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1 DE

Te , fur le Jogement qo'ou pone des polífances

&

des

qualhts premiere< . Cela peO! venir de ce que 1'00 n'ap–

per~oi!

pas par les fens, les qtl.1lilés originales

d.ns

le,

tlem ns dont les corps fonr eoml'0r6; de ce que les

iJlu

de. qu.lités rcnfibles, qoi font effeaivcmcn!

10U–

te. rpiriluell<', ne nous paroitrem lenir r:en de la groC–

r.'Ur, de ,. figore, ou de. 'Utres qo.lités eorporelles;

enfio de

ce

qu~

naos ne poovon, pos concevoir,

=mmcnl ces quahtés pcuvent produire les

iá/tl

&

les

fen ratiom de. couleurs. des odeors

&

des autres qua–

lités íCn fibles, fu ile du myllere

ine~plicable

qui regne,

comme nou, I',vous di!, Cur

h

1i1ifon de 1'1me

&

du

corps. Mai" pour cela, le

f.il

n'en en pas moíns vrai;

~

fi nous en

che~chC!n,

les raiColls, noos vellons que

I on en a plus d .tlllbuer au feo, par exemple, de la

ehaleor, ou de croire que ce"e qualité du feu que nous

appellons

la

eh"/"".

nous

di

fidellement rep,,!Cemc!e

par la CenCation

a

I1que.lle nou' donnons ce nom, que

]'on en a do donner

a

une aiguille qui me pique, la dou.

Icur qu'elle me caure;

Ii

ce n'ell que nous voyon, di–

flinaolmnc I'implcffion que I'aiguille produit che>. moi

en s'inlÍnU3nt

daos

ma

ahair ,

au lieu que nous n'apper:

eevons pos la méme chore :. I'

ég.rd

du feu ' mais cet–

te

différcne~,

fondé. uniquemem fur la parlé. d. nos

fens, n:. rien

d'err~ntiel .

AUlre preuve cnoore du peu

de ré11lté dos qU:llotés Cer.fibl.s ,

&

d. leur eonformilé

a

UQS

iJlo,

o u renralions; c'ell que la mc!me quallté

nous cll

repr~CelHée

par des Cenfatioos ¡rcs-différentes

de douleur ou de plaifir Cuivant las tems

&

le, circon:

Oaoces. L'expériellte montre d',illeun eo plufieurs cas,

que ces qu,hlés que les fens oous fool 'ppercevoir

dans les ob,ets, ne s'y Irouvcm réellemcl1l p". D'ou

no."~

nous cro'loQn fondés

3

conelure que les qualité,

onglOell., de,l'orps fOn! des qualilés réelles qui exi–

Oellt réellemell! d3ns les corps, Coil que

nou~

y

pen–

fion~,

foit que oous n'y penfio", pa.,

&

que les per–

eepuoo, que nous en avons , peUVeot

~tre

cooformes •

leulS objclS; mais que les qualités fenfibles o'y fOil! po,

plu, réellemerot que la dOllleur dans uoe aiguille; qu'il

y,

dans le, corps

q~el9"es

qu,lil¿s premieres , qui Com

les fourees

&

le, prmclpes des quali!és fecond", ou

fcnlibles, lerquelles n'ont rien de femblable

~v.c e~IIes­

el

<ju.' en dérivent,

&

que nou' preloos aux Corp'.

Faltes que vas yellI ne voyem ni lumiere ni c')ulcur

que vos

or~illes

ne foieO! frappées d',ucun

Con,

qu~

votre

n~1

nc

rellte

aucuoe odeor ;

dcs-Iors

(()l1tt"1)

co<¡;

eouleu", ces fons ,

&

ces odeulS s'évanQuiront

&

ceC–

fi:ront

d'e~iller .

Elles remíerom dans le, eauCts qui les

om

produit~,

&

ne feront plus ce

qll'ell~s

font réelle–

'!I

cnt , une figure, un mouvcment, une (j(u3tion

de

par–

"e : . auffi

UII

aveuglc

n'~-t-iI

aucu""

perc~ption

de la

1umlere. des couleurs .

Celle diflinélion bien élablle pOGlloi! nous mener

a

la

quefllon de l'elTcnce

&

des qualilés e([emielles des

~_

tres ,

a

faire voir le peu d'exaélilll e des

iáltl

que nous

no~s

founolls des .

~tres

eUérieurs; • ce que nous con–

nOllrons

~cs

fubllances , &

iI

ce qui nous en renera

tOuJours tOcon[]u, aux

modes

on aux manieres

d'etre

/Ir

:l ce qui . en fail le príncipe; 'llai, oUlre que

Gel~

nous

menCf~It

trap l';lin, on trou vera ces fujelS traités

Ilans les artleles elatlrs.

eonte~IOnS'nOl1S

d'avoil indi–

ql\~

celte cl,flina:..

