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LAC

Mais comme leurs ouvriers étoient d'oñe induflrie,

d' une patience,

!k

d'une adreífe admirable, ils porterenr

Jcurs talens

a

perf(élionn~r

lei meubles utiles,

&

jour–

nellement nécerfaires. L es lirs, les rabies, let chaires des

Lacédémoniens étoienr mieux

rravaillées que por·tout

ailleurs. Leur porerie éroir plus belle

&

plu• agréable;

on

vanroit en p:miculier la forme du gobelet Jaconique

nommé

coth•n'

i'ur-tou.t

a

caufe du .(ervice gu'on en ti–

roit

a

I'armée. La couleur de ce gobelet, dit Critias,

<:achoit a la vl)e

lo

coulem dégourante des eaux bour–

beufes' qu'on efl quelquefois ob\igé de boire

a

la guer–

re; les impurirés fe dépofoieot au fond de ce gobelet,

&

fes bord• quand on buvoir

arr~toien~

en-dedans le

limon' ne laiífanr yenir

a

la pouche que )'eau pure

/X

)impide.

Pour ce qui regarde la culture de l'efprit

llr;

dtt Jan.

-gage, les Lacédémoniens loin de la

néglig~r

, vouloien¡

que leurs enfans apprirfenr de bonne neure

a

joindre la

force

&

l'élégance des expreffions,

ii

la

puret~

des pen–

fées. lis vouloienr, dit Plutarque, que leurs r,époofes

toOjours courres

&

jufles, fuiTent pleines de fcl

&

d'a–

grément. Ceux qui par

pr~cjpir~¡ion

ou par lemeur d'e–

fprit, répondoient mal, ou ne répendoient rien, ¡!roienr

chatiés: un mauvais raifonnemenr fe puniiloir

a

Sparte,

comme une mauvaife t=onduite; au(ij rien n'en

impofoir

a

la raifon de

Cf;!

peuple . ., Un lacédémonicn exem¡

, des le berceau des

eaprice~

&

des humeurs de·

l'en~

,

fance, éroit daos la jeunerfe

¡~ffranchi

de toute crain–

" re; m nín

fuperflirieux que les autres grecs, les

Sp~r"

tiates

citoi~m

leur reli11ion

&

)eurs rits au tribnnal du

, bon feos , . Auffi I;>iogene arrivam de

Laddlmón<

a

Arhenes, répondit avec rranfporr

a

ceux qui tui de–

mandoi~n¡

d'oº

H

venoit: ,

je viens de quiuer des hom–

,

mes

, .

T ous les peuples" de la Grece avoient confacré des

temples fans nombre

a

¡a Fo;tune; les feuls

Lacédé~

m oniens ne

luí avoienr dreífé qu'une flatue, donr ils

n'approchoienr jamais: ils ne recherchoient- point les fa·

veurs de cette déerfe,

&

rachoient par leur venu de fe

rnettre

a

l'abri

P~

í<:s

Olltra~es.

S'ils

n'ltoient

pa1 toújor1r1 h(ureHx ,

l!J favoimt dtf·moins itr< fagu.

On fait ce grand mot de l'antiquité,

Spm·tam >taá!tu

es , hanc orna :

..

.n

vous avez rencontré une ville de Spar–

,,

te, fo ngez.

3

lui fervir

d'ornement,.

C'étoit un pro–

verbe noble, pour

ex~orrer

quelqu'un daos les occations

importantes

ii

fe

re~ler

ponr remplir l'attente pnbliqne

fur Jos

fe~rimens

&

fur la condu.i:e des S partíates. Qt¡and

Cimot) vouloit dérourner fes compatriores de prendre

un mau-vais párri: " pen rez bien' leur difoit-il'

¡¡

celtiÍ

" que fuivroient les

!--acédémoniens

a

votre place "o

Voila quel éroit le lufl re de cerre république célebre,

bien fupérieure

a

celle d'Arhl:nes;

&

ce fm le fruit de

la feule législation de Lycurgue. Mais, comme l'ob–

ferve M. de Montefquieu, guclle érendue de génie ne

fallm-il opas

a

ce grand' hni'nme' pour élever ainti fa

patrie; pour yoir qu'en chqquanr les ufaj:es

re~us,

en

confondant toutes les vercus,

i1

montreroi~

a

l'univers

fa fagcrfc! Lycurgue

m~lanr

le

larcit) avec l'efprit ·de

juflice, le plus dur efclavJge avcc la liberté, des [en¡i–

mens arroces ayec la plus gr3nde modérarion, donna de

la ilabiliré aux fondemens C!e fa ville, tandis qu'il fem–

bloir lui enlever tomes les rerfources, les Arts, le Com-

merce, l'argent,

&

les murailles.

