MAL
j¡roportionl'!c!s,
&
qu'ils
n~
ditferent prefque des Eoro–
péens que par la couleur qui dl oliv itre. C'e!l vraitfem–
blablémcnr un peuple
m~lé
de diveríes natlons , qui s'y
fonr établies apees y avoir fair naufragc.
JI
el! vrai que
toures les femmcs
&
les hommes y onr les cheveux noirs ,
m ais l'art
y
contribue pour bc:aucoup, paree que c'efl
une idée de beauté du pays. L'oifiv eré
&
la Jaíciveté
y·
íonr les vices du cl imar. Le íexe s'y met fort mo–
de!lement,
&
s'abaodonne aux hommes avec la plus
grande ardeur
&
le moitlS de rerenue .
(D."}.)
MALE,
C.
m. (
Gram. )
il
défigue dans routes
les
efpeces des animaux, le Cene de Jlhomme dans J'efpece
l>umaine. Son oppofé ou co rrólarif efl
femelle:
ain(i le
:bélier e!l le
m ále ,
la breb!s efl ía fe melle . La
~éuéra~ion
Ce
fait par l'approche d11
mtÍ/e
de la fomelle. La
loi íalique ne permet qu'au<
mála
de Cuccóder
a
la cou–
ronne. 11
y
a des plantes
m tÍ/a
&
des plantes femelles;
te! e!l le chanvre . Le
mtÍ/e
dan~
les eípeces animales
ayant plus de courage
&
de force que la femelle, on a
traníporré ce torme aux chafes intolleéluelles,
&
l'on a
dir , un eíprir
mtÍ/e,
un !lyle
mále,
une penfée
mále.
MALE,
(Marine , )
il íe dit des pentures
&
gonds,
ou
d~s
d¡arnieres qui
~'atfem.blenr
pour renir le gouver•
IJail íuípendu
a
l'érambord.
&
Cur Ieíquellcs il íe meur.
MAL E, (
Euilur..)
s'emploie dans l'écrirure, pour
c1primer un cuaél;ere ·dont rous
les phins font
rouoh~s
·avec vivaciró,
&
fe rrouvenr dans Jour force.
MALE, (
GI<Jg.)
perite l le des Indes, qui efl la prin–
cipale
&
la plus ferri!e des Maldive$, quoique mal·íaine
&
toute couverce de fnurmis, qni
y
font fort
incam,
.m
odes , L e roi des M aldi
ves
r6Cide dans ce
u
e !le,
&
y
:1
un palais, donr P yrard a fait la defcrip1ion.
L ong.
91-·
lae.
4·
3.0.
e
D . ] .
)
MALEA,
e
Glog.
a~t<.)
c;•P.
de l'lle de L eshos vis–
a -vis de M itylene , íelo n T hucydide; c'ell auffi, felon
Ptolomée, une
monra~ne
de la Taprobane .
( D . ] .
)
M A LEBESSE ,
Í.
f.
(Marine . )
efpece de hache
~
marteau, dont o n fe fert pour pou!fer 1'6toupe dans les
grandes coutures .
MALEBRA NCHlSME, f. m .
ou
PHILOSOPHIE
DK
M ALEBRANCHE,
("Hffi..
dt
Ir~
P hi/. )
N icolas Ma ·
lebranche naquit 3 París
le
6.
Aoüt 1638 , d'un fecré–
taire du roi
&
d'uoe femme tirrée : il fut le dernier de
1ix
en
fans .
ll
apporra en naiflant une Cllmplexion dé
Ji–
cate
&
un vice de ca nformation.
JI
avoir l'épine du dos
t ortueuíe <Sr
le flernum
t-rc
-enfon cé. Son éducatioll Ce
át
a
la maifon paternolle .
11
n'en Cortit que pour ctu–
d ier la philoJophie au college de la M arche,
&
la rhéo–
l ogie en S orbonne.
JI
íe rno ntra fur les bancs homme
d'~íprir,
matS non
g~nie
Cupérieur.
11
entra chns la con–
g régarion de I'Oraroire en
I ÓÓQ.
11
s'appliqua d'abord
a
l'hi!loire íainte, mais les fairs ne Ce lioient pr>int dans ía
t~re,
&
le pell
d~
progrcs produifir en luí le dégu(ir. JI
sbandonna par la mérue raifon l'étude de t'hébreu
&
de
la criliquc fac rée . Mais le rraité de l'homrne de D e–
f<:3rtes que le haíard lui préfenta, Iui apprit touc-'d'un–
é:oup
a
quelle fcience il étoit appcllé .
!1
fe
liwa tour
cnrier au carréfianifme, au grand (candale de fes confreres.
11 avoit
3
peine trente-Íix ans loríqu'il publin
Ca
Ruhor–
ehe. de ltJ ••lritl.
