FON
t~
a
t!! pouces dans le fable. Boyle, Hauksbt!e
&
de
la
H irc, om fait de femblables expérieoces,
&
1'
eau
.s'dl
élevée de
m~me
a
une hauteur coofidérable: mais
M. Perrault alla plus loin . 11 fit
a
foo tuyau de plomb
une ouverture lacérale de fept
a
huit lignes de diametre;
&
a
deux pouces an-detfus de la furface de l'eau du vafe
3
celte ouverture,
il
adapta daos une fituation inclinée un
w–
yau auffi pleio de fable,
&
y
pla~a
un morceao de pa–
pier gris qui débordoit vers !'orífice ioférieur. L'eau pé–
nétra daos ceue efpece de gouttiere
&
daos le papier
gris; mais il
al'en romba aucuoe gouatc par ce canal ;
on n'en puc meme ex primer en pretfant avec les doigts,
le papier gris mouillé . Tour cec équipage tiré hors du
vafe, ne produifit aucon écoulement; il n'avoit lieu que
lorfqu'on verfoit de
l'eau par le haut du tuyau;
&
le
cuyau ayant été rempli de aerre au lieu de fable, on n'ap–
per~ot
aucoo écoolcment,
&
la terre abforboic plus d'eau
que le fable, quand on en verfoit par
le haur; ce qoi
a
éu! obfervé depuis par
M .
de R eaumur.
11
paroit
qo'il faoc pour pénétrec la terre, une quanrité d'e«u
é–
gale ao ticrs de fa maífe .
M.
Perrault foOmic
ii
la meme expérieocc de l'cau
f.1lée; les Cables comraétoienr d'abord un certain degré
de falure,
&
l'eau diminooit un peu Con amerrume: mais
lorfque les couloirs s'étoient une fois chargés de fcls,
l'eau qui s'y filtroit n'en dépofoit plus. Et d'ailleurs des
percolations réitérées au-travers de cent diff'éremes ma–
tlcres fabloneufes, n'ont point entierement detfalé l'eau
de la mer. Voila des fairs tres-derlruétifs des fuppofi–
tions précédenaes . On peue a¡mirer
a
ces expériences d'au–
rres faits auffi décififs. Si l'eau
fe detfaloit par tilrra–
tion, moins elle auroit fair de trajet· dans les couches
cerrdlres,
&
moins elle Cernir dctfalée : or on rrouve
des
fontainu
&
m
S
me des puits <i'eau douce, rur les
bords de la roer,
&
des Cources meme daos
le fond
de la mer, comme nous le verrons par la fu ite .
11
erl
vrai que qoand
les eaux de la mer péneuenc dans les
fables en
(o
réuniliant aux pluies , ell.s prodnifent un
mélange f.1umnche
&
falin; m.tis
il
fuffit qu'on troove
des eaux douce
dans des
[o11tainn
abondantes
&
daos
des puats voifins de la mer, pour que J'on puitfe foO–
tenir que les eaox de la m<r ne peo1•ent fe detfaler par
une filtrarion fouterreine. On n'alléguera pas fans dou–
te le, eaux falées, puifqu'il s'en trouve au milieu des
terres, comme en Arface, ea Franche-Comté,
a
Sa–
lios;
&
d'ailleurs il erl certain qne cene eau o'erl falée,
que paree qu'olle diífoot des mines de fel.
En géaéral , on peut oppofer
3
l'hypothe(e que nous
venons de décrire, plo!ieurs difficulrés tres-foraes .
l 0 .