-

On eut

a

Lacldlmo;u,

de l'ambirion fans efpérance

d'ctre mieux; on y CUt les renrimeos 03!UreiS:

00

o'y

¿toit ni enf:tnt, ni pere,

ni

tnari;

on

y

é[oic tout

~

l'é–

tat . Le beau fexe s'y tit voir avec tous les attraits

~

toures les vectus;

&

9-:pendanr la pudeur

m~

me fut 6-

tée

a

la chafleté o C'efl par ces chemins érrangcs ,· que

L ycurgue cooduiti¡

fa Spane au plus paur degré de

~raqdeur;

mais ayéc une !elle infaillibilité de fes

infli–

tutions, qu'on ñ"obtint Jamais ri•n conrre elle en ga–

gnanr des barailles. Apres tous les fucces qu'eut c;ctre

république dans fes jou rs heureux,

al

le ne voulurjamais

étendre fes fronríeres: fon feul but fur la liberté,

&

It!

feul

~vantage

de fa liberté, fu¡ la gloire.

Quelle fociété offrit jamais

a

1~

raifo n un fpeéhclc

plus éclaranr

&

plus fublime! Pendam fept ou huit

ti

e–

eles, les

lois de

Lvcur~ue

y furw r obfervées avec la

pdélité la plus religie ule. Quels hommes auffi eflima,

bies que le< Spartiates, douncrenr jamais des exemples

2uffi gr•nds, aulli continucls , de

modér~tioo;

de pa–

tience, de courage, de rempérancc, de juflice

&

d'a–

m our de la patrie? En

l!fant leur hifloire, notre ame

s'tleve,

&

f~mble

franc;hir les limites

étroit~

daos

l~f-

LAC

quellcs la corruption de narre tiecle reticnt nos foibles

venus

.

Lycurguc a rempli ce plan Í\tblime d'une excellenre

répubJiqt!e que fe fom fair apr.C< lui Piaron, Diogcné,

Z énon,

&

autres, qu i ont

traité corte mntiere; avec

certe différencc, qu'ils n'on¡ Iailfé que des Jifcours; au

lieu que le lég! lateur de la Laconio n'a lairfé ni paro–

les , ni propos; majs

il

a

faic

vnir au mnnde un gon–

''ernerl)ent inimitable,

&

a conf >ndu

CC\1¡

qui préten–

droient que le vrai fage n'.a jamais ex1fié. C'ell d'apres

de femblabltos conlidérarions, qu'

~ri!lote

n'a pu s'em–

pecher d'écrire, que cet )tomme fublime n'avojt pas re·

~u

tous les ho

0

neurs qui lui étoient dus,

qu

i<1u'on

ltii

oir rrndu tous les plus grands qu'on puiJfe pmais ren–

dre

a

aucun mo¡tel '

&

qu'on lui ait érigé un temple,

ou du tems de

Pa¡¡f.~nia.s,

oa lui offroir encare

t<lUS

les

¡uts des faéritjees comme

a

un dieu o

Quand Lycurgue vit fa forme de' gouvernrment fo–

Jidemeot établie.

il dit

a

fes compatriores qn'jl alloit

confulter

l.'oracle, pot¡r favoir

s'il y avoir quelques

changemens

~

faire :\ux lois qu'il

lcui avoit données ;

&

qu'en ce cas ,

11

reviendroit promptemenr remplir

.les decrets d' Apollon. Mai

il

réfolut dans fon

c~ur

de ne poinr retourner

:1

Lacldlmort•

,

&

de 6nir fes

jours a Delphes. ét•nt por9enu

¡¡.

1'3,.;e oii J'on pent

quitter la vie C1ns regret.

11

r~rmma

la !icnne fecrere–

mcnt, en s'abltenant de mat)ger;

c~r

il étoit

pe~fuadé

que

la

mort des hommes d'érat doit

fervir

a

leur patrie,

~rre

un!' fuite de leur miniflerc,

&

concourir

á

leur pro–

curer autam ou plus de gloire, qu'aucune autrc _aéhon.

