66d
M
A
Q
renf~rme,
de faire évaporer
les parrjes qui le lient ,
&
de difpo(er auffi le feu de maniere que la chaleur ag10e
toujours égalemem íur
tui.
11
faut encare arrangcr dans
le four les pierres qui doivent
~tre
calcintes, .c:nfonc
qu'
elles foient toutcs t!galemcnt embra(ées par le feo,
&
prendre garde que le ptatre ne foit .nop coit; G"ar alors
ii
devient aride
&
f)lns
Iiaifon,
&
perd la qoaliu! que
les ovricrs appellent
1'
amottr
dtl
plti&re
;
13.
méme chofe
peur arriver cucore
i.
celui qui auroít
confervt
trop d'hu–
mjdi~é,
pour
s'~tre
trouvé pendam la cuiifon
il
une
des
eit rémités du four.
Le
pl3tr~
bien cuit fe connoit lorfqu'en
te
maniaut on
fent UQe CfpCCC d'qnél:u0fi1é OU ¡(raiife, quj s'anache SUl
doigts; ce qui fait qu'en I'employant il prend prompre–
m enr, fe durcir de
rn~me,
&
fait une bQnne liaifon; ce
qui n'arrjve pqint lorqu'il a
été
mal cuit.
11 dqit Ctre employé le plutOt qu'il en po1Iible, en
forran< du four,
fi
cela fe peut: car étant ¡:uit, il de–
vient uoe
efpece
de chaux, dont
Jes efprírs ne peuvent
jamais
c!tre
trop-tOt fixés ;
du· 1noins
li
on ne
pelH
l'em–
p_loyer fur le
~jllmp
1
fau t-it
~e
tcni;
a
'co~tv.ert
daos.
d~s
lleux feq
&
a l'abri du folc1l; car l'ham1d1té .en diml–
nue
la force, l'air
diffipe' fes efprits
&
Pc!vcme~
&
le
foleil I'échauffe
&
le fait fermenter: relfemblant .en quel–
.que forre,
fui vapt M : Rctidor;)
i
une Hqoeor étquife
qui n
7
a
de faveur qu'autanr
qu'o n a
eo
foin d•empécher
fes
!'ÍÍ><Í'l
de
s'.éV~P.orcr.
Cepet¡dat¡t lorfqoe daqs un
P."Y'
pu
H
ef)
cher; on ell obligé de le conferver, il faut
alors avoir
foiry
de le fcrrer
dan~ ~es
tonneaox
bien fer–
m <!s
de
tnute
part,
le placer daos
un Jieu bien
fec,
&
Je garder le moins de tems qu'il !!11 poffible .
Si l' pn :ivojt quclqlje ouvrnge de cqnféquence
~
fai–
re,
&
qu'il foiiOt p 0 ur cela du pl!tre cuir
a
propos,
ji
faudroir
aiOr~
eovoyer 3 '"'
c~rrie'e~
prcr)dre
celui qui
fe
trou
''C
atJ
tpilieu du fnur . c!tant ordioalremetlt plut6r
cuit que c5It¡i <jes extrémilés . .Je dís au milieu'du f_our
1
p2rce
que
lt~
ouvriers
ont
b1en
foln de ne
JBma!s
le
JadTer rrop ¡Coire ,
tia
m
de
leur '
jnt~réc "d~
confommeé
m OÍOS d.c bOÍS . :'iJO$ Cette précautjon, OJl en far d
1
3VOjr
Joujours de
1
tnaov'lis
plhre;
car, aprCs
la cuiffon, ils le
mél<nt tout enfcmble ;
&
quand il
etl
e11 pqudrc, celuj
des extrémités du 'four
&
celui du milieu font
confon–
dus. Ce dernier qui
eat
~té exc~llcnt ,
s'il
~voit
été cm:
ployé
a
parr, en altéré
p~r
le
m~laqge
que 1
1
o n en fait ,
&
ne vaut pas
a
be,\llcoup
prC~
ce
qo'~
valoic aupa·
ra vanc .
11
fau t au!fi
~virer
Coigneufement de l'employer pen–
danr
l'hiver
ou
ñ
la fin de
l'anLomne,
paree
que
le freid
gla~anr
l'humidilé de l'eau avec laquelle il a été gaché
(e),
&
l'efpric
du
plitre
écant
amorci , il ne peut plus
faire
c·orP.S; &
les ouvrages qui en
IOnt fai ts rombcot
par
éclar~,
& -
ne pcuvent du.rer'
long-rems
.
·
L e pl3rre
·cui~
fe ycnd
10
3
t
t
ti
y
res
le muid, con–
tcnant
'36
fae¡¡, o u 72
boiUeaui,
mc::fure de Paris, qui
valenr 24 piés cut¡es.
