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1 G N

lien que les notions que nous avons par nos facultés

n'ont aueune proponion ayee les ehores memp-s, puif–

que nous n'avons pas 'lije idée

c1air~

&

dillinéle de la

fubllanee ,neme qui eil le fandemeot de lOUt le relle,

nous reconnoitrons

ai(ément compien

peu naus pouyOllS

avoir de no tions cenaines ;

&

fans

parter

des corps qui

éch3pp.ent

a

notre eonnoi(fanee ,

a

quío

d~

lem éloi–

gllement,

iI Y

en a une infin.ité qui nlJUS

Com

incot;lLlus

a

eau[e de leur petirelfe. Or, comme ces parlies fubli–

les qlli oous Con< in[enfibJes ,

[0111

panies aélives de

I~

matiere,

&

les premiers mal¡lriaux

cjOot

ene Ce Cerl,

iI!:

deCquels dépendel}t les Cecondes qualltés

df

la p111part

des opérations naturelles, nous Commes

obl'gé~,

par le

défaut de leur notiolJ, de

rencr

daos'

une

ig,!qrance

in–

vincible de ce que nous voudrions connollre • leur

Cu–

Jet, nous

~,~nt

impofTible de former aucun jugemenl

cerrain , n'ayam de ces premiers corpuCeules aueune idée

préciCe

&

dillin€le .

.. ,

S~il

DO¡¡S

étoi~

pofTible de eonnoltre par nos Cens ees

partles

déli~es

&

CubliJes, qui Cont les parties aélivcs de

la matiere, nous dininguerions leurs

'op~rations

mécha–

niques avee autan< de faCilité qu'en a

\10

hnrloger pour

connoltre la caifon poue laquclle une ¡nontee va ou

s~l1r:'

rete , Nous né Cerions poi", embaralfés d'..pliquer pour–

quoi I'argen¡ Ce di(fout dans 'l'eau:for¡e,

&

nOI) poi!)t

dans I:eatl

r~gale;

au

90ntr~ir!,

de Por, qui fe díífout

dans

1

cau

re~ale ,

&

non pas dans l'eau-fone. Si nos

fens

po~ voi~nt e~re

af\e7. aig¡¡.s

¡¡O\1'

app~reevoír

)és par–

ties a6bl'es de la manere, nous verrions travailler les

p"rti~~

de

l'eau-fort~

Cm

c~lI~

de l'argent,

~

eeUe mé–

ehaOlque noos CerOlf aum facile

¡¡

déeouvrir, qu'il I'ell

a

.I'horloger de Cavoir eOl)1!J1ent,

iI!:

par quél reffori,

C~

f3\t le fOouvement dlune

pe[)dul~ ;

mais le défaut de nos

fens ne

~ous I~ilfe

que des '¡:onjeélu'r!,s ,

fondé~s

Cur des

Idées qUI COnt peut·etre faulfes,

&

nous ne pouvons eue

affurés d'auellne chofe Cm leur fujel, que de ce que

nous pouvons en apprendre par un p'elit nomore d'ex –

périenees qui ne r¿ufTiffenl pas toujours ,

iI!:

dOn! cha–

cun explique les opéralions

Ceerett~

¡¡

Ca famaifie.

La di.flieulté que nous

~.op~

<de

Irouver' la

conD~xion

de IIOS ,dées, efl la

C~eql)do

cauCe de noue

i~".rance.

11 nous ell impoffible de déduire en alleune maniere le s

¡dées des qllalités 'Cenpbles que DOUS ."ons des eorps; il

nous ell encore impofTible de eoneevoir que la penCée

puiffe produire le mouvemel1t dans un eorps,

&

que le

eorps puilfe • fon tour produire la penCée dans l'eCprit.

Nous ne pouvons 'pénérrer eOll1ment l'e\'pri¡ agit Cu,

!:í

mallere,

&

la matlcre fur l'eCprit; la foiplelf

y

dI'

porr~

entendement ne rauroit trouver la

conn~xlon

deces idées ,

&

le Ceul

C~e,:,urs

que "'lus

~yqns;

ell de reeourir

a

'un

agent tout-pUlffant

&

lOut Ca!(e, qlli " pere par ejes mo–

yens gue no\re

Foibl~ae

ne peut péoétrer:

Eqfjn noue parelfe, notre négligenee,

&

nolre peu

d'.tlemion

a

réfléchir, Cont aufTi des cauCes de nOtre

ignorance.

Nous

aVOL1S

fo'uvem 'des 'idées complettes,

d<Cquellés nous

p~)uvons

'aifément dócouvrir la conné–

rion; mais faute de fuivre ces idées,

&

de déeouvrir

des idées

moyenn~s

qui puilfent nous apprendre quelle

eCpeee de convenanee ou de diCeonvenanee elles ont en–

tr'clles, nous rellons

dan~"

norre

ignoramil:

~

",

Cette der–

niere

ignorance

ell bU mable,

&

non p.s eelle qui eom–

menee ou tiniffent nos ·idées. Elle ue doit ayoir rien

d

'afll.ig

~ant

pOllr nous , paree que n0'1s 'devous nous pren,

are tels que

110US

Coml'lcs ,

&

non pas tels

qu~i\

Cem!!le

I

i

l'i'l'agina¡ion que nous pourrions etre. Pourquo.i re–

grctte~ions-nous

des

co~noilfanccs

que nqus, n'avons

p-Q.

nous proeurer,

&

qui Cans dome ne nous

(bnt

pas fort

néeelfaires, poiCquc nous en Commes privés.

