MAL
.Apres la peite de
1
érofalem' ils re retlrérenf d'nbord
li
Margat, enCuite
a
Acre qn'ils défendirent avcc beau–
coup de valeur l'an 1290, aprcs la perte entiere de la
Terre-fainte- L'an 129 r
les hofpitaliers avec Jean de
Villers, leur grand-maltre, fe retirerent dam l'lle de
C~ypre,
ou le roí _Gui de _Lt!li¡;nan qu'ils
y
ovoient
fu••.•, leur. donr1a la vtlle de L •m.trrot1¡ ils y demeurerent
envtron dtX · hmt ans. En
r
308
tls prirenr l'llc de Rho.
de~
fue les
Sarrari~s,
&
s'y ét:tblirent;
ce
n'ert qu'alors
qu on commenc;a a leur donner le nom de
chcvali~rL
011
les
:¡ppella
ch~vali";
de
llbodo.s
,
«¡uit"f Rhodii'.
Andronic , cmperenr de
C~n
ftaminoplo ,
aecorda an
~rand-maitre
Foulque de Vtllaret l'invetliture de cctte
tle. L'anuée fui vante, fecourus par Amedée 1V. comre
de Savoie, ils fe défendtrenr contre une armée de Sar–
raGns,
&
fe mainrinrent daos leur lle.
En r
4
8o le grand–
maltre d' Aubuffon la défendit encare contre Mlhomet
11.
&
la
~onfcrva,
malgré une armée formidable de Turcs
<¡ui l'affi égea pendant trois m ois; mais Soliman l'attaqua'
1
'an
1
f22 avec une armée de trois cens mille oombattans
&
la prir le
24
D écembre , apres que l'ordre l'eut pof:
íédée >.r
3
a
os. Apri:s cette perte, lo g ron d-mo1tre
&
les
cbev:oliers allerent d'obord en l'lle de Caodie, puis le pape
Adrt~ll
VI.
&
fon fucceffeur Clémeot VIl. leu r don–
nerent Viterbe, en fi n Charles-guim leur donna l'tle de
Maltbc
qu'ils ont encare; c;'etl de·la qu'ils ont pris le
n om de
chevalier. de ll!fal<he;
mais leur véritable nom
<:'elt
celui de
ch-.'lJalier; de
l'o~du
d.e
(aiut
Jam
de
']1-
rafalem,
&
le grand -mahre
d~ns
fbs
titres prend encare
celui de.
maítn de
/'hópitr~l
de faint 'Jea»
¿,
'J¿ru(al~m,
&
gardten
da
partvre; d• notre Seignettr Jefru-Chrift.
Les chevaliers lui donneot
le
titro
d'émi1Jct1ce,
&
les
fujets celui
d'alteUe.
L ?ordre< de Jl!G.ithe
ne poffede plus en
fouvoroineté
-<¡ue 1'11e de
M dthe,
&
quelques nutre< petits endroits
..ux env ira os, dont les
princi~aux
font Gofe
&
Comnio.
Le gou \!erncment
en
nlOn:lrchique
&
ariOocratique; mo–
narchique fur .les habirans de
!Walthe
&
des l les voifines,
&
fur les chevaliers, en tout ce qui regarde la regle
&
les Oatuts de la' religion
¡
nritlocrati~ ue
dan's Ja décifion
des atf<1ires importantes, qui ne fe fair. que p:tr le g rand–
mattre
&
le chapitre. 11 y a deux confeils; l'un ord i–
naire, qui efl compofé du • grand ·m>itre, comme chef
des grands-croix; l'aurre camplet, qui
cfl;_
compofé de
gmnd-croix,
&
des deux plus anciens cbcvoliers de cha-
que langue.
·
Par les langoes de
Malth«,
on enrend les ditférentes
nations de l'ordre ; il
y
en
s
huir : Pro vence, A uver·
gne, f'rance, Italíe, Arragon, Allemagne, Catlille
&
Angleterre . L e pilier ( comme on dit) de lo langne de
Provenee ell g rat\d-commnndeur ; celui de la
langue
d'Anvergne efi grand -maréchol; celui de France
etl
grond-hofpir:1licr; celui d'ltalie etl grand-amiral ; celui
d'
1\rragoo
gr:tnd·confervareur, ou drapiers , commt: on
d tfoit aurrefois. Le pilier de la langue d' Allemagne efl
~rand-bailli;
celui de Catlílle
gr~nd·chnncellicr.
