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MAQ

Ces deur manieres étoieot fort folides, l canfe du

poids

&

de la charge d'uu grand nombre de ces pierres,

qut leur donnoiem affez. de force pour fe f01ltenir; mais

les pierres étoient fujeues par ce meme poids

il

s'écla–

ter

&

/i.

fe rompre dans leurs angle• , quoiqu'il

y

air,

feton Vitruve, des h!Limens fort andens oU de tr¿s–

gran~e.s

pierres avoient été pofées horifontalement, fans

m ortter .ni plomb.

&

dont les joints n'étoient poiut écla–

té~,

mats étoieut demeurés prefque invilibles par l<t jon–

élton des pierces, qui avoient été taillées

(j

JUI}e

&

fe

touchoient en un fi grand nombre de partics, qu•enes

s'étotent confervées entieres; ce qui peut tri:s·b.ien arri–

ver, lorfque les pierres font démaigries, e' eJl-

:l.-

dire

plus creufcs au milieu que vers les bords, tel que le fait

votr la

ftgur<

8, paree que lorfque le mortier fe fecho-,

les pierres fe rapprochent,

&

ne portent

enfut~e

que fur

J'extrémiré du joint ;

&

ce joint n'étant pas alfe?. fort

pour le fardeau, ne manque pas de s'éclater. M ais les

ma<;ons qni ont travaillé au L ouvre ont imaginé de fen–

d re

l~s

joints des pierres avee la fcie,

a

meTurc que le

m_oruer

Ce

féchoit,

&

de remplir lorfque le mortier avoit

fatt fon dfet. O o doir remarquer que par·la un mur de

cen~

efpece a d'autant moins de folidité que l'efpaee efl

grand depuis le démaigrHfemem jufqu'ou parement de

devaot, paree que ce mortier mis apri:s coup n'thant

cornpté pour rien, ce

m~

me cfpace efl un moins dans

l'ép•iffeur du mur, mais le chorge d'amant plus.

Palladio rapporre daos fon premier livre, qu'il y avoit

anciennement fix manieres de faire les murailles; la pre·

miere en échfquier, la feconde de terre a•ite ou de bri–

que, la troificme de ciment fuit de cailloux de riviere ou

de montagne, la quatrietJle de pierres incertaines ou rufli–

qnes, la cinquieme de pierres de taille,

&

lo ljxieme de

remplage.

N uus avons expliqué ci-deifus la maniere de biltir en

o!chiquier rapportée par Palladio,

fig .

L a deu xieme maniere éto!r de t¡/itir en Jiaifon , avec

des can caux de brique ou de terre cuite grands ou pe–

tits. La plus grande partie des édifices de Rome con–

nue, la roronde, les thermes de Dioclétien

&

bcaucoup

d'autres <!ditices, font bitfs de cette maniere.

La troifieme maniere

(ftg.

10.)

étoít de faire les deux

faces du mur de qrreaux de pierre o u de briques en

liaifon; le milieu, de cimeat ou de caHloux de riv iere

pairris avec du morrier;

&

de placer de rrois piés en

trois piés de qaureqr, trois rangs de brique en liaifon;

c'efl-a-dire le premier rang v'll fur le petit c6té, le fe·

cond vd fur le grand córc!'

&

le troilieme vu aum fur

le ¡¡etit cl\t<!, Les murailles de la ville de Turin (ont

baties de cene maniere; n¡ais les garnis font faits de gros

cailloux de rjviere caifés par le milieu, n\!lés de mor·

t:er, dont la fqce unie efl placée du cl\té du mur de fa–

s:e . l,.es murs des orones ¡¡ Vérone font auffi conflruits

de cene

maniere

~vec

un garni

de

ciment, ainfi

que eeux

de pluíjeurs aq<res bhimens onriques .

La quauicme maniere étoit eetle appeltée

it~c6rtaine

o u

rt~flil¡tu

(ftg .

11.).

Les angles de ces murailles é·

toient faits de carren¡¡x de piorre de taille en liailon; le

milieu de pierres de toutes fones de forme, ajuflées cha–

cune dltns leur place. Aufli fe falloit-il fervir pour cet

dfet d'un inflntment

(fig.

