•
66t
MAQ
petites veines , rclfemblant au morbrc de Borbau<;ou.
Ü11
en voit deux
petilcs
colonnes Yoniqucs dans le pctit ap–
partement d<s bains
3
V erfailles.
Le marbre de brocatelle fe tiroit •utrefois pres d' An–
drinople en Grece : fa couleur efl m l!lée de pctites ouan–
ces grifes, rouges,
p~les,
jaunes,
&
ifabelles: les dix
petites colo nnes corinthiennes du tabernacle des Mathn –
rins, ainfi que les huit compoGtes de celui de fainte Ge–
nevieve, font de ce marbre. On en voit -.mcore quel–
ques chambranlcs de
Ghemin~es
daos les appartemens de
Trianoi1,
&
quelques tabl•s de moyeune grandeur dans
les magazins clu roi.
L e marbre africain eft tacheté de ronge brun, ml!l é
de
qu~lques
veines de blanc fa le,
&
de conleur de choir
avec quelque' fil ets d'un verd foncé . 11 fe trou ve qua–
tre confolles de ce marbre en maniere de csrtoucne, au
tombeau do marqu
is de Gefvres dans J'églife des peros
Céltnins
a
Paris .
Scamo:z.ziparle d'un autre m orbre
africain tre,-dur,
recevant
untrC!;·beau
poli , d'un fond
blanc,
m~lé
de couleur de chair,
&
quelquefois coukur
de fang, avec des veines brunes
&
noires fort déliées,
&
ondées .
L e marbre noir antique étoit de deux efpeces; l'un
qui fe nommoit
»¡armor luculleNm,
&
qui fe tiroit de
Grece, étoit fort tendre. C'eft de ce marbre que M ar–
cus Scourus fit toiller des colonnes de trente· huít piés de
hauteur, dont
il
orna fon palais; l'autre appell é par les
Grecs
/'J•'A."t!-
7 '',
pierre de touche,
&
par les ltaliens,
pit–
t ra
á1
paragone, pierre de comparaifon,
que Vitruve nom–
m e
indt.x;
paree
qo'it fert
a
éprouver les
m~mux'
fe
ti–
roit de l'Erhiopic,
&
étoit
plus ellimé que le premier: ce
marbre
é[QÍc d'un noir
~ris
riram fur le fer. Vefpafien en
ti c
fairc 13 fi¡¡ure du Nil, accompagoée de celle des petits
enf3tJS, qui lignifioiem
les cruf!s
&
recrues
de
ce fleuve
&
qui de foo rems fut pofée daos le temple de la paix.
D e ce marbre font encore
a
R ome deux fphynx •u b35
du Capitole; d.cJS le veflibule de J'orangerie de Verfail–
l es une figure de reine d'Egypte; daos l'églifc des percs
J acobins rue
S.
J acques
a
París , quelques ancieos tom–
beaux, aiufi que quelques va(es da ns lesjardins de Mcndon.
L e marbre de cipolin, de J'iralien
cipo/lino,
que Sc3-
m
o7.zicroit
Clre
celui qne h:s anciens appel1oient
trugtJ–
f!_Jtm
ou
tib~rium
mannor ,
paree qu'il fot déconvert
t'tl
Egypte du tems d'Augufle
&
Tibere , efl formé de gran-
9<s
ondes ou de nnances de blanc,
&
de ven p51e cou–
Jeur
d'eau de
mer
ou de
ciboule, d'oU il tire
fon norn
.
Oo ne l'emplqyoit ancienoement que pour des colonnes
o u pilall res. Cclles que le roi fi t apporter de
Lebeda
autrefois
L<ptiJ,
prcs de Trípoli, fur les cótes de Bar –
barie, ainfi que les dix corinthiennes du temple d' Antonio
&
de Fau nine , femblent érre de ce marbre . On en voit
encore plulieurs pilallres dans la chapelle de l'hlltel de
C onti, pri:s le collége M azarin, du delfcin de Frao¡yois
M3n!3rd .
