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7 4-

F O N

E>

o ne peut

~tre

autorifé

il .

recourir

a

ce fupplt'ment,

qu'autam qu'on feroit

afsOr~,

1°.

que les pluies qui pro·

duifent ri maniferlement de

ti

grauds effets, ne lúoient

pas atrez abondames pour futlire

a

tour;

2°.

que cer–

taines fources ne pourroient recevoir de la pluie en ver–

ro

de leur rituatiou , une provilion Cufli.fante pour leur

entrctien; c'e!l ce que nous e¡¡nmincrons par la fuitc .

Pourquoi percer

il

grands frais

la ma!Te du globe en–

tier, pour conduire une auffi foible provi6on? Seroit-ce

paree qu'on tieot encorc

a

des vieilles prétemions ado·

ptc!es fans examen?

Apres l'e¡cpofitioo de rout ce qui concerne cette hy–

pothcfe ,

il

fe préfente une réRexion

3

laquelle nous ne

pouvoos oous refufcr. En faifant circule<,

force de

fuppolitioos gratuitcs, les eau• falées da

m

la malfe du

globe,

&

en tirunt

c~s

eaux d'un réfervoir auffi immen·

fe que la mcr , on a étt! féduit taos do01e par l'abon–

dance

&

la continuitt: de la provifion: mais on

a

per–

du de vüe un príncipe bien

imponant : la probabilité

d'une circulation libre

&

iofaillible, cdle qu'on a dü la

f uppofer d'apri:s l'expérience, décrolt comme

k

nom–

pre des pieces qui jouent pour coocourir

:i

ccc effcc ,

&

comme le nombre des obrlacles qui s'oppoleuc

d

leur

jeu.

11

n'y

a

d•nvantageux que le réfervoir; mnis com

bien peu de saretés pour la conduite de l'eau? Ccuc

d.!fettuolité pnroiua cncore plus fenftblemenc,

lorfque

nous aurons cxpofé les moyens ftmples

&

fncilos de l'hy–

pothcfc des pluies . Daos le choix des plans phytiques,

•111

doil s'auachcr

a

ceox oti \'on employe des ngem

fenfiblcs

&

appareos donr on pcut évaluer les effets

&

a~prétier

les limites, en fe fondaot fur des obfervations

fufcept ibles de précilion . N'erl-oo pas daos

la regle,

Jorfqu'on part de faits, qu'o11 combine des fairs pour

~n

expliqucr d'autres, fur-tout apres s'erre afsurés que

les premiers faits

íont les élémens des derniers? D 'ail·

leurs, c'erl de l'enfcmble de toas les phénemenes du

gi·ob• , c'erl de l'appréciacion de couc ce qui fe rencon–

cre

ea grat'ld daos les ctfets furprenans qui piquen¡ no–

tre coriofité, qu'on doic partir pour découvrir les opé–

r ations compliquécs, oti la natore étale fa magniñcen–

ce

e

o cacha

m

fes rdJources; oti elle préfente , il e(l

vrai , affez d'ouvenures pour la fagaché

&

l'nuemion

d'un obfcrvnteur qui

n

l'efpric de recherche, mais affez

peu de prife pour l'imaginntiou

&

la legereté d' un hom–

me .\

fyClernes.

JI

y

a cenaines erpériences fondamentales fur

lef·

.quelks toute une q.uellion erl appuyéc ;

il

fauc les fai–

r e,

(i

l'on veut raifonner ¡urle fur cct ob¡et: autremenr

tous les

raifonn~mens

fooc des fpécolacions eo l'air. Du

nombre de ces expériences principales erl l'obfcrvation

de la quantité de pluie qui tumbe fur la !erre;

&

celle

de la quantité

d'évapora~ion.

Dd.i

dcpend la théorie des

fontaines,

.:elles des rivieres, des \•apcurs,

&

de plu–

lieurs a

o

tres fu¡ets auai curieui qu'intére!Taos, done

il

erl impoffible de rien dire de pofttif, fans les précifions

que les (euls faits peuvent donner; la plOpart de ceu¡

qui onc rravaillé for cette parrie de la Phytique , fe ronc

auachés

:1

ces déterrninntions fondamentales. Le

P.

La–

bée, ¡éfuire, courna fes •ílcs de ce

cbt~-13 .

