LUM
~IJ&rM
•olt t'mfations
qu.'~lles
e:¡;citcmt en nous,
&
ajou•
tont que les obJetS lummeux
&.
color~s
ne pouvoient
produire
d~s
(enfatioo$ en nous, qu'ils
n'eu{Je~Jt
en eux–
ml!mes quelque chofe de fc:mblable, puílque
Kihil
á•;
'{Mod
i•
fe
,.. ,
hllbet. Vo yez.
QUA.LnÉ.
Mais la fophifme eft
~vident:
car nous fentons qu'une
el_~;uille
qui
1\0Us
pique nous fait du mal,
&
perfonne n'ima–
gmera que
ce
mal ell daos l'aiguille.
A
u re!le on fe
convaincra encare plus
~videmment ~u
m oyen d'un pn –
fme de vene, qu'il o'y a aucune reffemblance nécef–
faire entre les qualités des objets,
&.
les fcnfatíons qu'ils
produifent. Ce prifme nous rt:préfence le blcu, le jau–
ne, le rouge,
&
d.'aurres
couleurs tris·vives,
f.tns qu'on
po11le dire néanmoins qu'il y ait en luí rien de fembla–
ble i ces fenfations.
Les
Cartéliens ont approfondi cette
id~c.
lis
avouent
que la
/u.,.ieu·
telle qu'elle
~tille
dans les corps tu mi–
ueux, n'eA autre chofe que la puiffanee ou faculté d'ex–
citer en nous uoe fenfatiol) de l!larré tres-vive; ils ajou–
tent que ce qui ell rcquis pour la perceprion de la
lu–
miue,
c'eft que nous foyons (ormés de
f•~on
il
pou–
..-oir recevoir ces fenfat!ons; que dans les pores les plus
cach~s
des corps
tranfp~rens'
il
r~
trouve une mat:ere
fi.lbtile, qui
A
raifon de fon
!:Ur~me
petiteffe peur en
m~
me tems pc!DI!trer
ce
corps,
&
avoir cependant a!fez
ole force pour fecouer
&
agiter certaines
libres placées
au fond de l'aeil; entin que cette matiere poull"ée par
ce
corp~
lumineus, porte ou Cc>mmunique t'aélion qu'il
cserce fur elle, jufqu'! l'or)lane de la vOe .
La
lumiere
premiere
~onliAe
done feton eux en u11
certain mouvemeot des parricules du eorps lumi11eux,
:au moyen duque! ces particules peuvent pouffer
en
tout
feos la matiere fubtile qui remplit les pares des corps
u:anfparenJ .
1
•
Les perites parties de t:a maciere fuhtile ou dn premier
~lémcot
étant ainli agitc!es, pouffc:nt
&
preffent en tout
(ens les petits globules durs du fecond élérnent, qui les
•ovironnent de tous dltc!s,
&
qwi fe touchent. M . De–
feartet fuppofe que ces globules fonr durs,
&
qu'ils fe
touchent, a6n de pouvoir tranfmetrro Qn un intlant l'a–
lt.onde la
ltmoioYe
j11fqu'i nos youx ; car
ee
philof<>–
pheeroyoit que le mouvemcot de
l.t
/u.,i•re
c!roit
in–
flantan~.
La
lumi•r•
ell doltc:
DI\
dfort au mouvemont, ou
Une
tendance do
CCtt<i'
muiere
a
s'éloigner eR droite li–
&ne du centre du eorps lumineux;
&
felon Defcartes
l'imprcffion de
1~
¡,.,.;,,.,
fur nos yeux, par le moyen
de ces globules, elt a-peo•pres fembtable
i
eelle GUe
les
corps l!tranger< font fur la main d'un aveugle par le
moyen de fon bhon. Cette derni«e idée
ll
c!r~
em.
ployl!e
depui~
par un grand nombre de philofophes , pnur
expliquer différens phénnmelle• de ll\
vi (ion;
&
c'ell
prefque tour ee qui relle aujourd'hui du
ly ll~me
de .Oef–
eartes, fur la
¡,,.,.;,,.,.
Car en
pr~mier li~u
la
!u,.,iere,
comme nous le ferOAI voir plus bas, emploic un certain
tems, quoique treS•COIIrt,
a
le
rc1D3ttdre;
&
ainli ce
philofophe s'eA trompé, en fupp ofl\111 qu'elle éroit pro·
tluite par la preffion d"ulle fuite ele
~tobule<
durs. U'ail•
leurr li les particulos des royan< de
lu-nur•
éroient des
IJlobules durr, elles nc ponrroient fe rcffléchir de ma–
niere que l'angle de réllesion fQr
~g31
3
l'angle d'm–
cidenee. Cette
propri~·é
n'apponienr qu'aux corps p3r–
faitement
~lalliqu'e;.
