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LAN

"'"'' ils (u,nr

~ntierc!'lent dUai~

pa1 C)larles Ml!ltel

rn 7lf. Cwe vitloire fuivie des heureux fucces

de

fm:

fil•, foumir

1s

Seprimanie

a

la puitfance des rois de

Fran~

ce.

Charlem•~ne

y

nomma dans les principales vil le$,

d<s ducs, c.omtes, 011 1r¡arquis, titres qui ne détignoient

que la quahté de chef nu de gouverneur. Louis le De–

bonnaire continua l'établiffemenr que fnn pere avoirformé.

Les ducs de Septima!ne réglrcnt ce pays jufqu'en

936,

qnc Pons Raimonq, cornro de Touloufe, prit rant6r

eerre quali1é,

&

ramelt

eelle de duc de N

arbo~n~;

en·

fin, ¡\maury de Montfort céda eette provinee en 1123,

il

Louis

V

111.

roi

~e

France. Cette

c~flion

lui

fm

con–

tlrméc par le rraité de

1228;

en Corte que' fur Ja tin du

m~me

fieele, Philippe le Hardi prit poffeffion du comtt

de Toulnu(e,

&

re~ut

Je íerment des habirans, avoc pro–

meffe de

conl~rver

les priviJcges, ufages, liperrés,

&

courumes des l1eux.

On ne trou ve p<>int qu'on ait donné le nom de

L

11 ,.

g•eJt<

a

cette province, avant ce tems-li . On apPella

d'abord

Lt~ll!(rteJ-.,

tous les pays ou l'on

p~riQit 1~ l~n­

gue roulouíaine, pays bien plus étendus que la province

de

Law~NeJoc;

car on ,omprenoit daos les pays de

Lqn–

g•udqc,

la Guyenne, le L imoufin,

clr

l'

Auvergne. Ce

nGITJ de

l;an!."'""'

vienf du mor

oc,

dom on fe fcr·

11oir en ces paykli pour dire

ort•.

C'efl pour eette rai–

fon qu'on avoit divl[é <jans le xjv. fiecle !OUte la France

en deur laogues;

la

la"~'"

J'o•i,

done Paris étoit la

premierc ville,

&

la

la,;gue J'oc,

dont Toulauíe érolt

la

.cap'ral~.

Le pays

<jo

cene

lqngue

d'oc

di

n<¡mmé en

laun d2os

les anciens monumens,

pairia occitana;

&

dans d'autres vieux aéles, la province de

La.,g¡uJoc

ell

O?pellée

li".~""

d'oc.

11 efl vra

t cepeodant qu'on continua de la nommer

S<

ptimar.ic,

:1

caufe qu'ellc comprenolt íept ci¡és; ravoir,

Touloufe, Bniers, Nifmes , Agdc, Maguclone a11·

JOurd'hui Monrpellier, Lodcve,

&

U

Ícl .

·

En6n en

IJÓt

le

Langr¡edo<

fut

exprelfém~nt

réuni

:l

la eouronne, par

lettre~·patentes

du roi Jean. Ainfi le

Languedoc

appartiem au roi de Franee par droit de con–

quéte, par la ccflion d'Amaury de Montfort en

1

u

3,

&

par le traité de 1

n8.

C'cll un

~'

d'érats,

&

en

m~

me tems la province

du royaume

GU

le clergé

e(}

le P.IUS

nombr~UX

&

le plus

ricne, En et!et on y compte trols archevcchds,

&

vingt

év~chés.

Ce pays etl

~énér3lemeot

fertile en grains, en fruits,

&

en

e~cellens

vins. Son hilloirc naturello cll tres·cu–

rieuíc par fes

e~ux

minéral<s, fes plantes, fes pétriñca,

tions, fes ,carriere; de marbre, fes mines de

~urquoifes,

&

autres

fingularit~s.

Le commerce de eene provinee, qui confille prlnci–

palement en denrées,

&

en maqnfaélnres de fnie, de

draps,

&

de petires étoffes de laine, ell un commerce

confirlérable, mai$ qu'il importe de

rcndr~

plus florif·

fant, en fai!3nt ce(fer ces regles arbittairos érablies fous

les noms de

traitr·foraine

&

tr4ite-Joma11it~l<;

ce<

regles

formctH une juri(pmdence tre;-compliquée, qui déroute

le

commerce,

décoqrag~

le négociant, occafionne fans

ceffc des proc9s, des fai(ies, des coatiícations,

&

je ne

fai$ cambien d'autres ípnes. d'ufurpations. D'ailleurs, la

traite-foraine du

L~H~tt,doc,

fur les fromierrs de Proven–

ce,

ell

abutive, puifqu'elle ell établle gn

Pro

vence. La

traite qomaniale ell dellruélive du COL\lmcrce étranger,

&

principalement de

l'agriculrur~.

