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700

MAH

ment le feutitnent du pere Kircher, qui a prétendtl qu'il

avoic en

cet

endroir un rrou ou un

abíme

qni

alloit au

centre: de la terrt:,

&

qui communiquoit avec le golfe

de B01hnie. Quelques auteurs ont afloré que ce courant,

ain(i que le tournoyement qui l'accompagne, u'éroit

j:l–

m•is tranquille; mais on a publié en l7fO, daos le

tome

XII.

átJ

mlm. áe

l'académie roya/e de.s ScienceJ de

SNe–

tle,

une defcription du

Mahlflrom,

qui ne laiiTe plus rien

2 délirer aux Phyficiens,

&

quien failant difparo!rre rout

le merveifleui, réduit tous ces phénomcnes

i

la fimple

vérité.

V

<Jici com1nc

on nons

les

décrit.

Le courant a r• dire8ion pendant IÍX heur<-< du nord

au .fud,

&

pendant fix autres heurcs du fud au nord ;

i1

fuit conlhmment cene marche. Ce coutant no fuit

point le mouvemeor de la marée,

mais ..~.¡¡

en a un tour

cOIHraire; en effet daos le tems que la marée moore

&

va du fud au nord, le

Mab!flro,¡

v"" du t¡ord au fud,

&c.

Lorfque ce couram efl le pi

u~

violem, il forme de

grands rourbill ons ou tournoyemens qni om la forme

a'ün

cóne creux renverfé, qui pcuc avoir

envir.on

deu};

famnars, c'ell-3-dire douz.e piés de profondenr; mais loin

d'engtoutir

&

de brifer tom ce qui

s'y

trouve, c'efl d:u:Js

JI!

rems que le oourant efl le plu$ ton, que l'on y pe–

che avec le plus

d~

fucci:s;

&

m~me

en y jerraot un

tnorceau de bois, il diminue la violence du tournoye–

menr. C'efl dans le te111s que la marée efl la plus haute

-&

qu'ellc efl la plus barre, que le goufre efl le plus

tranquill<, ¡¡tais il eil rres-dangercn> dans le tems d«

tempCtes

&

des vepts orafieux , qui font

tres-communs

dans cc:s mers, a\ors les navires s'en éloignent avcc foin

1

&

le

Mah/jlrom

fair un broir terrible . ll n'y a point de

trous ni d'abitT)e eu

e~

lieu,

&

les

p~cheurs

opt

tro~vé

avec la ronde, ¡ue

11'

fqnd du ,.goufre étoit campofé de

rochers

o!!¡.

<!'un able blanc qni re trouve

a

vingr braf.

fes daas

1~

plus gronde profonqeur. M.

~chelderup,

confeitler d

1

écat

\=11

Norwege,

a:

qui

cette detCripuon

e!l díie, dir que rous ces phénomenes viennem de la

difpofition dans

l~quellf

1<:

trouve cettc ran!?ée d'iles ,

c:mre )e(quellcs iJ n'y a que des

palf~ges

étrOIIS qui font

que les eaux de la plei)"le mer ne penvent y palier

Ji.

brement,

&

par-13. s'an1aúent & demeurent en quelque

fa.;oo fufpendues lort"que la

maré~

hatolfe; d'un aurre

cóté

lorlque

Ja mal'lée

iC

retire,

fes

eaux

qn!

fe lro uvem

daos Je' goJtC

qui

lépare

s;es

iles

du

conunent,

ne peu–

venf point

~'écouh::r

proniptement au-rravers de ces

m i!~

mes palfages étroits.

f/oye~

les

mlm. de J'a&adlmie

ruyale

¿,

Suede, nnnrfe

I7.fO,

.tome XII.

Les marios donnem en général le nom de

Mab!flrom

a

tous les tournans d'eau qui fe trouvent daos la mer .

Les

vqya:~eurS

rapponent q}l'il

y

en

S.

u!l

J!es.~contidé,rable dans i' Océon , e•urc

1'

Afrique

&

1

Amépqpe; les

naviga lcurs l'évaent avec

~rand

foin. Les goufres de

Scylla

&

de Ct¡arybd7 foni au

ffi

des

efpece~

de

mahl–

jlromJ.

(-)

M AHOL, (

Hijl.

nae.)

fruit qui _croit dans les

il~¡

Philippmes.

11

ell un pi:u plus gros qu'une péct¡e, ma1s

cotoneux; il a la couleur d'une orange ; l'3rbre qui le

produit' ctt de la hameur d'y.n poirier; les feuillc;s rcf–

femblent

a

'celles du lauder; fon bois efl prefque ;¡uffi

beau que l'ébéne.