On fuopofc
fort gratuitement des paífages libres
&
ouvens, depuis
le lit de la mer jufqu'au pié des
montagnes. On o' a pu prouver par aocon fait
l'exi–
Ocnce de ces canBU K ronrerreios;
00
a
p\(ltOt proa
V~
le befoio que l'ou en
a,
que \eur réalité ou leur ufa·
ge. Commeut concevoir que le lic de la mer foit cri–
blé d'ouverrores,
&
la matfe do globe tome percée de
canaux follterreins? voyons-nous que la pltlpart des lacs
&
des éraogs perdenr leurs eaox autremeor que par des
couches de glaife? Le food de la mer erl tapiífé
&.
re–
couvert d'une matiere vifqueufe, qui nc lui permet pas
de s'<xtravafer auffi
facilemenc
&
aum aboodammenc
qu'il crl oéceiTaire de le fuppofer, pour d:fperfer avec
aucant de protU!ion les
fontain.s
fur la furface des
i–
les
&
des continens . Quand meme la terre pénétre–
roit cercaines couches de Con food
a
une profoudeur
alfe~
con!idérablc, on ne peut en cooclure la tiltration
de
fes eaux daos la marfe du globe. PrétenJre oucre
cela , que
k
gouffres qui paroaífcot abforber
1'
eau de
la mer, foient les bouches de ces canaui fourerreins,
c'dl
'attacher a de apparences pour le moins incertai–
nes, comme oous le verrous par la fuite.
On n's pas plus de
lamieres fur ces grands
réfer–
voirs ou ces immeofes dépóts, qui, feloo quelqucs au–
teur~,
fouroill<nt l'eaa
a
uoe certaioe porrion de la far–
fnce du globe; fur ces lacs foOterreins déarits daos Kir–
cher ( "'"'"'·
f;tbltrr. )
fous le nom d'
Hydropbilacia,
&
dont il a cru devoir donner des plaos
pou~
rafstlrer
la crédulité de ceux qui feroient porrc!s
a
ne les pas a–
dopter for
fa
parole .
1°.
Quaod leur exillence feroit auffi certaine qu'elle
rrl douteufe
ií
ceux qui o' imagioenr pas gratuirement ,
il ne s'enfoivroit pas que ces lacs euífent ooe comma–
nicarioo avec la mer. L es lacs follcerr,cios que l'on
a
~é~ouverts,
foor d'eau douce: aa forplus ils
ti
rene vi·
ftblemem leurs eaux des couches fupérieores de la ter–
re.
O
o obicrve coollammeot toutes les fois qu'oo vi–
lite des fou1 rceins, que les eau¡,;
fe
liltreot au-tcavers
FON
7I
de l'épaitfeur de la crotlte de terre qui leur fert de vofi–
te. Lorfqu'on faic un étalage de ces cavernes fameu–
fes, par lefquelles on voudroit uous perfuader J'exifleo·
ce
&
l'emploi de ces réfervoirs foOaerreins , on oous.
doone lieu de recueillir des faits crcs-décififs conrre ces
fuppofirions : car la caveroe de Baumannia litoée daos
les mooragnes de
la
foret d'Hircioie, celle de Podpet·
fchio daos la Carniole, celles de la K iovie, de la Po–
dolie, toutes celles que Scheuchzer a eu lieu
d'
exa·
mioer dans les
A
!pes , celles qu'on trouve en Angle·
terre, foot la p!Qpart
a
fec,
&
l'on
y
remarque !OUt•
ao-plus quelques filets d'eau qui viennent des volites
&
des
con~élations,
formées par les dépóts fucceffifs des
eaux qua fe
fi lrrent au-travers des conches fupérieores.
La forme des Huors, la configuration des llalaé'tires en
cui-de-lampe, aononcc la direétion des eaux gouttieres.
Les
ti
lets
d'e~u
&
ces efpeces de coorans, taritfent par
la fécheretfe, cornme on !'a remarqué daos les caves de
l'obfervatoire
&
dans la grotte
d'
Arcy en Bourgogne,
dans laquelle il paffe eo cerrain tems une efpece de tor·
rent qui traverfe une de fes cavités. Si l'on examine
l'eau des puits
&
des (ources, on troovera qu'elle a des
proprie'cés dépeodanres de la nature des couches de terrc
fupérieores au baffin qui contiene les eaux. Daos la vil–
le de Modeoe
&
a
quatre milles aux eovirons, eo quel–
qu'eodroit que l'on fouille' lorfqu'on erl parvenu
a
la
profoudeur de
63
piés,
&
qu'on a percé la terre, l'eau
jaillit avec une
ti
grande force, qu'el le Femplit les puits
en peo de tems'
&
qu'ellc coule meme continuellemeot
par-detfus fes bords . Or cet effet indique un ré!ervoir
fupérieur au fo1
de
Modeoe, qui él e
ve
1'
ea
o
de fes
puits au niveao de fon terrein,
&
qui par cooféquent
doic Etre placé daos les monragnes voifines. Ec n'efi-il
pas plos naaurel qo'il foit le produit des eluies qui tom.
