MAL
Les
Rlfl•xionJ fur
la
prt!motíon pbyfltfttt,
en
r~pooro
i
un ouvragc iomuté,
de
l'allion
Je D iert
fru In
crin·
tures,
furent la derni<re produétion de Malebraochc.
11
¡>arut
o
notre philofqphe que le fy!li:me de l'•étion de
Dieu
1
en
confervant le nom
de la
liberté
1
anéantilfoit
la
chofe,
&
il s'atrache a expliquer comment fon fvfle –
m e la confervoit lt>ute entiere .
11
repréreme la prémo–
tion phyfique
par
une eomparailon
1
auffi concluante
peut–
~tre,
&
certainement plus touehante que toutes les fub–
eilaés méraphyfiques,
il
dit:
un
tJU'I.Irt'et'
a
fait
un~
fla·
IHe
t¡tÚ
~~
peut
Y,:()U'lJoir
par Mne
charnier-~,
&
s'inc/ifJe
r~fpeéluoufoment devan~
lni,
pollr
'I.IÚqu'i/
tire
un
cor–
Jon. Tol(tet
les
foiJ qu'il tire le cordon ,
il ejl
fort con–
~~;'lt
des homm•gn áe fa
ftatue;
mais •n jour t¡u'il "e
le tire point, la flatue ne le falue
p fJ;nt,
&
il la
hr;f~
Je dlptt.
Matebrauche n'a pas de peine a conclure que
ee llatuaire bifarre n'a ni bomé ni juftice.
J1
s'occupe
twfuite
a
expofer un fcntimcnt ou l'idée de Dieu e!l
foulagée de la faurfe rigueur que quelques théologiens
J
atrachenl,
&
ju!lifiée de la véritable rigueur que la re–
Jigion y découvre,
&
de l'iudolence que la philofophie
y fuppofe.
Melebranche n'étoit pas feulemenl m étaphy.ffcien,
il
6toit auffi géomctrc
&
phyficien,
&
~e
fnt en confidé–
ration de ces
deux
dernicres qualités que l'académie des
S ciences lui accorda, en r699 , le titre d'honoraire. 11
donna daos le derniere édition de la
Ruherch< de la
vl–
ritl,
qui
p~rut
eo
t 7 l2.
1
one théorie des lnis do mou–
Yement, un elfai fur le ryfli: me
~énér~l
de l'uoivers, la
dureté des
corps,
leur relfort, la
pefanteur,
la tmniere,
fa propagation in!l:antanée, la réftex ion, fa réfraélion,
la génlration du feu
&
les couleurs . D efcones avoit
inventé les
tourbillon~
qui compofent cet univers.
Ma–
lebranche inventa les tourbillons daus lefquels chaque
grand tourbillon éroit di!lribué. Les tou rbillons de Ma–
Jebranche font infiniment petits; la vltclfe en e
(l.
f'ort
grande , la force centrifuge prefque intinie;
Con
expref–
íion e(} le quarré de la vire!fe divifé par le diametre.
L orfque des particules groffieres fom en repos les une•
suprCs
des sutres,
&
le touchent immédiaremenr, elles
fo nt comprimées
en
tous fens
par les
forces
centrit'uges
des petits tourbillons qui les environnent; de-lii la do–
reté . Si on les preffe de fac;on que !es petits ¡ourbillons
eontenus daos les iutedl:ices ne puiíft!Ot plus s'y mouvoir
comme auparavaot, ils tendent par leurs forces centri–
fuges a
r~tablir
ces corps dans leur promier état' de-la
le reffort,
&c.
11
mourut le
13
Oétobre t7tf,
!gé
de
77
aos.
Ce fut un reveur des plus profonds
&
des plus
fublimes. U
A
e page de Loeke contient plu• de vérités
que tous les volumes de Malebraoche; mais une ligne
<te celui-ci montre plus de íUbtilitéc:, d'imagination, de
lineile,
&
de génie
peut-~tre, qu~
toQt le gros livre de
L ocke. Poete, il méprifott la poéfie, Ses Centimens ne
lirent pas grande fortune, ni en Allemagne, ou Léibni¡z
dominoir,
ni
en Angleterre,
01~.
Newton avoic tourné
les erprits vers des objets plus folides .