La lan–
gue d' A
n~leterrc,
qui ne fubfitle plus depuis le fchifme
o'Henri V
lll.
avoit pour chef le turcoporlier ou colo–
nel de cavalerie. La laogue de Provence efr la premiere,
p1rce que Raymond du Puy, premier
gr~n..!-maltre
&
fondareur
d~
l'oodre, étoit proven.,:al.
Daos chaque Jangue
i1
y
a
plurieurs grands prieorés
&
baillia~cs
capitolaires. L'hótel de cbaque langue s'appelle
llttberge,
3 caufe que les chevalters de ces langues y
vont
m onl(er
&
s'y nffemblem d'ordinaire . Chaque ¡;rand–
prieuré a u
o.
nombre de commanrleries: les commande–
ries fonr ou magitlrales,
011
de jutlice, oo de g race. Les
m agitlrales font celks qui rom
aune~ées
a
la
~rande-mal
trife;
i1
y en a une eu chaque grand-prieore .
Voye:t.
MA–
GISTRAT. Leurs com tn:1nderics de juf\ice font celles
qu'on a par droit d'ancienoeté, ou par amélioriffemenr .
L'ancienneré re compre du JOUC de la réception, mais
il faur avoir demeuré cinq ans
il
Malte,
& avoir fait
<¡narre caravaunes ou courfes conrre les Turcs
&
les
corfaires. Les comman<lerics de grace foot celles que le
grand-malrre ou les g rands-pricurs onr droit de confcr–
ver; ils en
confervent
une
tOllS
les cinq
~ns ,
&
la don·
nent
a
qui
i1
leur pla!t.
o.,
compre eu France deux
cens quaranre commaoderies de-
M alte.
Les chevaliers nobles fonr appcllés
chevnliers de jse·
Jlice ,
&
i1
n'y a qu'eux qui puiffent
~tre
baillis, grands–
prieurs
&
grands-mattres. L es chevaliers. de gracc font
ceux qui n'étanr point nobles, ont obten
u,
par quelques
Cervices imporrans ou.. quelque belle aélio n,
J.:\
favcur
d'étre m is a
u
rang des nobles. L es freres fervans fc>11r
de deux forte¡:
1°.
les freces fervans d'armcs dont les
fonélions fonr les mémes que celles des chevaliers ;
&
les
frer~s
fervaos
<i.'~glife,
dont toute l'occupouion ell de
Tolllc
IX.
MAL
771
chanter les louanges de D ieu dans l'églife cor.venruelle
&
d'aller chacun
a
Con t ur fervir d'aumónier fur
le;
vaiff.,aux
&
fur
les galeres de lo
reli~ion
. L es freres
d'obédiencc font des
pr~rres
qui, fans
~ere
obligés d'aller
~ Malth~,
prennent l'habit de l'ordrc:, en font
ie'i
vceut.,
1
&
s'attachent ou fervice de quelqu'une des églifcs de l'or–
dre
rous
l'autoriré d'un grand·prieur ou d'un
comnuo–
deur ouquel ils font foumis . L es chevaliers de majorité
font ceu:x qui, fuivanr les tlaturs , font
re~us
il
r
6
ans
accomplls . Les cheval iers de minoriré fonr cenx qui
C.>
m
rec;:us des
leur natffance; ce qui ne fe peut fa• re C:•ns
dtlpenfe du pape . Les chapelains oc penvent l!tre rec;us
que depuis dix ans jufqu'a quinze: apres <¡uiuze ans, il
faut un bref du pape ; JUfqu'i quinze ans,
11
ne faut qu'
une leure du grand-tnahre, on les nomme
diaco;
ih
fom preuves qu'ils font
d'honn~te
famille, ils payenr
A
leur réception une fomme qu'on nomme
droit d< paf–
fagc,
&
qui efl de cent écus d'or.
Pour les preuves de nooleffe dans
le prieuré d'Aile–
mognc , il faot
16
quarriers. Dans les amres, il fuffit de
remontcr jufqu'au bifayeul parernel on marernel .
Tous les chevaliers font obligés , apres leur profef–
fion, de porree fur le manreau ou fur le
~utle-ou-corps,
du cóté gauche, la croix de toile blanche
a
huir poin–
tes, c'etl la vérirable marque de l'ordre.
L es chevaliers de
Malte
font
re~us
daos l'ordre de
S. ]ean de Jérufalem en faifa nr routes les preuves de n<>–
bleffe reqnifes par les tlatuts on avec quelque dtfpenfe .