Le marbre jaune en de deux efpcccs; !'une appellée
jtt1m~ d~
finme.
t:fi
d'un jaune ifabelle , fans veine,
&
efl:
lres-rare:
nuffi ne
l'emploic- t~on
que par
incruCl:ation
.dans les co mpartimens. O o voit de ce marbre dans le
falbn des bains de la reine au Louvre ; des fcabellons
de bu!les, qui fans doure font tres-précieux. L 'autre ap–
pellée
dorl<,
plus jaune que le précédent, efl cd ui
:l
qui
Paufanias
a
donné
le
no
m
de
mtJrmor croumn,
a
caufe
!'le fa couleur de fafran: il fe tiroit pres de la Macedoine;
· ¡es bains publics de ceue ville en étoient conflruits. 11
(e
trouve cncore
il
Ro me dans la chapelle du mont de
piété, quatre niches incruflées de ce marbre.
Le marbre de bigionero, dont les carriercs font per–
dues, ell tres rare. 11
y
en a quelques m orceaux daos les
maga1.ins do
roi .
'
Le marbre de lumachello, appellé ainfi, paree que fa
coulcur ell m élée de taches blaoches, ooires
&
grifes,
fo rmées ·en coquilles de
l iina~on,
d'ou il tire Con oom
elt trCs-rarc, les carrieres en étaot perdues:
on eo
voit
cependant quelques rabies dans les oppartemens du roí.
Le marbre de piccinifeb , doot les carrieres font auffi
perdues , efl veiné de blonc,
&
d'uoe couleur approchan–
te de l'i(abellc: les quatorze colonncs corinthienoes des
chapelles de Jléglife de la R otonde
a
Rome, font de
ce marbre.
Le marbre de breche aotiquc, dont les carrieres font
perdues, en
m~ lé
par tache ronde de différente grandeur
de blanc, de noir , de rougc , de bleu
&
de gris. L es
deox
corps d'architeélure qui portent
t'entablement
oU
font nichée¡ les deux colonoes de la Cépulture de J acques
ae Ro uvré, grand-prieur de France, dans l'églife de
S.
]ean de Lacran
:i
Paris, font de
ce
marbre.
Le ;narbrc de breche antique d'ltafie, doot les carriercs
for¡t encore
perdue~ ,
efl blanc, noir
1
&
gris : le paremi!Ot
MAQ
d' J¡Hel de la ch3pelle de
S.
Denys
o
M onttnartre, cft de
c.c m:ubre.
Dn
marbrc¡
mod~rn~;.
Le 1narbre bl::mc qui
fe.:
tire
maimenant de C!rrare,
vers les
cótcs de
GCnei, eft
dur
&
fort blauc,
&
tres-propre aux ouvrages de Cculpture.
O n en tire des blocs de Jelle graodeur que l'on veut ;
il s'y rencootre quelquefois des cry!lallins durs. L a ph1-
parr des figures m odcrnes du p.erit pare de Verfailles font
de
ce marbrc
.
Le
tll!lrbre
de
Carrar.c,
que
l'on nomme
marbr, vi(r–
g<,
cfl blaoc, & Ce
tire des P yrénées du cóté de Bayon–
ne. 11
a
le grain moins
fin que
le deroier, reluit
corn~
me une efpeec de fel ,
&
relfemble au marbrc bl•oc an–
tique, donr toutes les ftarues de la Grece oot éré faites,
mais il efl plus tendre , pas fi pcau, [¡¡jet
a
jlunir
&
a
fe
tachcr :
on s'cn fert
pour
des
ouvrages de fculpture.
L e marbre noir moderoe eft pur
&
fans rache , com–
me
l'ancique ;
mais
beaucoup plus dur .
L e marbre de D inant, qui fe tire pres de la ''ÍIIe de
ce nom dans le pays de L iége, eft fort commun
&
d'un
noir
trCs-pur
&
trl:s-beau :
on
s'en
fert
pour
les tornheau x
&
fépultures. 11 y a quat¡e colonoes corinthiennes au
maitre autel de l'égli(e de S. M artin-des-Chamos, du
dclfein de Fran¡yois Manfard ;
fix colonnes de
·m~
me
ordre au grand autel de S . L ouis des peres Jefuites , rue
S .
