M A I-I
de partie de la Lybie . C'cP.: da m cctte
conqo~te
qu'en
brdléc la f:1meufe bibliorhcque d' Alcxand rie, rnonumcnt
des coonoitfo.nces
&
des crreurs des homtnes , comtncn–
cée par Ptolomée Philodelphe,
&
•ul!:mentéc par tant
de rois. Alors les Sarralins ne vouloient de fcience que
l'alcoran; m nis ils faifoient déja voir que leur ¡;énie pou–
•oit
s'lt~ndre
3
tour. L' entreprifc de rcnouvcller en
E~ypte
l'ancica canal creufc.' par les rois,
&
rétabli cn–
íuite
pnr
Trajan,
&
de rejoindre ainCi le N i! :\
la mer
Rou¡¡c, en
du~ne
des Ciecles les plus éclairés. Un gou –
-verncur d'Egypre emreprend ce grand rravail fous le ca–
Jifat d'Omar,
&
en vint a bou r . Quelle différcnce
Cll~
tre le génie des Arabes
&
celui des Tu ras! ccux-ci onr
laillé ptrir un onvrage ,
do
m
1
a con(ervation
valoit
mieux que la polfeffion d'une grande prov ince.
Les fucccs de ce peuple conquéran t femblent dtls plt'l–
tót
-a
l'enthoulhlfme qui les animoir
&
il
l'efprir
de
la
nation, qu'ii fes conduéleurs: car O mar en atraffiné
par nn erclave perfc en
6o~.
Orman, fon fucce!fenr,
]•en en
6s-r
dans une émemc. A l
y,
ce fumeu¡¡
~endre
de Mahomet, n'efi élu
&
ne gouverne qu'nu ll}ÍIIeu des
troubks ;
il
meurt all:1ffiné all bollt de cinq ans aomme
fes prédécdfeurs,
&
cependont
les armes mllrulmanes
font toujours viél:orieufes . Cet Al
y
que les Pcrrans ré–
verent ttujourd'hui ,
&
dont ils
ruivent
les principes en
oppo!ition de aeux d Ornar, obtint enfin
le califar,
&
transféra le !iége des califes de la ville de Médine ou
Mahomet
ell
enfeveli , daos la vil le de Couff.1
fur
les
bords de 1' ffu ph•ate :
il
peine en reOc-t-il nu¡ourd'hui des
ruines! C'efi le fort de Bnbylone, de 5c!leucie,
&
de
tour<s les ancienues vil les de la Cbaldée, qui ¡¡'étoient
batics que de briques.
11 en évidenr que le génic du pcuple arabe, mis en
1nouvemcnr par M ahomcr,
fit
tout de lui-tnéme pen–
dant prcs de trois !iecles ,
&
relfembla en cela nu gc!n ie
des anciens Romoins . C Jefi "' effet fous Valid, le moins
gu errier des califes, que fe fonr
les plus grandes con –
quétes. Un de les générau x étend fou cmpire ¡ufq11':l
Samarbnde en
70 7
Un aurre att'aque eo ml!me tems
l'empire des
Grecs ·
vers la
n1cr
N oire .
Un
ature,
en
7t
1 ,
pal!e d'Egypte en Efpag ne, foumife aifément t•>ur
a
rour par leS C arthaginois, p:'r
les R omains, p:tr k c;
Goths
&
V andales,
&
en fin par ces Arabes qu'ori nom–
mc
Maures .
lis y érablirent d'abord le royaume de C or–
douc . L e fultan d'Epypre fecoue
ñ
la vérité le joug du
grand cal ife de Bagdar,
&
A bdérnmc, gouverneuc de
l'Erpagne conquife, ne rcconno1r plus le fu!tan d'Egy–
pre: ccpendant tour plie encare
fou~
les arl)"les mllful–
manes .
C et Abdérame, petit-fils du califc Hésham, prend les
roy•umes de Co Oille, de Navarre, de Portugal , d'Ar–
ragon .
JI
s' é rablit en Longllefloc ;. il s'emparc de la
Guieune
&
du Poitou;
&
fans Charles Marte! qui
lui
lna
la v18 oire
&
la vie, la
Francc
étoit une province
mahométane.
