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1 ND

INDIGO IIATAItD,

(BOla".)

plame

extr~mement r~-

pandue dans les 'Ies de 1'"

m~rique,

relfemblant beau–

eoup au véritable

indigo;

elle donne .u!Ji por la fermen–

t.tlon une coulcur bleue , enimée plus par!'aite

&

trcS–

[up¿riellre en

beauré ,

m3is en

fi

perite quanri[C!, que

les

habit.ns

la négli¡¡ent

&

la regardent comme la m.uvai-

fe herbe du pays .

1N O 1G

ü

r

1E R,

C.

m.

(Bola1l.•xotit¡.)

forte de

fous~arbri(fc3u

étranger,

¡done

on tire la

féclll~

connue

faus le nom

d'inJigo.

Nons allolls parla de cetre plante

&

de fa fécule avee

be1ucoup d'exaaitude,

a

e.uf

< de l'milité que les arts

en

rC~lrcm,

&

nons nOIlS

auacherotls

a

beaucoup

d'or–

clre

&

de ne<teté , poor nous garamir des erreurs q ui re–

gllent dans qudques

ouvra~es

de botanique, dans tous

no di8iollnaires,

&

plus eneore dans les récits des vo-

yageurs.

.

Noms lalins d.

I'indigoticr

ehn: In Bot:mif1n.

N os

Dmanilles, foit p" fync .ne, foit par fallt.ifie, ont fon

différentié leurs noms latins de

l'indi¡:otí.r.

11 en ap–

peJlé

ind~~o v~ra, ~olllu,~

/fll;;J,

fltnllft[U~

¡nJite;.

acr.

philoC.

Lond.

n.

276.

pa~.

703.

Nil jiv. anil g "flum

indicum,

Park. Theat. 600.

EmtruJ

amtr;canru,

fililua

,.,c}¡rVlJ,

Tonen. Inll. 666.

Coronilla indica

~x

'l/M

¡n–

digo volch. 124 .

Catrehiraprima ,

Pifo

(ed.

16)"8. ) 198.

H .rvas d. o.,il , lujita;,;s

Maregr. )"7.

Xi"hquiJith

pit~ahac, .fiv~

a"il

e~l1l1ifo/¡a,

Hern.

108.

C ol/ltta

ill–

die"

lurbaeM,

.x

9'''' indigo, Herm. Cal. Horr. L\1gd.

B.t. t68.

&

Hort. Monfp. 61.

C.lu

"'" a!fi;¡is jrlllieu–

Iu,

f/or-iblu fpicatiJ,

purp:traJc~ntib:lJ,

filir¡lIiJ ilnllr'lJiJ ,

;

~"j"s

ti"aura

indigo

epnficitur,

Cato J ama'ic. '41.

H In. 2. 34 Tabula 189. fol.

2 .

Sltan ani/iferum i"di–

,um, coronilltt folji/,

Breyn. Prodr.

2..

91.

Amni,

Hore

Malab.

l .

926.

PIJ"tl['o/"s am.rican"s,

\'el

Bmjili",,,,s

[txt/u,

C. 13. P. 2.41,..

lfatiJ indica,

fo/ii!

rorifmarilli

glajlo ,.!finis.

ejurden¡ t 13.

Hin aWtrrtl, pol)'ga/a indietr

e:~

qua

indigo

minor,

H erm.

Mur. Zcil. 43.

1l1Jiuun:

O llie, Oapper appellc eette

pl.me

balf(,,"Is.

Les An–

glOls la nommellt

the i"digo plal1t,

&

les

[i'ran~ois

i,,–

áigotier.

Ses etrratlern.

Cette el.nle en de eourte dutée; fes

felliHes Cont rangées par paitss, fur une c6te lerminée

• l'extrémité par une feule feuille; fes tleurs Com du

genre des flcurs

l~~umineu fes,

pour la plOpart difpoCées

"n épis,

&

compofées de cinq pétales; le pétale fupé–

rieuó ou I'étetldard en plus large que les antres; les pé–

tales infédeurs

(001

COllrtS

&

terminés en poiOle . Au

milieu de la tleur, en fitoé le pillil, qui devient enCui–

le une goulfe articulée, contenant une grain. cylindri–

que dans chaque cellule exa8ement fermée.

Ses e[pan.

11

y

a

U·01S

efpeees eonnues

d'indigot;.r.

,o.

/lnil,

fiv,

¡ndtgo

amtricana,

jilit¡lús

in

fafml<2

1HDdllm\

&o1ltoreiJ.