b<"Ot fur les collines
&
les monragnes de Saint· Pélerin,
que de ruppofer un effort de filtration
00
de dill illarion
des eau
x
de la mer qui ait guindé ces eaux
a
cene
ha
u·
teu r, pour les faire remoncer au niveau du fol de Mo–
dene? Ainli on n'a aucun fait qui établi[e des
évapo~
ratíons, des diflillatioos, ou des percolations do centre
du globe
a
la circonféreoce; mais au COotraire, tOOlCi
les obfervarions oous fom
remarqu~r
des filnation> daos
les premieres coucbes du globe.
3°.
Les merveilleux alembics ,
la cbaleur qui cntre–
tient leur travail , le froid qui condenfe leurs vapeur>,
la dircélion du coa do chapiteau ou des nludels d'nfcen–
lion, quí doit erre tel\e qu'elle empeche les vapeurs de
teromber dans le fond de la cucorbite ,
&
de
produir~
par-la une circulacion infruétueufe; combien de fuppo·
licioos pour réunir tous ces avantages ; commeot le feu
fero it-il afltz violent pour chaoger en vapeurs cetcc cau
falée
&
peCante qo'on tire de la mer,
&
la faire moo·
ter ¡ufqu'aux premieres couches de la terre? L e degré
de chaleur qu'on a eu
lieu d'obf.rver daos les fot1ter–
reios, o'erl pa capable de produire de ces effets . Quel–
le accélérarioo daos le travail,
&
quelle capacité daos
l'alembic o'exigeroit pas la diOillation d'une fource auffi
aboodante que cel\es qu'on rencontre aífez ordioaire–
mena! L'eau réduire en vapeur
~
la chaleor de
l'eau
bouillante, occupant un efpace
14000
fois plus grand,
les eaux réduites en vapeurs
&
comprimées daos les ca–
vernes, font plus cspables de produire des agitatioos
v io~
lentes, que des dirlíllations. D'ailleurs
G
le fe u efi trop.
violeor daos les fot1rerreins, l'eau
for~ira
Calé
e
de la cu·
curbite,
&e.
4°.
Apres une certaine ioterruprion de pluies, la plíl–
part des
fontaina
ou tariífent ou diminueot coniidéra–
blemeot;
&
l'abondance réparoir daos
leor baffin ,
a–
pres des pluies abondaotes, oo la fome des oeiges. Or
fi un travail fofiterrein fournit d'eau les réfervoirs des
foarces, que peuc opérer la cempérature extérieore
pou~
en rallencir o u en accélérer les opératioos?
ll
efr vrat
que certains phyGcieos ne difconvieonem pas qu_e le•
eaux pluv iales ne poiífenc, en fe joignaot au prodall des
canauK fo(lrecreins, forrner apres leur réuoion one plus
grande abondaoce d'eaa daos les réfervoirs,
&
Y
faire
feorir un déchec con(idérable par leur fourlraélioo; mais
apres cec aveu,
ils
ne peuvent fe diffimuler que les eaoJt
de pluies n'inf!oeot tres-viúblement
d~os
les
écoolem~ns
des
fontaina,
&
que
c<~
eU:et ne foa
~me préfo~ptlon
rres· force pour s'y borner ,
h
le produac des ploaes Cof–
fir
a
l'eotretien des foorces, comme DOOS le ferODS VO!r
par la
fuite , Voodward prétend qu'
il
y
a,
lors de5
ploies moios de diffipstion daos les cooches du globe •
otl fe' ralfemblen< les
eaot
évaporées de l'abyfme par
leur feo central,
&
que la fécbereífe fouroit une tranf–
piratioo abondaote de ces vapeur5,
C~ci
feroit receva·
ble,