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6p

M A

g

la fuite, leor Jit trouvcr les moyens d'allier avec qoel–

qoes aotres foffiles l'argille

&

la terre. graU:e '· que

le.ur

olfroient d'abord les furfaces des terrems . ou tls ét

abhf–

foicm leurs dcmeures, qui pcu·3·peu leur do nnereot l'i–

dée de chercher plus avaor dans le fein de la terre non–

feulement la pierre, rnais encore les dilf6rentes fub(ian–

<:es qui dans la faite les pu!fent metrre

a

portée de pré–

férer la folídité de la

ma¡omurie

a

l'emploi des végé–

tau• , done ils ne tardereot pas

:i

connoitre le peu de

durée. M ais malgré cette conjetlure, on con lidere les

Egypliens commc les premicrs peuples 9,ui aient fait ufa–

ge de la

maFomuri~;

ce qui nous

paro1t

d'aurant plus

vrai!femblsble, que quclqucs-uns de leurs édi6ces Cpnt

cncore fur pié : té m ins ces pyramides

célebr~¡,

les mues

de Babylone con(iruits de brique

&

de bitume; le tem–

ple de Salomon, le phar de Ptolomée ,

les palais de

Cléopatre

&

de Céfar,

&

tant d'aurres monumens dont

il

ell fait mention daos l'Hilloire.

Aut édi6ces des Egyptiens, des A!fyriens

&

des H é–

breux, fuccéderent dans ce genre les ouvrages des G recs,

qui ne fe contenterent pas feulement de la pierre qu'ils

svoient che-z eux en abondaoce,

milis

qui tirent ufage

des marbres des province.s d'Egypre, qu'ils employerent

avec profulion dans la con(irutlion de lcurs bhimens;

b!tímens qui par la folidité immuable feroíent encore fur

pié , fans l'irruption des barbares

&

les

fiecles d'igno–

rance qui font furvenus . Ces peuples, par leurs décou–

vert~s,

exciterenr les autres narions

ii

les imiter . lis

fi–

rent naítre au x R omains , po!fédés de l'ambítion de de–

venir les maítres du monde, l'envi? de les fnrpa!fer par

l'íncroyable foliclité qu'ils donnerent

a

leurs

~di6ces;

en

joignanr aux découvertcs des Egyptiens

&

des Grecs

l'art de lo main-d'reuvre,

&

l'excellente qualíté des rna–

tieres que leurs climats leur procuroient: en forte que

J'on vol! aujourd'hui avec étonnernent plufieurs ve!liges

intére!fans de l'ancienne R ome .

A ces fuperbes monumens fuccéderent les ouvrages

des Goths; monumens dont la legereté furprenante nous

retrace moios les belles proponions de

1'

Architetlure,

qu'une élégance

&

une pratique inconnue jufqu'alors,

&

qui nous a!furent par leurs afpetls que leurs conflru-

8 eurs s'étoient mQins auachés

3

la folid íté qu'>u goilr

de

1'

Archíteéture

&

a

la con.-enance de leurs édífices.

Sous )e

re~ne

de Fran¡,;ois

l.

l'on chercha la folidi–

de ces édtfices dans ceux qu'íl lit conflruire;

&

ce

fur alors que

1'

Archítetlure fortit du cahos oil elle avoít

été plongée depuis plulieurs fiecles. Mais ce fut prio–

c ipaletnem fous celui de L ouis

X l

V. que l'oo joignit

l'art de bitir au bon gollt de l' Architeelure,

&

oil l'on

r>lfembla la qualité des matieres, la beauté des formes,

la convenance des

b~timens,

le¡ découvertcs fur Part

du trait, la beauté de l'appareil,

&

tops les arts libé–

raux

&

méchaniques .

'De

1~

"'a¡omt<rie

m

p~rrticulier

.

Il

y

a de deux Cor–

tes de

ma¡rmn~rie, l'¡~,ncienne,

empJoy6e autrefois par

les Egypuens, les

Gre~s

&

les R omatns,

&

la moder–

ne, employée de nos JOUrs.

V 1truve oous apprend que la

ma¡onn~rit

ancienne fe

divifoit en deu; cla!fes ; l'une qu'on appelloít

an<ienn•

qui fe faifoit en liaifon ,

&

dont les joiot-s

étoíent ho–

rífontaux

&

verticaux ; la feconde, qu'on appelloit

mail–

lh ,

éroit celle dont les joínts étoient inclinés feIon l'an–

gle de 4.f degrés, mais ccttc derniere étoit

tres-défe·

~ueufe,

cqmme nous le verron>

ci->pr~s .

MAQ

TI

y

avoit

3ndennement trois genre:i

de

m•;oNn~r;,

·

le premier de pierres

taillées

&

polics, le lecooJ

d~

pierres brotes.

&

le troifieme de ces deux

erp~c"

de

pierres.

