H 15
Dans les Ccienees abriraites, par
~xelJlple
el'
Méta–
l>hylique, un Ceul homme qOtlé d'uQ
géni~ rup~rieur
peut avancer 3 grands
p~s
fans aucun
Cceour~
étrallger,
paree qu'll pout tirer de fon propre fQlld les faits
{;c
les
réfultats, les principes
&
les
conféquene~s
qui tlaillilfen¡
la
fcience; mais dans les feiences pl¡yfiques,
&
fur-toul
en
Hift.ir, natHr,II"
OQ
n'acqlli~r¡
les fails
qu~
p3r
ejes
cbfervatioos longues
4
difli,cil~s;
le
t1qmbre pes f.\iti
néceifaires pour cetle C¡:iellce Curpaffe le npmbre immen–
fe des produaions de la nalUre . Vn !lomllle Ccql efl
done ineapable d'un
fi
grand travail;
?Iufi~urs
hommes
duraRt un (jcele,
0 1\
IQuS les coqlemAorains d'ul)e
n~tion
cntiere Il'y Cuffiroic¡lt pas . Ce
n~dl
qqe par le ¡;oncours
de plufieurs
n3tion~
dans une Cuile
d~ !i~elc.,
qu'iI
~n
poflible de raffcmbler
I~s mat~ri"qx
de
I'Hijl~ir<
d, la
natur, .
Pendant
qu~uqe
foulc
d~qb[efvaleurs
les entatrGnt
a
l'aide des tems, iI parolt quelqucs grands
génie~
ql'i en
ordonnent la dlff\ofition ; mais ils ne Ce íoecedent qu'aprcs
de longs i'1terval1\ls . qes grapds Qomme;
(on~
troPo
r~res! heureux le fiede qui én prodlli\ un dans Con
eour~!
eneore le fuec es d. fes méditations Mpcnp·jI de
I~
va–
leur
de~
fails
aoqui~
par les obCervatenrs qui I'om pré–
cédé,
?le
le m.!rite de fes tfava"x peut
~¡re eff~cé
par
les
oqr~ry.atiQns
qui fe fonr
d~ns
la fuite. L e
ch~f-d'ceur
vre
de
l'eCpri\
hum~in
efl de combiner
I~s f~it,
conel"s,
d'eq
\ii~r
des
cOllf6q uenc~s
jufle.,
&
dlilljngi'1er un Cy–
íler¡¡e cpnforme aux
f~ils.
Ce
Cyflemc parntt erre le
íyfleme de
h
nature,· paree qu'i1 renferme toules le'
cotmoiffance, que
nou~ ~vons
de la natu"e; mais 'ln fait
illlPortant nouvellement décollverl ohange les
com~i!lai(<:IRS, annnlle les conféquenc6s, délruit le
C~l1em"
pré–
cédent,
{le
dpnne de nouvelle, idée, p.our un nouv••
u
(y,fleme \ dont la CQlidirá ejépcnd e'lcore dll noml:\re QU
d e
I'i~p.orlanee
des faits qui en Cont la bafe. Mais il
JJe faut ' pIS croi.. que I'o.n
n'",ur~
jamais
d~
fy lleme
tlt'rai, p'a,rce que l'Qn
n~aoql1err:\
jamais tou" les faits; les
;princlp~ux
fuffiCent p.our g..rantir la vérilé
ej:~\1
Cyqe–
me,
III
pquf
~fflUer C~
durée.
·Wou,s avons en
fiifioir, "qt""II_
d'aClh bons ouvra–
:ges de
d~ferif\tions,
d'obfervalions
&.
de Cyflemes, pour
íournir
a
une étllde proPon¡le de certe Cmenee ; mais iI
,. a lleal\eouf\ <le choix
~
fqire dans
l~s
Jivrcs.
<\
il
011
f ort
~van~ageux
de fuivrc uQe bonn" mélhnde
d~ns I'~tudq que I.'on v,:ut faire; tanl par
I~
leElurg
~¡:s
tivres.
que
p.ar\' mCpecfrlon des producfrions de la na!ure . On
ne Gonnoltra jamais utl0 nation par la leaure de la t11eil,
leqre hifloire q"e I'on en puiffe faire,
allfli-bi~O
que fi
1'01\ av.oil vée" f\armi cene 'nation, que I'on eat obfervé
par
Co.i-m~me
CQn gélli"
&
Ces mQ:urs,
&.
que l'on
~l1t
~té
lóll\oin de la conduite de
COIl
gouvernelll6fll.
11
en
(:fl
de
m~me
pour
l'l:(ifloir.. ",atltral/,
¡
les
qerGriplion~
~es
plus enaos, les obCervations les plus fines, les fy–
¡;\~Il'\es
les plus ing611ieux nc do nnelll pas U)le idée aufli
ju~~ g~ produ~ion~
eje
1'1
n<lcure que
I~
préCence des
.pbJets réel.
l
m~IS
Qn ne peut
pa~
101lt vQir, tout o.bCc¡r–
'Ver, tqut médi<ef·.