·

11

efl, fe!on la remarque judicieufc, de l'autcut mo–

derne des

c:>nfidér~rions

fur les financcs,

il

ell un autre

' 'ice iqtétieur en

L a11guedu,

dont les riches gardent le

fecret.

&

qui doit

a

la longue pqrter un grand pré¡udice

a

cetre belle province. Les biens

y

ont augmenté de

val~ur,

i

mefure que les progres du com.merce, foit in·

téneur ou extéricur, om hauffé le

pri~

des denrées. Les

impfJts

n'y

ont pas augmemé· de valeur inrrin(cquc, dans

la

me!me

pro~reffian,

ni en proportion des dépeníos né–

ccffaires de l'étlt. Cepcndant les m'an!l'uvriers, fermicrs,

Ol\yriers, laboureurs, y font dans une pofition ¡r¡oins

hcureufc que dans d'autres prpvinces qui payent davan,

tage . La raiíon d'un fait fi

e~traordinaire

en

~pparence,

vient de ce que le ' prix des journées·, des corvécs, n'y

1

pOint hauffé proportiO\\IlOllCtnent

a

celui des denréeS ..

JI

n'ell en beaucoup d'en'droils de eette province, que de

fix fols, comme

fl

y

a

cent ans. Les propriétaircs des.

torres'

p~r

l'effct d'un

iruér~t

perfonnel mar-entcndu' ne

vcttlent pas co¡¡cevoir que la con.fomma\ion du pe.uple_

lcur reviendroit avec bénélice; que d'ai!lcurs

f~ns

alÍan-.

ce il ne pcut

y

avoir c\'émulation ni de progres

dan~

la.

culture,

&

dan¡ les arts; mais

s'il

arrive UJI

jour que

daos les autres provine<> on viennc

i

corrigcr l'arbi–

traire, le

LangueJoe

íera vraiffemblablemem dcícrt, o"·

~haogera

de principe . (

D.

J.)

LAN

22I

L-'liiGUP:DOC,

canal Je,

(Micha,.

HyJr"~l.

Archi–

ttll.)

O¡¡ le I).Omme autrcmenr

canal

d~

la jonl'!ton des

dtux- mtrf, ¡affal

roy

al, canal de R.iqtut;

&

la

rai[on

d!< IOUJ

C~

npms

fe.ra

ftcile

a

voir par la (uite. C'c!l

tlll

fuperpe canal quf traveríe la provil¡ce de

La"l."edoc

¡oin t

<l)femgle l;t Médirerranéc

&

I'Ocean,

&

tombe Jans le

porr de Cette, conflruit pour r¡:cevoir fes eaux.

V;¡rgtJJC pe

p~ut

pénérrer dans les provfnces

&

dans

les .campngnes, qu'a la

f~veur d~s

commodirés établies

pour le traníport

&

la con!ommation des

d~nrées;

oinfi

tous le6 travaur de ce geore qui y concourront, !cront

!'obje! des ¡¡rapd$ ho¡nmc> d'état, dont le gofir fe porte

a

l'uute.

Ce.' fut en 1664 que

M .

Colberr qui vouloir préparer

de Iom ¡:les fot1rces

a

l'abondance,

lit

arr~ter

le projct

~ardi

¡le

joipdre les deux mers p:r le

canal

dt Langttc·

¡ioc.

Ceue entrepriíe dé¡

a

con~ue

du rems de Chorle–

magne, fi

l'on en croit quelques auteurs, le fut cenaine–

menr ft1us

Fran~ois

l.

Des-lors on prorora

¡le

faire un

cnnal de 14 licues de Toulou!e

a

Narbonne d'ou l'on

rM

navigué par la rivicre d'Aude, dans la Méditerra–

néc. Henri

1

V.

&

fon minillre y fongerent encare plus

férieuíement,

&

trouverem la chofe polfible, apres un mür

~xamcn;

mais la gloire en éroit ré!ervée au regne de

Louis

XIV.

D'ailleurs l'exécurion de l'entrepriíc, a été

picn plus con(ldüable que le projct de M. de Sully,

puifqu'on

a

donné

a

ce oanal 6ó heues de longueur. aliu

de fnvorifer la

cir~ulation

d'unc plus grande quantité

de

d~nrées. L'ouvrag~

dura

16

ans; il

fue, !'O!flmencé cu

1664,

&

achevé en 16So, del!X ou trois ans avant

h

mort de

M.