7"'· ) apprllé

["'Itere/le ;

ce qui

donnoit beoucoup de fujétion ,

f~ns

procurer pour cela

plus d'avan¡ 0ge. JI y a :\ Preoefle des murailles, ainfi

que les pavés des grands chemins foits de cene maniere .

L a cinquieme maniere

(fi¡r.

11. ),

étoit en pierres de

tailJc;

eS¡

c'e!t ·ce que Vitruve appelle

la

fin <llure drs

"Gues.

f7ayez.

la

ftg .

3· Le temple d'Augufle a été

b~ ti

ainfi; on le

voit

encare par ce qui en refie.

La fi xieme maniere étoit les murs de renw lage

(/!$·

q.); on con:lruifoir pour cer effet des efpeces de

ca~ifes

de la

h~uteur

qu'on vouloit les lits, avec des madriers

retcnus

par

des arcs-boutans, qu'on rempliífoit de mor–

tier, de ciment,

eS¡

c:le toutes Cortes de pierres de diffé–

rentes f<.lrmcs

&

grandeurs. On t>ntiffoit ainfi de lit en

lit : il y a encare

a

Sirmion, fur lo lac de Gorda, des

murs batís de cette

mani~re .

ll

y

uvoit encare une autre mnoiere ancienne

de faire

les muroilles

( {ig.

14· ), qui étoit de faire deux murs de

quame pié¡ d'épaiifeQr, de fix piés diflans l'un de l'au-

{t)

C•rre•u,

pierre qui ne tr>verfe paint l'<lpaitreur du

fP\U,

~

qui n'a qu'un ou deu:K paremens

0\U

plus .

(h)

Bootijfe,

pierre qui troverfe l"épailfeur du mur, & q_ui

fait parement des deuK cOtés .

On

l'appclla encore

pt~m,

..

rejJt'

pitrrt

parptigm'

dt

parptÍ1t'

o

y

faif4nt parptin .

( i '

Bou~in

_,

d\: )a partie

ext~rieure

de la pierre :1breuvée

,le l"bumidité de la carriere,

&

c¡ui n'a pas e11le tem• de fé–

«her,

a~rcs

en étre fortie.

·

MAQ

tre, lils eníemble por des murs difians auffi de lit pi<!s ,

qui les traverfotent, pour former de• efpeces de colfres

de fix piés eo quarré, que l'on rempliifort enfutte de

terre

&

de pierr*

Les anciens p oient les grands ehemins en pierre de

taille, ou en cim ot mélé de Cable

&

de terre glaife .

Le milieu des rues des anciennes villes fe

pav0it

en

grais,

&

les córés ovec une pierre plu• époiffe

&

moins

large que les carreaux . Cette maniere de pover leur pa–

roilfolt pius commode pour marcher.

La

der~iere

maniere de bhir,

&

celle dont on bhit

de nos jours, fe divife en ciñ-q-efpeces.

La premiere

(f..g,

tf.)

fe

conflr~it

de carre4UY

(r)

&

bouriife

(h'

de pierres dures ou tendres bien poféc!l:

en rccouvrement

tes

unes fur les autres . Ceue maniere

en

appell~e

communément

ma¡o~tnerie

en liaifon,

oU la

différente époiifeur des muri détcrmine les diffé reore•

liai[ons

a

raifon de la grattdeur des pierres que l'on veut

employer: la

fig.

>

efl de cene efpece.

11

faut obíerver, ponr que cene conflrntl ion foit boo–

ne, d'évirer route efpece de gorni

&

rempl tlfJge,

&

pour

faire une meilleure liaifon, de piquer les parcmens

inté–

ríenrs au

m:~.rtesu

añn qtte par ce moy..:n les agc:ns que

l'on met entre de'ux píerres puiiTent les confolider . ll

faut auffi bien éqnarrir les pierres,

&

n'y foutfrir

aucu11

tcndre ni bou?.in

(i),

paree que l'un

&

~·autre

émouf–

feroir les panies de la chonx

&

du moruer .

