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770

MAL

c!u p>ys

1

parlent encore aujourd'hui; c'•fi

un

jargon

quj rient de

l'ar.~.be

corrompu.

M•lrhe

efi en elle-méme un rocher fiérile, oii le tro–

vail avoit >otrefois forct

h

terre

a

~tre

ftconde, quand

ce pays b oir emre les mains des Carrh•ginois; c>r lorf–

qne les chevaliers de

_ Jean de Jérufal em en furent

polfdfeurs , ils

y

trouverent des débris de colonnes,

&

de grands <!ditices de marbre, avec des infcriptions en

lio~ue

punique. Ces renes de grandeur ttoient des té–

moignages que le pays avoit été ftorirlant. L es Romains

l'ufurperent fur les C::arthaginois,

&

y

établireot un pré–

fct,

CP'•""",

comme

i1

en

nommé

daos

les aél:es des

Ap6tres. c.

xxtJiij.

'fJ.

7•

&

co

mm

c le prouve une ancien–

ne infcription qui porte

,..,,.To,

r.iu.

,-r ..,.-,;

ce prét'ét étoit

fous la dtpend•nce du préteur de

tcile.

Les Arnbes s'cmparerenr de l'i le de

Maltlu

vers le

neuvieme fiecle,

&

le Nonn•nd Roger, cotnte de Si–

cile, en fit la conquere fur les Barbores, vers l'an 11 90.

Dcpuis lors, elle demeura annexte au roy•ume

de

Sici–

le, donr elle fnivir tou¡ouu

la fortune.

Apres que Soliman • nt chaffé les chevaliers de Mal–

the de l'isle de Rhodes en

1p~,

le grand m:Stre Vil–

liers-Lisle-Ad•m fe rrouvoit errant avec fes rcligieux

&

les

~hodiens

•mehés

:i

eux fans demeure fixe

&

fans

pom pour rerirer fa flone.

11

jena

le

yeux fur l'isle de

Maltbe,

&

fe rendir

a

Madrid, po•r demander

a

l'em–

pereur qu'il lui plut par une inféodation libre

&

franche

de tout affujettilfcment, remettre :mx: cheval1ers

cetce

isle,

fans lefquelles graces la religion alloit érre ruinée .

L'envie de devenir le renauratem

&

comme le feeond

fondareur d'un ordre qui depuis plufieurs fieoles s'étoir

eonfacré

a

la défenfe des chrétiens.

&

l'efpérunce de

mcltre

a

COU\'Crt

des incurfions des iufidci<S les isles de

S icile

&

de

-ordaigne, le roy1ume de Naplcs,

&

les có–

tes d'halie déterminerent Charles-Quim en

1

Pf, :l

faire

préfent aus chevaliers de Jéruíalem, des isles de

Mahhe

&

de Gote, autli bien que do Trípoli, avec tous les droits

honori6qnes

&

miles. Le pape confirma le don en 1no;

rnaiS

rripoli fut bien-tót cnlevé

a

la relig<on

p3r

les ami–

raux de Soliman.

L es chevaliers de Jérufalem, apres leur établiffement

i

M althe,

lo fortifierent de routes parts;

&

meme quel–

qm:s-u nes de

Le<-

fortiticatlons

fe 6rent d<S denier< du

grand-mairre, Cependant Soliman indigné de voir tous

fes jours fes vai(feaux expofés aux courfes des ennemis

qu'il avoit cru dérruirs, fe propoía en

I5'Ó5'

de prendre

Malthe,

comme

i1

av!'it pris

Rhod~s.

11

envoya 30 mille

homme devant la vtlle, qu'on appelloit alors

le

bourg

Je Malthe:

elle fut défcndue par 700

chevali~s,

&

~n­

v iron

8ooo

fold9ts

étr~ngers.

L e grand-ma!tre Jean de

Ja

Valene, igé de

7'

ans, foutinr quarre mois le ficge;

les Turcs monrereot

i\

l'arTaut en plufieurs endroits dif–

férens; on !es repoufloit avec une

1nachine

d'uoe nou–

,elle invemion; c'étoicnt de

graods cercles

de

bois cou·

verrs de laine enJuite d'eau-de-vic, d'h11jle, de falpetre,

&

de poudre

:l

canon;

&

on jettoit ces cercles enflam–

més fur les aCT1illans

En fin, environ fix mille hommes

de fecours étant arrivés de Sicile

1

les Tures leverem le

6ége ,

Le bourg de

ll1althe

qui av<'it foutena le plus d'af–

fau¡¡, fm appellé

la citl

vié1ori•~t{e,

no

m

qu'il confer –

ve cncore au¡onrd'hui. Pierre de Monté grand-oiaitre

de l'ordre, acheva la conllruélion de la nouvelle ville,

qui fur nommée

la citl d,

la

f/alttte.