·
A prcs le regne de dix-neuf califes de la mairon des
Ommiades , commeoce la dynanie des califes abal!ides
vcrs l'an
.7f2
de
no rre
ere. Abougiaf:tr
Alman1.or, fe–
cond calife abaffide, tixa le Cit!ge de ce grnnd empire
ii
B agdat, au-delii de I'Euphrore, dans la Chaldée. Les
Tu res diú:nt qu'i! en jctta les fon demens . Les Perraos
sffurcnt qo'elle
~toit
rres-ancienne,
&
qu'il ne fir que
In
réparor. C 'efi
cette ville qu'on appelle quclqllefoi<
B nbylone ,
&
qu i
a
été le rnjer de tant de guerres eotre
la Perle
&
la Turquie.
La do minatio n des califes dura
6rf
ans : defpotiques
dans la religio n, comtne daos le
gouvcrneo1enr,
ils n'é –
toient poinr
ador~s
ninfi que le grnnd -lam3, mais
ils
avoienr une aurorité plus réelle;
&
dans
les
tems mé·
lne de leur décadencc, il s furem
refpeél:és des princes
qui
les perfécuroient . T ous ces fnltans tures, arabes
~
tsrtares , rcc;urent t!invefiitnre des
calife~<;
.. avcc bien tnoins
de conreOation que plulieurs princcs chrériens n'en ont
re~
u des papes. On ne baifoit pnint les piés du calife,
lnais on re pro fierooit fur le reuil de Con pal3is.
Si jamais puiffance
!1
menacé route la terre, c'cO celJe
de ces c3lifcs; car ils avoient le droit du tróne
&
de l'au–
Jel, du glaive
&
de l'cnthou!in(me. Leurs ordres étoiem
2Utant
d'orac les, &
leurs fol dats aurant
de
fanatiques.
pes l'an
67
r ,
ils aiiiégerenr C onfiaatinQple qui de–
volr un
JOur de venir
m3ho tnémne ;
les
divifio ns
prefque
inévitables parmi tant de chefs fé roces,
n~arr2t~rent
pls
leurs
conqu~tes .
lis .rdfemhlerenr en ce
point
aux an–
cicns Rotnains qui, parmi lcurs guerres
civiles
avoient
fubjugué
JJA
Cie m ineure.
·
'
A merure que les Mahomérans dcvinrent puilfans,
íls
r:
pol irent.
~e.s
cal ifes, tou¡o urs reconnu pour fou–
'Yerams de
J"
rehg1on
¡
&
c;n apparen.:e de I'Empire,
p~r
MAH
cetn: qui ne re<;oivent plus leurs ordres de
(i
1oin , rran–
qoillcs daos lcnr nou\'cll e J3• bylone, y fonr bien-tór re–
nairrc
les ares. A ::aran R achild , contcmoorain de Char–
lemag oc , plus re(peélé que fes préd<!cclfeurs,
·&
q ui fut
re faire o béir jufqu'cn E fpagne
&
aux Jode< , ranima les
fciences , fit fleurir les nrts agré ables
&
uriles ,
an ira les
gens de lett res , co mpo(a des vers ,
&
fit ruccéder dans
Ces
é t•ts la po!Jtelfc
á
la barharic . S ous luí les Arabes ,
qu i adoptoienr dé ja les chiffres indiens ,
les apporterenr
en
E
urape.
Nnu~
ne connumes
en
Allem::agne
&
en
France le cour< des
allr.es , que par le moyen de
c~s
me–
mes Arabe'i . Le feul mor
d'almanach
en eO encare un
r é1noign~ge.
L'almagefie de Prolomée fut alors rraduir du grcc en
arabe par
l'afironome Benhooa"in . Le <:alife A !mama n
tit 111clurer géo mérriqucmem un dagré du méridien pour
déterm iner la grandeur de la terre: opération qui n'a
été faite en France que plus de
9CO
ans apres fous L ouis
X
1V. Ce méme aOranome BeuhouaJ"n poulf3
Ces
obrer–
varioos
atfcz.
J~i n
..
rcconnur,
ou que
Prol ornée
avoit
fixé
la plus grande décl inai[on dll foleil tra p au repten–
trian, o u que l'obliquité de l'écliptique avoit
chan~é.
11 vir
m~me
que la
p~riode
de trenre-Cix m il!e ans, qu o n
a
voit :~ffi,gn~e
au
mouvemenr prérendu
des éroilcs fi xcs.
d'
occide.tHen o ricnt,
d~voit ~trc
beaucoup raccourcie.
LaChimie
&
1~
Medccine étoient cultivées par les
Arabes. La Chimie, perfeél:ionnée aujourd'hui par oo us ,
ne nous fur conn\tc que par eux .
