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F O N
E>
o ne peut
~tre
autorifé
il .
recourir
a
ce fupplt'ment,
qu'autam qu'on feroit
afsOr~,
1°.
que les pluies qui pro·
duifent ri maniferlement de
ti
grauds effets, ne lúoient
pas atrez abondames pour futlire
a
tour;
2°.
que cer–
taines fources ne pourroient recevoir de la pluie en ver–
ro
de leur rituatiou , une provilion Cufli.fante pour leur
entrctien; c'e!l ce que nous e¡¡nmincrons par la fuitc .
Pourquoi percer
il
grands frais
la ma!Te du globe en–
tier, pour conduire une auffi foible provi6on? Seroit-ce
paree qu'on tieot encorc
a
des vieilles prétemions ado·
ptc!es fans examen?
Apres l'e¡cpofitioo de rout ce qui concerne cette hy–
pothcfe ,
il
fe préfente une réRexion
3
laquelle nous ne
pouvoos oous refufcr. En faifant circule<,
force de
fuppolitioos gratuitcs, les eau• falées da
m
la malfe du
globe,
&
en tirunt
c~s
eaux d'un réfervoir auffi immen·
fe que la mcr , on a étt! féduit taos do01e par l'abon–
dance
&
la continuitt: de la provifion: mais on
a
per–
du de vüe un príncipe bien
imponant : la probabilité
d'une circulation libre
&
iofaillible, cdle qu'on a dü la
f uppofer d'apri:s l'expérience, décrolt comme
k
nom–
pre des pieces qui jouent pour coocourir
:i
ccc effcc ,
&
comme le nombre des obrlacles qui s'oppoleuc
d
leur
jeu.
11
n'y
a
d•nvantageux que le réfervoir; mnis com
bien peu de saretés pour la conduite de l'eau? Ccuc
d.!fettuolité pnroiua cncore plus fenftblemenc,
lorfque
nous aurons cxpofé les moyens ftmples
&
fncilos de l'hy–
pothcfc des pluies . Daos le choix des plans phytiques,
•111
doil s'auachcr
a
ceox oti \'on employe des ngem
fenfiblcs
&
appareos donr on pcut évaluer les effets
&
a~prétier
les limites, en fe fondaot fur des obfervations
fufcept ibles de précilion . N'erl-oo pas daos
la regle,
Jorfqu'on part de faits, qu'o11 combine des fairs pour
~n
expliqucr d'autres, fur-tout apres s'erre afsurés que
les premiers faits
íont les élémens des derniers? D 'ail·
leurs, c'erl de l'enfcmble de toas les phénemenes du
gi·ob• , c'erl de l'appréciacion de couc ce qui fe rencon–
cre
ea grat'ld daos les ctfets furprenans qui piquen¡ no–
tre coriofité, qu'on doic partir pour découvrir les opé–
r ations compliquécs, oti la natore étale fa magniñcen–
ce
e
o cacha
m
fes rdJources; oti elle préfente , il e(l
vrai , affez d'ouvenures pour la fagaché
&
l'nuemion
d'un obfcrvnteur qui
n
l'efpric de recherche, mais affez
peu de prife pour l'imaginntiou
&
la legereté d' un hom–
me .\
fyClernes.
JI
y
a cenaines erpériences fondamentales fur
lef·
.quelks toute une q.uellion erl appuyéc ;
il
fauc les fai–
r e,
(i
l'on veut raifonner ¡urle fur cct ob¡et: autremenr
tous les
raifonn~mens
fooc des fpécolacions eo l'air. Du
nombre de ces expériences principales erl l'obfcrvation
de la quantité de pluie qui tumbe fur la !erre;
&
celle
de la quantité
d'évapora~ion.
Dd.i
dcpend la théorie des
fontaines,
.:elles des rivieres, des \•apcurs,
&
de plu–
lieurs a
o
tres fu¡ets auai curieui qu'intére!Taos, done
il
erl impoffible de rien dire de pofttif, fans les précifions
que les (euls faits peuvent donner; la plOpart de ceu¡
qui onc rravaillé for cette parrie de la Phytique , fe ronc
auachés
:1
ces déterrninntions fondamentales. Le
P.
La–
bée, ¡éfuire, courna fes •ílcs de ce
cbt~-13 .
