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HIP

Ptine en " dil,

&

nos

d~~ouvertes

ne re ",denr que

fon an.tomie, ou qDelques ufuges des p:uues les plos

folides de

Con

eorps ,

Quoique Bellon en ait

donn~

le delfein d'apres un de

ceux qu'il avoit vds

a

Connnminople,

&

Fabius Co–

lumn., d'.pres un autre qo'il aVOI! v6 en hal;e,

&

qui

y

avoi, été apporté mort d'Egyp,e;

n~anmoins

quelque

exaa. que fo,ent ces deo:r aUleurs, ils ne ¡om poinr

d'accord Cur

la

con6gurarion de 'oUles les parties de

I'hippopota",. ,

Ce que , 1. de J umeu nous en a dél3illé dans

le<

ml–

moirn

d~

l'a(oJ.

J~J

S,i01',

a"n/~

1724,

ne

concerne

que quelql1cs parties du fquelerre de la lele

&

dc:s piés

d'un de ce anim,"x, envoyé du Sénégnl • l'académie

par ordrc des direaeurs de 13 compagnie des Indes, Mais

3U boul du comple, puiCque c'el! a-peu'pres 10UI ce que

noos Cavons de cerlain de

I'hippopola''''

,

je vais comi–

nuer d'cn compléler cel anicle, apres avoir

donn~

en

gros la defcrip,ion de ce, animal ,

M, L in:¡:us en connitl1e un genre pnrticutier de l'e–

fpece des jumens, dOIll les ""maeres Com qu'jI a deux

I!"

&

deux larges dems proéminenres en goiCe dc dé–

tenCes, C'en I1n quadrupede amphibie qui tiem par Ca 6-

gure du buCoo

&

de I'ours; il en plus gros que le bu–

lon ou breuf Cauva¡:e, a la léle alfe? Cemblable

i\

celle

du eheval, Ircs-grolfe 3. proporrion du corps, la geule

lrt~s-~ra"de,

&

qui peut s'ouvrir de I'élendue d'un pié ;

les naCeaux gros

&

larges, les michoires garnics de denrs

de la derniere dureré,

11 a ,dans f011

~Iar

fini d'accroilfement, trei?e

i\

qua–

tone p,és de longueur de la lele

:l

la queue; la circon–

férence de Con corps en prefql1e égale

.a

celle de

f.~

lon–

gueur, • cau!. de la grailfe dont

ji

abonde ordinaire–

ment; Ces yeux fonr petils, fes oreilles eourtes

&

min–

ce~

;

fon cou ell courr; fes

naze:llIx Jeuent

des mou ...

flaches

i\

la maniere de celles des chats,

&

plulieurs bar'

be~

épailres fortent du meme trou; ce CODt,la les Ceules

po,ls du corps de cer animal; Ca machoire fupérieure

en

,mo~'I!,

c;omme celle du crocodile;

iI

a dans la m&–

cho"e !Ofé neure deux efpeces de défenfes

:l

la maniere

do Can¡¡tier,

Ses Jambes fonl gro{[es

&

balfes comme celles de

I'ours; fon Cabot en fembl.bJe

a

celui des béles

11

pié

fourch,u, mais il en Ceulement

divif~

en deux,

&

a qua–

Ire dOlgrs; ceUe nruaure de

la

Cole de

l'hippopotam<,

monue qu' il n' ell pas fait po'" nager,

&

que Con

:allure ell de Ce promener fur terre

&

dans Jes rivieres '

fa queue relfemble ;\ celle de l'our5; elle en

trcs-grolr~

a

ron

origine,

&

va en s'aminciffant eD pointe

vers

I'cx–

trémité; elle n'a gllere que lix , huil pouces de loog,

&

elle en trop épai{[e, pour qu'il puilfe la foueller de

c6,é

&

d'nutre; Con CUII en fort dur, fort épais, faos

poil,

&

de couleur mnnée,

On darde ce animaux dans I'eau avec des hupons,

en donnant aux dards qu'on lance Cur eux, autant de

corde que I'animal blelfé en emraine en fuyant, jufqu'.