1..0'
RhiloCophes
y
Cuppléent, lis
1l0U~
gUldent, ils
nou~
éelairet\\ par des Cyfli:mes fondés (br
les obCerva\:ons
P~Hioulieres,
&
élcvés par la fo rce de
1em
géni~ .
Pour enlendre
&
pOla juger
c~
Cy(li:mes ,
pour en
Gonnoitr~
l'errellt o.u
la
y.érité,
pour
s'.y
reprc~·
ienler le tableau dI' la n' lure, iI faut avoir va
I~ n~ture
4:l\e-~~m<¡.
Cell\i qui la rQgar-dc pOUr la flremiere fois
l1ve<;
I~s
yeui du
naturaJif1~ ,
S'.tOl1lle du nOll1bre
im~
menCe de Ces pcodllaion&,
&
Ce
p~rd
ejans lel\r variéré .
Qui oCero!t entreprcadrc de vi(iter !Oute
I~
Cur.fl\ee de la
terr~
PQur voir les produ&ions do chaque olimat
&
de
c:haque
pay~
¡
qui PQurr.olt
s'~llga¡¡er
:l.
deCcendre dans
1es profondcurs do tQurcs les
carn~rcs
&
de to.utes les
milles,
3
montor Cur tQUS les pios les pllls
~lev·és,
&
i1
porcQurir ,olltes les mers? Q . lels obrlados découra–
geroient
le,
plu~ enlr~~renans,
&
les feroient renoneer.
~
I'étude
d~
I
'Hift.iu~alu"ell~
.
M ais on a
trouv~
le moyen eje
.~ccourcir
&
d'ap–
planir la furfaoe <le
I~ t~rre
el1 faveur. des NaturalHles;
un
a
r~([emblé
des i"dividus de el¡aqu6 cCpece d'animaux
&
de plantes,
&;
d~s
óghantilloos des miilóraux dons les
~abiner.
d'
Hifloire nat"".I/•.
On
y
voit des produéhof\s
de tous le¡ pays da monde,
&
pour ainfi diro un
abreg~
i'Je la oature entie¡e ,
Ses
prpduaions s'y préfCillent el\
foule oux yeul; de l'pbforlÍalem;
iI
peut approcQer Cans
peine
&
Cans crain,e
le~
animallx les
plu~
Cauvages
&
les plus ftroces ; les Qifeaux reflent immobiles; les dé–
pouilles
d~s H~uves
&.
des lner. foOl étalées de toutes
parts; on appe,,;:oit jufqu'aux plus petils inCeaes
j
on dé–
Couvrc
11\
conformation in(érieur-c
des
anin13ux en eonfi–
dérant
le~
fque\el!e'
I!j:
d'aulr.s parties Í1jteme, do lenr
corps
i
on voit en méme lems
le~
racines, les feuilles. ·
les
f1eur~ .
les
fruil~ ~
ICk.
r~rqen¡:e~
des plantes; pn
a
7'ome
VIII.
H
1 S
tiré les mlncraUI du ¡"in de la lerre pour les mettre
e!.
évidenee. Quiconque ufl animé du detir pe s'inflmire ,
doit
a
cet arpecfr
Ce
lrauver heureuJ( de vlvre dan, un
lieele fi fa vorable
oUX
Ceienees,
&
il Ce fentira pénétrer
d'une nouvclle ardeur pour
JlHijloira de la notHr,.
Qn peut prendre les premieres tlot;ons de eette fcienee
dans les cabincts d'
Ififloir< naturcl/,;
m. is on nly al!–
querra jamai. des corinoiffances
aomplert~s ,
p.rae que
I'on n'y voit pas la nal1lre vivanle & agiff3nte. Quel–
que apprét que I'on donne aut cadavros des animluI
ou
~
leurs dépouillos, ils ne Cont plus qu'uos foible re·
préfencation des animaua vivam, Pout-on eomparer des
plantes defféchéeG aceites qui fom l'oruemem de nos
campagnes p3ti
h
bC~l1tf!
de Icurs feuillages, da Icur.
fleurs
&
de leurs fruits? L es minéraux Ce Coueiennent
micux dans les cabinels que les végétaUI
&
les ani.
mau.
¡
mai. il nly a qu
1
une fi pelite portian de chaque
miné,al que I'on ne peur p:lS juger du volume immenfe
des pierres, des terres , de' matieres métalliques,
&<.
ni de leur pofition, ni de leur m6hnge. L e naturalille
ne
p.emdone voi. dans les oaQinels d'
Hifloire natwellc
qll une e(quiffe de la natuce
¡
mais elle fuffir pour lu!
donner des vues ,
&
lui indic:uor. les objets de
Ces
re.
ch~rches.
Apres les avoir eonfidérés
dallS
les cabiuels,
il efl
:1
p,opos de lire dans un ouvra,;e eh:>ifi leur de.