Cet ouvrage,quoique fo ndé Cut des prín–
c ipes connus, parut original . On y remarqu.1 l'arr d'expo–
fer nerremeor des
idé~s
ab!lraites,
&
de les lier ; d11
O
yle,
de
l'imugioa~ion,
&
plufi cws qualit6s tres-ellimables
que le propriéraire ingrat s'occupoir lui·méme
a
décrier;
b
R uherclu de
1""
vlri;l
fur attaquée
&
défendue dans
un grand nombre
d'~c;rits.
Selon Malebranche,
D iu<
e{f
/e
r~~~~
Agent; toute alJion
~fl
de
/ui ;
fu
~nufu
{tc onrJu
11e
font
qrfe
des cucafionJ gui dltermineHt l'allion
tk
l>ieu. .
En t677 cet auteur reora l'accord difficile de Con iy!lerne
av ec la religion daos fes
C onverfat ionJ chrllienrru.
Le
fond. de toute fa. doélrine,
~·en'!'"
le.
•~rpc
'"
peue
b.e
m~
pbyfir¡uem ent par
1'
ame, ni
1'
ame affdlle par
1.-
torp<;
Hi
u11, corps par un tltlfre corps , c'efl D ieu t¡rti fait
ttJitt
1n
sa;lt
pt¡r
t<n..e
valontl g btlr-J< .
Ces v(ies lui en infpil-e–
rent d'autres. íur
la
grace.
Il
imagina. que l':lme hu maine
de Jefus·Chrill étoit la cauíe occar.onnelle de la diOri–
burion de la grace, par le choix qu'e!le fair
de
cer!aines
perfonnes pour demander
3
D ieu qu'il la leur envoye;
&.
que comme cettc: ame, toare parfaite qu
1
elle erl, e!l
tinie, il oe Ce peut que l'ordre de la grace n'air íes dé–
teauofités ainÍJ que l'ordre de la narure.
11
en conféra
avcc Arn:tuld.
ll
n'y avoit guere d'apparence que ces
deux hommes, l'on philofophc tres-íubril, J'autre théo–
l!lgien
tr~s·opiniitre,
pu((eru s'cntendTe , Au ffi. n'eo fu r-il
rico. M "lebranche publia
Cont
Traí$/ de
1 ..
" atur<
&
dt
lr~[,!a«, ~
auffi·tOt Arnauld Ce difpofa
a
l'qrraquer .
J.)ons
cet
inter~al¡e
le pere M alebranche compofa fes
Mlditatio>u
thrleimnrr
&
IJI,IIaphyfi'lu"
;
ell~s p~rot:I•mr
{ X,
M AL
reot en
t68J:
e'efl un dialogue entre le Verbo
&
fui.
11
s'ellorce
a
y démomrer que
k
Verb~
efl la raiíoo
uni~erfelle;
que tour ce q ue voyenr
les efprirs
cr~és ,
ils le voyenr dlns cette fubllance incréée' meme les
idées des corps; que le Verbe ell done la feu le Jumiere
qui nous éclaire
&
le íeul maitre qui nous inllruit. La
m~me
année , :\ rnauld publia
fon
ouvra~e
des
vraia
&
fr~u{f'e¡
/Jiu.
Ce fut le
p~emrer
aéle d'hnflilité. L!.
propofirion
t¡u~
l'on
vo,'t t ouus ehofu
~n
D uu
y
fut at–
taquée .
11
ne fal!oit
a
Arnauld ni rom le talent' ni route
la confidération dont
il
jouiffoir, pour avoir
l'avaiua~e
fur Ma!ebranche . A plus
forre raifon étoit-il
inutlle
d'ernbarrafler la que!lion de plu fieurs autres,
&
d'accu–
fer fon adverfaire d'admettre une érendue
m~rbie!le
en
D ieu,
&
d'accréditer des dogmes Clpables de. corrom–
pre la
puret~
du chriflianiíme . Att refle, il n'arriva
a
Malebranche que ce qui ¡trrivera
3
rout philoíophe qui
fe menra irnprudemment aux priíes avec un théologien.
C elui·ci rapporrant rout
a
la révéladon,
&
celui-lit rout
a
la raiibn .
ll
y
a
cent
i
parier que 1\m finita par erre
rr~s ·peu
or:hodol:e, l'aurre atfe'l. mioce raifonncur,
&.
que la
reli~ion
aura
re~u
quelque bletfu re profonde .
Pendant cette vive conteflation , en t684, Malebranche
donna le
'fraitl
d~
la
m or11/e,
ouvra~e
oñ
cet
auceur
tire nos devoirs de prindpes qoi lui troient particuliers –
Ce pas me paroh bien hardi, pour ne rien dire de pis.
Je ne conQois pRs comrnurrt on oíe faire dépcndre
la
conduire des hommes de la vériré d'un
íylli~rne
mét<l·
phyfiquc .