MAL
E~
E
e
A
p, (
Glogr.
anc.)
~h~il• , ~«"'•'
,
en
latín
Mal<a,
promontoire
a
u Péloponefe , daos• la· La–
c o nie
1
oU il fait l'angte qui unit la cóte méridionalc avec
la
c6te oriental e. Toos les auteurs grecs
lrc
latins en
parlent comme d't111 cap oii la mcr
cft
foft orageufe ;
e'e{l
ce qui fait dire
a
M alherbe:
Zl
faut dans
la plaíne fql/,
Avoir
luttl
contre
Malée,
Et
preJ
Ju
naK[rage á-ern;tr,
S'étre
vú dtffous
lú PlryA•its
Eloígnl d•s pQrts
&
des
radu,
PrJur itre
crtt
bQn
m11rÍ11i~r.
Son
no
m moderoe efl
Cabo M
alío
,
&
quelquefois
par les matelots frao9ois, les
ailu
d<
S.
Mich<l:
le gol–
fe de Malée,
Mal<us
finUJ,
étoit fans doute prC's du
eap
Mafl<.
(Q.').)
MAL E'IJ
1C
T
1
O
N, (
Gram.)
imprécation qu'on
¡><ononce cotJtre quelque objet mal-faifam. Un pere ir–
rit6
maHdit
fon enfant; un homme violent
maudit
la pier–
re qui l'a blelfé; le peuple maudit le fouveraia qui le
ve1e; le philofophe qoi
~dmet
la néceffité dans les éve–
nemens-, s'y foumer
&
ne
m•uáit
perfonne ; Dieu a mau–
dit le mécham de. toute éternité . On croit que
1:.
mA–
II&illion
affife fur un étre e!l une efpece de caraétere;
un ouvrier <lroit que
t:.
matiere qqi ne fe prete pas
·a
fes
Ytles efl
maudit'e;
un joueur que l'srgeot qui ne lui
profite pas e!l
mauáít..;
ce penchant
a
rapporte~
a
des
cauCes inconnucs
&
fucn:uurelles le> etfets don! la rai–
íon nous éohappe,
eil
1~ foutc~; pr~q¡iere de~ pF~juM$-
tc$
plps
¡:~nérau~ ,
·
MAL
"
MALÉDICTJI!IN, (
')Mrífpmdmc..) ce
t.rme
fi~nitie
les imprécations qo'on inféroit autrefois.,
&
qll'on
mfC:re
encore en quelques eodroits dan< les aétes de donadon
en .faveur des
~~lifc:s
ou
~es
maifons religieures, centre
qutcooque en empeche
1
effet : cet ufage de faite des
imprleations
n'en poim du fiyle de nos notaires de
France.
M A L E'F
1
CE,
f.
m. (
Díví11at.)
forte de magie
oN
forcellerie.
Voy<>:.
MAGtE
&
SoRCELLERtE.
Ce
qu'on
appelle
malt!fice
ou
fa(cination
n'ell
pu
fans
fendement.
11
y
a fur
cene matiere une
intinité
d'etem–
ples
&
d'hifloires qu'on ne doit pas rejetter
pr~cifément
paree qu'eltes ne s'accordent pas avee notre phi!ofophie
~
il femble
m~me
qu'on pourroit trouver daos la Phi!o:
fophie de quoi les appuyer.
Voy<>:.
FASCtNATtON. ·
Tous les
~tres
vivans
que
oous connniffon',
envoient
de• écoulemens, foit par la refpiration , foit par les po–
res de la peau. Ainfi tous les corps qui fe rrouvem dans
la fphere de ces écoulemens, peuvent en
~tro atfeét~s,
&
cela d'uae
maniere
ou d'une autre fuivant ls
qualit~
de
la matiere
qui
s'exhale
1
&
a
rel
ou
tel degré fui–
van~
la difpofition des parties qui envoient les écoule–
mens,
&
de celles qui les re<;oivent.
V•)'<Z
E'
e o u–
LEt..fENT.
Cela e!l lnconte!lable.;
&
il n'e!l pas befoin pour le
prouver,
d'alleguer
ici
des
excmples
d'anim~ux
qui ex–
halent de
boones
ou de mauvaifes odeurs., ou ctes exem•
pies
de
matadies
comagieufes communiquées
par ces
fortes
d'~columens,
&c.