Un eorps dur qui viem fr•pp<r
perpeudiculairement
011
plan, perd tour fon mouvcment,
~
ne fe
r~ll~chit
point.
ll
fe rélléchit au eontrairc dans
c:ette m!me perpendic:;ulaire, ''il ell éla!liq ue;
ti
ee corps
•ient frapper le plan obtiquemenr,
&
qu'il f<>it dur, il
perd par la renconrro du plan tout
ce
qu'il avoft de mou–
Yement
~pcrpendicul~iro,
&.
ne fa it plus apres le choc,
que gl iUá
parall~lernent
au plan;
(i
au eontraire le corps
e!t t!lallique,
il
reprend en arriere en vertq di! f.:>n
ref–
fort, tout folt mouvoonent perpendiculaire,
&
fe réflé–
chit p•r un angle égol
i
l'angle d'fneidenee,
Vpyez.
RF–
J't.~XIOM .
Voy<11'.
•Mffi
MATIERII
6UIIT1t.~,
&
CAR·
TÉSI ... NISME .
Le
P.
Malebranehe déduit l'erplicll!ion
de
la
lumi•–
"f,
d'une allalop;ic qu'it lui fuppofe avee le fon. On
coavi~nt
que le fon
e!t
produit par les vibrotions
de<
parties infenlibles du corps fonore. Ces vibrations ont
beau !tre plus r;randcs ou plus perites, c'etl·ii-dire
fe
faire daos de plus grand$ ou C!e plus petito ares de eer–
ele,
ft
malgré cela elles foAI d'uDe m!me durée, elles
ae prtoduironr el\ ce e:u daos nos fenfations, d'autre
ditfo!renee que eellc du plus ou moins grand
dc~ré
de
force; au lieu
qu~
li elles ont différentes durées, c'efl–
il-dire
li
un des corps fonores fait daos un
m~me
rems
_phn
de vibrations qu'un autre, les deuz fans
ditf~re~ont
alors ea
cfpeee,
&
on l!iftiogucra deult d.ifftrl!ns _
LUM
ton~,
\C!t
vihrations promptes formanr le• toos aigus,
&
les plus lentes
le~
tons graves.
Vqy<:t.
Sos.
AlG\J
&
GRAVE.
Le
P.
Malebranchc fuppofq qu'il en eft de
m~me
de
la
lumiere
&
des couleurs. T outes les panies du corps
lumiueux font felon tui dallS uo mouvemeot rlpide;
&
ce mouvement produit des pu\luions tres-vives dans la
matiere
f~¡btile
qu,i
¡¡,
trouve entre le corps
lumineu~
c5{
l'reil; ces pulfation$ font appellc!es par te
P.
Malebran~
che,
v.ibr11tio1n
J~
prtJffion.
S d on que ces vibratioos foot
plus ou moins grandes, te corps
parol~
plus ou moins
lumineux;
&
fdon 'l.u'elles fom plus
~romptes
Qu ¡¡tu\
lenres, le corps paroura de telle o u t<:lle couleut .
Ainli on voit q0,e
le
P.
l\4alebranche
ne
lait aur¡e
chofe que
<{e
fubfl itucr aox globules durs de Defcartes,
de petils t11urbillons de mariere fubtilq . Mais i¡;tdépen–
damment des objeélions génc.<rales qu'oo peur oppokr :\
tous les fyAc!mes qui (ont cou(iller la
lumier;,
da\)s
l~~o
preffion d un 6uide, objeélions qu'on ttonvera
e>pof~os
daos la íuite de cet3rricle;on peut voir
3./'articleT"'ouR ...
RILLON,
lc:s difficultés jufqu'ici mCunnont:tb!es , quo
l'on a faires contrc:
l'e~i()encc
des tourbillons tanr grand•
que petitL
M . Huyghens croyant que la grande v iteffe de la
(u•
miere,
&
la décuffotion ou le cruifelllent des t•yons
ne
puuvoir s'accorder avec le fyficme de
l'é111iffion des
corpufcules lumineu&,
a
imaginé un au1re
i"yfl~me
qui
fait encore contiAer la propagation de la
¡,.,,.;,,.,
da."'
la preffion d'un 6uide. Selon ce grand géomerro, com–
me le fon s't!tend tout-a•l'entour du lieu oq il a
~t6
produit par un mouvemenl qui pa!Io fucceffi vcment d'une
partie de l'air
a
l'autre'
&
que cene propagarion
[e
falt
par des
furf~ces
0\!
nndes fphériques.
a
cau[e que
l'e~tenlion de ce rnonvement
cil
é¡¡alemcnt prompte de
IOQ~
c6tés; de
m~mo
ji
n'y a poiot de duurc felop lui, qu.e
la
lu>niere
ne fo tranfmette du corps
lumioeu~
juf.:¡u'i\
nos yeux, par le moyen de quelque fluid<
inter111édiai~
re,
&
qu~ e~
mouvement ne s'étende paF des onde!i;
fphériques femblablcs
il
cQIIes qu'une
pi~rrc e,~Qite
clan¡
l'eau quand Ol\ l'y jette.
