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3-P

LE U

.Se

M.

Hardíon ,

ínférc! daos le rccuell

d<J

ft11m.

,¡,

Litt/1','

tom.

X.

Le promeureire de

Leucad<

c!teit

a

l'une des

extr~mités de l'ile' vis· a-vis de Céphalonie ; en l'appclleit

Luuad~, L~ueat~,

ou

mo11t

Lertcaáint

1

dll

tnot

l...u..

t,

qui !i¡(nifie

blmtt,

3

l'•ufe de la blancheur de Ces roohes .

Ce nom devinr celui du pays ,

&

et1fuite de la ville ds:

Lcu<t:dc.

Suivant le

rc!ntei~nage

de

l'a~teur

de 1'

Acm~enide

,

e ité par

S

traben, Leucadius lils d'lcarius ,

&

frcre de

Pénélope, apnt eu daos

le

partag~

des bicns de

fr>n

pere, le terrttoire du cap de

L'eruná~,

donna fon

no1n

a

ce petit domaine.

D'atltr~s

tirent le nom de

Le,cad,

de Lcucas Zacynthien, l'un des compagnens d'Uiy(f.:,

&

prétendem

q~¡e

ce fur lui qui y bhit le temple d' A–

pellen. D'autres en fin e!liment que le cap

Leu<aU

de–

voit

Ca

dénominarien

a

l'avanturc d'un je11ne enfant ap–

pellé

LeHcatl¡:,

qui s•élans;a du haut

de

cette monta–

gne daos la mcr, peur fe dérober aux pour(uires

d'

A–

pollon.

Qnoi q11'il en Coit, le promonroirc de

Leucadc

étoit

terminé par une pointe qui s•avans;oit au-de(fus de l:t

mcr,

&

qui fe perdoit daos les nues . Les écrivains qui

en ora parlé, n'cn ont point marqué la hauteur pré–

cife; ils fe font eomentés de •iire qu

1

elle étoit confiam–

rnent envircnnée de brouill:tr<ls daos

les jours mémes

les plus fereins.

Le

t~mple

d' Apollon dont je viens de faire mention,

~toit

bici fur le fommet du promontoire,

&.

eomme on

l'appcrcevoit de loin, eeux qui navigeoient daos la mer

lon1enne, ne manquoient guere de le recoonoitre, pour

s'affurer de leur route,

li

nous en eroyons le rapport de

Virgile,

.JE,¡¡,¡,

liv, 111. v.

"'74·

M

o~

f.:l

Leueat-a:

nimbofa

ca&llt11ÍIIa 111011lÍS

~

Et formidRtsu

>talltis

aperitur Apollo.

Cependant ce n'ell: pas le

f~ul

temple du lils de Jupi–

lcr

&

de Latoue, qui rendir célebre la montagne de

Lm–

cttte;

ce font les prédpitations du haut de cette roche

éclatante, qui l'onr immortalifée .

fl

fa.Jioit, fuivant une ancienne COUtUme, que IOUS les

ans,

~u

jour de la f.!te du dieu de

Leueade,

l'on pré–

cipit$( du haut de ceue montagne quelque crimine! con–

·•bmné

a

mort. C'éwit un facri6ce expiatoire, que les

Leucadiens

offroien~o-a

Apollon pour détourner les tléaux

qui pouvoient les menacer.

11

efl vrai 9u'en mt!me tems

on attachoit au coupable des atles d'o¡feaux,

&

m~me

des oifeaux vivans, pour le

foutenir

en Pair,

&

rendrc

fa

chu~c

moins rude. On ra.ngeoit au bas du précipice,

de pemes chaloupes, pour t1rer promptement le crimi–

flel hors de la mer. Si on pouvoit enfuite le rappeller

e

la vie, ou le banniffoit

a

perpétuité,

&

on le con-

duifoit hors du pays.

·

V:

oila ce qu'ou faifoit par l'aotorité publique,

&

pour

le b1en de la patrie; mais

il

y em des parriculicrs qui

de leur propre mouvement,

&

dans l'efpérance de gué–

rir des tureurs de l'amour,

Ce

précipiterent eux·mémes

du haut de eeue roehe. De-la vint que ce promomoire

fut appellé le

fattt

dt!.s

amoMYt!tJx,

.b.p.•

.,..;,

¡,,:,7.,,

fai-

INI

9uo finiri nn-Jorc.r,

cretlittiHt

'..fl.

