Table of Contents Table of Contents
Previous Page  107 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 107 / 922 Next Page
Page Background

FON

car qu'ell-ce qne cette derniere íource

tn

comparaifoá

de coutes celles qui fe jeccent daos le Danube, tant des

moncagnes de la Hongrie, que du prolongcmcnt des

Alpes vers le Tirol?

&

de meme les Cordelieres don·

nent nailraucc a plulieurs íources qui íc jeccent daos la

ril'iere des

i\

mazones, en fuivant la pente du cerrein ;

les autrcs qui font íur les croupes occidemales, fe JCC·

rene daos la mer du Sud. JI

y

a fur le globe des points

de dillribution ; en Europe au mont Sainc-Gothar; vcrs

Langros en Campagne,

&c.

Voyez

S o

u Re

1!.

4°.

Si l'on voit quelquefois des fources dans des lieux

é)cvés,

&

meme au haut des moncagnes, elles doiven t

venir de lieux encorc plus élevés,

&

avoir écé con–

duices

p~

des lits de glaiíe ou de terre argilleuíe, com–

me par des canau¡ naturels.

11

fau c faire accencion

a

ce

méchanifme, lorfqo'on veuc évaluer la íurface d'un ter·

rein qui peut fournir de l'eau

a

une fource; on ell quel–

quefois trompé par les apparences. M. Mariocce obíer·

ve que daos un cercain poiot de víle une montagne

pri:s de D ijoo íembloit commander aux environs; mais

dans un autre alpeél il découvrit une grande ecendue de

terrein qui pouvoit

y

veríer íes eaux. Voilil la feule

réponíe que nous ferons

a

ceux qui alleguent des ob–

Jervations faites pac des voyageurs íur des moncagnes

élevées. JI n'ell pas étonnanc que les

voya~eurs

ayent

pO découvrir, en palrant leur chemin, d'ou des four–

ces abundantes ciroienc leurs eaux . Si entre une mon–

tagoe du haut de Jaquelle

il part une fource ,

&

une

au tre montagne plus élevée qui doit fournir de l'eau, il

y a un vallen, il faut imagioer la fource comme pro–

duite par une eau qui d'un réfervoir d'une certaine hau–

ceur, a été conduite daos un canal foilterrein

&

ell re–

montée

a

une hauteur prefque égale

a

íon réíervoir .

Souvent l'eau des fources qui paroilrent íur des croo·

pes ou daos des plaines , peuc remooter au-delrus des

couches entr'ouvertes qui la produifent. A !VIodene cer–

rains puic

coulenc par-delTas leurs bords, quoique leurs

fources foien t

a

63

piés de profoodeur;

00

peut me me

élever l'eau

a

6

piés au-dc!rus du terrein, par le ma–

yeo d'un tuvau . Pres de Saint- Omer on perce ainfi

des puits, dÓnt J'e:tu

remonte au·delrus du niveau des

terres. Tous ces etfets fuppofent des liphoni, dont une

partie ell un conduit naturel depuis

les réfervoirs juf–

<ju'aux íources; l'autre panie ell la capacité cylindrique

des puits. En mcme tems que ces faits rétablifrem l'u–

fage des fiphons renveríés qui communiqueot daos une

certaine étendue de terrein, 1' iofpeélion des premieres

couches r<nd fonfible leur exilleoce. On nous

obje~e

que ceue communicatioo ne peut s'étendre aux ile; de

l'Océan,

&

fur-tout

a

celles ou il ne pleut pas

&

ou

l'on trouve des

fontain.s

perpétuelles. Je ne vois pas

d'impo!Iibilité que J'eau foit cooduite dans quelques-u–

nes de la terre-forme, par des caoaux qui franchilrent

J'intervalle par-dclfous les eaus. Pietro dclla Valle cap–

porte que daos

les

iles Strophades, feloo le récit que

lu i en lirent les religieux qui les habitent,

il

y a une

fontain,

qui doit tircr fes eaux de

la M orée, paree

qu'il loit fouvcnt avec l'eau de la fource des choíes qui

ne

peuvent venir que de-13; ces lles fonc cependant é–

loignées conlidé

rable

ment de la terre-ferme,

&

toutes

imbibées d'eau.

P.tr

rapport aux autres !les, les rofées

y

Cont aboodan

tcs,

&

les pltlies dans certains tems de

l'année; ce qui fuffit pour fournir

a

l'entretien des

fun·

taines.

Halley remarque qu'a l'lle de Saiote-Hélene,

le verre de fa

lunettc fe chargeoit d' une lame de ro·

fée

trcs-épaitTe, dans un tri:s-petit intervalle; ce qui in–

tcrrompoit fes obíervations.

5°.

Lorfque les premieres couches de

la terre n'ad–

meuent point l'eau pluviale,

il

n'y a point de

fonlai-

11tJ

a

efpérer, ou bien

l'

eau des pluies

s'

évapore

&

forme des torrens, ou bien il n'y pleut plus, comme

en ccrtains cantons de

1'

Amérique.