'
D u plátr• }.Ion fos '!u
o
litis.
On appelle
plátr< <ru
la
pierrC
propre
a
faire
te
pl~tn: ,
qui n'a
pa~
eocore
éct
c oi[e áo four,
&
qni
f.ert 'qoelquefois de rnoilons aprCs
l'avoir
expofé long-tems 3
Haif .'
Plátrc> blanc,
ct':Jui qui a
~t~
rabié, c'en-3-dire
dont
on a
ócé e
out
le
charbon provenaot de la cuíiTon ; pré–
cautio~
qu'il
faut
prendre
pour
les
Oovr~,ges
de fujélion .
PláJre ,tris,
celui qui n'a pas étt
rabie!, étam delli–
n~
pnur ks gros oovrages de
ma¡onn~ri~ .
Plátr~
gra.t
1
~elui
qui, tcomme
o ous l'avoos dit,
étant
·¡:uit a-propqs'
eft
dou• & facile • employer .
Pltier~
veri,
ce1ui qui
ayam e!
té
mal
cuir,
fe difTout
~n
l'emp1oyaot, -
ne fah
pas
c orps,
&
~n
fu
jet
i
fe gc:r!
fer'
a
fe fcndre
&
a
tombcr par morceau
:l
la moincjre
gelée .
·
P látre mouill!,
celui qui ayant étc' expoft!
i
l'humi–
dit~
ou
~
la pluie, a perdu par•!
a
la plus grande partie
de
Ces
efprits,
&
ell de nulle Hleur.
P láer¡, lvent!,
cclui qui ayam été expofé trop long–
rems 3
l'air,
~prCs
3VOÍr
tté
pUIV~rifé,
3
de
la peine
3
prcodre,
4
fait iqf•illiblement une mauvaife connruél:ion.
Du plátr• felon
In
fafons.
O o appdle
gros plátr<
ce:lui
qui ayant •
été
S::0(1C8flé
groiTiercmeot
a
la carriere,
en deniné pour la conllruétion des fondations' on des
gro' murs b!tis en moilon ou libage , ou pour hourdir (
f)
.
"(•)
G4rlur
du plátre, c"eft
1<;
¡neler avoc de l"eou.
(f)
Htn.-rJir,
dl
mi~onner
g roffieremenr
avee do mor–
rier o
u
du p
3tre;
c'eft
auffi
f2ire· l'a.ire
d'un plancher fur
des lattes .
(t)
RtnfQ.r"!is,
efl la
réparation
des vieux murs.
(h)
G•b111r,
c'efi jetter du
plitre
avec
la
trueJie,
&::
le
faire enuer avec la main dms les joints des murs .
MAQ
leJ
cloifons,
b:itis
de charpeme, ou tout autre
ouvrlr
ge de cc1!e efpcce. On appelle encare de ce nom
t<
g!"voi~
cri blés ou rebauas, pour les renformis
(g)
hour•
d1s ou gobetayes
J.h).
Pláere
aH
pnni~r,
celui
qui
e.fipaffé d:1ns un
rnane·
quin d'ofier clair
(fig.
139. ),
&qui fert pour les
cr~pi>
!,i),
renformis,
&<.
Plá1u
aH
fas,
celui qui en tin , paifé au fas
(k)
&
qui fert pour les enduils (/) des membres d'arch11edure
&
de fculpt ure . ·
'
·
Toutes ces manieres d'emptoyer
le
pl~tre
exigent
:tnffi
de ' le
gacher ferr<!,
clair o u liquide.
On appelle
plátre gaeh!.fur!,
celui qui en le moios
ab,rcuvt d'eau,
&
qui
fc:r~
pqur les
gros
ouvrages, cotn–
me enduits, fcellement,.
&~.
·
Pltier.~
gachl
el.¡,.,
celoi
qui eCl un peu plus :tbreu–
Né
d'eau
•
~
qui fert
;}
trainc:r au
calibre
des
membres
d'architeél:ure ,
comme
des
chambranles ,
corniches,
cimaifes,
&c.
·
'
' Plitr• goehl
/i'luiá•,
celui qui en le plus
abreuv~
d'eau,
&
qui fert
poor
couler,
catter,
ñcher
&
jointoyer
I<S • pierres, ain!i que pour les enduit¡ des
cloifons,
plafonds,
&<. ·
'
D~
la
~haux ~n
glnlral.