Wren, au
commencement de l'établilftmenc de la Société roya le,
pour faire ces e¡périeoces imagina one mnchine qui fe
voidoit d' elle-memc lorfqu'elic étuit pleioe d'eau,
&
qui
marqooit , par le moyen d'une aigui\le, cambien de fois
elle fe vuidoic. MM. Mariotte, Pcrrauh, de la H ire,
&
enfin toutcs les acaJémies
&
les divers phyriciens,
onc continué
ii
s'af-.lrer, fuivant la diverfhé des chmal$
&
la diff"érente coollituuoo de chaque année, de la quan·
tité d'eau pluviale.
11
ne pnroit pas qu'on fe foit ae–
taché
:l
meforer avec
~utanc
d'a11emion ce\le de l'eau
évaporée, ou celle de la Jépeofe des rivieres en diifé–
HUS
endroits. Au défuoc de ces déterminations locales,
t>ous pouvons nous boroer
:1
des ctlimes géoérales ,
a·
"t
ec les re!lritlions qu'elles exigeot .
Ces réOexions naos condoifeot natorellemeoc
~
l'hy·
pothi!fe qui rapporcc l'cntrctieo des
[ontai11a
aux pluies.
Pour .!tablir cene opioion,
&
prouver qoe les
pluies,
les neigcs
les br Juillards , les rafees ,
&
généralernenc
t outes les' "apenes qoi s'éleveot tanc de la mer qoe des
cont"oens , fonc
les feotes caofes qoi entrecienoeoc les
fomai,.a,
les poiu, les rivieres,
&
tootes les eaox qui
circoler.t dans l'atmo;"phere,
2 ll
forface,
&
daos
les
premieres couches do globe
¡
touce
la
qoefi ion fe rédoic
2 cooflater
r
0 •
¡j
les Yapeors qai s'!levenr de la mer
&
qai fe rtfolvem eo plaies, font fofli.únces poor foor–
o·r d'e:¡u
h
foper6cie des continens
&
le
¡¡,
drs Heo-
es.
2°.
ti
l'eau plu' '3le pene péoc!trer les prcm:eres
coacbes de la terce ,
•'y
ralfembler,
4c
former des ré-
FON
frrvoirs affe'l. abondnns pour cntrecenir
les
fontai11ts
•
Touces les circon!lance
qui nccornpagncnr ce grand
phénomene du COn1merce pcrpttuel de l"eau douce avec
\'cau de
In
mer, s'expliqueront naturellorncnt aprc; l'é–
rabhlfernent de ces
deu~
points importa
os.
§.
J.
Pour menre la prcrniere propofition datlS tout
fon ¡our,
il
ne faot que détcrmiuer par
le calcul la
quamité d'c=u qui peut s'c!levcr de la mcr par évapo–
ration, celle qui combe en pluic, en ndge,
&c.
&
en–
fin cellc que les rivieres dc!chargent dnos ca m<r:
&
au
cas que les deux prcmiercs quantité> Curpnllcnt la der–
niere, la queClion cCl décidé;: .
L a quaotité de vapcurs qui s'éle\•ent de la mer
a
été
apprédée par M. Halley,
eranfa!l. philofoph. n°.
1!!9.
11
a trouvé par des obfervatiom alle'l. préciles, que l'eau
falée au m<'me degré que l'c(l ordinairement l'eau de
la mer, c'erl-2-dire celle qui a delfous nne quantité de
fel é¡¡ale
:l
la tlente-deuxieme partie de fon poids,
&
expolec
il
un degré de chaleur égal
il
celle qoi regne
dan> nos étés les plus chauds, perd par évaporation la
foixamicme partie d'un pouce d'cau en deut heures .
Ainli la mer perd d'une fuperticie d'un di1ieme de pon–
ce en douze heures.
Nous devons obferver ici que plus l'eau crl profon–
de, plus
ell
grande la quanrité de vapeurs qui sen éle·
ve , wures les aunes circonnances rcClanc
le> memes.
Ce réfulrar établi par des expériences d'Hali<y, de MM.
Kraft
&
R ichmnn (
11-J/m. de Pet.rsbourg
1749·),
dé·
truit abfolurnenc une
pr~t<ntion
de M . Kuhn, qui foíl–
tienc fans preuve que le produit de l'évaporacion dirni–
nue comme la profondeur de l'eau aogmenre.