J'~imerois

autaUl , a dit un des premiers génies de

nou~

fieele , m'af,

fi iger férieuCement de n'avoir pas quatre yeux, quatre

piés,

&

deux alles. -. .

.

.

IGNORANCE,

(Mo"ale, )

L'ig,!~ra"ce,

ert Morale, ell

diflin,guée de ¡'errenf.

L'ignorance

n'el1 qu'unc

'privadon

d'irlées

Oll

de

connoiffarice; lnais ¡'erreur

ell: la

non-con ~

form íté oi! I'{)ppofition de nos idées avee ' la nature

&

l'étal 'des ehoCes . Ainfi I'erreur étant le renverCcment

de la vérité, elle lui efl beaueoup plus

conu~ire

que I'i–

gnorance,

quí

ell:

camIne

un milieu

entre'

la

v~ricé,

&

l'crreur , II

faue remarquer que naus oc parlons pas

id

de

l'i/?norance

&

de, l'erreur, Qmplemeoi: pal\C

connoiere

ce qu'elles Cont en el)es-memes; notre principal bu< cr!

de les

enviCa~er

eomQ\e principes de nos

a.~ions.

Sur

ce

pié-la,

I'ignorance

&

l'erreur, quoi.ql1c

naturellemen,c

diflinB:es l'une de !'auerc,

ff:

teouvent pour I'ordinai,re'

melées enCemble

&

eomme confondues,

enCorl~

qu.e

e~.

que I'on dil de I'une , doit également s'appliquer

a

I'au~

tre.

L'igñoranu

en

[ouvent

la

caure.::

de l'erreur; mais

joimes ou Don, clles Cuivem les mémcs regle; ,

&

pro-

1

G

N

- 453

, duiCent le méme effet par l'inll lJenee qu'elles Ollt Cur

nos aétions ou nos omifTions . Peut-erre meme que dan,

I'e,aéte pcécifioD, il o'ya propremem que l'erreur qui

puilfe eue le

princip~

de quelque aélio",

&

"0 n la lim–

pie

ig"orana ,

qui

n'étam en

.eIJe..

méme qu'urfe privatiol;l

d'idées ne CaI¡roit rien PIoduire.

L'iJ(nora,,«

el¡:

l'erreur 'Com de plufieurs Co rtes,

&

iI

ell Déecffaire d'en marquer

ici

les différences.

1°.

U OI–

reur eonlidérée par rapport

a

Con objet ell 011 de

droit

OH

de

fait.

2°.

Par

rappon

ft

Con

origine,

l'ig"orance

~ll:

?IJ .,

voJo,,!air~

ou

it¡v%ntaire;

I'erreur di

v incible

011

IJ'Zvtnctble,

3°. Eu éuard

a

l'inRuence

de

l'erreur

fur

l'aétioll ou (tlr

l'affair~

dont il s'agit elle d!

#.ffentielle

ou

au;d.entelle.

' ,

L /errem ell de

droie

On ¡je

fait ,

Cuivant que I'on Ce

lrompe, on Cur

¡~

difpqr,tioo d'une loi, ou Cur un

faie

qui n'ell

p~s

bí¡:n eonnu . C e Ceroft, par

ex~mple ,

tlI1e

erreur de

droit,

I.i un prinee

j~geo¡t qu~

<le cela feul

qu'un

é~at

voifin augmoute in Cenfj blement en force

&

en

puiffanee,

il

peut légitimemem lui dtelarer la

guerr~ .

An eontraite, l'idée

qu'avoit

IlbiY1Clu

de Sara,

f~mme

d'Abraham,'

en Ja prenane pOQr une perCou!)e libre, éeoit

une erreur de

fait .

L'igl1orm"e

dans laquelle on Ce ¡rouve par

r.~

f.ute ,

ou I'erreur eOlJIr.¡étée par négl[genee ,

&.

<10m on Ce Ce–

roit garanti, fi I'oll'eút pris tous res Coins dQnt

0 0

étoit

C:lp3ble " efl une

il.n'Jra'nce volol1tait'e,

QQ.

bien

c'ell:

une

erreur

vincikle.

Ainli

I~

poJithé',Cme des paycns étoit

,une erreUJ

pinpible ;'

c~r

il

qe tenqit

qu'~

CtlX

de faire

ufa~e

de Ieur

raífol1 pour

aomprendre

qu'n lI'y

avoit

riulle nóeel!i,é de Cuppof'er plufiems

di~ux.