Or de toutes l<s parties d'un
corps animal, l'ceil paroít
~tre
celle qni a le plus de
vivacité .
11
fe meut en etfet avec la plus grande lé–
gereté
&
en toutes Cortes de dlreétions. D'ailleu" fes
mcmbranes
&
fes humeurs font auffi perméables qu'au–
cune
autre partie du corps
1
témoin les rayons du folei1
qu'il re9olt en fi grande abondonce. Ainfi il ne faut pas
douter que
l'c:ril
n'envoie des écoulemens de
mEmt: que
les autres parties . L es humcurs fubtilifées de cet organe
doivent s'en exhaler
cominuellemem ; la chaleur des
rayons qui les pénetrent, les atténue
1
&
les
r;~refie;
ce
qui
ét~nt
joint au liquide fubril ou aux efpri<S du nerf
ootique voifin , que la proximlté du cerveau fomnit
abondammem, doit faire un fonds de matiere volarile
que l'reil difiribuera,
&
P""'
ainfi dlt e dérerminera •
Nous avons done
ici
le trait
a
la main pour le bncer;
ce
trait a wure la force
&
la violcnce
1
&
la maio
tome
la• vltelfe & l'aétiv ité nécelfaires: il n'efl done pas éton–
nant
li
leurs effets font promts
&
grands.
Concevons l'ceil comme une fronde
c:apable
des moo-–
vemens
&
des vibrations les plu• promtes
&
.les plus ra–
pides,
&
outre cela comme ayant communicadon avec
la four>e d'une matiere relfe. que le fue nerveux qui f•
travaille dans le cerveau ; mariere
Í1
fubtile
& {j
péné–
trame·,
qu'on croit
qn'elle coule en un
inlh.nto\-traven
les tilets folides des oerfs '
&
en
m
eme tems ti oétive
lrc
fi puilfante, qu'elle di!leod fpafmodiquemem les nerfs ,
fait:- tordre les membres,
&
altere toute l'habitude du
corps,
~n
donnant du mouvement
&
de
l'adion
i
une
maffe de matiere naturellement lourde
&
ía.nsaétivité.
Un- lrait de cene cfpece lancé par une maehir1e telle
que l'ceil ,. doit avoir
Con
effet par-tout ou il frappe;
lrc
l'eflllt Cera plus Oll·moins grand fi1ivanr la cli!lance, l'rm–
p,étuüfité de l'ceil, la qualité, la fubtilité, l'acrimonie
de¡·feos, la délicateffe ou la groffierelé
M
l'objet qui efl:
frappé.
Par cette théorie on peut,
a
moo avis, rendre r:rifon
de quolques-uns·
d~s
phéoon¡enes du
mallftce,
&
parti–
culierement de celui qu'on nomme
fa{cínatím.
11
elt
certain. que l'reil a tOUJOurs été regarM comme le fiégc:
principal on plut<'it l'organe dn
mallfice,
quoique la
plupart ele ceux qui en ont écrit ou parlé, oe fulftnt
pas pou·rquoi.
On
aHribuoit le
mRIIfi«
ii l'reil, mai• on
' ~'imagiooit
pas comment
il
op~roit
ce1 effet. Ainfi fe•
Ion
r:JUelques·uns,
avoir
mauvaiJ
mil,
dll:r
me!me
chpfe
qu'éers
adonnl
aux· mallficu:
de-la cettc exprclfion d'un
berger daos
Virgil~:
Nsftío quii trn.ros ocuiHs míhi faftin4t 4g11o1 .
De plus, les perfonnes
Ag~es
&
bilioufes font celles
que
l'on
croit ordinairement avoir la
venu du
mallfiH,
paree que le fue nerveux e!l dépravé dans ces peofon–
nes par le vice des humeurs qui en l'irritant, le rendent
plus pénétrant
&
d'une nature maligne . C'efl pourquol
les
jeun~
gens & fur-tout les enfans en font plurót afi–
feété~,
par la raifon que leurs pares font plos onverts,
leqrs fues fans cohéreoce, leurs 6bres
d~licares
&
tres–
fenfibles : auffi le
malt!(iu
doru
p:vl'
Vir¡rile n'a d'effet
'tu~
fur l.,s cenares
:¡¡¡oeaux .