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454

LIQ

ee p>r joindre avec le c1,1ivre noir une certaine quantitl!

de plomb ou de matierc contenant du

plo~b

1

te!le q'!'ell

la litharge: ce plomb entrant en fulion s una avec lar–

gcnt

avec qui il a plus d'affinité que l'argent n'en a

3

vec' le cuivre;

&

apres que le plomb s'ell chargé de la

pGrtÍOll

d'argent,

il

l'entraine

avec Juj,

&

le

cuivrc refie

(o us une forme poreufe

&

fpongieute : alors

i1

ell déga–

$é pour la plus grande partie de l'argent qu'il conteboit.

L'opération par laquelle on joint du plomb avec le

eaivre t}OÍr, fe nomme

rttfraicbir,

voye~

eet trrthle;

el–

le fe fait en joignant du plomb avec le cuivre noir en–

eore rouge qui, au fortir du fourneau, a été

re~

u dans

la calfe ou dans le baffin delliné

il

cet uíJige: par ce

:moyen on forme des efpeces de giteaux ou de pains

compofés de

CUÍ

V

fe

6r

de plomb, que !'011 nomme

f11Í11I

ou

pie&es tie

rt~.fraiebij{ement

.

Ou bien au lieu de joindre dtt plomb au euivre noir

de la maniere qu'il vienr

d'~tre

indiqué, on fond avec

tui de la litharge. quien une vraie chaux de plomb. ou

de la cendrc!e de

h

grande coLJpclle, qui ell tmbibc!e do

ehaux de plomb. Par le contaét des charbons qui font

dans lo fourneau, ces fubllances reprennent leur forme

métallique, elles redeviennem du plomb,

&

ce métal

s'unit avec le cuivrc noir;

&

le tout étant fondu dé–

~oule

daos le baffin,

&

fonne ce qu'on no mme des

pains

ou

pieco de

rafraí~hiffement

.

On porte ces

pains

fur le fournean de

lit¡uation

qni a

été fuffifamment décrit

a

t'..

r:iele

COJYRI!:,

p..g.

448. otl

l'on trouvera auffi l'cxplication de la Planche qui le repré–

fént<t. On les place venicolemcnt fur cefourneau, en lallfant

un intcrvalle entrc:chaque pain ponr pouvoir mettre duchar–

bor)

~ntrc

eux,

&

l'on met un tnorceau de

fer

~ntre

deux pour qu'ils fe foutiennept droits: alors on allume le

feu,

&

le plom!> déc<;>ule

des.pains

o u

pi<u'

qui font po–

f~s

fur le fourneau; •ls dév1ennent poremr

&

fpongieux

par les trous qu'y laiífc l'argem en fe

d~gageant :

pour

lors on les appelle

paiws

ou

piun

á~

li'fN<UÍow.

On

les

fait paífer par une nouvelle opération qu'on appelle

ref–

Jttagd,

voy<z. F<t Rrtiele.

Quant au plomb qui a découlé

·apres

s'~rre

chargi! de l'argent, on le nomme

plomb

d're..vre,

&

on en

!~pare

l'argcnt

a

la eonpellc.

Dan> cette opération on

:1

encare ee qu'on appelle des

lpi11e1

de

liifuatioiJ:

ce font

d~

petites matfcs anguleufes

&

hériífécs de poimes qui conriennent de la

lithar~e,

du

cuivre, du plomb

&

de l'argent; l'on fait

rcpalrer ces

<!pines par le fonrneau de fufion dans une autre occalion.

A vant que de recourir

a

l'op6ration de la

li'/Hation'

il

faut connottre la quantité d'argent que contient le cui–

vrc,

&

s'étre aífuré par des

e!r~is

li elle cct a!fez con–

lid~rable

pour qu'on puiífc la retirer a vec proñt. C'cll

fnr cette quantité d'argent qu'il faudra auffi

fe régler

poor favoir la quantitc! de plomb qu'il conviendra de

joiodre au cuivre ooir. Plr excmple, on joint

l.fO

livres

de plomb fur 7) livres de cuine noir qui co

ntien

t peu

d'arJ!ent;

Ci

le cuivre noir

~toit

riche

&

cooteooit neuf

ou dix onccs d'argem,

il

faudroit, fur

7S

livres de cui–

vre, mettre

37>

livres de plomb.

11 efi. plus avantageux de fe fervir de bois

&

de fagots

pour la

lit¡NatioP ,

que de oharbon: c'eCl une découverte

qui ell dtle

a

Orfchall, qui a fait un

trait~

en faveur de

eette méthode.