'

·. On ne manque pas d!exemples d'amans malheureux

qui daos le defefpoir d'aimer fans

erre

aimés n'om eo'–

vifagé. que la

mo~t,

pour fe délivrer de leur; peines,

&

om pns les chcmms les plus coqrts, pour fe la orncu–

rer. L'exécmilm de

fi

noirs projets., n'écoute ni" réfte–

~ion

ni raifonnement.

11

n'en en

pas

de meme du fant

de

Let«ade,

qui confi!loit

a

fe précipitcr du haut de cet–

te montagne daos la mer, pour obtenir la guérifen des

tourmens de J'arnour.

Ce faut étoit

re¡:ard~

comllle un remede fonverain

auquel

on

rceouroit fans

ren~ncor

au plaitir

&

i\

l'efoé:

rance de vtvre. On fe reud01t de fang froid

¡¡

Luua'de

de.s pays les plus éloignés; on fe difpofoit

por

des f<l!

enlices

.~

par des

offrande~

' ·

a

ceue

épreuve;

011

s'y

engap;eo¡t par un aae de reltgton.

&

par une invocation

a

~~ollon.

qui faifoit partie du va:u mtme; enfin' on

étolt perfuadé qu'avec l'a!fillance du dieu dont on im'–

ploroit Ja

proteél:ion avant

que

d'entreprendre

ce redou–

"table faur,

.~

par l'attenuou des perfonnes plaoées an

bas

d~

préc1p1ce, pour en recevoir tous les fecours poffi–

blcs

a

l'mllam de la churc, on reeouvrer.oit en celfant

d'ai?'er,

!•

tranquillité qu'on avoit perdue .

l..ietce etr!'ng,e re7cue fut accréditée par la conduite de

Juplter, qu¡

n a

vol! rrouvé, difoit-en

d'autre remede

dans fa paffion pour ]unon, que de

d~fcenure

du ciel

&

s'a.treoir fur la rache

/,ueaáit!nlu

_

V cnus

elles-m~

me'

a¡ouroient

le~ pu~t~s,

éprouvant apres la mort de

fo~

LEU

cher Adnnis,

<¡lote

~es

fenx d<>nt elle bruloit, devenoient

ohaqne jour encare plus infupportables

recourut

a

la

fcience d'Apolloo, comme

:Ul

dicu de

la

Medecine pour

obrenir dn í'onlagement :\ fes mattx; il fut touché Je fon

l'rific état, luí promit fa guérifon,

&

la mena ginércu–

f'Cn¡ent fur le premontoire de

L"ucade,

d'ou

il

lni con–

(.,illa de

fe

jetter daAs la mer. Elle obéit,

&

fut route

furprile au forrir de l'onde, de fe trouver heurcufc

&

tranquille.

On ignore cependant que! mortel ofa le premier foi–

vn:

l'exemple des dicux. Sapho nous affure dans la let–

tre ou l'aianable O vide lui fervoir de fecrc!taire, q11e ce

fut Dcucalinn, trop fenliblc au:¡: charmes de l'indiffércn–

te

Prrrh1.

L'hilloire parle de deux poer.s qui l'imite–

rcnt; l'un nommé Nicoll:rate

lit le faut fans aucun ac–

cidcnt,

&

fut guéri de fa pamon pour la cruelle Tctti–

gigée; l'autre appellé

Charinus,

fe

ca(fa la cuilfe,

&

mourm quclques heurcs apres,

Nous ne favons

pas

m1eux

li

ce

fut

la filie de Pt&!–

réht, épcrducment amnureufe de Céphale; Calycé , at–

teinte du mc!me mnl pour un jeune homme

qUl

s'appel–

loit

EvathiMs;

ou l'infortunc!e Sapho, qui lenta la pre–

miere le terrible faut de

L,ucat~,

pom fe délivrer des

cruels tourmens dont Phaon étoit l'objet; m:.is nous fa–

vons que routes pérlrent viélimes de leur aveugle

cj)J}•

tiancc dans le remede des prEtres d 'Apollon.