Le gqnd-maitre

A lof de Vignacourr, lit faire en

r-5!6

uq magnifique

aquedoc pour conduire de l'eau dans ceue oouvelle cité.

11

f6rtitia plufieurs autrcs endroirs de l'isle;

&

le grand–

mairre N icolas Coroner y Juil(nit encore de nouveaui

o

u•ruges qui rendent

MtJitb,

imprenable.

Depuis ce terr.s-1:1, cene perite isle

brav~

toure la puif–

fance ottomane; mais l'ordre n'a jamais été affh riche

pour temer de graRdes

canqu~res,

ni pour équiper des

tloues nombreufes. Ce monallere d'illunres gocrriers ne

fubfifie guere que des redevances des bénéfices qu'il pof–

fede

d~us

les états catholiques,

& il

a fait bien moins

de mal aui 'I'urcs, que les corfaires d' Alger

&

de Tri–

poli n'en onr fait au1 chrétiens.

L'isle de

Jl1tJ/the

tire fes provilioos de la Sicile. L a

terre y en cohivée autant que la qualité do terroir peut

le .Permerrre- On y recueille du miel, du cotoo, du cu–

mm,

&

un peu de blé. On comproir dans cette isle

&

daos celle de Go1e , en 166>.Á eoviron

ro

mille habitans.

La diOance de

M41<he

a

lexaodrie

e1l

eOimée

a

283

licues de 10 au degré. en cinglant

a

l'ell-fud-efi .

La

di–

~·nce

de

JY.laltb,

:1

Trípoli de Barbarie,

peut-~rre

den

lieu

eu uranr au fud, un quan

a

l'ouen.

Dappert a limé

Mt~lthe

il

49d. de

longitud~

&

3 3fd.

to

de laritude. Cette fituation n'cfi ni vraie

confor•

MAL

me

a

ce11e qui a été exa emenr déterminée par les ob–

fervations du P. Feuillé, fuivam lefquelle

la

lon~itude

de cene isle en de

33J.

40'.

o~.

&

fa

1

titude de

3fd–

f4'. 33"·

(D.

J.)

MALTRE, (

Glo¡{r-)

autrement dite

la citl lfotdb/,

ltJ

,;u,

11otable,

apirale de l'i

le

de

J\1a/tb, ,

&

l'an ien:

ne réfideoce de fon éveque . Elle en litllée d30S le fond

des terres,

&

au milieu de l'isle, éloignée d'environ

fir

milies du bourg

&

du grand port . L es anciens l'nnt

nommc!e

A1aita, A1aliu,

du nom comtnuu

a

IOute

l'i~role

dont elle étoit

a

propremenr porler' la reule pl•ce

im:

portante,

oppid~tm;

c'ell m•intenanr une villc conlidéra–

b1e, que les Catholiques ont pour-ainfi dire en commun,

&

qu'on peut regorder comme le trille centre d'une guer–

re perpétuelle contrc les eooemis dn nom chréticn. O o

l'a

~

bien fortifiée, qu'elle paffe pour imprenable:

Con

bópital

cfl

sofli beau que nécelfaire

a

l'ordre de

lttJlth•.

Une anciennc tradition veut que les Canha inois foien t

les fondateurs de cene ville.

11

efi au-moir.

cerr•in qu'

ils l'onr poffédée, que les Romains aprc ovoir détruir

Carrhage, chalferent ces Africains de l'isle,

&

que le

Arabes mahométans s'en emparerent

:i

l<ur tour,

&

lui

donnerenr le nom de

Jl1nliwa.

Diodore de Sicile,

l. f/.

e. x ii.

apres avoir loué la

bonté des ports de l'isle de

Mailhe,

fair menrion de fa

capitale . ll dit qu'elle étoit bien

b~tie,

qu'il

y

avoit tou–

t<s fortcs d'artifans,

&

princip>lemenr des ouvriers qui

faiíoient des étoffes exrrémemenr fines, ce qu'ils nvoiont

appris des Phéniciens qui avoienr peuplé l'isle . Cicérotl

raconte a-pcu-pres la meme chofe:

i1

reproche

:1

Ver–

res de n'étre ¡am:us entré daos

Malth•,

quoique pcn–

d>nt trois ans il

y

etlt occupé lui feul un méti<r

a

f~ire

une robe de femme.

