1 ND
aralion,
&
11
on peut les dé-iuire tous des
d~6nition$,
ji
futEt pour monercr I'importance de la preuve d'aua–
I,?g'e, de remarquer qu'au. moills la pluparl, pour nc pas
d!re
tOUS
les
thomm~s
t
parviennent
a
connoitre ces prín–
c lpes,
&
:1
seo teOlr pour .(fur"s par la voic de
I'tndu–
éli.n.
Combien d'.utres vénté, dans la Logiqoe, ,Jans
la
Morale, dan'
le.
MJthé:natiques, qui ne [om cou–
Imes que par elle? Le' exe",plel en feroiene nombreUl
(j
I'on vouloi, s'y
arr~'cr.
11 en vrai que [Ollvem I'on
pourroi, donner de ces vérirés des preuves c,aétc,
&
ti–
rées de
la
naturc
&
dc I'elrenee des ehofes; mai, ici,
comme fur les princioes, le grand nombre [e comente
de Pexpérience
Oll.
d'l1ne
il1dllttUJn
tres-bornée;
&
m~me I'on peur .({urcr que la plllpart de' vérit<!s ql1i Cc
trouvem préCememenr démOl\tr¿es, ont d'arbord ét.! re–
~ues
Cur la f"i de
l'i"dufli.11
,
&
qu'on n'en a rherché
les preuves qu'apres
s'~tre
.mlré par la [eule cxpérience
de. la véríté de la propnfilíon.
L'uCa~e
de
I'~na!o¡¡¡ie
ell bien plus confidérable dan"
Jes [clenoes doot 1'0bJet en
contingme,
c'en-i\.dire, dé.
pendan!
&
n'exi'lant que par la volollté du eréalellr,
1'oCe dirc que
(j
I'un fair attention
3
la maniere dorlt
Anus parvel10lls
a
la eonnoirrance des chofes plncées hors
d.e nous, on pourra a'furer que tOute' les Cciences con–
llllgentes COIlt fondées Cur l'analo!de: quelle prenvt" a-t-on
de I'exiflenee des autres hommes?
L'i"dllfliQI1.
le
funs
~ue
J.e peofe; je vais qlle je Cnis élendu; je eO!l<;ois quo
Je CUI' un eompoCé de deu
r
fi.hlhnce', Je corps
&
1'3-
me; enCu're
j~
re'narqne
h~rs
de moi de< corps fembh–
bies. au "1ien; je leur trou
ve
les l:nemes
or~~nes,
du
f~ntilnen.r,
des mouvemens oornme
a
moii je
vi~,
i1s
vlvent; Je me rl1enl,
lis fu
meuvem; je parle, ils par–
lenr; Je conclns que eornme moi ce fOflt des <'rre, com–
polés d'ame
&
de eorps, des nommes en un mot LorC–
que nous vOlllQns reehercher les propriétés de I"rne
ér.udier fa nature, fes incl/nations, Ces mOtlVe01ens,
qu~
f.lI-on autre cho[e que deCcendre en
ro.i-m~me
ohercher
a
re
connulrre,
6x~rnincr
ron cmendement, fa lif:\erté
fa vol'mré,
&
conelure par certe feule
i"dltfli.n
qn~
ces
m~mes
'acultés [e trouvenr dans les allrres
hOI~mes
fans amre dilférence que celle que les aaes
e~térieur;
leur prerent,
.
En Phyli'lue, toutes nos connoirr,nces nc fonr fon–
décs que (¡" l'anah1gie: li la re,remnlanee de, effer, ne
nous mettOl! pas <;n droit de conelure
ii
la
relremhlance
des cauC<s, que deviendroit cetre Ccienee? Falldroit-il
chcrcher
la
cauCe de tous ces phénomenes fans
eIee~tion?
Cela [eroit-il pombJe?
Qu~ d~viendroit
'a Méde6ne
&
tC?"tes !es
bra~.che5.
pratiques de la Phvlique Cans ce prin–
clpe d
analo~lc?
SI les
m~me,
moyens mis en CEuvre
dans les memes cas I\e nous permettoient pas eI'efpér.r
Jes memes rueoes, commenr s'y prendre pour
1~
guéri–
fon
~e~ maladi~s?
Que eone'ure de plnueurs. e>¡;périen–
ces, d un J(rand nombre d'obrcrvatioos?