Les
R lf/exionl philo(ópbi7t1<1
&
thlologt'r¡ua [11r
le
T,.aiJI
¿,
la
natur~
&
J~
la
.(rnc~
plrurcnt en
t
68).
La Arn1uld
pr~tend
que
19
doélrine de
!Vl•lcb~anche
n'efl ni nouvclle rri lienoe; il re01toe le
~hrlofophrque
a
Defcarres,
&
le théolo¡¡ique
a
S. Augu flm;
Male~ran
che las de difputer, au· Iieu .de
rép~mdre,
s occupa a re·
mettre
ÍOS
idées ibO>S un unrque porot de vue,
&
ce fut
ce qu'il exécuta en 168& d.ans les
Entreli<HI fur la ml-
taphy firrte
&-
la rdix•1».
.
.
11
avoit
eu
auparavant une- oonte!latloo avec
R~g1s
fur la
~randem
apparente de la .!une,
&.
en
g~uéral
fur
celle des objeto. Ccrre contellorron
fm
JUgée, par
qu~u"
des plus grands Géometres, en faveur de Qotre ph1•
loíophe .
R égis renouvella !:>
diíp~>re de~
idées
&
atraqu~
le p<ro
Malebranche fur ce qu'il a.voir av:>1>eé, que
le plaifir rmd
heu,.eux
!'
ce
fut
alnrs qu ..
on.
vi
e
un chrétien
autlere,
apo–
logi!lo de l<t
\\alupt~ .
Le !ivre
J(
fa
connoifTa,rulrfoi-mEnu,
ou
le
pere l'"ran-
9<Ji< Lamí
bénédiélin
avoit aopu¡¡é de l'aurorire de
Malcbranche fon
opini~n
de
l'nmo
1
1r
de D ieu, donn:t
lieu
a
ce
dernier
d\~crire
en IÓ97'
l'Owqra.~e
dt ramoru:
de
D ieu..
11
monrra quo cer amour étoir toujou rs imé·
retfé,
&
il
Ce
vit expof<! c.n •neme. rems
a
~eux
ac;u–
fario.o bi<n
opJ>oft~es;
!'une de favo11íor le fenpmcnt d
E–
picure Cur le plailir; & l'aurre, de [ubriliíer rdle:nem !'a•
o~our
de Die.u qu'il en
e~duoit
route déleélauon.
Arnanld mourut en rÓ94· On pul>lia deux Jemes pofl·
humes d<> ce doékur
f><r.
les /álu
&
fs~r
le Plaifir.
Malebranche y répondil '
&
joignir
a
fa
réponíe
UD
T raiJI &tntre
la
prlve1#ion .
Ce
n'~lt
poinr, cumme le
ritre le feroit penfer
~
un écri't- de moFak Ctmtre une des
maladies los plus génl!rales de l'eíprit ltumain, mais un.e
pl3ifanteric ou l'o n fe. proprue
etc
démomre~
géomérrr–
qnem.ent ql1' Arnauld n'a
fa
ir aucnn des
livres qui o nt
p>rll íous loo no•n
conrte le pere Malebranche.
Ü l\
part de la fuppolirio'n qu' Arnauld a dit vrai, lorfqu'il
a
p<otefté· devant· D iea., qu'il
~voir
toujours un :!"fir fin–
cero de bien prendre les íenrrmens de
ceu~
ctn 1l
com –
barroit,
&
qu' il s'étoit roujours fo rr. éloigné d'emplnyer
des arritlces pour donner de fauffi:s rdécs de íes auteurs
&
de íes Jilaes: puis Cur des paflages rronqnés, des fens
mal entendus
il
detfeio, des, :>rrifices rrop marqués pour
erre involontaires, on conclut que ce!ui qui a fait
le
Cer–
ment n'a pns fait les. !ivres.
Tandi> que M.alebranche. Coutfroir taru
de
<;antud.i–
éliorrs. dans Con pays, on lur perfuada que Ca phllofoph1e
réuffitfoir
il
merveil le
a
la. Chine ,
&
pour ré)>ondre
:1·
la
politdle des Chinois. il fit en. 1708 un petit ouv-rog.e in;·
titulé·,
E>ttrttien d'un pbilofophe chrhien
&
~·u."
pht–
lofopht:-
tJ.in•is [1tr la >lalure de
Diw ,
Le chiDOIS pré–
reod qu
e la matiere e!l éternelle, infioie , incréée, & que
le ly, efpece de fo rme de l.a
mati~re,.
efl l'intelligen<;e
&:
la íagetfe fouveraine, quorqu'rl
ne
fm t pos un·
~t1e
rntel–
ligent
&
fage, diflinér de la matiere
&
indépendant
d~e!le.
Les Jo urnalitles de Trévoux préteodirent que le
p~rlo•
Co[!h~
européen avoit calomnié les le.ttrés de la Cltrne,
par l'athéiíme qu'il leur attribuoit ,
Ddd.dd.z.
L~