Marchand,

Mlm.

d~

J'

acad.

roya/~

ats

[cien.

a,,".

17.8.

.

2,0.

Anil ,ji'Ve

índigo,

americana, frllticDfa, argenUa,

floríblH;

v;rtdi

purpllreiJ,

fi/i'llf~J.

flf.ltatiJ ,

Colutt~

af–

finí¡, frlf:ticofa, argenUa, j/orilnu Jpic4tiJ)

t

'Viridi Il1r–

pllrús, fi/i,!uis fa/calis,

Sl"an. Cato Jam .

3°·

JI"il, jive

illdigo

jilirl"is latis , a/i'lllanl"l"m in–

~NrV~J;

Emerlll, l"dhu/ , ¡Jlir¡lIa a/ir¡uanl1lfTtm i",urva

_~~~,~n.

.

,

D.fcription d. la pr.?";,,, e!pue.

Comrne l. premie–

re ,!Cpeee en la principale; qu'on lui a va porter en Eu–

rope des Beurs

&

des graines dans fa perfeaion,

&

qu'elle

procure le meilleur

indigo,

j'ell vaIS donner ici la de–

fCtlption de M . M archand, faite d'apres n'lUre.

Son port repréfeme nne maniere de Cous-arbrilfeau

de figure

pyr~{!Iidale ,

g.ami de branches depuis le ba;

Jufque ve{5 fo.n extrémICé,

rev~tues

de plur.eurs e6tes

feuillées plus ou moins

eharg~es

de feuilles, fuivaOI que

ces e6tes font fituées [ur la plan\e .

Sa ..cine en grolfc de trois

a

quatre lignes de di a–

m etre, longue de plus. d'un pié , dure, co,iacc, eordéc

ondoyante, glrnie de plulieurs' gro([es libres ételldue;

s:a

-5<

la

&

un peu ehevelues, couvene ' d'une écorce

blanch1tre, chamue, 'lu' on peut f.oileme\lr"dépouiller

delrus la partie imerne dans tOUle fa · lollgueur . Cette

[ub.flanee

ch~rnu<

a une faveur !lere

&

amere; le eorps

folide a molOS de fa veur,

&

toute la raeine a une lé–

gere odeur, ti,am fu{ eelle duo perfil.

De eetrc racine s'éleve

if1lmédiatem~nl

une feule

ti–

¡¡e, haute d'enyiron. deux piés

OU

d\lYantage , de la grof–

leur de la ,"clOe, droite, ul\ pe", ondoyame de nreud

en nreud, dore

&

prefq ue lignenfe, couverte, d'une

~.orce

légereme\1t gereée

&

ráyée de ·tibres , de eOllleur

gns-cendré vers le bas, verre dans le mili.u rouadtre

.

~

l'exlrémité,

&

fans apparenee de moelle 'en-dedans.

1 N D

Les

bran~hes

&

les épis de tleurs fortenl de l'aillelle

du e6té fcuillé,

&

ehaque c6té Celan fa 10ngueuI ell

garni depuis cinq ju[que

a

on2e fenilles rangées par pai–

res,

a

la réferve de eelle qui termille la eMe , laquelle

feuille en unique. Les piu; grandes de ces feu illes ont

pres d'un pouee de long, fur demi pouce de large;

d–

les ["nt toute., de figure ova!e, lilres, douces au tou ·

che,

&

cbarnues; leur couleur efl verd foncé en-def–

fons, lillonnées en-dellus,

&

attaeh~es

par uue queue

forr COllrte.

D epuis environ le tiers de la

ti~e

juCque vers l'el:tré–

m ilé,

iI

ron de l'.i/felle des clltés des épis de fteurs

longs de trois pouces, chargés de dou2e

a

quin2e tleurs,

altemativemem "ngées autour de I'épi .

Ci.~que

íleue

efl eomp"l!!e de cinc¡ pétaks, difpofés en man:ere de

tlems en rafe, plus ou moins foiblemem tdntes do

~~u­

leur de pourpre, fur

llll

fona

v.rd

blaueHtre; le mllle..

de la tleur el1 gami d'un pillil

~erd.

.

La tleur n'a poim d'odenr, mntS les feutlles de la pInll–

te étant froilfées ou mkhées ont une ode..e

&

une f.–

veur légumineufe. Lorfque les pétales. font tombés, le

pil\i1 s'allom:e peu-a 'peu,

&

devient une filique carttla–

ginenfe, eourbée longue de plus d'un pouee, articulée

a'l1s toute f. longuenr; cetle lilique

ét.nt

mllre en de

coulcur brulle, li(fe,

&

luil3me en-dehors, blanehitt e

ell-dedans,

&

contieot fix

a

huil grailles,

renfermées daos

des eellules Céparées par de petites doifons membraneu–

fes. Les graines COnt cylindriques, fort dures,

&

d' ull

goat legu",ineux . .