Ü11

doit l!tre cependant moins étonné des égafemens

olí l'amour jctta les trois femmes que nous venons de

nommer, que de eeu>< o

u

tomba depttis une illu!lre hé–

roi'nc, qui

~yant

partagé fa vie

entr~

les foins d'un c!tat,

&

les péuibles exercic.,'s de la gucrre, ne put avec de

p:rcilics armes,

g~rantir

fOil Ca!Ur deS

ClCCS

d'une fnlle

pa(jion, je

ven~

parler d•Artémife, filie de Lygdamis,

&

reine de Carie.

Cctte princeffe dont on vante l'éléYation des fenti–

mcns, la graadeur de courage,

&

les relfourees de l'cf–

prit dans les plus grands dangers, fécha d'amour pour

un jcune homme de la ville d'Abydos, nommé

Dartia–

""s.

Les Erieres

&

les

prome.tT

~s

furent vainement em–

ployées: Dordanus ne

voulut r

ien écouter;

Arrémif~

guidée ;>:Lr la rage

&

le defefpoir, entra dans fa cham–

bre,

&

lui creva les yeux . Bien-tót une atlion

ti

bar–

bare lui fir horreur

i

elle-méme,

&

pour lors fes feu¡¡

fe rallumerent avec plus de violence que jamais; acca–

blée de tant de malheurs, elle crut ne pouvoir trouver

de rcliource que dans le remede d'Apollon

Lmc<tdie>~;

mais ce remede trancha le 61 de fes jours,

&

elle fut

entcrrée dal)s l'ile

LeucaJe.

l 1

puotr par les exemples tirés des annales hi!loriques,

que le fam du promom,ire a été fatal a teutes les fem–

mes qui s'y font expofées,

&

qu'il n'y eut qu'un petit

nombre d'hommes vigoureu¡¡ qui le foutinrcnt heurcufe–

mcnt.

11

el!:

ml:me trcs-vrailfernblable que fans les liens d'un

vreu rcdoumble que les amans contraéloient fur les au–

tels d'Apollon, avant que de fubir

l'épreuve du faut,

tous auroient chanaé de réfolution

a

la vt'ie du préci–

picc, puifqu"il y .;; eut qui malgré cet

en~agement

fo–

lemncl, lirent céder d3ns ces momens d'effroi, le refpeél

pour les dieu•,

a

la crainte plus forte d'une mort prer:.

que affurée; témoin ce lacédémonien qui s'étant avancé

au bord du précipice, retourna fur fes pas,

&

répondit

ii

ccux qui lui rcprochoienr ion irreli¡:ion: ,

J'i¡;norois

,

que mon veru avoit beíhin d'un aurrc

VCEU

btc:n plus

,

fort' ponr ni'cn(tager

a

me

pr~cipiter

".

En fin, les hommes éclair

és pa

r

l'e~~:périence,

ne fon–

gercnt pllls

i

rifquer une

G

ru.ie

épreuve, que les fcm–

mcs avoient der.nis long-tem

s pou

r toujours abandonnée .

Alors les mimO:res du temple d' Apollon, ne trouvant

nucun tnoyen de remettrc en cr6dit 1eur remede contre

l':tmour, c!t3blircnt felon les apparences, qu'on pourroit

fe rachcter du

r.~ut,

en jettanr une fomme d'argent dan5

1a mer, de l'cndroit oii Pon fe précipitoit auparavant .

Du·moins ceue conjeélu•e efl fondéc fur ce qu'un hi–

ll:orien

~apportc,

qu"on tira

de

la me¡ dans un filet, une

caffeue pleine d'or, avec un jeune hommc nomm6

Ní–

r!c,

dont on fauva la vie.

(D.

J . )

LEUCATE,

(Giog.)petite

villede Frdnce dans le

bos Langucdoc. Elle n'ell: remarquable que p2r le fiege

qu'elle foutint en 1697 centre l'armée efpaguele qui y

fut défaite . Les forrifications ont été démolies fou s

(..ouis

XIV .

Elle crl aupres de I'étang de meme nom,

i

7 licues S. de Narbonne,

6

N. E. de Pcrpignan, t68

S. E.

de París .

Long.

1.0.

44·

lat.

43· 40.

(D.

J.)

LE

U

CE', "" A CHILLE'E, en

lotln

Acb;Jt~,,

Achillis

infula,

(

Glog.

m«.)

!le du Pom-Euxin, a(fe\

prcs de

l'~mbouchure

du

Bciryflh~ne

. Pline affute qu'

elle étoit 11\meufe,

¡¡

cau

fe du rombc:1n d' Achille .

11

noui