Colbert; c'cft le monumem le plus glo–

rieux de fon miniOere, par fon milité, par fa grandeur,

&

par fes difficul¡és.

Ri~uet

oía

fe

charger des tra,•aux

&

de l'exécudon,

fur le plan

&

les

ms'moires du lieur AndrC:offi fon am;,

prnfond méchanicicn, qui avuit reconnu en prtpam

les

nh·eaux, que N auraufe, liau fitué pres de

Ca!lcht~ttdari,

t't<1ic

l'endroir le plus élevé qui tllt entre les deux me, s.

Riquet eu fir le poinr de parra¡;e,

&

y pratiqua un baOin

de deux cent toiíe; de long, fur cent-cinquante de large .

C'cll un des plus

beau~

ba!Tins que l'on pr.i!lc voir; il

contienr

en

rout tems fcpt pi<'s d'eau que l'on dillribue

pas dcut écluíes, !'une du córé de I'Ücc'an,

&

l'aur•c

du c6té de la

Méditerrané~.

Pour remplir ce baffin , de

mam~r~

qu'il

ne

tarilfc

¡am~js,

on a con!lruit un réfcr–

voir nommé

¡,

réf(rr•otr d, S. Fenlol,

qui

a

douze cent

to;fes de longueur, fur cioq ccnt de largcur,

&

vi1tgc de

profQndeur. La forte diguo qui

lui fcrt de bafc ,

pon~

l'cau au baffin de

Nam~llÍC,

.l./lnégolité du terrein, ks momagnes

&

les rivieres

qui fe recontrent

ft1r

la roure, fembloient des

obO~c;lcs

;:, vincibles au fuce

e>

de cette cnrrepriíe. R iquct

les

a

furmo.11tés;

il •

remédié

a

l'iné~aliré

dn rcrrcin, par plu–

ficurs éclufes qui fouticunent l'eau dans ks defrcme\,

11

y

en a quinzc dn c6ré de I'Océan,

&

quarantc-cinq du

cóté de

1~

M éditerranée. Les momagnes ottr été entr'ou·

VCrtes, OU percécs par fes ('oins; il

~

p011rvu

a

l'incom·

¡npdiré de' rivicrcs

&

des wrrens, par drs ponts

&

des

aqueducs fur leíquels paffe le

can~l,

en

m~mc

tems que

des nvicres

&

de1 torrcns pallent par-deffous . On com·

pte 3.7

de

ces.

~qu~ducs,

&

buir p011ts.

Eo

un mor Ic:

bareuux nrrivent de

l'embouchure de ta Garonne, qu¡

ell dans I'Océ311, au port

d~

Cerre, qui dt dans

1~

Mé·

diterranéc, fans étre ob.liy,és de

p~ffer

le détroit de

G

bralr~r.

Riquct rermin• fa carrierc

&

íon ouvrage prefqu'cn

mcme

tcm~.

lailfant

~

fes dcux tils le ¡>lailir d'en faire

l'cffai en

t6g¡.

Ce canal a ·collté enviran treize millions de ce te1m·

lii, qu'on peU\ éva,leur

3

vin~t-cinq million~

de uos JOUIS,

qui ont tré payt!s en panie par le roi,

&

en partle par

la provincc de Langnedoc.

11

n':t manqué

a

la gloire de l'entrepreneur, que de

n'avoir ps,s voulu 1oindre fon canal

a

cclui de Narbon–

ne

fa't

par les Romaios, ·

&.

qui n'en ell qu'a une licue;

il

eut

~lors

renqu ícrvice

a

rout un pays, en fauvant

m~.

me une parde de la dépe11íe qu'il coo(omma,

a

percer

la tt)On(agne de Malpas. Mais. Riquer cu1

!3,

f~ib!~lfe ~e

préférer l'utilitcl. de Bc2iers,

ou

le haíard

1

'tvott ta1t na1•

tre, au bien d'une provlnce enriere.

c·~Q

aioli qu'il

a

privé Narbonne, CarcaOonnc,

&

Toulouíe, des com•

modités,

des

relfources,

~

des avantagcs de

(on_

caoal .

(D. '].)

¡.

LA N G

t,J

E T TE, f.

f.

(

Gramm.

&

Are,

"' •

chaniq.)

·re

dit de tont ce qui elt taillé en forme de pe·

rite languc.

LANGUEYTE, (

HyJr.)

Voya;

CLOlSOll .

.

.

LA><GUETT.i;,

ierme d' lmprim.

~'tfl

une pellte

p1~ee

de fer mince, d'un pouce

&

den'lt de large,

&

d un

·

pouce