La feconde efpeee s'éleve

iI

la hauteur de cinq ou fix

piés,

&

peut fubfiUer deux on trois ans, mire en hivee

dans une bonne ferre. On poueroi! la cultiver par-tom,

ou la premicre manqueroi! .,

La tl'oilieme efpece fe cultive comme

la

premiere ,

&

efl employée inditftremment avec elle dans les lnde,

a

l. prér"ration de

l'indigo.

.

e

Hltllre

d~

l'

illdigoríer

~n

Europe

par lel

(UrUHX .

Cctte plante en annuelle en Enrope. On dit qu 'elle dure

deu< années dans les lorles occidentales, dans le Bré–

fil

.5t

au M exique, ou on la cllltive en abondartee, ainfi

qu' on fait depuis long - tems dans l' Egyple, au Mo–

gol

&<.

dn Cerne ici eetre plante fur eouehe .u printems,

&

qnand elle a poullé des re¡ettom

i

la hauteur de deux

on trois ponees, on les tranfporte dans de pelites caif–

fes rcmplks de banne terre,

&

on plonge ces cailfes

dans un lit chaud de tan. Ql1and ces plames om aequis

C¡uc\qne f.>ree, on leur donll: beaucoup d'"ir, en ou–

vram les vitrages des ca¡([es ,

&

au mois de J uin elles

prndl1iCem des tleurs, qui [001 bienr6t fueeédées por de.

I¡liques.

SM

IItilitl pour In arts .

Quelles que foient les pré.

tenducs vertus médicinales qu'on lui attribue, felon Com–

melin,

allX

¡ndes,

nous, ne les

reconnoilfons

paint en

E;nrope,

&

nous nous eomemons d'admirer les u13ges

réels qu'on a fu lirer de tems immémorial de la féeule

de eette plante.

On appelle fes feuilles préparées

i"d.

&

indigo,

dro–

gue qui ell li utile

RU X

Peintres

&

allX Teinturiers , qu'i1s

l1e (,uroiem s'en palfer pour leur bleu.

L'i"de

donne

eeIte eouleur en peimure étam broyé

&

m~lé

"'ce du

blanc,

&

il donne une coulcur verle étant broyé avee

du jaune; les Bl.nchilf<ules ell e.Tlploient pour donner

une e<'uleur bleu1tre a leur lillge.

&

les Tetnturiers s'en

fcrvem avec le voi.i¡!de pour faire leur beau bien.

Les ancieos n'om point COIIIIU I'origine de

l'i}1di~o.

Pline eroit que c'cn une éeume de rofeaux, qui s'atta–

che 3 une efpece de limon gni ell noir quand on

le

brole,

&

qui fait un beao brulI melé de pourpre (

¡u.nd

on le

délayc . D iofco,ide penfe

q~e

c'dl une pierrc, ma's au–

¡Quld'hUi IIOUS favons nO'1·feulemcnt que

('Í/ldi".

di une

fécule, ou un fue épaiffi qu'on tire allX Indes par arti–

tiee de la tige

&

des feuilks de

I'ind'goti!r;

nous fom–

mes encore trcs· inflruÍts de la

lT\anreuvrc: de

l'o?ération .

Comme le détail en efl furt cnrieux,

&

qu'il ·intércC–

fe le comlllere., les ;'\rtS, la Phylique

&

lJ

Chimie,

j'.i

t~ehé

d'eo puiCer quelques. lumieres dans les meil–

leules fourees.

Cn/eHr~

de

I'iñdigotier

aHX ¡ndes pour le

(omt1ur,~

I

Pour

éviter

toure

éql1i\!oql1c,

je

nommer!li

allí/

Oll

i" ..

digoei.r

la plante; .

&

inde

ou

indigo

la féeule qu'on en

¡ire,

&

dom on fait lam d'uCage . Les Efpagnols nom–

ment cetle fécule

anillo.

Nous connoi([ons deux plomes qui donuent le bleu

aprés une préparalion

pr~limin"ire:

l'ul1e efl

l'i[.1$is

ou

glajlrtm,

qu'on nomme

paft.1

en Languedoe ,

&

vúr¡.d•

en Normandie, ou on le cultive.

&

011 on le préparc.

.

L'autrc:,