1 D 1
jangu~
particuHere. R .
11'10,'
1
rccu'iariJ, proprt,. parli eu -
lier .
C'en un terme génera dom on peut falre urage
~
l'égard de mutes les langues; un
idioti]mc
gree , latin,
fran<;ols.
&e.
C'en le f<:ul terme que l'on pui(fe em–
ployer d,ns bien des oeealions; nous ne pouvons dire
qu'idlotifme
_fpagnol, por¡ugais, ture,
&e.
Mais
ii
l'é–
gard de plufieurs langucs, nous .vons des mots fpécifi–
<¡ues CubQrdonnés
ii
eelui
d'idjotif",e,
&
00l1S dlfons
an–
glicjfme, arabíf",', celtíC/fme, gallieifme, gcrmanifme,
hlbrt¡lfmc , hdlénifmc, latinifme ,
&,.
Quand je dis qll'un
idiotifme
dI
une
fa~on
de parler
adaptée au génie propre d'une langue partteuliere, c'erl
'pour faire eomprendre que e'en plOtOt un effe: marqué
du génia earaélérinique do
ce~le
lanllue, qU'llne loeu–
"on Illcommunic2.blc:
a
tout 2.utrc idlome, comme on
a ellut,me de le faire entendre . Les riehelfes d'une lall–
)!ue peu"ent palfer airé mellt dans uoe autre qui a .vee
elle-
quc\q~e
nltillité;
&
tutes les langues en' ont plus
ou moins , felon les différens degrés de Ii.i[on qu'il y
" ou qu'il y
a
eu entre les peuples qui les parteot ou
qui le, ont parlées. Si
l'i~.lkll,
l'eCpagnol
&
le
fran<;ois
10m elllés fur une méme langne originelle, ces troj. lan–
gues auront :lpp3rcrnmcnt
chaeunc
3.
part
leurs
iáiotifma
partieuliers , paree que Ce fom des langues différemes ;
J11ais il en difficile qu'clles o'aiem adopté toutes troi s
quclques
idioeifm<J
de
II
longue qui fcra leur fourcc
commune,
&
iI
ne feroir pas étonnant de trouve, dans
lOUles trois des
eellieifma .
/1
ne Ceroit pas plus 1110r–
veitleu~
de trouver des
idíoeifmeJ
de l'une des trois dans
'¡'autl c,
a
cauCe des liaiCons, dI! voifinage, d'intéréts po–
litiques ,
de
commeree , de religion, qui Cubfinem depuis
long-tems entre
les
peuples qUI les parlem; com me o n
/l'elt
pas furpris de reneontrer des
arahifma
dans l'erpa–
¡¡nol, quaod o.n Cait l'hitloire de
II
lom;ue dominatiotl
.des'A ra?es en Elpagtle . Perfonoc n'ignore que les meil–
lenes .utenrs ·de la latinité fom pItios d'
hell¿"ifmeJ:
&
Ji taus les littérateurs conviennent qu'iI
en
plus facHe
de traduire du grec que du latin en franyois , e'eH que
le
génic de notre bngue approehe plus de celui de la
langue greque que de eelui de la langue latine,
&
que
notre
lang.geel! prefque un
helll nifme
continuel.
M ais uue preuve rcmarquable de la eommunieabilité
des
lang!1~s
qui paroilfent ayoir entre elles le moins d'af–
finité, e'ell qu'en
fran~ois
memc nous hébra"ifons. C'en
"n
hlbraifme
eonnu que la répétitioo d'un adjeaif ou
d'un adverbe, que I'on veut élever au fens que l'on
nomme eommlUlémcntf"perlatif.
V oyez
AMEN
&'
Su–
J'ER LA
TlF.
Et le Coperlalif le plus energique Ce mar–
>1uoit en hébreu par la triple répétitiou du mOl: de
Iil
le triple
kirie eltifo"
que nous ch.mons dans nos éali–
les,
poor donner
plu~
de force
a
notre in \'ocadon
t
&
le triple
fanEllu
pour mieux peindr•. la profonde adora–
tion des e(prits célelles. Or il cll vrailIemblable que
notre
trh,
formé du latin
tr(f,
n'a 6té introduie d::ms
uotre langue, que comme le Cymbole de eette triple ré–
pétition , tros-faiOl,
eer fanéiuJ,
ou
fa"ElItJ, fanEl/lJ,
fanEl/lJ:
&
notre uCa¡¡o de tier
e..eJ
all mot politif par
Utl tiret, en foodé ¡¡ms doure rur l'imemion de faire
ieunr q ue cetle addi,ion en purcment matériellc, qu'dle
n'c mpcehe
~ns".l!<l"riÍré
du mot, mais qu'il doit ctre ré–
~été
trois tois, ou du-n.loins qu'il
f.uty a!taehér le
fens qu'il auroit s'il étoit répété teois fois;
&
en effet
les adverbes
bin.