Mais

I'igno–

ral1U

~11

inflJo/untaire,

&

l'erreur

ell

inrvinciMe,

fi

elles

[ont telJes qt1e I'on n'ait ptl ni

s'en

garan~ir ,

ni s'en

re–

lever ,

m~me

avee

tOUS

Je1

rOin! moralemenr pofTible, .

C'en ain" que

F(~".",mce

m1 étoiem les Amérieai"s de

h r:eligiqn

chrédenne

avant qu'ils eu(fc:nt

aucun

cam–

merce avea les

Européens ,

étoit qne

ig1l0ra11Ce

invololJ–

ta;rc

&

;hv;nu¡ble.

. E ntin,

l'ql1

'

ent~nd

pa,

UljO

orreur

<.!Ten'ielle,

eelle

qui a pour objet quelgue cireonllanc,? lIéGeffaire dans

¡'aff.1ire

dont

il

slagi~,

&

qui

par

cela

rncme a une in–

flllCllce direae {ur I'aétion faite en

conféquence ,

enforte:

que fans

cette

erreur

1

l'aaion

n'auroir

poilll

écé faite .

C'étoil, par «emple, une erreur errcotielle que eelte des

Troyens, qui

a

la priCe de leur ville, lali,oienl des uaits

[ur

JellrS

prQp.res gens,

les--

prenanr pour

qcs ennemis"

paree qu'ils étoiem armés

¡¡

la greque.

. L\u aontNire, ' Perrellr

aocii.e'1te!¡~

e.fl

celte qui n'a par

elle·m~me

nulle liaiCon

nécelf.ir

~

avee

l'aff~ir~

dom i!

,'agit,

&

qui par conCéquem ne [aljroit étre eOnfidérée

eomme la vraie cauCe de I'atlion.

A I'égard des ehoCes faites par erreur ou par

i/?noran–

ce,

on peut dire en général que I'on n'ell pOlnt ref–

pon[able

de

ce

que I'on

faíl

par une

ignoraí1ce inv inti–

ble;

quand

d'aillell'~ ~lte

en involonmire dans Con ori–

gine

&

dans fa cauCe. Si

U(j

prinee

trav~rfe

Ce,

états,

travelli

&

i,!cognito ,

Ces Cujels ne Con\ poim

QI~mables

d. ce qu'ils

n~

lui

re~denr

pas les honneurs qui lui Cont

qa~ .

Mais

o.~ impl\teroi~

avee raifon une Cemqnee in–

jufle

a

un Juge qui par Ca

n~gJigenoe ~

s'inflr'lire dll

fai:

qu du

dr:';e,

~llroit

manqué deS eonnoiffaqccs '1éeeffai–

res pour juger ave" éq'lité . Au reL!e, la pombiJité de

s'inllruire,

&

les fc)jus

que

1'on euit prel!qre pOlle cela,

ne s'ellimt:nt pas •

tOut~

rigneur dans le rrain qrdinaire

de la vie; on eonfidere ce qui

Ce

peut

01\

ne

C~

peut

¡Ms

moraleme~\,

&

avec de jufle,

é~ards

¡,

l'é¡at aétuel

de I'hl\manité . .

·

L'

Ig"orQn~e

QU l'erreur

en

lnatiere

de

loís

&

de dc–

voirs, paífe en général pour

volonta)"

,

&

n'empéehe

poim

l'impu(~tion

des

aétioni ou

des oC1)iffioo:s

qui

en

Cont les. Cuites. Mais

iI

peut y avoir des eas partieu–

Jiers, datls leCguels la natllre de la ehoCe qui Ce trouve

par elle-méme d'une diCeulTion diffi.eiJe , joiu\<

1U

eara–

étere

&

~

I'état de la perro.nn.e, donl les

f~eultés

natu–

rellem!Jqt

bocnée~

om enco,re mR;l\.qné de

~UIH1re

par

l1n

défaut d'édueation, rendent I'erreur inCnrmoJIt. ble,

&

pa.r eonréqllent digne d'exellCe. C'ell

i

la

p~udence

du

législa,ceur

a

pl!rer ces

circon~ances ,

&

a

.00odifier

l'im~

putation Cur ce pié-l•..

· IGUALADA,

(G~ogr, )

petite ville d'ECpagne, dans

la Caralos"e, Cur la "vIere

d~

N oa.

· IG U ANAl,

r.

m'. .(

Z oplog.)

Corte de

lé~ard

amphi–

bic, tres·commun

aux

Inde..¡

occidcnt31es. 5a

coulellr

di"

daos

quelqut!s:u,qs

In.i·par(i~:

brune

&

mi·p:Hlie grire;

dans quelques a,utres. elle

~~

d'un beau verd, marqueté

de taches no.ircs

&

b)anehes. Du col • la quelle regue

une eh.lne d'écailles

vert~s ,

applaties

&

del1lelées dans

. lcsbords . Le eabinetdu fieurScba donne

l~

deCeription

&

. la. tiguredes plus beaux

iguana. (D .

J.)

*

l<.iU A-