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MA~

muraitles. Ducange fair venir ce mot de

mdc~ri.s

norp

qu'on donnoit

a

nne lo ngue cl6ture de mur

pou~

fer–

mer les vignes,

i

quoi on imagine que les

May•nJ

onr

été d'abord employés!

ma.FOM

cjl

mac~riarum c~nflru­

élor:

JYl ·

H~et

le dénve de

ma<,

vicux mot qui figni–

fie

maifon;

:un ~

ma.fon

ef1 une perronne qui fait des

mas ou des matfons: daos la baile l>tinité on appelloit

u~ tna~on

mttgifler:, comacinHJ

ce

que

Liodenbroeck

fatt ven1r

de

comactna.

C'ell dans

la Roma

ne o

U

[e

rrouvoient les meilleurs architeél:cs du rems

0

des L om–

bards .

. Le principal ouvrage du

ma¡on

eCl de préparcr le mor–

tter _d'élever les murailles dcpuis

le

fondement jufqu':i

la cnne, avec les retraires

&

les a-plombs

n~cclfaires

de. former les vot1res,

&

d'employer les pierres

qu'o~

lut donne.

L orfque les pierres fonr grolfes

c'c(l aux T ailleurs

de pierres (que l'on confond

fouv~nr

avec les

Ma¡o>u)

a

les railler, ou

a

les couper; les ornemens de fculp–

ture

te

fonr par les Sculpteurs en pierres; les ouuls

dopt fe fervem. les

Ma,con~

font

la lfgne, la

re¡;le, le

-campas,

la totfe

&

le pté,

1~

qiveau ,

l'équern:, le

¡>lo<'nb, la hachette, le mureau, le décinrroir

la pince

le

c1feau,

le riftar, la rruelle, la truelle brérJe

l'au"'e '

l~

fceau, le

balai,

la pelle, le ramis, le panicr, Íe

rabOc:

1

otfeau, la broQerte, le bar, la piache

&

le pie .

Voyn,

<:es

diff~reos

noms,

&

no< PI. de Maron.

·

ÜUtrt!

les

inflrumens r¡écelfuires pour

la main

ils

ont au(fi des tnachines pour

lever

de

grands

fa.rde~ux;

ce fom la &rue, le

~ruau

o u engin, le quindal, la che–

vre, le treUII, les moutfes, le levier. Pour conduirc de

groffes pierres , ce fom

le

chariot, le

b~r,

les madriers,

les rouleanx.

Vo7ez. no< PI.

MA~-ONNE

,

en

terme<

~e

Bla.fon,

fe dir des trairs,

des tou rs, pans de murs, chateaux,

&

autres battmens .

Ponrevc-z.

en

Provence

1

de

gu~ules

an ponr de deux ar–

cbcs

d'ot, map•nné

de rabie.

MA<(ONNERIE, Cub. fém. (

A rtr

mt!cha>1it¡u«.)

D " la

MaFo•n~ri~

f!"

J(lnlral .

Sous

le nom

de

Macon–

n~rie,

l'oo enrend non-feul emcnr J'ufage

&

la ma.Ó iere

d'emp!oyer

1~

pierre de différcnte qua lité

1

mais encare:

celle de fe fervir de libaye, de moilon, de pi Arre, de

chaux, de Cable, de glaife, de roe,

&c.

ainfi que ccl–

le d'excaver les rerres pour la fouille des fondarions

(a)

des b!ltimens, pour la conflruél:ion des

terralfes

1

des

tlluds,

&

de tour aurrc ouvroge de cene efpece.

Ce

tnot vient de

mnpon;

&

celui-ci,

fel o n

1lid

ore

1

du

latin

maGhio

1

un

machinifle .

a

caufe

de.c;

machines

qu'il emploie pour la conClruétion

des édiñces

&

de

l'intelligence qq'il luí faut pour s'en fervir¡

&

Celan

J\1.

Dncange, de

maari"',

muraille, q11i efi l'ouvrage pro–

pre du ma<;:on .

O ri~ine

de In

Mapon~eri~.