Ceription
&
leur
hi(loir,
avant que d'aller obCerver cha–
que ohjel dans le tein de la nalure; eetto étudc préli–
Illinaire facilite l'obCer¡ration ,
&
fait appcrcevoir QieLI
des choCes ql1i écnapperoiont i une premiere vue. LorC–
Que I'on a
obCer.véquelql1e; ob]ets dans leur enti«
&
dans le Ji.u qui leur ofl propre,
11
faul peprendre les
Ji.
vres,
&
Iire une Ceconde fuis les articles qlli OLH rap–
pOr[ aUK choCes que I'on vient de voir; ;\ certe Ceconde
leaure, Qn efl plus en état d'enlendre le vrai Cens des
endroirs qui pamiffoien! obCaurs ou équivoques. EnCui–
te , en rentrant
dans
les
cabinets, 011
aoqu:ert
encare de
nonvelles lumieres
rur
les: nu!me.,i 'lho[cs; o n peut les
y.
voir pr¿Conlées Ol! préparées de foyo'n
a
Caire
app.er–eevojr des quali16s qui ne Conr pas apporcllIes
d.nsI'éta~
na!ur.l
&
dans le liel\ originaire. Enfin, c'efl ce
IiCI\
qu'il fau! fréqtten!er p.r préfércnce le plus. Couvefu qu'iI
Cera poflible, pour voir la mémc chore en dl(férens tems,
fOl1s
d;fli:r~ns
aCpea s ,
&
avec des vucs d ,ff¿r.e'!tes re–
laLivemcllt
a
la ehoCe 'tue I'on a pOl1r ob]er,
&
a ecHes
qui y fo nt
m~lées ,
ou qui l'environnent .
.
Les
principan~ fai~s
de l'
Hijloir, nnturel/.
Cont étabhs
Cur les rapports qne les choCes ont entre enes, Cur les
différences
&
rllr los ce([emblances qui fe tI·ouvenr en–
tre les producfrions de la naluro. 1;e naturalifle doil le,
eomparer les unes aux aUlre" en oblervam leurs pro–
priétés
&
leur oonformation
¡
los éloigller Ott les rap–
procher les unes des antres pOllr reconoollr. la Cubflan–
ce
&
la forme effemielle
&
aor~aériflique
de chaque
élre
mat~riel .
11
ne peut l\tleindrc
a
Con objct qu'en
fair.,nt des co.nbinaiCons longues
&
difficiles, qui Ceront
tonjours
faUfive:; s'i1 n'y
fait
eutrer
pour élémens
tOUi
les ropporls qu'une prodnaion de la nature a avee t<lU–
tes les aueres prodl161ions . Ces eombinaiCcms tOnt l'objct
des méditaLions des Natllralj(les,
&
délCNnineLlt la mi!–
thode particulierc que chaque autcur
C~
preCcríl dans la
compolition de Ces Iivres,
&
I'",-dre que l'oa fuit pour
Parrangemcnr d'un
cabinet'd'
Hiftoire
natllrell".
Mais
cet
art de combiner
&
oet ordre méthodiql1e m, l eon,us.
COOl
un écuoil que le, commen,.ns éviteill difficile meIH,
& dollt ils ne fe retirenl qu'ii grande poine, lor·fqu'ils
s'y Cont une fois
enga~6s.
Cel 6cueil a un puiffant ar"
trait; on
VCllt Hacer
daos
un livre l'ordro de 11
narure
&
les nuanees de
Ces
produCl;ions
¡
en les diflribuant dans.
un cabiner, on próteod Cu""e cct ordre,
&
[e confor–
mer au fyr!cme namrel
¡
on Ce eroit
arriy~
au plus haut
poim de perfcaion
¡
&
en effet 00
y
Ccroit parvenu,
(j
ce Cyaeme étoit vraiment conformo
:l.
eellll de la na–
CUre. Je ne fais fi I'efprit humain efl oapable d'uilo lelle
déoouvcrte, au moins elle paroit: encore
bi~n éloi~née.
On n'a fail j uCqu'i
préfen~
qu'une tres·petlte pame d.,
s
abCervarioos qui doivent
1'3
préeéder; on s'ell
conténl~
de cOlljb.iner les oa.aacre.s tirés des différonccs
&
des
reffemblanacs qni Ce.
Irouven~
entre des pr<ldncfriolls ae
la narure oonfidérées da", uno Ceule de lcurs
par~ies
e011-
flicuantes ou de leurs propri<!t.!.,
1:<
011
a fail en confé–
quenee des divinons
&
,los
diflribl1~ions
m6rhodiqlles de
tOQ!es les produaion. de la nature, [lndis qu
1
il fa\1drQil
o.bferver ehaeun de ces
~Hes
en el\tier.
&
dans éhacu:ne
de fes parties
j
les
cOlnparer
entr'eul: .... tou)
~gards,
"&
f.,ire toute la Cuite de cornbinaiCons n60eClhires pour avqir
des réCultats
générau~
qui embrafféroiellt
&
qui m,,\\[e,
í1r;rqien.1 ror<h,e de; la Ilaturc .
V~Y'z MÉTHOD~,
Tout~