Entin I',,{age de
l'ind"flion
en 'encore plus Cenlible
dans les Cciences qui dépendenr uniquement de
h
volon–
té
&
de l'innitution des hommes. Dans la Gr31ll,'naire
malgré la bi?.rrerie des langues, on
y
remarque
un~
gran,!e analQgie,
&
no.usCom.mes
narurellemen~
pprtés
a
la
(¡\lvre, ou
Ii
I"l\fa~e
va en",tre I'analogie, cele, en re–
gardé commo irrégu.laricé; ce qu'il
di
bon de remarquer
pOllr s'Jill\r.r de ce que I'on a déJa dit, que I'-aoalogie
n'ell pas
lit,
guide fi certain qu'il ne pui(fe Ce tromper
quelquefoi>.
Dans cerre partie de la juriCprudenee, qui en toute
fondée rl\r les
~ceu.rs&
les ufages de, nations, Oll qu¡
en de l'inflitution
~ibre
des
(ociétés,
01\
voir régller aum
la
m~me
analogie. R..rement arrive-t-i1 que tOut roit fi
bien,
fi
unr"erCellement
ré~lé
dans
la
connimtion des
ét~ts,
qu'il
ti'): ..
ir quelqu.efois conOit entre les diverfes
pl1t,f.¡II~S, Ie~
divers corps , pour Cavoir auquel appartient
telle ou
tell~
attdburion;
&
ces quel!lotls, Cur lerqueJles
nous CuppoCons la loi mucite, commenr Ce décident-el–
les, que par l'anaJogie? Les juriCconCultes romain;
Ollt
pouiTé ce principe trcs-lojn;
&
c'en en parlie par cette
altenrion • le Cuívre, q,u'ils
0111
rendu leur jurirprudenee
11 belle, qlt'eHe a mériré le nom de
raifon tcriet,
&
qu'elle a été pre1qu'univerCellemen¡ adoptée de tous les
peupJ~s
,
11 n'y
3
done, dira-t-on, que
Ii
mple problbilité dans
lOutes nos eonnoilrJlllces, puifqu'elles Com toutes fondées
fur !'a"".alogie, qni ne donDe poine de vraie démonnra–
tion. Jo réponds qu'i1
f.utelt excepter au moins les
fciene~s n~cef{aires,
dans lerquelles'
1';ndllflioll
en lim–
plemenr urBe pour découvr,ir les vérités qui Ce démon–
trent eDfuite. J'IlJoure que quane
3
nos autres connoiC–
fance,., s'il manque quelque chnCe
iI
lacerritude parfaite,
. nous
de_~o)lS,
noui. c.ont!=m.e{ de_nl?tte fotl, qui.nous
~er-
lND
met de parvenit, au moyen de I'analogie,
iI
des vrair–
femblances relles que quiconque leur refuCe
[00
con'el\–
tement, ne fau",it éviter le reproche d'une délieatdrc
exceffive, d'nne tres-grande imprudence,
&
Couvenr d'u–
oe inliglle folle.
Mais ne nons en tenons pas-Ia; voyons fur quoi efl
fondée la contianee que uous devom donner
3 h
prcu–
ve
d'j;ldulllon;
examinans rur quelle
9.ntol il¿
\'aoalogie
viem Ce joindre aux Cells
&
au témokna)(e pour
nou~
condUlre
a
la connoirranee des chale,;
&
c'cn ici la par–
tie la plu' intére(fanre de cet arricJe.
En flifanr parrer en revu. les trois e1aaes de [cienc",
que non< avons 6tablies,
commen~ l".s
par eclles dotlt
PobJet ell
arbi'rairt,
ou foudé [ur la volonré libre des
hommes:
iI
eJI aiCé d'y appercevoir le principe de la prcu–
ve d'analogie. C'ea le gout que nous aVllus namrelle–
mem ponr le beau, qui cOl1'ille dans un heureux mé–
lange d'uniré
&
de variét6: o, Puniré ou l'uniformité,
&
c'en ieí la meme ehoCe, emporle
l
'an.lo~le,
qui u'en
qn'une entiere uniformiré entre des chofes déJa Cembla'
bies
a
pllliieurs é¡¡drds. Ce gout namrel pOllr
l'analo~ie
Ce déeouvre dans tour ce qui
:lOUS
plalr: l'eCprit
lui-m~me u'ea qu'lIne
h~ureuCe
faciliré
a
remarquer les rerrem–
bl3oecs, les rappons. L'Archireél:lIre,
13
Pe;oture,
I:i
Sculpture, la Mnf¡que, qui Cont Jes arts dom I'objet en
de plaire, on! toutes leurs regles fondées
Cm
I'analogie.