N
ous
leur devons
de
nouvcaux remedes,
qu~on
np mme les
minoratifs ,
plus
doux
&
plus falutaires ouc ceux qui étoient
auparavan~
en urage dans
1
'écolc d'Hippncrate
&
de (Jalien. E nñn •
des le fecond liecle de M aho met, il fallm que les Chré–
tiens d'o.ccidenr s'inflruiCHfenr c;he?J les
Mufu tmans .
Une prcuve infaillible de
la fupér iorité d"llne notion
daos los arts de l'efprir,
e'
efi
1~
cultu re perfeél:ionnéc
de
la Po_éCie .
11
ne s'agit pa< de cene f"lé lie enOée
&
gigante(qne , de ce
ran1as
de~ie
'=
co mmnn s infi pides fur
le
rolell, la
lnne
&
le<
éto" es , les montal!;nes
&
le'
mers: mais de cctte poéCie nge
&
hardic, te
!le
q u'elle
Reurit du tems
d' ,l\n~•1fle,
rdle
qu'o n
l~a
vae
re!laitre
fous Louis
XIV.
Cette poéfie d'rmage
&
de fen rrmcnr
fut connne du rems
d~
A a
ro n
U.achild. En votct un exem–
ple, entre plu!ieurs autres , qu; a frappé M . de V oltai–
re,
&
qu'il rapporte paree qu'il ell court . 11
s'agit de
la célebre difgrace de Giafar le Barméctde:
Mort~/
>
{oíhl~ m()rt~/ ~
rl
t¡ui le fo rt profpere
Fait
goAter
d~
fo.s
dpn.r la
cbarme.s
dmJ~C're~x,
Connoi.s
t¡uelle
~11
do
r oiJ
la (a'Uetlr
Paú ~.~.,ger'. ;
Coutemple
Barmlcidc,
&
&rcmble d'ét rc heiJreu)(.
Ce deroier vers ell d'une grande beauté. La
lan~lle
:tra–
be avoit l'avanrage
d'~tre p~rfeéfionnéc
depuis long–
tems; elle éroit ti xée avant M ah uncr, & ne s'ell point
:tltérée dcpuis . Aucun
de
j argo ns qu
1
on
!-J3rloit alurs
en Eoro pe, n'a pas feulement -JaiCfé
la mnindre
trace .
D e quelque cóté que
nous nous
rournions, il
faut
avouer que nous n'exillons que d'hier . N ous allons plus
loin
que
lts a.utres peuples en
pi
us d'un genre,
&
c'efl:
peut~~rre
paree que nous fotntnes venus les dernicrs .
Si
t'on
envifa~e
a
préfent la rdigion tnnfulmane , on
la voit embralfé e par roures les Jodes ,
&
par les cótes
orientales
de
1~
l\fnque
oñ ils
uafiquoient.
S i
on regar–
de lcu rs co oquEres , d'abord
le calife Aaron Rachild
impo(e un rribut de fi>ixar¡te·dix mille écus d'or par an
3
l'impdratrice Irene . L'empereor Nicépho rc ayant en·
fuirc refuré de payer
le
rribnt, Aaron prend 1'11c
<le
Chypre,
&
vient ravager la Grece. Al maman ron
pe~
tit-fi ls , prince d'ailleurs
!i
recommandable ponr ron
amour pour les
fcience~
&
par Con favoir, s'empare
p~r
Ces
lieutenans de l'ile de Crcte
en
826.
L es MuCulmans
botirent Candie, qu'ils onr reprife de nos ¡ours.
.
En
828,
les m eme$ Africains qui avoienr rub¡ug4é
l'Efpagne,
&
fai~
des incurfions en Sicile, reviennent
encare défoler cette ile fertile, encouragés par un Cici–
lien nommé
Epht!mitu,
qui ayanr,
:l
l'exemple de fon
empereur Michel, épou(é une religieufe, pourrnivi par
les l01s qne l'empcreur s'étQit rendués favorables, fir
:1
peu-pres en S icile ce que le comte
J
ulíen avoit fait en
Erpagne.
Ni les empereurs grer;:.s., ni ceux d'occident, ne pn–
rent alors chaffer de Sidle 1es 1\il.uflllmans, tant l'onent
&
l'occidcnt éroiem mal-gouverr¡és!
~es
conquérans
alloicnt
re
reodre Jnaitres de J'ltalie,
s'ils avoic::nt
ét~
unís ; mais le11rs
fauces
fauverent Ro111e, comrpe
celles
eles Carthaginois
la fauverenr 3Utrefois .
lls
p~rtent
de
Sicile en
846
avec un flotte nombreufe . lis enrrenr par
Hembouchure du T ibre;
&
o~
trpuvant q11'un pays pref-
.
·
que