Wren, au

commencement de l'établilftmenc de la Société roya le,

pour faire ces e¡périeoces imagina one mnchine qui fe

voidoit d' elle-memc lorfqu'elic étuit pleioe d'eau,

&

qui

marqooit , par le moyen d'une aigui\le, cambien de fois

elle fe vuidoic. MM. Mariotte, Pcrrauh, de la H ire,

&

enfin toutcs les acaJémies

&

les divers phyriciens,

onc continué

ii

s'af-.lrer, fuivant la diverfhé des chmal$

&

la diff"érente coollituuoo de chaque année, de la quan·

tité d'eau pluviale.

11

ne pnroit pas qu'on fe foit ae–

taché

:l

meforer avec

~utanc

d'a11emion ce\le de l'eau

évaporée, ou celle de la Jépeofe des rivieres en diifé–

HUS

endroits. Au défuoc de ces déterminations locales,

t>ous pouvons nous boroer

:1

des ctlimes géoérales ,

"t

ec les re!lritlions qu'elles exigeot .

Ces réOexions naos condoifeot natorellemeoc

~

l'hy·

pothi!fe qui rapporcc l'cntrctieo des

[ontai11a

aux pluies.

Pour .!tablir cene opioion,

&

prouver qoe les

pluies,

les neigcs

les br Juillards , les rafees ,

&

généralernenc

t outes les' "apenes qoi s'éleveot tanc de la mer qoe des

cont"oens , fonc

les feotes caofes qoi entrecienoeoc les

fomai,.a,

les poiu, les rivieres,

&

tootes les eaox qui

circoler.t dans l'atmo;"phere,

2 ll

forface,

&

daos

les

premieres couches do globe

¡

touce

la

qoefi ion fe rédoic

2 cooflater

r

0 •

¡j

les Yapeors qai s'!levenr de la mer

&

qai fe rtfolvem eo plaies, font fofli.únces poor foor–

o·r d'e:¡u

h

foper6cie des continens

&

le

¡¡,

drs Heo-

es.

2°.

ti

l'eau plu' '3le pene péoc!trer les prcm:eres

coacbes de la terce ,

•'y

ralfembler,

4c

former des ré-

FON

frrvoirs affe'l. abondnns pour cntrecenir

les

fontai11ts

Touces les circon!lance

qui nccornpagncnr ce grand

phénomene du COn1merce pcrpttuel de l"eau douce avec

\'cau de

In

mer, s'expliqueront naturellorncnt aprc; l'é–

rabhlfernent de ces

deu~

points importa

os.

§.

J.

Pour menre la prcrniere propofition datlS tout

fon ¡our,

il

ne faot que détcrmiuer par

le calcul la

quamité d'c=u qui peut s'c!levcr de la mcr par évapo–

ration, celle qui combe en pluic, en ndge,

&c.

&

en–

fin cellc que les rivieres dc!chargent dnos ca m<r:

&

au

cas que les deux prcmiercs quantité> Curpnllcnt la der–

niere, la queClion cCl décidé;: .

L a quaotité de vapcurs qui s'éle\•ent de la mer

a

été

apprédée par M. Halley,

eranfa!l. philofoph. n°.

1!!9.

11

a trouvé par des obfervatiom alle'l. préciles, que l'eau

falée au m<'me degré que l'c(l ordinairement l'eau de

la mer, c'erl-2-dire celle qui a delfous nne quantité de

fel é¡¡ale

:l

la tlente-deuxieme partie de fon poids,

&

expolec

il

un degré de chaleur égal

il

celle qoi regne

dan> nos étés les plus chauds, perd par évaporation la

foixamicme partie d'un pouce d'cau en deut heures .

Ainli la mer perd d'une fuperticie d'un di1ieme de pon–

ce en douze heures.

Nous devons obferver ici que plus l'eau crl profon–

de, plus

ell

grande la quanrité de vapeurs qui sen éle·

ve , wures les aunes circonnances rcClanc

le> memes.

Ce réfulrar établi par des expériences d'Hali<y, de MM.

Kraft

&

R ichmnn (

11-J/m. de Pet.rsbourg

1749·),

dé·

truit abfolurnenc une

pr~t<ntion

de M . Kuhn, qui foíl–

tienc fans preuve que le produit de l'évaporacion dirni–

nue comme la profondeur de l'eau aogmenre.

