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LIQ
ee p>r joindre avec le c1,1ivre noir une certaine quantitl!
de plomb ou de matierc contenant du
plo~b
1
te!le q'!'ell
la litharge: ce plomb entrant en fulion s una avec lar–
gcnt
avec qui il a plus d'affinité que l'argent n'en a
3
vec' le cuivre;
&
apres que le plomb s'ell chargé de la
pGrtÍOll
d'argent,
il
l'entraine
avec Juj,
&
le
cuivrc refie
(o us une forme poreufe
&
fpongieute : alors
i1
ell déga–
$é pour la plus grande partie de l'argent qu'il conteboit.
L'opération par laquelle on joint du plomb avec le
eaivre t}OÍr, fe nomme
rttfraicbir,
voye~
eet trrthle;
el–
le fe fait en joignant du plomb avec le cuivre noir en–
eore rouge qui, au fortir du fourneau, a été
re~
u dans
la calfe ou dans le baffin delliné
il
cet uíJige: par ce
:moyen on forme des efpeces de giteaux ou de pains
compofés de
CUÍ
V
fe
6r
de plomb, que !'011 nomme
f11Í11I
ou
pie&es tie
rt~.fraiebij{ement
.
Ou bien au lieu de joindre dtt plomb au euivre noir
de la maniere qu'il vienr
d'~tre
indiqué, on fond avec
tui de la litharge. quien une vraie chaux de plomb. ou
de la cendrc!e de
h
grande coLJpclle, qui ell tmbibc!e do
ehaux de plomb. Par le contaét des charbons qui font
dans lo fourneau, ces fubllances reprennent leur forme
métallique, elles redeviennem du plomb,
&
ce métal
s'unit avec le cuivrc noir;
&
le tout étant fondu dé–
~oule
daos le baffin,
&
fonne ce qu'on no mme des
pains
ou
pieco de
rafraí~hiffement
.
On porte ces
pains
fur le fournean de
lit¡uation
qni a
été fuffifamment décrit
a
t'..
r:iele
COJYRI!:,
p..g.
448. otl
l'on trouvera auffi l'cxplication de la Planche qui le repré–
fént<t. On les place venicolemcnt fur cefourneau, en lallfant
un intcrvalle entrc:chaque pain ponr pouvoir mettre duchar–
bor)
~ntrc
eux,
&
l'on met un tnorceau de
fer
~ntre
deux pour qu'ils fe foutiennept droits: alors on allume le
feu,
&
le plom!> déc<;>ule
des.pains
o u
pi<u'
qui font po–
f~s
fur le fourneau; •ls dév1ennent poremr
&
fpongieux
par les trous qu'y laiífc l'argem en fe
d~gageant :
pour
lors on les appelle
paiws
ou
piun
á~
li'fN<UÍow.
On
les
fait paífer par une nouvelle opération qu'on appelle
ref–
Jttagd,
voy<z. F<t Rrtiele.
Quant au plomb qui a découlé
·apres
s'~rre
chargi! de l'argent, on le nomme
plomb
d're..vre,
&
on en
!~pare
l'argcnt
a
la eonpellc.
Dan> cette opération on
:1
encare ee qu'on appelle des
lpi11e1
de
liifuatioiJ:
ce font
d~
petites matfcs anguleufes
&
hériífécs de poimes qui conriennent de la
lithar~e,
du
cuivre, du plomb
&
de l'argent; l'on fait
rcpalrer ces
<!pines par le fonrneau de fufion dans une autre occalion.
A vant que de recourir
a
l'op6ration de la
li'/Hation'
il
faut connottre la quantité d'argent que contient le cui–
vrc,
&
s'étre aífuré par des
e!r~is
li elle cct a!fez con–
lid~rable
pour qu'on puiífc la retirer a vec proñt. C'cll
fnr cette quantité d'argent qu'il faudra auffi
fe régler
poor favoir la quantitc! de plomb qu'il conviendra de
joiodre au cuivre ooir. Plr excmple, on joint
l.fOlivres
de plomb fur 7) livres de cuine noir qui co
ntient peu
d'arJ!ent;
Ci
le cuivre noir
~toit
riche
&
cooteooit neuf
ou dix onccs d'argem,
il
faudroit, fur
7S
livres de cui–
vre, mettre
37>
livres de plomb.
11 efi. plus avantageux de fe fervir de bois
&
de fagots
pour la
lit¡NatioP ,
que de oharbon: c'eCl une découverte
qui ell dtle
a
Orfchall, qui a fait un
trait~
en faveur de
eette méthode.