11

compri,t qu'apres avoir exécuté de

rr~s·bolles

chafes,

fa mort rnottroir le cambie

:1

fon bonheur,

&

dfureroit

a

fes

ci~oyens

les biens qu'il leur avoh fait pepd:tnt fa

vie, puifqu'elle les obligeroit

a

garder tOÜJOUrS

fes or–

donnances, qu'il& avoiel)t juré d'obferver inviolaolemenr

jufqu'i fon retour.

Dicéarque, que Cicéron ellimoit

a

un point tingu–

lier, cotppofa la defcription de la république de

S

par–

te. Ce trairé fut trouvé a

Lacldlmonc

.m

eme,

li

beau,

ti

¡:x~él,

&

ti

otile, qu'jl fut décidé

p~r

les

magilhats ,

qu'on le liroit tous les ans en pttblic ;\ la jeundfe.

La

pene de .cet ouvrage e(l

fans dou¡e

tri:s-di¡¡ne dé nos

re~rers :

1!

fa

m

pourtant nous en confoler .par la

leélure

des

~nciens

hitloriens qui nous reftenr, fur-tout par cel·

le de Pa¡¡fanias

&

de Plutarq,le , par

les

recue•ls de

Meurtius, de C ragius,

~

de <;;g,nius ,

&

par la

Lad–

dlmo•u

ancienoe

&

moderne de

M.

Guillet, Iivre favant

&

tr~s ·agréablemenr

écrit. (

LJ.

J.)

·

-t-f\.CER,

V.

¡¡a.

cc...

mm.

&

art. mlthart.)

c'e(l

ferrer o u fermer avec un lacer; on

lace

un

~orps

en

paiTant un lacet d'aos les reillets percés f'ur fes bords

a

droile

&

a

gauche. On

lace

une voile el)

la

fa1tirfant –

avec un q¡¡arentenier qui palfe dam les yeux du pié

&

qui

l'attache

a

la vergue. lor[qu'on efl furpris de erras

tcms,

&

qu'il n'y a poinr de garcelles au ris. On nfait

laar

fes tices par de bons chiens, c'ei1-a·dire couvrir

&c.

Quand une !ice

facl<

a retenu, on dir qu'clle ett

11ortle.

LACERATION,

f.

f.

(Jurifprud.)

en termes de

pala's, Ji, ni6c /,

dlchiremc;,t

de que!que écril ot¡ im–

primé. Quand on déciare nulles des pieces qui font re–

connues tllllffes, on ordonne qu'ellcs feront

ladrlu

par

le ¡¡reffier: quand on fupprime quelque écrit oo imp1 i–

fcandal~ux

ou iujurieu x

a

quelque perf'onne ou com–

p>gnie confliruéc eo dignité , on ordonnc qu'il Cera

la–

~~~~

t:1/exécurcur

d~

la haure-¡uílice

1

~

enfuire bnl-

LA CERNE, f.

f.

lacerm<,

lacer~¡um,

(

Littlr. )

norn d'une fqrre d'habít ou de capote des Romaim; j 'en

~i

déja parlé au mor

hab1t

des Romaius; j'ajaute ici quel–

ql!es

particularir~s

mqins connues .

~a

lac.rne

étOit uoe cfpece qe m1nteau qu'on met–

IOÍt par-dcffus la

to~e ,

&

qu~nd

on qainoit cetre robe

par-derfus la runique; on

l'att~choir

avec une agraffe fu;

l'épaule, ou par-devanr. Elle éroit <l'apord courre, en–

Cuite un l'allongea. 4es pauvres en porroient conllam–

men¡ pour cacher leurs naillons,

&

les richcs en pri.

rent l'ufáge pour fe garantir de la pluie, du mauvais

tems, ou du froid

~ux

fpeélacles,

~omme

¡tous l'ap-

pré!loos de Marcial.

·

Amph~th<atr'?ln 11~1 commmd~~mur

n.d

uftts,

Quum

t~g1t

tJ/gentu

nojlra

Jaccrna

;ogar,

L'uf~ge

des

laurnu

étoit fort ancien daos les armé'c

de Rome; tous les

fold~tS

en avoient. O vide,

liv. 1

f.

do F'!fin, v.

74f, nous opprend que L ucrece prerfoit

[es

efclaves d'achever la

laurne

de fon mari Collari-

!1\lS, <JUi

~ffiégeoit

Ardte.

Mit-