La

MaFonn~ri~

tient au–

jourd'hui

le premier

rang entre les afts mécaniques

qui

fervenr

a

la

conflruél:iou des é difices. Le bois avoit

d'abord

paru

plus commode pour

b3tir,

avant que l'on

ellt connu l'nfage de tous les autres marériaux

fervat1t

¡lUJOUrd'hui

a

la confirui'}ion.

Anciennemenr les hommes habitoicnt les

bois

&

les

cavern·es, comme les bétes [auvages. M ais, au

rapport

de Vicruve, un vent impétueux ayant un jour

par

ha–

fard pouffé

&

agité vivemenr des arbres fbrt pres

les

uns

des aurres, ils s"entrechoqaereo t avcc une

fi

gr~mde

v iolence, que le tCu s'y

mit .

La

ftan1me

étonna d'a–

bord ces habirans: mais s'éranr approchés peu-a-peu,

&

s'étant apper<;:u

qu~

la rempérature de ce fcu leur pou–

voit devenir commode, ils J'enrretinrcnt avec d'antres

bois, en firent connoitre la commodiré

a

leurs voifins,

&

y trouverent par la Cuite de l'utilité .

Ces homme

s'éranr ainfi . alfemblés, poulfoient de

leurs bouches des fans, donr ils formerenr par la fuire

des paro

le<

de difft'remcs efpeces, qu'ils appliqncrenr

chacune

a

choque chufe

&

commencerent

il

p~rler

en–

femole,

&

"faire fociété: L es uns fe ñrent des hurtes

(b)

avcc des teuillage , ou des loges qu'ils creuferent dans

les monragnes. Les autrcs im<taient les hironqelles, en

·Tome IX.

(~t)

On

difi.iogue ce mot d'avec

fondement,

en ce que

le premier efl l'exov:1tion ou la fouiltc:

faite dans la terre

pour recevoir un maffif capal¡le de fupporrer l"édifice que

l'on

veut

contlruire,

&

le fecond eft le maffif m

eme:

cc–

pendant on

confond quelquefois ces deux mots d3ns

la.

pr:ttique; mais

ce que l'on en dit les

fuit

bientOt diftin.

guer.

(b

\

Efpece de baraque ou cabane.

(e) C'eft un

petit ais de mairain en forme de tuile ou

de Jarre, de di:.: ou doUl.e pouces de long, fur fix

4

fcpr

M

A

9

6p

fai(ant des

lieax couvcrts de

t>ranches d'arbres,

&

de

terre g raf(e. Chacun fe glortliant de

Ces

invenua ns ,"pcr–

feaioonoi t la maniere de faire dec; cabanes, p:u

les re–

marques qu'il

(aifoi~

fur celles de fes voilins,

&

bitif–

foit toíijours de plus en plus commodément.

Ils plantercnt enCuite des fourches

emrelac~es d~

bran–

ches d'arbre, qu'i)s remplilroient

&

enduifoiem de terre

graffe pour faire les murailles .

l is en b3tircnt

d'Jutres

avec des

morceau~

de rerre

gralfe

delr~chés, ~levés

les uns fur les autres, fur lef–

quels ils porrofent des pieces <le bois en

travers qu'ils

couvroienJ. de

feuillc~

d':ubres' pour s'y mettre

a

,.abri

du

fo1eil

&

de

la pluie; mais ces couver..(ures n'étant

p3S

fuffifantes pour fe défendre COntre les

m auvalS tCI11S'

de l'hiver, ils imag-incrent des efpeces de eo tnbles

in–

clinée; qu'ils enduifirenr de rerre ¡¡ra!fe pour falrc écou–

ter les eaux

.

Nous avons encore en Efpagne, en Portugal, en

A–

quitaine

&

mCtne

en France, des maifo us

c ouvertcs de

chaume o u de bardeau

(e).