Antaine, quatre amres de
m~me
ordre daos J'églife
des peres Carmes
déchaulf~s
;
&
quatre amres compofi·–
tes
ir
l'autel de fainte Thérefe de la m eme églife, Coot
de ce marbre. Les plus belles colonnes qui en Cont faites
fon t les fix corinthiennes du maitre autel des Minimes
de la Place royale
a
París.
L e marbre de N amur en auffi fort commun,
&
aufli
noir que celui de D inant, mais pas fi parfait , ciram un
peu fur le bleuatre,
&
étant tráverfé de quelques filets
gris: on en fait un grand commerce de carreau en Hol–
lande.
Le marbre de Thée qui fe tire du pays de Liege , du
cóté de Namur, eft d'uo noir pur, teodre,
&
facíle
i
tailler; recevaot un plus beau poli que celui de N amur
&
de Dinant . 11 efl par conféqucnt tres-propre aux ou•
vragcs de fculpture . On en voit quelques chopiteaur co–
rinthiens daos les églifes de Flandres,
&
plulieurs
t~tes
&
bufles
o
Paris.
L e marbre blaoc veiné qui vient de Carrare, efl d'un
bleu foncé fur un fond bl•nc, melé de taches grifes
&
de grandes veines. C e marbre efl fujet
ii
punir &
a
fe
tacher . On en fait des piédeftaux, entablemens,
&
au–
tres
ouvrages d
1
A rchi[eéture; de ce matbre en
la pl us
grande partie du tombeau de M. le C hancelicr le Tel-
lier , dans l'églife de
S.
Gervais
a
Paris.
.
Le marbre de M argorre qui (e tire du Milanez, e!l
fort dur
&
alfe?. commun. Sa couleur eft d'un fond
bleu ,
m~lé
de quelques veines bruncs, couleur de fer;
une partie du dllme de M ilan en a
~té
biiti .
Le marbre noir
&
blanc qui fe
tire de l'abbaye de
Leff pres de Dinaot , a le fond d'un noir tri:s-pur avec
quelques veines fort blanches. De ce marbre font les
quatre colonnes corinthiennes du maitre-autel de 1 'Eglife
des Carmélites du faubourg
S.
Jacques .
Le marbre de Barbon¡yoo qui fe tire du p2ys de H ai–
naut , efl un marbre noir veiné de blanc, qui en alfez
commun. L es fix colonn
es torCe< conrpofires du balda–
quin do Val-de-Grace, l'archicr:a.ve de corniche corin–
thienne de l'aulcl de la chapelle de Créqui aux Copucines,
font de ce marbre . Leo plus beau en celui dont le noir
eft le plus noir,
&
dont les veines font les plus blanches
&
déliées.
L e mar!>rl! da Givet fe
tir~
pri:s de Charlemont, (uf
les frontieres de Luxembourg. Sa couleur ell d'un noir
veiné de blanc, mais moins brouillé que le
Barban~on .
Les marches du baldaquín du Val-de-Grace foot de ce
marbre .
·
L e marbre de. Portor fe tire du pié des Alpes, aux
environs
de
Careare.
11
en
en
de deux
fortes;
l'un qui
a
l.e fond trcs-noir mélé de quelques
taches
&
veines
jaunes dorées, efl le plus beau; l'autre donr les veiocs
font
blaoch~
tr.esefl moins eflimé. On voit de ce mar–
bre deux colonoes ioniques au tombeau de Jacques de
Valois, duc d'Angouleme, dans l'églife des M inimes de
la
Place royale;
deu~
autres de m
eme
ordre daos la
chapelle de R oftaing de l'églife -des Feuillans rue S . Ho–
noré; plufieurs autres daos l'appartemeot des bains
a
Ver–
failles,
&
plufieurs rabies, cha,rnbranles de chemioées,
foyers,
&c.
au m eme chateau,
a
Marly
&
a
Triaoon .
Le marl¡re de
S.
Moximin en une efpece de portar,
dont le nojr
&
le jaunc font tri: -vifs : on en voit quel–
qu' s échantillons dans lts magalins du roi.