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656

M A

Q

quilleufe, la moios remplie de moye

(a),

>•eine (

p)

ou

moliere (

q),

d'un grain fin & uni,

&

lorfque les éclats

fom fonores

&

fe coupent net.

La pierre dure & tendre fe tire des corrieres par gros

quaniers que l'on débite fur l'auelier, fuivant le befoin

que l'on en a. Les plus petits morceaux fervent de li–

b>~C

ou de moilon ,

~

l'ufage des murs de fondation,

de rcfcnds, mitoyen, &c. on les unit les unes aux au–

nes par le fecours du mortier, fait de ciment ou de ra–

bie broyé avec de la chaux, ou bien encare avec du

plitre, felon te lieu ou

t'on b

1tit. ll faut avoir gr>nd

foin d•en 6tcr tout

le

bou1.in,

qui n'étant

pa~

encore

bien confotidé avec te re!le de la pierre' cfi fu¡et

a

fe

di!Toudre par la pluie ou t'humidité, de maniere que les

pierres dures ou tendres, dont on n'a pas pris foin d'6-

ter cene partie défeélueufe, tombent au bout de quet–

que tems en pouflicre,

&

teurs arré

tes s!égr

ainent par

le poids de

l'édifke. D'ailleurs ce bou1.in beaucoup

rnoins compaéle que le re!le de la olerre,

&

s'abreu–

v ant facilement des efprits de la chnux, en exige une

tres-grande quantité ,

&

par coníéquent beaucoup de

tems pour In fécher : de plus l!humidité du mortier le

di!Tout,

&

la lioifon ne relfemble plus ators qu'a de la

pierre tendre réduite en poufliere, pGfée fur du mortier;

~e

qui ne peut fa1re qu'une tres-mauvaife confiru8ion.

Mais comme chaque pays a fes carrieres

&

feo diffé–

rentes efpeces de pierres, autquetles on s'alrujettit pour

la con!lruélion des

b~timens,

&

que le premier foin de

celui qui ''cut bitir e!l, avanr

m~me

que de projetter,

de viriter exaélement toutes celles des environs du lieu

ou il doit batir,

d~examiner

foigneufement fes bonnes

&

mauvaifcs qualités· , foit en confultant les gens du

pays , foit en en expofant une certaioe

quanrir~

pendan!

qnclque tems 1 la gelée

&

fur une terre humide, foit

en les 6prouvant encare par d'a•ltres manieres; nous

n'emreprendrons pas de faire un d.!nombremenr e<aa

&

g~néral

de routes les carrieres dont on tire la pierre.

N ou& nous contenterons feulement de dire quelque chofe

de celles qui fe trouveor en Iíalie, pour avoir occarion

de rapporter le fentiment de Vitruvc fur la qnalir.! des

pierres qu!on en tire, avant que de parler de celles donr

on fe fert

i

París

&

daos les environs.

L es carrieres dont parle Vitruve,

&

qui font aux en–

virons

d~

R ome, fom celles de Pallienne, de F idenne,

d' Albe, ·

&

autrcs, dont les pierres font rouges

&

tres–

tendres. On s'en fcrt cependant

a

Rome eo prenant la

précaution de les tirtr de la carriere en été,

&

de les

expofcr a l'air deux ans avant que de les employer, atin

que, dit autli Palladio, cclles qui ont r.!till.! aux mau–

vais tems fans fe gatcr, puilrcm fervir aux ouvrages hors

de terrc,

&

les autres dans les fondations . Le·s carric–

res de Rora, d' Amircrne ,

&

de Tivoli fouruilfent des

pierres moyennement dures . Celles de Tivoli r.!íillent

fort bien a la chargc

&

aux rigueurs des faifoos' mais

non au fcu qui les fait

.!clater, pour le peu qu'il les

approche; paree qu'éranr naturellement compofées d'eau

&

de terre, ces deux élémen> oe fauroient luuer aon–

tre l'air

&

le feu qui s'inrinuént aifl!ment dans fes po–

rofités.

11

s'(n trouve plurieurs d'oU l'on tire des pier–

res autli dure& que le caillou. D'autres encare daos la

terre de Labour, d'ou l'on eo tire que l'on appelle

t"f

rDIIg•

&

noir .