Voy<z. l'art. de lnfond<ri<

d'Orfcholl.

L!QU EFIER, LIQUEFACTlON, (

Gr11mm. )

e'efl rendre Buide par

l'aétion du feu ou par qu<lque

autre diífolvaut.

LlQU ENTIA, (

Glogr.

•nc.)

riviere d'Italie au pays

l;!c la

V

c!n~tie;

felon Pline,

liv. [[[, chap . .xviij.

qut dit

qu'elle a fa fource dans les monts votfins

d'Opitcrgium

Oderzo. Le uom moderno efl

Livmz.a .Voy<

:a,

LJVEI!–

ZA .

(D .

"J.)

· LIQUf:U R, f.

_f. (

H)•dr.)

11

y en a de graiTes

&

de

mat~res:

les ma1gres font l'eau, le vin

&

autres • les

graífes Cant l'huile, la gomme,' la poix,

&c.

'

De tous les eorps liquides on ne conlidere que l'eau

dans l'hydranliq11e

&

daos l'hydroctatique, ou du-moins

on

Y

conlidere principalement l't!qnilibre

&

le mouve–

ment des .eanx : on renvoie les autr<!s

lifueurs

a

la phyli–

que expénmentale.

(K)

LtQO®URS

JPirittuufu, (Chimie

&

Diet<.)

Elles

font appellées plus communément

/i'fu<urs f•r:u

ou

fimplement

J:t¡ueuri.

·

'

Ces

li'fN<urs

Cont compofées d'un efprit ardent d'eau

de fuere,

&

d'un parfum ou fubctance aromatique qul

doit

flar~or

en mémc tems l'odorat

&

te gout.

L es

'''!"'"'.'

les plus communes fe préparent avec les

ef~rits ~rdens

&

_Phlegmatiqucs, connus fous le nom vul–

ga~re ~

<tz':-Je-vu:

celles-1

a

ne dcmandent point qu'on y

c:mpl<;>•e d autre eau que ce phlegme furabondant qui met

t'efpnt

~rdent

dans 1'6cat d'e¡m-de-vie ,

v•ye~

ESPRIT-

LIQ

DE-VtN

a

l'artide

V

u•.

Msis comme totttes les eaox–

de-vic

&

tnéme la bonne eau-de-v'ie de France, qui e!l:

la

pl>~s

parfaire de toutcs, out en général un goat de

fcu

&

une eertaine ácrerc! qui les rendent dc!fagrc!ables,

&

qua cctte matw:life qualité leur e/[ enlevée abfolument

p:1r la nouvelle dillillation qui les réduit en efprir:de vin,

les bonnes

lit[H<ttrs,

les

/i'fu<urs

fjnes font toujours pré–

parées avec l'efprit-de-vin tempéré par l'addition de deux

parties, c'ell-3-díre du double de

Ü>O

poids d'eau com–

mune . L'emploi de l'efprit-de-vin au lieu de l'eau-de–

vie , donoe d'aHleurs la faculté de prépa,er des

lit¡N<urs

plus o u mo!ns fortes, en var!ant la proponían de l'efp:it–

de-vin

&

de l'eau .

L e parfum fe prend daos prefque toutes . tes matieres

''égétalcs odorantes ; les écorces des fruits éminemmcnt

charg~s

d'huile errentiellc' tels que eeu:r de la famillt:

des oranges, citrons, bergamotes, cEdras, &c. la plus

grande panie des épiceries, comme

g~rofle,

cannelle,

nt:~cis,

vanille,

&

e.

les racioes

&

fcmences arom:uiques

d'anis, de fanouil, d'angéliqne,

&e.

les lleurs aromati–

ques ,

d'oran¡~e,

d'ceillet,

&e.

les fucs

d~

plntieurs fruits

bien parfumés, eommc d'abricots, de framboifes, do

ceri[es, &c.

L orfque ce psrfum rélide dons quelque fubflance fe–

che, comme cela.

fe trouve

d~os

toos les fujcrs dont

nous venons de parler,

except~

les fucs des fruits, on

!'en cxtrait ou par le moyen de la dictillntion, ou par

celui de l'infufion. C'ell ordinairement l'efprit-de-vin de–

llioé

a

la COmpofitfon de Ja

fi'fii<Ur

qu'OD empJoie :\

cette extraétion; on le charge d'avance du parfum qn'on

fe propale d'introduire dans la

Ji'lueur,

Coit en qillillaur

au baln-mnrie de l'eau-de-vie ou de l'efprit-de-vin avec

une ou plutieurs fubflances aromatiques, ce qoi produic

des efpms ardens aromatiques,

fJO)'<Z.