La
difpeufe s'obtient du pope par un bref, ou du chapi–
tre généfal de l'ordre ,
&
etl enCuite emérinée au C1cré
coufdl . Les difpenfes ordinaircment fe donnent pour
quel<Jues quanicrs ou la
nobl~ffe
manque principalement
du c6ré marcrnel . Les chevaliers font
re~us
ou d'age
o u de m inorité ou poges du graud-mairre . L':lge requis
par les tlatuts etl de feize nos complets paur eutrcr au
noviciar
:1
dix-fept ans,
&
faire profeffion
a
dix-huit.
Celui qni fouhaire d'c!tre reQu dans
l'ordre, doir fe
¡:¡réfenrer en perfonne au chopitre ou a
l'affemblée du
grand-prieuré dans l'érendnc duque!
i1
etl né . Le coa–
pirre du grand-prieuré de France fe tient rous les ans au
temple
a
Poris, le lendemain de la S. Barnabé, c'efl·
ii–
dire le
11.
de Juin,
&
dure huit
jours,
&
l'arTemblée
fe fait
a
la
S.
Martin d'hiver. L e préfenrc:! doit appor–
ter fon eurait baptiOaire en forme aurhen!ique; le mé–
morial de fes preuves, contenant Jes exrraits des
titre¡;
qui jnO•fienr fa légitimation
&
fa nobleffe, ainri que cellc
des
quarre famillcs du eóté parernel
&
matern<l .
11
doit
joindre
ii
ces pieces le blafon
&
les armes de fa f.1mille
pcint avec Ces émaux
&
couleu rs fur d1t velin. Lorf–
qn'il ctl :>dmis, la commiffion pour faire fes preuves lu1
ctl déltvrée por le chancclier du grand· prieuré-. Si le pere
ou
la mere oo quel.¡u'un des :.yeux eíl
né-
dans un ou–
tre graod-prieuré, le chapiHe donne une commlllion ro–
gatoirc pour
y
fair.- le< preuves néceffaires.
Ces preuves de nobleffe
Ce
fonr par tirres
&
contraes.
par témoins
&
épiraphes,
ti
eres,
& .
autres · monumens
..
Les cornmiflaires font auffi une enquece,
fi
les paren¡
du préfenté n'ont point dé'rogé
a
leur noble
(fe
par mar–
chandife, trafic ou
b~nque;
&
il y a
a
cet égard une
cxception pour les gentil shommes des villes de Floreo–
ce, de Sienne
&
de
Lucqnes , qui ne dérop,enr poinr
en
excr~nt
la marchandife en gros. Apres que les preuves
font foites, les commiffaires les rapporrenr au chapirre ou
:1
l'affemblée;
& Ci
elles y foot :tdmifes, on les envoie
;i
Malte,
fous
le fceon, du grand-prieur . Le préfenré
érant arrivé
a
M alee,
fes preuves font cxaminées daos
l'affetnblée de la langue de l:>quelle ell le grand-prieuré
o.u
il s'efl préfcnté';
&
(i
elles font npprouvées,
iJ
eft
ret;:a chevatier,
&
Con ancienneté court de ae jour •
p.ourvu qu'il paye
le
droit de
patfa~e
qui e(l> de dcux cen¡
cioqtiante écus d'or,
&
qo'il faffi: profeffion auffi-tór
3prCs le no.viciat ;
antrement
il
ne compre foo ancien–
neté que- du jour de fa profeffion,
Ci
l'on fuit i
la let–
trc:-
les Oaruts & les reglemens; mais l'ufage etl que le
retacdement de profeffio n ne nuit point
~
l':tncienneté.
On
pe
peut néanmoius obtenir aucune commanderie
fans l'avoir faite. On paye ordinairemenr le paffage atJ.
reccveur de l'ordre dans le grand-prieuré. L es prcuves
font quelquefois rejettées
a
Malte;
&
en ce cas, on ren–
doit amref01s la fomme qui avoit été payée, m31
de–
puis
i1
a été ordonné-, par de nouveaux decrets, qulelle
demeureroit ncquife
o
u tréfor . Outre cette fomme, 1<:
nou.veau chevalier paye auffi le droit de la langue, qUI
etl réglé fuivant l'état
&
le rang ou le préfenté eO· re'u-
La. réceprion des chevaliers de m inoríté qu•, en ver–
tu d'une bulle du grand-matrre, font ordinoiremenr re–
~us
ii
fi¡ ans,
&
par grace fpéciale
a
cinq ans
&
au–
dctfous,
exi¡f~
d'anrres formalités . Leur
anctennet~
courC.
E
e e e e
1.
du..
-¡