Dans I'Ombrie, le P ifamin,

&

proche

d<: V enife, on tire aofli un tuf blanc qui fe coopc 3 la

fcte comme le bois.

11

y

a chez les Tarquiniens des

carriere$ appellées

111.1Ítiennu,

dont les pierres fonr rou–

gcs comme eelles d' A lbe

1

&

s'amalrent pros du

t.

e de

B alfenne

&

daos le gouvernement Statonique: elles

~é­

ti ilent

~res-bien

a

la gelée

&

au feu, paree qu'elles font

compot~es

de tres-peu d'air, de fer,

&

d!numidité ,"mais

de beaucoup de terrellre; ce qui les rend plus fermes,

tel,les qu'il s'en voit 3 ce qui

rcOe

des

ancien5

ouv.r3ges

pr~s

de la ville de Ferente otl

il

fe

trouve eRcore de

gra~des

6gurcos, de petits bas-reliefs,

&

des orqemens

déhcats, ae rafes, de feuille; d'acanrhc,

&<.

faits de

cene pierre, qui f?nt encare entiers m.ilgcé

leur vieil–

lelre:

L~

li"<>nJeurs des environs la

trouvent trcls-pro–

prc a

fa

~re

des maules; cependant on en emploic fort

peu

:1

Rome

a

coufe de reur éloignement .

Dn

áifflr~ntes

picrru

durn.

De toutes

les pierres

dures, la plus belle

&

la plus 6oe ell

cell~

de liais, qui

porte ordinairemem depuis fept ¡ofqu'i dix pooces de

bautcur de booc (

r)

.

(

•)

M•ye

ell une putie tendre qui fe trouve

:10

milieu

de la

pi

erre,

&:

qui fuit fon lit de curiere.

( Pl

l'tinr,

déf:tut d"une pierre 3 l"eodrbit o

u

la panie

kndre fe joint

a

la putic dure.

·

MAQ

11

y en a de quatre Cortes. La •premiere qu'on appelle

liais fr,mc ,

la

fecoode

liais ferault,

la

U'Oilietnt:

liair

rof•,

&

la quatrieme

fr»"<

lía

ir

de S. L••.

La prem1ere qui fe tire de quelques corrieres derrierc

les Chartreáux fauxbourg S. Jacques a Ptrh, s'<moloie

ordinairement aux

rev~tillemens

du dedam des piec« ou

l'on veur éviter la dépeníe du marbre,

recev1nr

f.¡..:ilc·

ment la raille de tautes fortes de membres d'archite–

élure

&

de fculpture: conridération pour laquelle on en

fait

commun~ment

des chambranles de cheminée<, pa–

vés d'anti-ch•mbres

&

de Üllles

a

manger. ballullrcs,

entrelas, appuis, tobleues, rampes, .!chifres d'efcaliers,

&r.

La feconde qui fe

tire des

m~mes

carrieres, clt

beaucoup plus du

re,

&

s'emploie par préiérence pour

des cor niches, ba'

l.es,

chapiretuA de colonnes,

&

autres

ouvrages qui le font avec foin dans les

fa~a¿es

extérieu–

res des Mtimens de quelqu'importance. La troitieme q11i

fe tire d<s carrieres proche S. Cloud, e!l plus blanche

&

plus pleine que les autrcs,

&

re~olt

un tres-bcau poli .

La qnatrieme fe tire le long des cOtes de la montagne

prcs S. Leo.

La feconde pierrc dure

&

la plus en ufage daos tour

tes les efpeces de

b~timens,

ell celle d'Arcoeil, qui porte

depuis douze jufqu'i quinze pouces de hauteur de banc,

&

qui fe tiroit autrefois des carrieres d' Arcueil prcs de Pa,

ris; elle étoit

tri:s-recherch~c

alors,

:1

caufe des qua

lit~< ·

qu'elle uoit d'etre prefqu'auffi ferme dans fes joints que

daos fon creur, de

r~riller

au

fardcau, de s'entretenir

daos l'eau, ne point craindre les injttres des tcms: auffi

la préf.!roit-on dan< les fondemens des édltices,

&

pottr

les premieres atlifes. Mais maintenant les bancs de cette

pierre ne fe fuivant plus comme autrefois, les Carriers

fe font

jert~s

du cOt.! de Bagneux prcs d'Arcueil,

&

du

cóté de Montrouge, ou ils trouvent des malles moins

profondes dont les boncs fe continuent plus loin . La

pierre qu'on en tire e!l celle dont

011

fe ferl a-préfent'

a

laquelle on donne le nom

d'Arrueil .