ce que s'affoiblilfam par la perte du C. ng qui cOllle de

fa blelrure,

il

vienne expirer Cur le rivage; fa chair en

de difficile digettion '

Le poids de 45" livres que pefoient les deur machoi–

res qui formoienr la u;te de

I'hippop.tam<

du Sénégal,

dont parle M , de JuIJieu, fa longueur de deux piés, fa

hauleur d'un pié quatre pouees du dlté de l'OCClpUl,

&

fa

lar~eur

d'un pié

&

demi du méme eÓté, marquoieot

que I'aoimal éloit prodigieux ,

A en juger par fon apparence extérieure, Ca lete doit

relfembler en quelque

fa~on

au fquelete de la téte d'un

cheval, a la différence que le muCeau en en plu, évaCé,

les narines plus ouverles,

&

que les machoires fom ler–

minées de ch.que Cóté par deux

g~oaes

prolUbérances,

dans leCquelles fool pratiqués les ah'éoles des lix denrs

de devant ,

La

6~ure

de Ja machoire inférieure quadre alfe? bien

a

celle de la Cupérieure par Ca largeur en-devant, qui en

de hu;t

a

neuf pouces, fue lir de hauteur; mais celle

machoire en plus mamve que la fupérieure, parce qoe

les Cix plus gro{[es

&

plus fortes dents de cel animal,

y Cont prefque obliquemenr inCérées dans des alvéoles

trcs-profonds ,

De ces CiI denls, les deuI du milieu qui tieñoent liea

d'inciCi ves . CODl horiConrales , cylindriqoes, cannelées,

mamves, d'un pouce

&

domó de diamerre, de quatre

puoces de long,

&

de IiI de racine, Celles de la ml–

choire fupérieore aux,!uelles elles fe rapponent, n'ont au

cODltarie pas plus d'un demi-pouce de longueur appaeen–

te,

&

trOtS de racioe

I

Cur neuf lignes de diamlitre; les

deuI lalérales

tépona.nr

a

chacune des deux

loogu'~s

H 1 P

denrs de

la

m!choi~

infirien.."

&:

qui tiennrllt eneo,.

liro d'inciCives, ne Com longues au-dehors que d'un

1'<'"–

ce

&

de.mi,

CUt

un dem,-po"ce de dnmetre ,

Les

deux dents plus

conlid~rsbles , plac~es ch2~une

:l

une des extrémilés du devuu! de

1m

mAcho;re IDlérieu–

re, en maniere de

d~entes,

Com courbées en demi-cer–

cle, de memo que celles du

C.n~tier,

001

chacullo

cinq pouces de Caillie, fur huil de racine, qu' el\ Iles- '

oblique; leur forme .pproche du Irianllle, dom

ch~q

,e

cO,é a enviroo un pouee

&

demi, Cell

~uxquelles

el–

les répondent, qui Com

~g.lement

cou é

&

Clloneh!cs,

n'oOl qu'on pouce de faillie,

&

IiI de racIDe Ces q¡u–

tre dems des extrémités des michoi,es, tiennent la pla–

ce des racinrs,

&

fonr par leur Jondion du c6u! qui

en applati, l'offiee de

v~r;tables

ciCoires; col! qui les

fuiveot Céparées de ces dernieres par un efplcc de trois

pouces,

&

arrangées au% deux

cllt~s

du lood de

~ha­

que macho;re, fom les molaires au nombre de huit ; les

plus gro([eo; ne Caillent que d'un demi-pouce,

&

en ont

un

&

demi d'élendue,

Toutes les denrs de

I'hippopotam<

Conl tres-dures,

6r

peuvem faire- du reo comme les pierrcs

i\

fulil quaud on

les frappc avec du fer;

peut-~tre

en jerrent-elles qu!nd

I'animal les frappe les unes eontre les aUlres;

&

c'cíl

en ce cas, ce qui a pll donoer tieu

i\

quelques aUlcurs,

d',lfurer que

l'h;pp~t4m.

vomi{[oil du feu,

11 en fitrprenant que cet appareil lerrible de denrs pla–

cées dans une gueule dom I'ouverture el! amérocure–

mem de plos de deu; piés , ne réplll1de qu';i UD gOIl«

qui n'. pas qualre piés de

c,rconi~,encc;

ce qUI proU\'o

que que que vorace que foii cet animnl, qui eít dépeinl

daus d

s-reliefs antiques, ayam dans la gueule un cr"–

codile, e pourroit I'.valer, Cupl'0J'é 'lu',1 S'C'l nourrif–

fe, qu'aprcs I'avoir bien maché ; mais ,1 n'cll pu mOlla

difficile de concilier avec la forme de ces m!mes denls,

l'uCoge que Pline

&

te, anciens donnem a l'

hipp.p"14""

de fé repalue de

bl~

dans les champs vOlCins du Ni!.

