurs fe trouvent
parta~és
fur de certatnes
mldmlln,
que
les uns croyenr antiques
&
les aurres modernes ; les uns
mou lées, les autres frappéei,,
a
peu pri:s comme il arrive
par rapport aux tableaux, ou les yeut les plus fa van ne
laiffem pas de prendre quelquefois un
ori~inal
pour une
copie,
&
une cppie pour !'original . Le danger ell en–
care devenu plus grand pour les amateurs de1
rnédailleJ ,
depuis que parmi les Médaillifles
il
s'ell trouvé un Pa–
douan
&
un Parméfan e11
ltalie , qui om fu imiter par–
faitement l'antlque .
Pour dévoiler tout ce myllere,
il
faut commencer
pa~
indiquer les manieres
diff~rentes
de fallifier
1~
ml–
dailtn,
&
le moyen de reconno1rre la falfification, afio
que le mal ne demeure pas fans ret11ede.
La premiere
&
la plus groffiere 1 ell de fabriquer des
mldailla
qui jamais n'ont exiflé, comme celle de Priam,
d 1 Enée, de Cicéron , de Virgile,
&
femblables perfon–
nages illuOres, pour qui
le Parméfan ,
&
quelques au–
tres ouvriers modernes, out fair des coins tout eiprcs,
afin de furprendre les curieux, animés du defir d'avoir
des
mldaiffer
fi ngulieres .
C'ell avec
la
merne mauvaife foi,
&
par le
m~
me mo–
tif d'intérct 1 que l'on a fabriqué des revers euraordioai–
res,
&
capables de piquer la curiofité; par exemple, un
Jules-Céf.1r, 3\'eC ces mots '
v,ni' vidi' vici;
un Au –
gufle avec ces deux-ci,
F<(lilla ¡,,.e,;
car quoique ce
bon mot foit ef!eélivement d'
Au~ulle
1
cependant on ne
s'éroit pas avifé d'en conferver la mémoire fur le métal.
ll
ell aifé a ceux qui ne fonr pas novices daus l'in·
fpeéiillll des
mldajlla,
de reconno1rre l'impoflure: ear
toutes ces médailles fom moulées , ou frappées d'un coin
&
d'un rnétal qui paroit d'abord ce qu'il ell, c'etl-a-
9ire moderne,
&
qui n'a ni la
ti
erré ni la rendretlc de
l'anttque .
La feconde fourbe efl de mouler les
mláailln
anri–
qoes 1 de les jetter en fai>le,
&
puis de
les dparer
fi
adroitement) qu'elles
p~roiffent
frappées. On s'en apper–
~oit
par les grains de Cable 1 qui s'impriment !OUJ'?urs
d'une cerraine maniere vi(Jble fur le champ de la
"'ldatlle,
ou par certaines pctites
enfon~ur~s, 0~1
J?".
les bords quí
ne font pas affez polis ni arrondts,
01
1t
hcés que ceur
des
mldaiii•I
frappées, ou .par les caraéleres qut ne. font
A
al
potnt