Elle fe divife

en haut

&

bas appareil: le premier porte depuis dix-huit

pouces jufqu>i deux pi6s

&

demi de hauteur de b1nc;

&

le fecond depuis un pié jufqu'! dix·huit pouces. Ce·

lui-ci fert

i

fairc des marches, feuils, appuis, tablctres,

cimaifes de corniches,

&<.

Elle a les mtmes qualités

que aelle d

1

Arcueil, mais plus rcmplie de moye, plus

fujette a la gel.!e,

&

moios capable de rélitler au farde:tu,

La pierre de cliquart qui fe tire des m2mcs carrieres,

ell un bas app:ueil de

lit

1 fept pouces de hauteur de

banc, plus blanche que la derniere, relremblante au liais,

&

fervam au!Ii aux

m~mes

ufages. Elle fe divife en deux

efpcccs, l'une plus dore q11e l'autre: cene pierre un pcu

grnlfe e!l fujene a la gelée: c'e!l pourquoi on a fo:n

de la tirer de la carricre,

&

de l'employer en

ér~.

La piecre de bellehache fe

tire d'une carrtere prcs

d'Accueil, nommée la

carrier~ roy41~,

&

porte depuiJ

dix-huit jufqu'a dix-neuf pouces de hameur de banc _Elle

ell beaucoup moins parfaite que le liais forault, mais de

toutes les pierrcs la plus dure,:\ caufe d'une grande quan–

tiré de cailloux dom elle e!l

compof~e:

aufli s'en fert-on

fort r:nement.

La pierre de fouchet fe tire des carrieres du fauxbourg

S. Jacques,

&

porte depuis douze pouc.s jufqu'!

vingt~

un pouces de bauteur de banc. Cene pkrre qui relrem–

ble a celle d'Arcueil, e!l grife , trouée

&

pareufe. Elle

n'e!l bonne ni dans l'eau ni

fous

le fardcao: ao!Ii ne

s'en fert-on que dans les bAtimens de peu d'importancc:.

JI

fe tire encare une pierre de fouchet des carrieres du

fauxbourg S. Germair¡,

&

de Vaugirard, qui porte de,

puis dix-huit jufqu'a vingt pouces de hauteur de banc .

Elle e!l grife, dure, poreufe, gra!fe, pleine de tils, fu,

jene a la

gel~e,

&

fe moulinaot a la lune. On s'en fert

daos les tondemens des grands éditices

&

aux premieres

atlires, vouJToirs, foupiraux de caves, ¡:nnbages de por–

tesL

&

cwifées des maifons de peu d'imporunce.

• pierre de bonb>ve fe ¡tre des

m~mes

carrieres,

&

fe prend au-deiius de cene derniere. Elle porte depuis

quinze jufqu!i viogr-quatre pouces de hauteor de banc,

fort blanche, picine

&

tr~s-6ne:

mais elle fe mouline

i.

la !une, réíi!le peu au

fardeau,

&

ne fauroit fubli!ler

dans les c!ehors ni

a

Jlhumidit~:

on s'en ftrt pour cela

dans

l'int~rieur

dos batimeas, pour des appuis, rampes

échifres d'efcaliers,

&r.

on l'a quetquefois employc!e

:l

d~couvert

ou elle n!a pas gelé, mais cela e!l forr dou–

teux. On eo tire des colonoes de deux

pi~s

de diamc-

tre;

(

')

Molitr•,

p•nie de

la

pierre remplie de trous; "-"

qui ell un défaut de propreté daos les paremcns extéñeurs.

(

r

La b•utcur d"on banc en l"ép>illeur de

la

pierre daos

la

~uriere;

il

y

en a plpfieurs d•ns

ch><un~.