EsP

R

JT, foit en

faifant infofer on tirant la teinmre de ces Cubllances aro–

matiques.

Voy<z.

INFIJSJON

&

TEINTlTRI'.

Les

li'fN<rtrs

les plus délicates, les plus parfaites

&

en

m~me

tems les plus élégantes, fe préparent par la

voie de la dillillation;

&

le vrai point de ·perfeétion de

cette opération conrifle

a

charJ?er

t•erprit-de-vin nutant

qu'il

ea

poffible. fans nuire

a

1 agrément. de partie aro–

matique proprement dite, fans qu'il fe charge en

m~mc

tems d'huile eiTentielle: car eette hui!e eífentielle donne

toujours de l'ftcreté 3 la

liqruur,

&

trouble fa tranfpa–

rcnc.e . Au lieu qu'une

li<¡t«Mr

qui ell préparée avec un

efpm ardont aromatique qni n'ect point dll tout huilem:,

&

du beau fuere, ect tranfparente

&

fans couleur, cam–

me l'cau la plus elaire: telle ell

ls

bonne eau de can–

nclle d'

Anglet~rre

ou des tles. Les efprits ardens diflil–

lés fur les matieres trc;-huileufes

1

comme le zefl de eé–

dra on de citron, font prefque toÜjours huileut, du moins

ell-il tres-difficile de

les obtenir abfolument exempts

d'huile. L'eau qu'on efl obligé de leur méler dans la

préparation de la

lit¡tt<ltr,

les blanchit done,

&

d'aurant

plus qu'on emploie une plos grande quamité d'eau; car

les efprits ardens huilenx fupportent fans blanchir le mé–

lange d'une eerraine quaotité d'eau prefque parties éga–

les, lorfqu'ils ne font que peu

charg~s

d'huile. C'efl pour

ees raifons que la

liqMeur

alfez connue fans le nom de

~ldra,

cft ou louche ou trCs-fone:

car

ce

n:en

pas

rou–

JOUrS par bifarrerie ou par fantaitie que telle

li'{t«ur

fe f!tit

plus forte qu'une aurre, randis qu'il femble que tourcs

pourroient varier en force par le changement arbitrairc

de la proportion d'esu: fouvent ces variations ne font

point au pouvoir de artilles, du-moins des anictes ordi–

noires, qui font obligés de réparer par ce vice de pro–

portian un vice 4e préparation. Uee autre relfourcc

contre ee mc!me vice, l'h_uileu:r des efprits ardens aro–

matiques. c'ect '" coloratlon: l'ufage de colorer les

u–

'JM<Nrs

n'a d'autre origine que la néceffité d'en maf–

quer l'c!tat

tro~ble,

lol'che: en forte que cette

parti"

de . l'art qu'on a

tant travaillé

i\

perfeétionner depuis,

qm a

tant plu, ne procure au fond qu'une efpecc de

fard qui a eu

m~me

fortune que celui dont s'cndui–

f-,nt nos femmes, c'elt-a-dire, s'il cft permis de com–

p~re~

les pet!tes chafes aux grandes, qu'employé. ori–

gmatremeot a mafquer d\!S défauts, il a enfin dégtuf.! l<!

chef d'ceuvre de l'art dans les

lit¡ueurs ,

la tranfp.lrenc.,

fans couleur, comme

il

dérobee:l nos yeux, fur le vi–

fuge des femmes, le plus précieux don de la narure, la

j

fratcheur

&

le coloris de

la

j~uncífe

&

de

la

!amé .

Quant

a

.l'infuli?n

0\l

t~intare,

on obtlent

n~cciTairc­

ment par cette vote, outre te parfum, les fubflances !h –

lubt:s pa;,

l'efprit-~e-vln,

qui fe trouvent dans la marie–

re mfnfee,

&

qut donnent roujours de la conlcur

&

quelqu'~crctc!,

au moins de l'alllertume; l'efprit-de-vin

ne .touche que tres-peu

a

l'huile elfentiellc des

fuhfl<tnc~s

ent1ea•es au>qnclles on l'appliquo, lors mo!me qu'elles fo nr

tr~s-