La
chaux , du
latín
calx,
ct'l:
une pierre
calcinée
1
&
cuirc au
four qm
fe
d~crempe
avec de
l'eau,
con1me
Je
pU.tre:
mais qui ne pouvant
111¡ir feule comme luí pour lier
les picrres enfemble, :\
~efoin
d'autres &gens
1
J:el
que
le fable , le ciment ou la
po~olanne,
pour
1~
!aire ¡¡ah¡ir . Si l'on piloit, dir V i–
_rru ve,
des
pierres 3Y3ot
que de les
cuir,
on nc pour-
·
roir
en
rieC) ·fairc
de
bon : mais
lj
.on
les cuir
aOcz
pOllr
leur faire perdre )eur premierc folid ité
&
1 humidité qu'
eljc$
'contieQneot ns.turellemem,
t:11es
cte.vieQoent
pnreu–
fes
~
rerrwlies '
d'u'ne
chalcur
imtriel}le, qui
faít
qu'el)
les plqngeans
da~$ l'e~u
avant que cette chaleur fqit dif–
(jpée, elles acq01erenr une n01¡velle force,
&
s?éch>uf,
fent par l'humidité qui, en )es refroidiifanr, pouife la
cha)eqr au-dehors . C'en ce qui fait que quoique de
m~me groife~r
1 elles pefenr un tlers de moiqs
~pr~>
la
cu¡ffon ,
Q~
/a
pi~,.,.,
propre
a
fa
ir~ á~
'•
chRMX.
T outes
leE
pierres fur lefqQelles l'eau-forre agit & boulllonne, font
propres
a
f~ire
de la
chau~;
Jn 9 iS
les plUS
dureS
&
les
plus
pefanres
font les
mealleures .
L e
marbre
me
me,
lo rfqurQo fe trouve daos
un
pays oU
il
eO
commun
,
ell préférable
:1
routo autre efpece de pierre . Les co–
quilles d'huitres font
encare
~tre~-propres
p ur
cet
ufa–
ge:
mais
en
gtnéral
ce11e qui ect tiré.:
fr3t chcmenr
d'uue
carriere
hu
mide
&
a
l'otnbre,
efi
trCs-bqnne.
Palladio
r3ppor¡e que, dai]S les
mor¡1ag~es
de Padoue, il fe trouve
une efpece de pierre écoillée, d m 13 chaut en excd–
lenre p01¡r les quvrages expof¡!s
:1
Jlajr ,
4
ceu~
qu¡ fou r
d:¡us
l'eao, ' paree· qu'elle prend
pro mptCtl)enc
&
dure
trcs-loug-t~rt¡s. Yitr~ve
nom
a!fl~re
que
la
chaux faite
ayec des
cailloul
qu1 fe
rencontrent
fur les
moOt3qoc:s,
daos les riyieres,
les
torrcns
&
ravins
~
ell
rres·propre
l
la
marqnn~rie ;
&
que
celle
qui
en filite avec
des pier–
res fpongieufes .
&
dures'
&
que l'or¡ trouve <lans
les
camp3gqes, foor meilleures pour les eqduits
~
•
cr~pis.
Le
m~me
auteur a¡oute que
plu~
uqe pierre e(j poreufe,
plus la chaux qui en en faile en tendre ; plus elle en
hurnide,
plus la chaux
en
renace;
plus
elle
en rerreofe ,
plus la chaux en dure ;
&
plus elle a de feu, plus la chou.t
en fra¡¡ile ,
Philibert D elorme confeille ¡le faire la ch1ux avec les
m~mes
pierres avec h:auelles on bitit, pa.-ce que,
dit–
il, les fels volarils dont la chao• ell dt!pourvue apres
fa cuiifon , luí foot plus facilem<nt rendus par des pier–
res qui e'! contiennent de
f~rnblabl~.
D e
{t~. 1nA'1i~r~
a
faire
~~~¡,.~
la
~hall
X.
O
o
fe
fert
pour
cuire
la chaux de bois ou de charbon
de
terr~.,
ma1s ce:
deri]Íer en préféraple,
&
aut beaucoup mieux
¡
p•rce
que non-feulement il rcnd la ChaUt beaucoup plus graf–
r~
<5¡
plus onél:uenfe' mais elle ell bien plut()l cuite.
La meillenre ·chani, feiOI] cet auteur, en blanche, graf–
fe;
fonore, poinr
~ventéc
i
en la mouiiJanr, rend
u~e
fqmée aboodante;
&
lorfqu'qn la détrempe. elle re he
fortement
:~u
rabot,
fig.
117.
On
peur
encare
JUger de
fa bonté apres la cuiUon, !i en mtlant un pea d• pul-
vtn-
1
(i)
Crlpis,
p1itre ou mortier employé avec un
lnbi',
fans
plffe.r
la main ni
la
trueUe
pu
defTus .
(~)
s.,
en une efpece de umis.
fil·
140.
{1)
cntluir,
en
une couche de
pl~tre
ou de mortier fur
~
mlir de moilon, ou
f'lf
une cloifoa de cb.arpeote .