&
fort
qoi elPrimem par
eux-m~mes
le Cens ruperlatif dom il s'agir, ne rom jamais liés de me–
m e au m ot politif auquel , on les joint pour le lui eom–
plUniquer.
On
rencolltre
dans le
Illngage
populaire des
hlbrtu! meJ
d'une
~Ulre
efpece :
1111
homme de
DicII, dll
'lJjn de D ir;¡,
1l;1e
moiffo,n de
Diell,
pour dire
Iln
tres–
/Jonn;!.: homml!, ciu
'Vil?
trh-boll,
une! moiffolJ
trh-nbon–
¿ante ;
ou, en rClld!ll1t par-tour
le!
m~me
ft:ns par
le
me
me tour"",
fin hIJítlme parJaie,
dH
1J;¡J
pa,../t,it , une moi{ –
IQ"
par¡aite:
les Hébrem indiquam la pcrfcélion par le
'nom
de
D leu, <jui en
I~
modele
&
la Couree de toute
perfeélion . C'dl eetle elpeee
d'hlbrmfmc
qui fe trOuvc
au
Pf.
3f.
'11.
7.
;/lJ1.,ia t/l"jie"t moneeJ
D.ei,
pour
ji'"t
monto altilfimi;
&
at,
P[
6+ ".
¡ o.
'¡¡lImen
D.ei,pour
fi ltmuz mllximIlYtt .. .
M31gré les
bel/llli[f/lCJ
reeQOllUS dans le latin, on •
cru
~lfe7.
légé,emcm qoe Ics
iJiotifmeJ
étoient des 10-
cutions proples
&
il~eommnnieables,
&
en eooréqnenee
Ol! a pris
&
doqné des ic:\.ées faulres QU louehes;
&
bien
des gens eroiem encore qu'on ne défigoe par eIY nom
g éoéral , ou par qnelqu'nn des noms 1'pécitiques qui
y
10nt anal<;lgues , que des loeutions vicieuCes imitées mal–
adroiterncm c\e quelque autre taogue.
Voyez
GALLICI–
&ME .
C'eil une erreur que je crois fuffiCammem dé–
trUite par les obfervations que
je
viens de metlre fous
1!'S
yeuI du leéleor : je palfe
a
une autre .qui ell encore
plus \IniverfeJle,
&
qui n'en pas moins conlraire
a
la
l'~rita~le
notion
des
idio#{mfl \
1 D 1
0 1\
don ne eo
mmun~rncot
a
emendre que ce ront de
manieres de parler comraircs aux lo:s de la Grlmmairc
géltérale.
11 Y
a cn elfet des
idiotlfma
qui Cont dan.
ce cas;
&
eomllle ils Cont par-la mC'Ile les plus frap–
pans
&
les plus airés
i
diUinr¡ner, 00
:l
cru aifément
que eelte oppofition anl lois linmuables de
la.
qram–
maire , faifoit la nature eOll\mune de tous. MalS 11 y a
encore une autre erpece
d'iáiotirrlÍ~J
qui
fone
des fac;ons
de parler éloignées
f~ulement
des uCages ordinaires ,
m~is
qui Ont avee les principes fonda 11emaux
de
la Gram–
llIaire générale toute la eonformité exigible .
00
peut
donner
a
cenr-ci le ,n&m
d'idiotifmes réglllier/.,.
paree
que les regles immuables de la palOle y rout [UlVIOS,
&
qu'iI n'y a de violé que
les
in{ljmtions atbitr.ires
&
ufuelles: les aotres au contraire prendrom la déno.nina–
tion
d'idioti!mcJ irrlgllliers,
parct! que les regles
itn–
muables de la parole y fom. ,:,iolées . C,es deuI
erpe~es
fom eomprifes dans la définlllon que
J
al
donnée d a–
bord ;
&
je vais bien-t6t. les rendre fen.Gbles
~ar
des
e1cmples ; mais en y apphquam les pClnelpes qu 11 eon–
vieot de fu ivee pour en pénétrer le fens.,
&
po~r
y
'dé–
eouvrir, s'it
dI
poffible , les earaéleres du géme propre
de la langue llui les a introduitS .
.
r.
Les
idioti]meJ rlf(HlierJ
n'ont beCom d'aueune au–
tre attention, que d'étre expliqués littéralemem pour
~"e
ramenés enruite au tour de la laligue naturelle
q~e
l'on parle.