:m

fur la maniere de conno?tre les

quali!és prem;eres

&

les qu.lilé> fenfiblcs d'un objel

&

pallons aUI

étr~s

q\1i

11'0111

qu'une e,illenee idé.'e.

P~ur

le, faire

~O!,nOI~C,

nous ehOlfitrons, comme

ay.nt

un

rapp~lr!

dlO\nél

a

nos perceplions , ceul que 1I0lre efprit

con lIdere

ti

une '1aniere

~énél3lc ,

&

dont il

C~

forme

ce que \'011 appel!:

iál(J l",iv.riel/tI.

I Je me

r~prél:nte

UI1

~lre

réel ,

&

que je ponfe on

m~m.

lems

~

toUts les qualités qui lui font parriculio–

~es ,

a.lors

!'

"lit

q,\, je

m~

¡:.is de cel individu ,

ell

une

1~/t

.

frnguher.; , m", fi éCl3rrant lOutcs ces

iJltI

par–

tleuloeres , Je. ".'

~rrt!t

feul9menl

3

quelques

qu.li

,és de

c;el erre. qUI 10leOl coonmones

¡\

touS eeUl de la

m~me eCpece, je torme >ar-I' une

idl..

univerCelle, géné,

rale .

No~

pr;mieres

idlt~ font

viliblemeot finglllieres. Je

me fals d.•bord uoe

tab,

parriculiere de mon pere, de

ma nourrtcc:;

J'obrcrvc

C'lrUile

d'auues

~trcs

qui rcLTem–

bien t

:i

ce pere ,

iI.

celle femme par la forlT\e, par

l~

langage, par d'.utres

qua¡té~ . J~

remarque

C~lIe

rcf–

fem~lance,

J'y donne mOl allenlion , je la d6tourne des

qualllés par Icrql'd les mer'pe"" ma nourrice, font di–

lliogllés de ce

~t,.e;

a\nli ·e me forml;- une

idle

:i

la–

q~ellc

10US ces

~.lres pnrtici~ot

égalcmenc ; Je juge en–

fUlle par ce que j'emcuds dI!. que celle

idlt

Ce trou–

ve che.. ceux qui

m'environ~nt,

&

qu'cllc

el\

défi–

&née par le mm

d'hommtJ .

J'

me

f.is

dooc ulle

id!.

TOlne VIII,

1 D E

générale. e'd t-i-dire , I'éclrte de plufieu s

iJlu

fin'u–

liér.. , ce q " " y a de partictllÍ<r

:i

cnlecne,

JO°ne

re!iens que ce qq'll

y

a de

C()IDon~n

:1

10UI

~

c'e

done

i

l'a!Jflralliolt

que ces

(\1rtc)

d'lIlll1

d\Jlvent leur

n.itrance,

V.ytt.

1\..

TR AeTlOS,

N ous avon, raiC,n de ,,,, ranger d.n,

13

clarre des

e""s

de r" C"n , poil< u'dles Ije e,nr que des manieres

de penle. ,

&

que l,ulS o,Je" qJi

Co

r des

~t-es

nni–

v~rfels

I

n'om

qu'uoe

etiReo

c:

idé3le,

qui

o~~Dmoins

a Con fo nJemenr daos ,. na!ore.d chofes, ou d•

.DS

,. retIemblanee de, individus; d'ou

il

C.lIt

qu'cn oblcr–

v,O!

ce

tic

rerr.mblanee de,

idl"

linguli~rcs ,

o n Ce fur–

me des

iáltI

gtnérale ; <¡u'cn retenam 13 r<ITemblJllce

des

iáln

géné"rales,

01)

",ent:l s'en former de

plu~

gé–

nérale$ encore; a;nli ron connrui, une Corte d'é.:helle

OU de pyramiJe qui mome pIr dégré, depoi, le, indi–

vidus Jurqu'.

I'iál.

de 10Dles , la plu, générale, qui

ell celle de I'clle.

Choque drgré de certe pyr:lmide,

~

l' eIeeption du

plus hIllt

&.

du plus b.. , foot en

on~ !n"

,.ms erpeee

&

genre

¡

efpece, relativement 3U dégré Cupérieur; gcnre ,

par rapport

~

"inrérieur.

L.

rerr.mbhnce eotre plutieurs

¡>erfonna~s

de différente, nations , leur f,i! donner le

nom

d'hommtl .

Certain, .apports entre les hOll]lUes

&

les beles, les

F.it

ran~er.

rous une

m~,!,c

elarTe ,

d~ li ­

gn~

fous le nom d

"~tmallx .

Les

~lllmaUX

01)1

pIu–

fi.urs qualilés communas .vea les pl. nte" on les ran–

ferme fous le nom

d'

itret 1J;vans;

1" 00

peut

aif~ment

ajoO!"" des degré, • cetle échelle. Si

00

la borne li ,

.lIe prefenle

1'~lIe viva~l ,

pour le genra, ay

,~t

Cous

lui deux efpeees , les

anlm.ux

&

les plallles, qUI, rela–

t¡vement

3

des dégr6,

inf~rieurs

• devlel)nent

a

le", tOur

des genres.