M. Huyghon< déduit ele
..-e
fyAcme~,
<!'une
IJlaniere
fort·ingénieufe, l<s d1fférentes
propriét~s
de la
/u.,.ier~,
les lois de
1'1
réf!<étion,
&.
de la réfra&ion,
&<.
mais
ce qu'il P'lrolt 'lvoir
k
plus de pd ne
~
expliquer,
&
ce
qui eA en effet le plus difficile dan• cette hypothefe,
c'dt
1~
propagarfon de la
l11mt<~e
en Jlgne dro;tc. En
effc~
M . HuyP. hens comparo
Ir<
propagation de la
lurnier•
~
ce11e du "ron; po11rquoi done la
¡,.,;.,,
ne
f~
¡>r
page–
t·clle pas en tour feos cQmme le fon
?-
L'auteur fait
voi~
affe:z. bien que l'aéliun ou la preffion de l'onde lumi–
noufl! dnit
~rre
la plus fone dans l'cndroir o
u
ce1t~
onde
el! coupée par une ligne menl!e dq corps lumineu¡; maif
il
n~
f11ffit
pu
de prouver que
l'l
pre(lion ou
l'a~iol;l
de la
¡,.,.ierr
en ligne droitc, efl plus forre qu'c"1
an•
cun aurre fem.
11
faut encore démontr«r qu'elle n'exillec
qu" daos ce Cens-13; c'cA ce que l'oxpérience nous prou–
vc,
&
ce qui ne fu it point du fyfiume
de
M.
Huyg~ens ,
Selon M.
N~wton,
la
¡,...,i•rf
premierc, c'cll·il-dire
la facUlté par
!aquello
00
Qorps elt IUIJl.llC!l<, CO\>(iflc
daos un ccrtain mouvement des particules du
corp~
lu–
IJ1ineu~
.. non que cC!s
particules
poufTeru une <?ertaine
Ina–
tier~
flé\ ice qu'on imagi11eroit placée entre le cwrps lu–
mineux
&
l'reil,
&
logée dans les pores des corp• tranf–
parens; mafs paree qu'elles
re
lanoellt continúelkmellt du
corps tumioeux qui les darde de toui c6tés avec bcaq–
coup de force;
&
la
lttmiere
fecenqairc , c'etl-a·dire,
l'aétion
p~r laquell~ 1~
eorps produit
~''
nous la fenfa–
tiop de c:larté, con (irte felon le
m~
me
outeur nor¡ {\ai\S
un eftOrt
:~.u
mouvcment, mais
datlS
le
mouvetnent
rl!el
de ees
p~rtic;nlcs
qui s'éloignent <le ton$
c6t~s
du co• ps
lumineu< en lignc droite,
&
avee
qnc
vi1effe pre[qu'in·
croya\>le .
En eftet, dit M . Newton,
(j
la
lumierr
copfilloit dans
une (imple preffion ou pulliuion, elle fe
r~pandroit
dai\S
un
m~me
infiant aux plus
~rancles
d1(1anccs; or
nou~
yoyons
clairemen~
le
conrr~!re
var les phénomenes de$
éclipfes des farc:llr¡es de Jupt{er. J;:n effc:J lorfque la rer–
re approeho de Jupitcr, le
immerlions des !'atellires ge
ceue planl!te a11tieipeot un peu fur le terns vrni, on
c~..lml"'
rnencement plutOt; au lie•• que lorl"que la terre s'éloigne
de Jupfter, leurs émerfions arrivent
de
plus
eu
plus tard,
s'éloignanr beaacou¡> dans
l~s
cleux ca$ du tems morque!
par les tables .
Cette déviation qui a été obfenée d'abord par M.
Roemer
&
cnfuhe par d'autres
at1rono1n~s, n~
fauroit
avoir
po~tr
caufe l'excentricité de l'orbe <te
J
tlplter;
~ais
elle provie:nt felon toute apparence, de ce
que
l3
lum1~r~
fuJaire que les (stellites nous
réfléchitl~nt,
a
dan¡
pn qs
plus