·

·

. M A H O M E'T 1S M E,

f.

m. (

Hijl. des religions

du

monJe.)

religion de .l)llahomer. L'hiilorien _philofo–

phe de nos jonrs en a peinr le tableou fi parf:memcnr,

que

ce tC:roit s!y mal '"onnQitre que d'en

~rélenter

un

autre aux ·

letleurs .

Pour fe faire, dit -il , une idée du

Mahom!eifme,

qui

a donné une

nouvelle-

forme

a

tant d'ctnpires'

il

faut

d'abord fe rappeller que ce fui rur

b

fin du lixieme lie–

cle, en p o , que naquir !Vlahomet

a

la Mecque. daos

1'

A rabie Pérrée . Soq pays défeodo1t alors fa

~1berré

comre les Perfes,

&

coñtre ces princes de Con(laou_Po–

ple qui rctenoient toufqu rs

h!

no m d'empcreurs romams.

L e5 enfans du grand ·N oushirvan, indig'?es d'un tel

pere, défoloieot la Perfe par des guerres CIVIles

&

par

(1) SAint Grc!goire le

gr.:~.nd

avoit donnc! de

$r.tndes

lo!langes

.i.

l'~m·

pc:reur

btauricc

fur tout

ce qu"it avoit fait

3

l'av:mtage

de

l'é~h(.:::

mais

il

:'IVoit ;¡uffi

defaerouvé la loi

de

ce

m~rne

Empercur

qut

dé ..

~~;;o~~·ft~éc~Í~~~rá tc:hg~::~rri t~h~b:~,ar:;~~·í¡r~~n~:a~:,e

3

~~c

1

t~(;

n'~prot..ive

que: des

avanra~c; ,

&

qu"elle

puitfe

vivre en roure tr;l.n–

quillité

(ou• fon

gouvcrne~c:nt:

il

t'y

plainc

de&

rigueuu que

l'Em–

pcreur Mauric.:: bifo1t exercer contre

J'églife, de

'ce que dan•

les

derniere~

::Í.q.nées

d~

(oo gouveroernent, ce princé avoit bé

fi

peu

favorable 3 l'églife

en

publiant lol loi dont-on

vien~

de parler.

!!"

3 caufe Je la proteB:ion qui

~voit

été accordée au:x: Evéques fch1(.

n:¡:uiqueJ Je I'IA:rie, non obA:ant (es ju!t:es

repré(eu~tion' .

Les

let~

rres de ce

Pontif~

tant 3 Maurice qu';l

Pbo~s,

font écrites avec

MAH

des parricide•. L es fuccerfeurs de Juilioicn avil ilfoient

le

n orrt

de

l'~mpire;

M auricc

\'Cnoh

d'~rre

détróné ptlr

les armes de Phoca

&

par les imrióoes du p:Hriarche

íyriaque

&

de quelques évéques, que Phocas punit en–

filite de l'avoir íavi. L e fang de Maurice

&

de fes

cinq fils avoir coulé íous la main du

bourre~u,

&

le

pape Grégoirc le grand, cnnemi des patriorches de Con–

ilantinople, tkhoi< d'auirer le tyran Phocas dans íon

parti, eo lui prodigua nt des louanges

&

en condamnant

la mémoire de Maurice qu'il avoit loué pendant fa

vie. ( t )

L'empire

Ce

R ome

en

occident

étoit

anéanti;

un Cé–

lo~e

de borbare•, G oths,

l-Ié

rules, Hnos,

V

andales ,

ioondoit:nt 1'

Europe-,

quand Mahomet jettoir daos les

déferrs de

1'

A rabie les fondemens de la religion

&

de la

puiffanee mufulmane.

·

On fait que !Vlahomet éroit le cadet d'une fnmille

pnuvre; qu'1l fut long-tems au fervice d'upe femmt: de

In M ecque, nommée Cadifchée , \aquelle exer >oit le

négoce; qu'il

l'~poufa

&

qu'il vécur obfcur Jufqu'i I'Age

de quaran¡e ans.

11

ne déploya qu'a cet a,;e les talen•

qni le rendoic:nt

fupéri<..""Ur

a tes

co mpatriotes .

JI avoit

une

éloqu~nce

vive

&

forre, dépouillée d'>rt

&

de mé–

(hode, telle qu'il 12 falloit 3 des Arabes; un air d'au–

torit~

& d'inlinaarion

1

animé par des yeux perc;ans

&

por une heureufe phyfioonmie; l'intrépidhé d'

Ale.an

<lre,

In libéraliré,

&

la fobriété dont Ak.aodre auroit eu

.b~foin pour

~rre

grand homme en tour.

L

'atT)OUr

qn'nn

tempérament

ardent

lui

rcndoit

né–

cclfaire,

&

qui lui donna tant de fetlJmes

&

de coqcu–

bincs, n'affoiQ:Iit ni fon cour:::ge, ni fon

app1i~ation,

ni

fa fanté. 'C'efl ainfl qu'en parlcnt les Arabes ctmrom–

poraons,

&

ce portrait efl j11flifié par fes aélions.