Sur oelle expofition des

idla

univerr.lles , qui ne fon t

t~l1cs

t

qUI! parce

qu'clles

ool moins

de

partic~,

moins

d'idées paniculierc¡ ,

i1

fumo e qu'cl1es

deVfOlollt

~lre

d'aut:lm plus

it

la port¿O de n" !re c!j>nt,

eep:n.1.,"~

I'expérience fa·t vo;r que plu ks

d ltI CO,,!

,abrtralles ,

&

plus

0 11

a de peino

:l

les f.ifir

~.

le< ,clenir ,

i

m..,ins qu' n ne les fi.e da!,s fon cfpm por un. 110;)1 !'ar–

l!culie.

&

dans r.

mémoor~,

por un em,lol tréqu nr

de co

~om'

c'cfl que ces

id!.!,

abíle

liles

oe

[O

nbcnt ni

rmc; les (on; ni fnus

l'imnginarion ,

qui

fill1 t

l~s d~ux

fil–

Clllcés

de no'trc

~l1ne

d

nt n

U~

nimons

le

0111~

3.

faire:

ur.1,!e. Que pour

pr~

il1irc ces

i

JJe.J

univerfcl!c

Oll

:1b–

ll ra:te< , II fau, entrer

d.ns

1<

él'III de

IOUt~s

les qu,1 -

lé, des e ·re< obrerver

&

relenir cdles q": COIl! COIll–

mnncs , 6car'ttjr ccllrs

ql1i

font propre\ 3.

c~aqu~

indi–

vidu ; co qui ne fe fuit pos Calls 'IU

1r.IV

,nl .

d

er~lIt, p~niblo pour le commuo de, hommes, .&

q~' ~evle'lt

d,f-

6cile, fi I'on n'appelle

I~s

Cens

& .

l'nn 'gl"' '' OU au fe–

OOUIS de I'efprit , en li tan< ces

t~¿eJ

par Jes n

m~;

m:lis , aínCi

déterInin6~s,

elle,

devlcnnclH les plus

f.:.

mili.res

&

les plus comlDunes. L 'étude

&

I'u rage des

laogues nous apprennont qlle prerqllC t U$ les

mot~ ,

qui

font des fignes de nos idées, COllt des terme, g6I1érall[,

d'ou 1'00 peut conelure, que prefque tontes les

idlu

des hommcs Cont des

idla

générales , & qll'il ell beau–

COllp pI s

~ifé

&

1'lus c';lmmode. de penfer .ainli. d'une

maniere u¡(iverC.lle .

QDI

POllrtol! en effe, ImIgln«

ele

ratanir des noms propros pour toUS les

~trCS

que

nou~

connoitroos ?

A

quoi abOlltlroit cette multitude de noms

fin¡:uliers

~

N

os connoirrances, il cll vtai,

fO~1

fOlld6es

fur les eiillenees plrticulieres, mais elles nC. devicnnenr

uliles que par des eonceptio ns gc!nérales de< chores, ran–

gées pour cela fous

cert~ines ~rpeces,

&

appcll6~s

d'un

m~me

nom ,

Ce que nous veooos de dire tur les

idln

unlverCe1-

les. peut s'élendre

a

tous les objels de nos perceplions ,

doOl I'exillence n'ell qu'id¿ale: patrons

:i

111

maniere

donl elles nous peignent ces abjelS.

3'1.

A cet

ég.rd

on dillingue les

id/a,

en

¡d/tI e/,ti–

r¡:.¡

ou

obfrurn,

.ppliquant par

allalo~io

" la vOe de

l'eCpril , les

m~llles

!ermes dont on fe lert pom Ic Ceos

de la vlle . C 'cQ ainfi que nous diCous qu'lln.

idlt

e!l

e/ai"

,

quaod elle el1 telle, qu'elle [¡,/lit pOllr nOl\ fal–

re connollle ce ql\'elle repréCemo, des que I'obje! viene

:1

s'offrir

:1

nous. Celle qui ne produil pas cet effet, ell

obfottrt ..

Nous nvons lino

iJIt

elaire de

la

couteur rou–

ge , larCque,

Cans

h6riter, nous la diCeernons

d~

toDle

:lutre c0111cur; mais bien des gens n'onr que des

¡.lla.

obfcures des. diverCes nuanees de cette coulenr, & leS'

conf..)ndent les únes avcc les

3'Jt,res,

prenant

1

pH

cxem–

pie, le. coule'lT de ceriCe pour le cuul<ur d. rofe. Ce–

lui-H a un.e

iJ/t

e1.ire

de

la vertu, qlli

C,,'!

díll inguer sa–

rement une

a~ion

vcrtueuCe d'uoe qui ne 1'<11 P.1S; m.;.

e'cll en I\voir une

idl,

obCeur., que de prendre des

VI–

ces

i\

la mode pour des vertus .

E

e e

1.

L~