En nous attachant aux réfuhats de M . Halky,

&

a–

pees avoir dérermioé la furface de I'Océao ou de quel·

ques-uns de fes golfes , ou d'un grand lac comme la

mer Cafpienoe

&

la mer Mortc , on peut conooltre

combieo

il

s'en éleve de vnpeurs.

Car une furface de dix

pouce~

quarrts perd rous les

jours un pouce cubique d'eau, un degré quarré trente·

trois millions de tonnes. E o faifanr toutcs les réduél"ons

des irrégularirés du bnain de lamer Médirerranée, ce gulfe

a cnviroo quara01e degrés de lungueur fur qua1re de lar·

geur •

&

foo étendue fuperficidlc

.n

de

ccnt roixante

dejlr<'s quarrés; par conféquent

toUt<

In Médlrerranéc ,

furvant la proportion ci-devnnt établie , don perdrc en

vapeurs pour le moios

r,

180. 000' 000

tonncs d'eau

en douu heures dans on bcau ¡oor d'été .

A

l'égard de l'évaporarioo des verm qui peor entrer

pour bcaucoup dans

l'él~varioo

d<> vapeur>

&

leur tran–

fport,

il

n'y

a

rieo de file,

&

noos pécherum piO•óc

par défaut que par exce.,

en

nc comprenant point ces

produits dsns notre évaluatioo .

En donnant

la mcr Cafpienne erais ctnts lieoes de

longueur

&

cinquante lieues de largeur, coute fa fuper–

ficie fera de qoin'l.C mille lieues quarrées

a

vingt-cinq

au degré ,

&

par conféquent de vingt- quarrc dcgrés

quarrés. On aura fept ccnts quarre· vingc-dou·¿e millrom

de tonnes d·eau qui s'évapor<nt par JOUr de

toute In

furface de la mer Cnfpiennc.

Le

lac Aral qui

a

cene

licues de longu<or fur cinquance de largeur, ou hult de–

grc!s qunrrés, perd deux cents foiurue-quatre rnil11ons

de tonues d'eau. La mer Morte en

judée qoi a

71

mil les de long fur

18

milles de largc, doit perdce tous

les

JOOrs

pri:s de neuf millions de tonnts d'eao.

Ln

plilpart du lacs o'onc prcfque d·aotres voies qoc

l'évaporntioo poor rendre l'eao que des

rivieres

rrcs–

coofidérables

y

verfent: cels font le lac de Murago en

Perfe, celui de

T

iticaca

eo

A

mc<rique,

tous ceux de

l'Afrique qui

re~oivent

les rivicrcs de la Barbarie qoí fe

dirigent au fod.

1/o)<Z:.

LA

e

Pour avorr one rdée de la marre immenfe do pro–

duit de l'tvaporatioo qui s'opere fur tonte la mer,

DOOf

foppofcroos la moirié do g:obe couverre par la mer,

&

l'ootre partie occopo!"e par

le~

cont;nents

&

les ifes · la

(orface de la terrc t'tant de

t

7

t ,

981 ,

011

mítlts

q~ar·

r~s

d"ltalie,

o

éo au

degr~,

la furface de

b

mer fera

de

8f990fOÓ

milles qoarrés, ce qoi donncra

47,

o•?,

¡86,

ooo, ooo

de toooes d'eau plr ¡our.

En comparaot mainceoanc cene quallt: t<!

d'eao

ncc

ceUe que les Heu•es

y

porrent chaque ¡our, on poorra

VOif

qoelle proportioo il

y

a

entre le produ:r de l'éva–

pc..ac'on

&

la quamité d'eau qu' reorre d1ns le baffio

de la mer p:u les Heons . Poor

y

p2rveuir noos noos

anacherons

~o

Pó, dnnt nous avom des dtta'h afsO–

rés. Ce tltave arrnfe un

P')S

de

3So

mil

~

de Ion·

gueor; f1 brgeor e!l

dr

cent perches de Doologne

o

<!e m•lle

p·ts,

&

ía profondtor de

10

p'6. ( R'cciol.

(;/<¡.

rlfomurt. ¡a¡•

•.. )

11

p-accoorc q atrc mltle1

ca