En nous attachant aux réfuhats de M . Halky,
&
a–
pees avoir dérermioé la furface de I'Océao ou de quel·
ques-uns de fes golfes , ou d'un grand lac comme la
mer Cafpienoe
&
la mer Mortc , on peut conooltre
combieo
il
s'en éleve de vnpeurs.
Car une furface de dix
pouce~
quarrts perd rous les
jours un pouce cubique d'eau, un degré quarré trente·
trois millions de tonnes. E o faifanr toutcs les réduél"ons
des irrégularirés du bnain de lamer Médirerranée, ce gulfe
a cnviroo quara01e degrés de lungueur fur qua1re de lar·
geur •
&
foo étendue fuperficidlc
.n
de
ccnt roixante
dejlr<'s quarrés; par conféquent
toUt<
In Médlrerranéc ,
furvant la proportion ci-devnnt établie , don perdrc en
vapeurs pour le moios
r,
180. 000' 000
tonncs d'eau
en douu heures dans on bcau ¡oor d'été .
A
l'égard de l'évaporarioo des verm qui peor entrer
pour bcaucoup dans
l'él~varioo
d<> vapeur>
&
leur tran–
fport,
il
n'y
a
rieo de file,
&
noos pécherum piO•óc
par défaut que par exce.,
en
nc comprenant point ces
produits dsns notre évaluatioo .
En donnant
la mcr Cafpienne erais ctnts lieoes de
longueur
&
cinquante lieues de largeur, coute fa fuper–
ficie fera de qoin'l.C mille lieues quarrées
a
vingt-cinq
au degré ,
&
par conféquent de vingt- quarrc dcgrés
quarrés. On aura fept ccnts quarre· vingc-dou·¿e millrom
de tonnes d·eau qui s'évapor<nt par JOUr de
toute In
furface de la mer Cnfpiennc.
Le
lac Aral qui
a
cene
licues de longu<or fur cinquance de largeur, ou hult de–
grc!s qunrrés, perd deux cents foiurue-quatre rnil11ons
de tonues d'eau. La mer Morte en
judée qoi a
71
mil les de long fur
18
milles de largc, doit perdce tous
les
JOOrs
pri:s de neuf millions de tonnts d'eao.
Ln
plilpart du lacs o'onc prcfque d·aotres voies qoc
l'évaporntioo poor rendre l'eao que des
rivieres
rrcs–
coofidérables
y
verfent: cels font le lac de Murago en
Perfe, celui de
T
iticaca
eo
A
mc<rique,
tous ceux de
l'Afrique qui
re~oivent
les rivicrcs de la Barbarie qoí fe
dirigent au fod.
1/o)<Z:.
LA
e
Pour avorr one rdée de la marre immenfe do pro–
duit de l'tvaporatioo qui s'opere fur tonte la mer,
DOOf
foppofcroos la moirié do g:obe couverre par la mer,
&
l'ootre partie occopo!"e par
le~
cont;nents
&
les ifes · la
(orface de la terrc t'tant de
t
7
t ,
981 ,
011
mítlts
q~ar·
r~s
d"ltalie,
o
éo au
degr~,
la furface de
b
mer fera
de
8f990fOÓ
milles qoarrés, ce qoi donncra
47,
o•?,
¡86,
ooo, ooo
de toooes d'eau plr ¡our.
En comparaot mainceoanc cene quallt: t<!
d'eao
ncc
ceUe que les Heu•es
y
porrent chaque ¡our, on poorra
VOif
qoelle proportioo il
y
a
entre le produ:r de l'éva–
pc..ac'on
&
la quamité d'eau qu' reorre d1ns le baffio
de la mer p:u les Heons . Poor
y
p2rveuir noos noos
anacherons
~o
Pó, dnnt nous avom des dtta'h afsO–
rés. Ce tltave arrnfe un
P')S
de
3So
mil
~
de Ion·
gueor; f1 brgeor e!l
dr
cent perches de Doologne
o
<!e m•lle
p·ts,
&
ía profondtor de
10
p'6. ( R'cciol.
(;/<¡.
rlfomurt. ¡a¡•
•.. )
11
p-accoorc q atrc mltle1
ca