11

parle enfuite d'un temple coo–

IÍ!cré

a

juoon, qui n'étoit pas loin de cene ville,

&

qui >voir été pillé par les gens de Verres; tel ma]rre ,

r<ls vqlets.

L wg.

de c<tte ville 33· 40.

lat.

3f· H·

(D.

J.)

ÜRDRE DE MALTRE, (

Hifl.

m1d. )

c'en le nom

d'un ordre

reli~icux

miliraire, qui a eu plufieurs autres

noms

la hofpa,./ierJ de S. J•an de

'Jir~tfal•m,

ou

/u

ch.va}

¡er¡ d< S. ]eaw d< Jimfalem, In ch<valiers de

R b

oda, l'ordre de Malthe, la religion de

~[a/the,

ou

la ch•valius d, Malth•;

&

c'ell le nom qu'on Icor

donne tou¡oors dans l'ufage ordinaire en Francc.

D es marchands d'Amalfi au royaume de Naples, en–

viren l'an 104

'

b~tirenr

a

Jérufalem une églife du rit

latin, qui fut appellée

StJinu-,11ari• la latiw•;

&

ils

1

fonderent auffi un n¡onanere de religie<rX de l'ordre de

S. j3enolt , pour recevoir les pélerins;

&

enfuir. un hó–

pital auprcs de ce monallere , pour y avoir foin d.s ma–

lades, hom nes

&

femmes, fous la dircélion d'un m•t–

rre ou rcéleur qui devoit erre

a

la nominatiou de l'abbé

de Snime-Marie la latine. On y fonda de plus une cha–

pelle en

l'honneur d• S. Jean-Bqptine, dont Gerard

Tung,

proven~al

de l'ile de M>rtigue, fut le premi<r

qire9eur . En 1099 Godefroi de Bouillon ayant pris Jé–

rufalem, enriehit cer h<'\pital de quelqoes domain<S qu'il

avoit en France. D'aurres imiterent encore c<tte libéra–

liré;

&

les revenos de l'hópital ayanr augmenré.

c~nfi­

dérablem<nt, G erard

de concerr avec les hofptrah<rs,

refolut de fe féparer d< l'abbé

&

dts religieux de Sainre–

Marie la latine,

&

de faire une congrégation

:1

part

1

íous le nom

&

la prot<élion de

S.

J~an-Baptine;

ce qut

fur eaufe qu'on les appella

b..JpittJ!ie'l,

ou

frera

J,

/'hó–

pittJI d, S . J•an d, Jlru(ahm.

Pafchal

11 ,

par un< bulle

d•

l'an 111

confirma les donatinns faitcs

il

cer hópi–

ral, qu'il mlt fous 11 proteélion du faint fiége, ordon–

nanr

qu'apres la mort de Gerard, les reéleur

f<ro

1

ent

élus par les hoípit•liers . Raymood du Puy,

fuccetr~ur

de Gérard, fut le premier qui prit

la

qoalité de

maítre;

il donoa une regle aux hofpirahers; elle fut approuvéc

par Caliue

1L

l'an

r

n o.

·

Tel fut le premicr état de

l'ortlre de Malth•.

Ce pre–

mier grand-matrrc voyant que les reveous de t'hOpital

fu~alfoient

de beaucoup ce qoi troit néceff•ire

i

l'eo.–

treuen d<s pauvres pélerins

&

des malades, crut devotr

employer le furplus

a

la guerre contre les in

ti

deles. [1

•'offrir done dans ceue vtle ao roi de Jéruíslem; il fé–

p>ra fes hofpitaliers en trois claffes: les nollles qu'il de;

nina

:1

la profeffion des ormcs pour la défenfe de la rol

&

la pror<élion des pélerins; ks

pr~rres

ou chapelaros

pour faire l'otlice;

&

les freres fervans qui o'étoient

P"

nobles , fur<nt aaffi defiinés

~

la gu<rre .

11

régla la ma–

niere de rec<voir les chevaliers;

&

tour cela fttt confi r–

mé l'an 1130 par Innocent Il. qul ordonna que l't!eo–

dard de

ces

chevaliers feroit une croii blanch< plctn< •

en cbamp de

~ueolée,

hquell< fait <ncore

les

armes de

CCl

ordrc.

Aprh