Voy<z. l'art. de lnfond<ri<
d'Orfcholl.
L!QU EFIER, LIQUEFACTlON, (
Gr11mm. )
e'efl rendre Buide par
l'aétion du feu ou par qu<lque
autre diífolvaut.
LlQU ENTIA, (
Glogr.
•nc.)
riviere d'Italie au pays
l;!c la
V
c!n~tie;
felon Pline,
liv. [[[, chap . .xviij.
qut dit
qu'elle a fa fource dans les monts votfins
d'Opitcrgium
Oderzo. Le uom moderno efl
Livmz.a .Voy<
:a,
LJVEI!–
ZA .
(D .
"J.)
· LIQUf:U R, f.
_f. (
H)•dr.)
11
y en a de graiTes
&
de
mat~res:
les ma1gres font l'eau, le vin
&
autres • les
graífes Cant l'huile, la gomme,' la poix,
&c.
'
De tous les eorps liquides on ne conlidere que l'eau
dans l'hydranliq11e
&
daos l'hydroctatique, ou du-moins
on
Y
conlidere principalement l't!qnilibre
&
le mouve–
ment des .eanx : on renvoie les autr<!s
lifueurs
a
la phyli–
que expénmentale.
(K)
LtQO®URS
JPirittuufu, (Chimie
&
Diet<.)
Elles
font appellées plus communément
/i'fu<urs f•r:u
ou
fimplement
J:t¡ueuri.
·
'
Ces
li'fN<urs
Cont compofées d'un efprit ardent d'eau
de fuere,
&
d'un parfum ou fubctance aromatique qul
doit
flar~or
en mémc tems l'odorat
&
te gout.
L es
'''!"'"'.'
les plus communes fe préparent avec les
ef~rits ~rdens
&
_Phlegmatiqucs, connus fous le nom vul–
ga~re ~
<tz':-Je-vu:
celles-1
a
ne dcmandent point qu'on y
c:mpl<;>•e d autre eau que ce phlegme furabondant qui met
t'efpnt
~rdent
dans 1'6cat d'e¡m-de-vie ,
v•ye~
ESPRIT-
LIQ
DE-VtN
a
l'artide
V
u•.
Msis comme totttes les eaox–
de-vic
&
tnéme la bonne eau-de-v'ie de France, qui e!l:
la
pl>~s
parfaire de toutcs, out en général un goat de
fcu
&
une eertaine ácrerc! qui les rendent dc!fagrc!ables,
&
qua cctte matw:life qualité leur e/[ enlevée abfolument
p:1r la nouvelle dillillation qui les réduit en efprir:de vin,
les bonnes
lit[H<ttrs,
les
/i'fu<urs
fjnes font toujours pré–
parées avec l'efprit-de-vin tempéré par l'addition de deux
parties, c'ell-3-díre du double de
Ü>O
poids d'eau com–
mune . L'emploi de l'efprit-de-vin au lieu de l'eau-de–
vie , donoe d'aHleurs la faculté de prépa,er des
lit¡N<urs
plus o u mo!ns fortes, en var!ant la proponían de l'efp:it–
de-vin
&
de l'eau .
L e parfum fe prend daos prefque toutes . tes matieres
''égétalcs odorantes ; les écorces des fruits éminemmcnt
charg~s
d'huile errentiellc' tels que eeu:r de la famillt:
des oranges, citrons, bergamotes, cEdras, &c. la plus
grande panie des épiceries, comme
g~rofle,
cannelle,
nt:~cis,
vanille,
&
e.
les racioes
&
fcmences arom:uiques
d'anis, de fanouil, d'angéliqne,
&e.
les lleurs aromati–
ques ,
d'oran¡~e,
d'ceillet,
&e.
les fucs
d~
plntieurs fruits
bien parfumés, eommc d'abricots, de framboifes, do
ceri[es, &c.
L orfque ce psrfum rélide dons quelque fubflance fe–
che, comme cela.
fe trouve
d~os
toos les fujcrs dont
nous venons de parler,
except~
les fucs des fruits, on
!'en cxtrait ou par le moyen de la dictillntion, ou par
celui de l'infufion. C'ell ordinairement l'efprit-de-vin de–
llioé
a
la COmpofitfon de Ja
fi'fii<Ur
qu'OD empJoie :\
cette extraétion; on le charge d'avance du parfum qn'on
fe propale d'introduire dans la
Ji'lueur,
Coit en qillillaur
au baln-mnrie de l'eau-de-vie ou de l'efprit-de-vin avec
une ou plutieurs fubflances aromatiques, ce qoi produic
des efpms ardens aromatiques,
fJO)'<Z.