L a

ma; onntrie

de pierres taillées

&

polies étoit de

deux efpeces; (avoír la mailléc,

fig . p-.miut,

appellte

par VitruYe

r~ti~ulr~tum,

dom

les JOint'i

des

pierr(S

étoient inclinés felon l'angle de 4f

dt~ré>,

&

dont les

angles

~ toicm

faíts de

nuz;on11eri~

en

lia1fon, pour re–

tenir la poufiée de ces pierres inchnécs, qui ne lai!foit

pas

d'~tre

fort confidérable; ma1s cette et"pece de

ma–

ponmrit

étoit beauaoup moins fnlide , paree que le poids

de ces píerres qui portoient fur leur

angle>

les f•ifoir

éclater ou égraincr, ou

du·moin~

ouvrir par lcurs joints,

ce qui détruifoit le mur . Mais les anciens:

u':noient

d'aurres raifons d'employer

cene maniere que paree

qu'elle leur paroi!foít plus

agr~able

á la vQe. La m>–

niere de b&tír en échiquier Celon les anciens, que rap–

porte Palladio dans fon

l .

liv.

(

Voytt.

IG

fig.

9· ),

étoir

moins défetlueufe, paree que ces pierres, dont les JOints

éroieut inclinés, étoícnt non-feulement reteoues par les

angles du mur, faitS de

mafon~ttrie

de brique en liaifon,

mais

encare

par des traverfcs de p3.rcille

ma.fOnll~ri,,

tant dans

l'int~rieur

du mur qu'3

1'ext~rieur.

L a fecoode . efpece étoit celle en

!i~ifon

Cfi.g.

J..

&

3),

appellée

mfertum,

&

dont les JOIII!S éto1ent hori•

fontQUX

&

VerJiCaUX: c'étoit la plus folide, paree que

ces joints

vcnicaux

fe croifoient, en forte qu'uo ou deux

joints fe trouvoient au milieu d'une

pierre,

ce qui s•ap...

pelloit

&

s'appelle encare maiotenaru

mafo11ner1~

en /iai–

fon.

Cette derniere

f~

fubdivife en dcux, dont l'one étoit

appellée fimpleo¡ent

infere"m, fig.

2,

qui avoit routes

les pierres égales par leurs paremens; l'autre,

fig.

3,

étoit la (lrutlure des Grccs, d3ns laquclle fe rrouve

l'unc

&

l'aurre; mai¡

lc:s paremens des pic:rres

~toient

int!gaux, en forre que deux joínts perpeodiculaires fe ren•

controient au milieu

d'un

pierre .

Le

f~cond

genre étoit celui de pierre btute,

fig .

4· .f,

&

6;

il

y

en avoit de deul

efpeces , dont l'une t!roir

appellée, comme la derniere,

la flruélure áu Grus

(fig-

&

f . )

1

mais qui différoir en ce que les pierres n'cn

t!toíent p010t taillt!cs,

a

caufe de leur durcté, que les

liaifous n'étoient pas régulieres,

&

qu' elles n' ovoient

poim de grandeur regléc. Cette cfoece le lubdi vifoit en–

coreen deux, l'une que l'ou appelloit

ifoáomum

(fi{·

4· ),

paree que les 1affifes t!roient d'égale hauteur ;

l'autr~[eN­

áifodomum

(fig .

.f· ), paree que les aflifes étoient <l"nt!·

gale hauteur. L'aorre efpcce, faite de píerres br11te<, éroit

appellée

ampl<llo,

(fi~.

6.),

dans laquelle les allife> n'6·

toíenr poiot dét<•rm inlfes par l'épaHfeur des pierres; maís

la hauteur de chaque aflife érou faite de plufieurs

fi

le

C3S

y échéoit ,

&

J'efpace d'uo p>rement

(f)

a

J'autre

étoit rempli de pierres jerrées

a

J'avcntare, fur lefquei–

Jes on

verfoit du morrier que l'on

enduifoifoi[

unimen[;

&

quaod cette aflife étoit acbevée, oo

en

rcco mmen–

.;oit un.e nurre par deUus : c'eCl ce que les L imoulins

appelloient des

turafu,

&

que Vitruve no

m

me

treéla

coria.

Le troifieme genre appellt!

revinélum,

(fig.

7. )

t!toir

compofé de píerres taillées pofées en liai!"()n & cram–

ponnées; enforte que chaque joint vertical fe

troovoit

au

milieu d'unc p1erre,

tant dcfTos que dcffous, entre

lefquelles on rnertoir des cailloux

&

<fiulres pierrc1

jcl•

tées

i

l'avtnture

¡n~lt!es

de mortier .

'Table

tles

manitru antÍtllnll dt bátir, prlfmtlu fous

Nll

mimt aJfeél.

· Pes

{

la maillée, ou

reti<,./atmn

.

pierres

taillées

&

polies,

'

S

·

.r.

1

en liaifo¡¡, oo

i~tf<rtum,

(

{;?';í,~é{¿re

des Grecs ,

{

la firullure des Grecs,

5

ifoJomum

·

(

p[tuJifodpmum-

"mplrélon -

De

pierr~s

bmte¡,

P e !'une

&

dr l'aurre ,

f

revitJtlum.

Il

'(

avoit encare

deu~

manieres anciennes de bitir;

l

la premiere étoit de pofer les pierres IC$ unes fur les au–

Jres fans aucune líajfoo; mais alors

il

folloi~

que leurs

furfaces fu!fem bien uníes

&

bien planes . La fcc:onde

itoit de pofer ces

m~me~

pierres les unes fur les aurre;,

& de pl>cer entre chacune d'ellC$ une lame de plomb

d'environ une ligne d'tpai!feur.

(f)

PAmnwt

d'une pÍ<rre dl

fa

p1rrlc

ext~tieare ;

elle

!'eul en ayoit phúieurs, feloa

q~¡'cll~

ci\

plat~e

dUl

l"at¡:

Ces