Je trouve par exemple qlle les Allemaods difent,
diefe
gelehrtcn
m¡¡JtJ1~r ,
comme en lado,
~hi
dallí viri,
ou en
franc;ois,
ces favllnJ
bommeJ;
&
Padjeélif
gdehrun
s'ac–
corde en [oures manieres avee le nom
miinner ,
comme
l'adieaif latln
do8;
avee le' nom
'/Jiri,
ou l'adieélif fran–
~ois
fa1.lans
avec le
110 m
hommn;
ainfi les
Allelnans
obfervent en cela,
&
les lois générales
&
les
ufages
communs . Mais ils direm,
dief_ miinner jind Ktlehre;
&
pOllr le rendre Iittéralement t n latin, it faut dire
hi viri
[une dol/; ,
&
en fraocyois,
ces
hommeJ Ionf
[
av4mme.nt,
ce qui veut dire indubitablement
&eJ hommlJ fMe favan. :
ttdc.'brt
en
done un
ad verbe,
&
1'00
doit reeoonottre
id
que les Allemands s'éeartem des urages commuos, qui
donnem la préférenee
a
l'adjecrif en pareit eas. Un voit
dooe en quoi confifle le
germanifmc
10rfqu'lIs s'agit d'ex–
primer un attribut; mais queUe peut
~tre
la
c~ufc
de cet
idioeifme?
le verbe exprime
I~exilleoee
d'un CUJet Cous un
attribut.
Vo)'n
VERDE . L'attribur n'ell qu'une maoiere
partioulierc d'etre;
&
e'efl aux adverbes
a
exprimer fim–
plemem les manieres d'l'ere,
&
c¡¡nC¿quemmem les at–
tribtm: \loil:\ le génie alle:nand.
M ai~
eommem pour–
ra-t-on eoneiiier
ce
r3irtll1nement avec J'uragc prefque
univerre!, d'exprimer l'a:tribut par un adjcaif m is en
eoneordanee .vee le fUlet du verbe?
Je
répoods ' qu'JI
n'y a
peLH-~[rC
entre
la maniere commnne
&
la
Ina–
niere allemande d'antre différénce que eelle qu'il y .u–
roit entre deux tableau x , ou I'on ''!fo'c laifi deuK mo–
mens différens d'une
m~ll\e
.aion : le
gaman;!me
faifit
l'innam qui préeedc immédiatement
I'aé'ce
de juger,
ou
l'efprit eonfidcre
COGore l'üttribut
d'llnc maniere v5.gue
&
laos appl¡eation au rujet : la phraCe eommune pr':–
Ceme le Cujet tel qu'il parolt
:l
I'cfprit apres
le
juge–
mem,
&
10 rfqu'iI n'y
a
plus d'abnraaion. L'Allemand
doit done cxprimer l'auribut avee \es apparences de I'in–
dépendance;
&
e'en ce qu'U fait par I'adverbe qui n'a.
aueune ¡erminalron dout la eoncordance puilfe en défi–
gner l'applieation
ii
quelqne Cujet déterminé. Les
alttr~s-
13UgllCS
doivent
cxprimer I'actribut avc:c
les c3raéteres de
I'applicatio n : ce qui en rempli par la coneordaoee de
l'adjeélif atlriblllif avee
le
fujet. Mais peot-etre faut-iI
Cous'emeodre alors le no m avant l'adjeélif,
&
dire que
hi virl {1m, doOi,
c'en la meme ehore que
hi viri Jm,t
viri do8i;
&
que
ego
(Hm
mifer ,
e'ell la meme ehore
qUe
ego (um hamo mifrr:
eo effet la
eoncord~nee
de
l'adjeélifavec le nom ,
&
I'ideotité du fujet e¡primé
p~r'
les deux erpeees, ne s'emeodent c\airemem
&
d'une
maniere Catisfaifante, que dans le cas de I'appofition
i
&
1'3ppo fition oe peut avoir Iieo ici qu'-au moyen de 1'-c:I Ii–
pfe.
Je
tirerois de tou t ccei une conolufion Curprenante:
la phrafe allemande en done un
idiotifme
régulier, '
&.
la phraCe eommnne un
idioeifm~
irrégulier .
Voici
Ull
latinifme r/gllller
dQnt le développement
pcut encore
amener des vues
llt;!es::
neminem YC'perirc
~fi
id q"i velie .
11 Y
a
lii
quatre roOts qui n'om rien
d'embarralfam : '{rti
velie id
(qui veuHle eela) cfl une
propolitioll incidente déterminative de l'antécédenr
nc–
minem;
mmi"em
(ne perfonnc) en le compléf"(lellt ou
le rtgime objeélif grammatieal du verbe
reperire; r.emi–
ntm qlli '/Ie/il id
(ne trouver perConne qui \!cuille cela)
i
c'en uoe eonllruélion elaéle
&
régulierd .
M.isque
f.ire du
m.oteft?
ji
en • la teoifieme perConne do fin–
gulier; quel en efi le fujet? comment pourra+on lier
iI
ce