La feconde efl celle de briqne, appellée

<ll

latin

late•

ritium,

efpeee de pierre rougeA.tre faite de _terre )traiTe,

qui apres avoir

it~

mouMe d'environ hu,t pouces de

longueur fur quatro de largeur

&

deux d'époi1leur,

~(t

mife

ii

f<!cher pendnnt quelque tems au folet!

&

<nfmte

cuite au four. Cene conflruétion íe fatt en lia1fon, com–

me la précédente.

11

fe trouve

a

Arhenes un mur qui

regarde le mont Hymette, les murJilles du temple de

Jupiter, & les chapelles du temple d'Hercule faites de

brique, quoique les archirraves

&

les

~olonnes ~oteut

de

pierre. D aos lo ville d' Areno en ltalte, on vou

un.an

cien mur aufli en brique tres-bien bftti, ainfi que la matfon

des rois atraliques

a

Sparte ; on a levé de deifus un mur

de brique aociennement b!ti, des peintures pour les

e~cadrer. On voit eneore la. maifon de Créfus aufli baue

en brique ainfi

qu~

le palais du roi Maufole en la vil–

le

d'Haly~arnaffe,

dont les murailles de brique fonr en–

care

tout~s

ehtieres.

On

peut

remarquer ioi que ce ne fut pas par

~conomie

que ce roi

&

d'autre~

aprCs lui , prefque auffi nches,

pnt

préFéré la briquc, puifque la picrre

&

le marbre étotent

che'Z. eux trés·communs.

Si l'on défendtr autrefnis

ii

R ome de faire des murs

en briqut>, ce

ne

fut

que lorfque les h'lbitans fe trouyant

en

grand

nombre,

on eut beC..1in

de

ména~er ~e t~rrem

&::

de multiplier les

furfaccs.;

ce q.u

1

on ne

p~:mv'-"!tt

fatre

avec

des murs de brique, qut avotenr befom. d tme jlrandc

épaiifeor pour €tre folides : c'ell pourquoo on fubll ttua

~

la brique la pierre & le marbre;

&

por-la on pur non•

feulemenr diminuer l'é paHfeur

d~s

murs

&

pr

;curcr

plus

de

furface,

mais

encor<!'

élever

plufi~tlfS

étagt:s, les. ups:

fur les outres; ce qui fit alors que 1 on tixa 1 épatifeur

des murs

a

dix·huit pouces '

Les tuiles qui ont étá long·tems fur .les to1ts,

&

q~t

y

ont éprouvé route la rigueur des

f~t[ons ,

font, dtt

V itruvc, trCs·propres

a

la .

mapqnnerie..

. .

La troifieme

en

de

mOl

Ion' en latln

&tementttwm ;

ce

n'efl autre chofe que des éclats de la pierre, dont il fout

retr3ncher le bouzin

&

toutes les

in~g:t.lités-,

qu'on réduit

:l

une

m~

me houteor, bien équarris,

&

po[<!s exaélement

de nivelu en liaifon comme ci-dcifus . I.,e porement ené–

rieur de ces moilons' peur l!tre piqué (

1)

ou

rufliqu~

( m )

lorfqu'ils font

appor~ns

&

denlnés

ii

1•

con.fl

rutbon des

fo(herreins

des 1nurs

de c locure,

d~ caves ,

tn11oyens ,&c,

La quatrleme cfl celle de ltmoufinage, que Vitruve ap–

pelle

ampleéfan

(fi~.

6, ); elle fe falt aufli de moilons po:

fés fur feurs lits

&

en liaiíon, mais fans etre dreffés m

équ>rris, érant deninés pour les n¡urs q1.1e l'on enduit de

mortier ou de plíltre ,

11

eCl cependact beaucaup mieux de dégroflir ces moilons

pour les rendre plus giJfans & en órer toure

ef~ece

de

teodre, qui ., comme nous l'avons dit

précédemmeot,

abfor-

(l\

Piq~l, ~·eft-i-dirc

dont les puemons roo! piqut!s 2vee

la pointc du marte:1u.

(m) Rufliqué,

c"etl·i·dire

dant les

paremens.,

:lJ!rCs

avQit

<Iré équarns

&

hachós, font ¡:roflieremcnt p1ques

av~c

la

pointe du marte•ll·