· A

pré!s a voir cono

u

1e

caraacre de

fes

con~itoycns,

lenr igqorance, leur crédnlité,

&

leurdiípofition

a

l'en–

Jhoufiafme,

il

vit qu'il

pouvoit

s'ériger en prophefe, il

feignit des réyélations, il parla: il fe tit croire

d'~bord

dan~·

fa maiíon, ce qui étoit probablement le plus piffi–

i!ile , E11 trois ans, it euc quarame·deux dirciples perfua·

dés; O mar, fon perfécureqr, deyin¡ fon apótre; au bout

de

cinq ans,

il

en

eut cent

quatorze.

ll en[eignoí< aux Arabes,

acjorateur~

des étoiles, qu'il

ne' falloir adorer que le Dieu qui

le~

a fai¡es: que les

livres des ]uifs

&

des Chrétiens

s'~rarr

corrompus

&

fal–

fifiés, on devoit les avoir en horreur ; qu'on

_é~oir

obli–

íous peine de charimcnt érernel de prier cinq fois le

JOUr,

de donner

l'aomÓoe,

&

fur-[OUt,

CO llC

reco(l0oif–

i1J.Ot

qu' un feul D ieu, de croire en Mahomer Con der–

nier prophete; enfin de ha[arder la v1e pour fa foi.

11

défendit ¡'ufage du vio paree que l'abus en ell dan–

gereux.

11

couferva la circoncifion pratiquée par les Ara–

bes, ainfi que par !es anciens Egyp(igns, ioflituée proba–

blement pour préyenir ces abm de !• prcmiere puberté ,

.¡ui énervenr fouvent la jcune11i(

11

permir aux hommes la

pluraliré

des

fe mmes

l

ufage

itnmémori31

d~

tout l,orienr.

JI

n'altéra en

rien la m o ralt: qui a toujours

été

la

me–

me

daos

le

fond chez toos les hommes,

&

qu'aucun

législa¡eur n'a jamai> corrompuc , Sa

reh~ion

!!toit d'ail–

leurs

phJS

aífujettilfame qu'aucune

3Utre,

par le.$ cén!–

monies )égales , par le nombre

&

la forme

d~s

pricres

&

des ablritioos, rien n' étant

plus

gCnant pour la nature

humaine, que des pratiques qu'clle ne

dem~nde

pas

&

qu'il fam renouJ•eller taos les

JOUrs .

11

propnfoit pour récompenfe une vie éternelle, otl

!'ame feroit enivrée de tous les plaifirs fpirimels.,

&

o U

le corps rclfufcité a

vec

fes fcns, go(lteroit par

f~s

fens

men¡es tOllleS les

VO)Upt~

qui luí ÍOO! propres.

·

C~tte

rcligioÍ1 s'appelli 1

'i•lam,fme,

qui fignifie

rlli–

gnntio"

~

la ' volonré de Qieu. Le livre qui la comient

s'~ppella

coran,

c'ell::l·dire,

le

livr~,

ou l'écriture,

oq

la le8ure par excellence.

- To"us les interpretes de ce livre conviennent que fa

m orale ell comenue dans

ces Pttroles : ,

re

herchez qui

" vous eharre, doonez

a

qui vous óte, pardoonez

a

·

, qui

tOUt f.e refpetl

~uj

étoit

dfi

1\

fa

digni(é imp,ériale:

en

effet ee

gr:tnd Pape

étoit.tl

obligé de tlemander

que}que

chofe

en

fnveur

.de

l'égli(e

l

fes

demandes

étoient

4CJ

prieres. Le meme S.

Grégotre

n·avoit

d.'aurre inimitiO::

avec le

P,.a(rjarche

de

Con!t::tntinople. linon. •

que de ne

p.u

perméttre qu'il pr1t

· re¡'

fÍtre d'écumenique',

ou

d'uni.. •

yer(al qui ne lui étoil ' pa•

dll,

&

de proteger contte

(a

violen

e~

Je.

prénc

Jean rlc Calcetloine,

qui ayoit été ab(ou dan• le

Conc.tle

Romain tenu le cinq Juillet S9f AÚ (urplus

lct'

letrtc• qnc: _r.unt

r~:g~~:r ~ iccr~te;~~¡j¡:~n (~~ j~:~:ul, !on~:t~~?n~~~:~~~~iJi~~tta;t~

fi(emment l'e(prit. &: ' la

condaitc

de

cet excellent

P:ape.

m~mc

en..

ve

u

let deux Patri:trche•, dont le (econd Ciri:aque, fut

obligé

par

rho~

m!me 1

'e

démen.re

d.r.

titre d"écwmeniquc.

~.A)