EsP
R
JT, foit en
faifant infofer on tirant la teinmre de ces Cubllances aro–
matiques.
Voy<z.
INFIJSJON
&
TEINTlTRI'.
Les
li'fN<rtrs
les plus délicates, les plus parfaites
&
en
m~me
tems les plus élégantes, fe préparent par la
voie de la dillillation;
&
le vrai point de ·perfeétion de
cette opération conrifle
a
charJ?er
t•erprit-de-vin nutant
qu'il
ea
poffible. fans nuire
a
1 agrément. de partie aro–
matique proprement dite, fans qu'il fe charge en
m~mc
tems d'huile eiTentielle: car eette hui!e eífentielle donne
toujours de l'ftcreté 3 la
liqruur,
&
trouble fa tranfpa–
rcnc.e . Au lieu qu'une
li<¡t«Mr
qui ell préparée avec un
efpm ardont aromatique qni n'ect point dll tout huilem:,
&
du beau fuere, ect tranfparente
&
fans couleur, cam–
me l'cau la plus elaire: telle ell
ls
bonne eau de can–
nclle d'
Anglet~rre
ou des tles. Les efprits ardens diflil–
lés fur les matieres trc;-huileufes
1
comme le zefl de eé–
dra on de citron, font prefque toÜjours huileut, du moins
ell-il tres-difficile de
les obtenir abfolument exempts
d'huile. L'eau qu'on efl obligé de leur méler dans la
préparation de la
lit¡tt<ltr,
les blanchit done,
&
d'aurant
plus qu'on emploie une plos grande quamité d'eau; car
les efprits ardens huilenx fupportent fans blanchir le mé–
lange d'une eerraine quaotité d'eau prefque parties éga–
les, lorfqu'ils ne font que peu
charg~s
d'huile. C'efl pour
ees raifons que la
liqMeur
alfez connue fans le nom de
~ldra,
cft ou louche ou trCs-fone:
car
ce
n:en
pas
rou–
JOUrS par bifarrerie ou par fantaitie que telle
li'{t«ur
fe f!tit
plus forte qu'une aurre, randis qu'il femble que tourcs
pourroient varier en force par le changement arbitrairc
de la proportion d'esu: fouvent ces variations ne font
point au pouvoir de artilles, du-moins des anictes ordi–
noires, qui font obligés de réparer par ce vice de pro–
portian un vice 4e préparation. Uee autre relfourcc
contre ee mc!me vice, l'h_uileu:r des efprits ardens aro–
matiques. c'ect '" coloratlon: l'ufage de colorer les
u–
'JM<Nrs
n'a d'autre origine que la néceffité d'en maf–
quer l'c!tat
tro~ble,
lol'che: en forte que cette
parti"
de . l'art qu'on a
tant travaillé
i\
perfeétionner depuis,
qm a
tant plu, ne procure au fond qu'une efpecc de
fard qui a eu
m~me
fortune que celui dont s'cndui–
f-,nt nos femmes, c'elt-a-dire, s'il cft permis de com–
p~re~
les pet!tes chafes aux grandes, qu'employé. ori–
gmatremeot a mafquer d\!S défauts, il a enfin dégtuf.! l<!
chef d'ceuvre de l'art dans les
lit¡ueurs ,
la tranfp.lrenc.,
fans couleur, comme
il
dérobee:l nos yeux, fur le vi–
fuge des femmes, le plus précieux don de la narure, la
j
fratcheur
&
le coloris de
la
j~uncífe
&
de
la
!amé .
Quant
a
.l'infuli?n
0\l
t~intare,
on obtlent
n~cciTairc
ment par cette vote, outre te parfum, les fubflances !h –
lubt:s pa;,
l'efprit-~e-vln,
qui fe trouvent dans la marie–
re mfnfee,
&
qut donnent roujours de la conlcur
&
quelqu'~crctc!,
au moins de l'alllertume; l'efprit-de-vin
ne .touche que tres-peu
a
l'huile elfentiellc des
fuhfl<tnc~s
ent1ea•es au>qnclles on l'appliquo, lors mo!me qu'elles fo nr
tr~s-