A I'égard du pié,

ji

el! du genre de ccut qui ont

des doigls; Ca forme di trcs-mamve, car dans

1'~r.1t

delfeché de celui qu'a vd M , de

J

ullieu, la plame élOil

cncore de neuf pouces de longueur Cur trois

&

demi

de largeur , Les doigts au nombre de quatre, Com fo"

COUrts, n'3yam tout 3U plus ,vec I'ongle , qu, en occu–

pe preCque la moirié,

&

qui les termine, que deux pou–

ces de longueur fur un de largeur ,

La

folidlt6, la peCameur, la

durel~,

&

la couleur de,

dems canioes de la machoire infétieore de cet animal,

donnem tieu de croire qu'on pourroit eo tirer aUJourd'

hui des uCalles pour les arlS de Sculpture

&

du Tour ,

Peul-etre doit-on mettre la maniere de travruller ces

dents, dans le nombre des choCes pratiquées par les an–

ciens,

&

qui om 6chappé • ootre connoi{[ance, Au–

moios le peul-on conjeaurer par

~e

que rapporte Pau–

fanias dans fes Archa'tques, d'one ítatue d'or de Dindy–

mene, vénérée par les

Procon~liens,

&

donl la face

étoit formée d'une de ces denrs, Ce lra¡r monrre qu'el–

les fe rravailloienr alors eomme aUes de l'éléphant,

&

que la matiere en éloit plus pr6cieuCe, non-Ceulement

comme

~Iant

moins commune, mais encore par det

gualités qui rendent cene Corre de dems préf\!rable l

I ivoire; elle n'en po'm fujene aUI inconvéOlens de Ce

c~lfer

facilemem, de s'égrainer,

&

de jaunir ,

Ce mérite a déterminé les ouvriers qui travaillent

a

f~ire

des denls arti6cielles,

iI

choifir celles de

l'hippop••

tam<

préférablemem

a

toute aurre, fans avoie aucune

conQOIlrancc de leur orilline; l'eI périence nous apprend

combien les dems arri6c,elles, qui fonl failes avec les

canines de cet animal, fom au-delfus de celles qu'on

p').ut lirer de quelque animal que ce foil, non-Ceulement

par leur

'Col~il¿,

mais encore par la durée de leur cou–

leur qui approche de celui de l'émail de 110S denrs ,

C'en done l:i le fcul uCage coonu qu'on puiíle tirer

des deor¡ de l'

hippopota",,;

car tout ce que les anciens

&

les modernes nous diCenl de leurs vertus pour

arr~ter leur f:lDg, détourner la crampe, guérir Ics hémor–

rh,,'ides,

&

mille autres fadaiCes de cerre eCpece qu'on

lit dans Bartholin, Hocchnerrer, les Ephémerides de,

corieUl( de la nature, runCi que daos les tivres de voya–

ges; I'lur cela, dis-je, en

fi

piloy.ble, qu'on en feroit

furpris

fi

l'on ignoroit juCques 011 s'élend le gt!oie fa–

buleux de la plt'lpan des hommes ,

Je n'ai trouvé daos Marmol, dans Wormius, dana

Thevenot, que des conrrariéu!s fue la defcriplion qu'i1.

nous donnent du cheval de riviere; on De peol les croi.

re ni les uos, ni les aurres . Voffius, dans

Con

Irailé

latin de

l'i,Jola,,;',

a ralfemblé 10UI ce qui a élé dit fUf

l'hippop.IQm<,

&

c'en bien

la

un alfemblage de toule.

forres de COIlleI ,

Bo-