Qu'y avoit-i1 done de plus nature' que de fuir la biur–
rerie
&
le caprice, de faire
ré~ner
I'analogie
d~l1s
tou–
tes les feíenees dotlt la conflitution d6pend de notre vo–
lomé? Dans la Grammaire, par exemp!e, ne doit-oo
pas fuppoCer qllo les invenreurs des langues,
&
ceux qui
les onl poli.s
&
I'erfeél:ionnóc;s,
Ce
[om plils
il
Cui",e
¡'analogie
&
~
en (ixer ¡es
loi~
r
ún pou,ra donc dt!ci–
der les quellioQs graromaticales avec qnelque certitude
en con!1tlral1r I'analogie? Ajoutons, pour remOtllee
a
la
[ource de ce gout pOll,r
l'tll1itormit~,
que r'l1s elle le,
langues Ceroient dans une
~Iranlle
eonfufiol1;
(j
chaq\le
nom aVQir Ca décllnairon particllliere, chaque
v~rbe
fa .
, cODJugaiCon;
Í1
le régime
&
la fyntaxe varioiem fal.'s re–
gle
h~nérale, ~nellc;
imagination arre?.fone pC?l\rrQlr Cai–
fir t(llltes ces dlffércnces
~
qllelle mémcilre
Cer,'"
arre. fi–
delle ponr les retenir? L'analogie dans les Ccienees arol–
traires ell dODe fon#e également
&
fur nOtre gour
&
Cur la raifol1.
-
Mals «lile nous
tr0IllP~
quelquefois; c'en que les lan–
gnes, pour me fervir du \neme exemple, étant
f()rmée~
plr l'ufage,
&
rouvenr par I'ufage de cenl( dont le gout
n'en pas le meillcur ui le plus (Ut, Ce re(l'entent en quel–
que eho[e du gouc que nous aVQns aum pOllr la varié–
té, 00 bien
1'00
viole 1_, loi, d"l l'analogie pour évitet
certains inconvénicns qui
naltroic:n~
de leur ob[ervadon,
comme quelques pronnncialions {ueles qu'on n'a pu Ce
réCoudre • admctrre:
c'e~
a.inf\ que
110\\5
diColls
foil
am,.
Ion
I?I.,
au
I(c;.u,
di
fo
aJ1lt,
fa
1'?le;
&
fi I'on y prend
gardc \ on
tro\~~.era
Couvent daos la variété ,la plus gu.n·
de une
analog\~
plus grande qu' on ne
s
y atteodo't:
l'eIemple
ci~é
en
fo~rnit
la preuve. PuiCque c'e'l le créa–
teur luí·mcme qu.i nous a dunné ce Cemimen, de la be.u–
té
&
ce goí)t pour l'ollaloroie, fans doute il a voulu or–
ne~
ce magnifi4ue théirre de I'univers de la maniere la
plus
propr~
a
no\\s pJaire,
a.
n.ous qll'i1 a deflinés
a.
en
'étre
les lpeaatelHS.
11
a voulu que tout s'y préfenrat :\
I10S
yeux [ous I'a,[peél: le plus. convenable, le plus beau,
le plus .parfait:. je parJe de ce 'lu.i Cort immédiatement de
fes malOS, Caos erre garé par
la.
ll)aliee des hommes,
D~,-lo{s
iI
a
du ordonner que I'uniformiré
&
I'anolo–
Il.ies'y montralrent
d.nstout
I~ur
jonr; que les propor·
tlons, I'ordre, I'hlrmonie
y
fua-ent exaél:ement obfer·
vées.; que tout fUt
re~lé
par des
loi~
générales, limpies,
en petit nombre, mais uoiverCelles
&
f{eondes eo elfets
merveilleux :. c'ea aum ce que nous,obCervons
&
~e
9ui
fonde la preuve d'analogie
d3.D~
les, (cienc".s dont
1
oblet
efl
co"tiwgmt,
Ainli
tout
en conduit par les lois du
mob~ement,
qui
'par.tent d'un Ceul principe, mais qui
r~,
divel !itiem. a.l'.in–
~m
da.n_s leues effers;
&
des qu'une obfervat1on atlentlve
des mouvemens des corps nous
a.
app,is
qu~Jles.
(01),1 cel
lois, nous C"mmes en droir de cOllelwe par anal.ogie que
tous les évenemells narurels arrivenr
&
arriveronJ
d~llne
maniere confopn·e l ces lois_
Le grand 1llíI1rre du monde nft s'en pas contenté d'é–
t3blir des 10ls générales,
iI
s'efl plll encare
a
fixer des
caures univereeHes. Quel Cpeaaele
a
I'e[pri! obfe.p'ate.r
qu'une multitude d'effets qui nairr"nr tous, d'utll!
m~me
caute! Voyez que de chpCes dilférentts propuifenr les
rayons que le. Coleil lance Cur la terre, la
ch~leur
qui ra–
nime, qui conferve nos corps, qui tend
I~
terre féeon–
de, qui donDe aux mers, 2UX lae" aux rivieSes, aUI
'.
.
fQn.-