A

u royaume de Ponr daos la Colchide, on étend de

part

& d'autre

íur le

terre:in

des

arbres

~

fur

chacune de

lcurs eurémités on

y

en

place

d'amres,

de

maniere

qu'il~

el}fennent un efpace

_quarr~

de

coute

leur longueur. Sur

ces

arbres placés honfonrslement, on

y

en

él

e

ve

d'au–

tre~

perpendiculairerilent

pOtlr

formcr des nuuailles que

l'on garnir

d'é~halas

&

de terre gralfe: on lie enfuire les

exrrémit~s

de ces murailles por des picces de bois qui vont

d'angle en aogle,

&

qui fe croifent au milieu pour en

retenir

les

quatre extrémités;

4

pour

former

la cou–

verture

de

ces

efpcces de cnbanes, on attache aux qua–

tre

cojos,

par

une

errr~mit~,

quarre pieces de bois qui

vont fe joindre

enfembl~

par l'autre

vers

le milieu,

&

qui

font

afft:z

longue~

pour

former un

toir eo croope,

imitant une pyramide

a

quatre faces, que Pon enduit

auffi de rerre _gralle,

11

y a chez ces peuples de deux efpeces de rolts en

croupe ;

cehu-ci

~

que V hrt1ve

appelle

te{luáinaeum,

p:lr•

ce que l'eau s'tcoute des

quatre

c6téS

a

la-fois ; t'au–

rre, qu'il appelle

d;(t>luv;awm,

eCl

lorfque le fairage al–

lanr d'un pignon

(d)

a

l'aurre, l'eau s'écoule de; denx:

c6tés.

Les Phrygiens, qui occupenr des campagnes ou

il

n'y a point de bois, creufent des foffés circulatres ou

petits tertres n:tturellement élcvés qu

1

ils

font les plus

grands qu'ils peuvenr

1

aupres

deíque\s ils

font

uu che–

m io

pour

y

srriver .

A

u

tour de

ces

creux ils éleven t des–

perche qu'ils lient par en haut en forme

de

pointe! ou

de c/)ne, qu'ils couvrent de chaume,

&

fur cela ils

amallent de la terre

&

du gafan pour ren<lre

lcurs de–

meures chaudes en hiver

&

fralchcs en

~té.

En d'aurres Jieux on couvre

les

c:tbanes :tvec des her–

bes prifes dans les étangs .

A Marfeille les maifons font couverres de rerre gr•f–

fe paitrie avec de la paille . On fait voir encare main ...

tenaot

a

AthCnes'

COinme

une

chofe

curieufe

par

ron

antiquit~,

les

toits de l'aréopage fa its de terre gralfe.,

&

dans le temple du capirote,

1~

cabane de R omulus cou–

verte

de chaurne.

Au Pérou,

les maifons Cont encare aujourd'hui de

rofeau~

&

de caones emrelacées, femblablcs aux pre–

mieres habitations des Egyptiens

&

des peuples

d~

la

PaleOine . Celles des Grecs dans leur origine n'c!toleut

non

plus

conflruites que

d'ar~ille

qu'ils

n'n.voient pas

l'art de durcir par le fecours du feu. En l rlande, les

maifons oe font conflruites qu'avec des menues pierres

o u du

roe mis dans de la terre détrempée,

&

de

la

moulfe. L es 1\byffins logen[

dan~

des cnbanes faites de

rorchis

(e).

Au M onomotapa les maiío ns font tomes conClrnitcs

de bois. On voit encare maintenant des peuples fe con–

Clruire, fau te de

nlaH~ri:.tux

&

d'une cenaine incel1igeo –

ce

des cabanes a

ve

e des peaux

&

des os de quadru–

pedes

&

de

rnonOres 1nn.dns.

Cependant on pcut conjeéturer que

1

'ambition de per–

feétionncr ces cabancs

&

d'autres bhimeus élevés par

Nnnn ,_

la

de

largc, dont on

fe

fert encore

3.·préfent

pour couvrir

des hangards , appends , mou1ins,

ere.

(d)

-Pign~n

cct, 3 la face

d'un

mur

él~v~

d'.a:plomb ', le

trianola

formé par la bafe

&

les deux cotes obhques d un

toit

donr

les eaux s'écoulent de part

&

d'autre.

(e) Torchis,

efpece de mortier

fait

de terre

g~31Te

dé–

rrempée, méléc de foin

&

de paille coupée

& .

b1en

C?~royé~

,

do~lt

on

fe

fert

3.-préfent

faute de metlleure

ha1-

fon: il

en

ainfi appellé

i

caufe des bitons en

for<De d(:

torche, aQ bout defquels on le tortille pour l"employer •