11

y a de

gran~

p~ys

ou \' eau manque par cette raifon, comme daos

l'Arabic pétrée, qui efi uo defert,

&

daos

tous ceox

de I'Atie ou de l'Amérique; les puits font li rares daos

I'Arabie, que l'oo n'en compte que cioq depuis le Cai·

re ¡ulqu'au mont Sioa"i,

&

eocore l'eau en efi-ellc a–

mere.

6°. Lorfqoe les premieres couches admettent les eaox,

&

qu'il ne fe trouve pas dos lits d'argil le ou de roche

J?ropres

a

les comenir, elles pénetrem fort avant

&

vont

tormer des nappes d'eau, ou des couraos foOterreins •

Ceo• qui tra\•aillent aui carrieres des pierres blnnches

pr~s d~

la ville

d'

Aire eo Anoi!, trouvem quelquefois

des ro1Cfeaux fou terreins qui les obligcut d'abaodonoer

leur.

tea

va'!.

11

y a des puits dans pluticurs villages des

eov1rons

d

Aire, au foud

&

au,travers deíquels palfent

FON

79

des courans

q~i

coulcnc avec plus de rapidité que ceur

qui font

a

la furface de la terrc; on a remarGué qu'ils

couloienc de l'orient d'écé au couchant d'hy ver, c'efi·

3-dire qu'ils fe dirigeot du continent vers la mer ; ils

fonc

a

lOO

&

I 10

piés de profondeur.

'Journ. de Trlv.

an.

1703,

Mari.

.

7°.

Les fecoulres violentes de trcmblemem de terre

font trcs-propres

a

déranger la circulation intérieure des

eaux foílrcrrcines. Comme les canaux nc font capables.

que d'une certaine rélillance, les agitations violentes pro·

duiícnt, ou

de~

inondacions particulieres, en compri·

mant par des íoíllcvemcos rapides les parois des conduics

nature)s qui voiturent fecrctement les eaux,

&

en les

exprimant pour ainfi dire par le JeU alternatif des com–

motions ; ou bien un abaiiTement

&

une diminution dans

le produit des íources. Apres un tremblement de ter·

re, une

fontaine

ne recevra plus fes eaux

a

l'ordinai–

re, paree que íes canaux font obllrués par des ébou–

lemens intérieurs; mais l'eau refoulée fe porte vers les

parcies des couches entr'ouverces,

&

y

fo rme une nou–

velle

fontaine.

Ainli nous voyons (

H ift. de /'ac. ann.

1704.)

qu'une eau foufrée qui étoit fur le chemin de

R ome

a

Tivoli, bailra de deux piés

&

de mi en con–

féquence d'un tremblement de terre . En plulieurs en·

droits de

la plnine appellée

la Tcjiine,

il

y

avoit des

fources d'eau qui formoient des marais impraticablcs :

!OUt fut féché,

&

a la place des anciennes fources, il

en

íortit de nouvelles

a

env iran une lieue des premie–

res;

&

daos le dernier trcmblcmenc de terre de

I

7H

&

17f6,

nous avons été témoins de ces effets en plu–

lieurs cndroics.

Voyn:.

T

R F M B

L

1!

M E N T DE

TER·

RE. Si les eauK fe rrouvcnt entre des couches de Ca–

ble rouge , ou bien entre des marnes ou d'autres ma–

tieres colorées , les eaux des fources íalies

&

impré–

gnées de ces corps étrangers qu'elles entraioent, ehan·

gent de coulcur tri:s-naturellement: mais le peup le ef–

frayé voit couler du fang ou du lait; paree que dans

cet

écar de commotion qui fe communique de la terrc

aux efprits , rien ne doit paroi tre que fous

les

id<es

accefToircs les plus terribles ,

&

un rien aido

1'

imagi–

nacion

a

réaliler les chimeres les plus extravagantes.

SiNG'I/L.A"J..JTF)SDF. S FONT.AINZS.

Onpellt con–

/idérer les fingularités des

fontaino

íous deux points de

V

Oe généraux ; par rapport

a

Jeur écoulement,

&

par

rapport aux propriétés

&

aux qualités paniculieres du

tluide qu'elles produiíent.

Quant

a

ce qui concerne ce dernier objet,

voy•~

H

v

D R

o

Lo

G

1

E,

ou cette maciere fera difcutée .

N

ous

allons traiter ici de ce qui regarde les variatio_ns régu–

lieres ou irrégulieres de l'écoulement des

fo~JtamcJ.

En

les confidéraot ainfi, les

fontainei

peuvent ecre divi–

íées en crois clalres; les

ttniformu,

les

ineamilt•ntn,

&

les

inecrcalairu.

Les

uniformu

ont un cours foutenu, égal

&

comi–

nuel,

&

produilent du-moins daos cenaines faifons la

m

eme

quantité d'eau.

Les

int.rmittent-.

íont celles dont l'écoulemeut cef–

íe'

&

reparoit

a

différcntes rcpriles en un certain tems .

Les anciens

les ont connues.

Voyez

Plioe,

lib.

11,

cap.

103.

Les

intercalairtJ

íont celles dont l'écoulement fans

celrer enciercment, éprouvc des rctours d'augmentation

&

de diminution qui íc fuccedent apres un tems plus

oo moins con(idérable.

Les

fontainu

des deux dernieres claiTes íe nomment

en général

plriodiq:ul.

Daos les intermittentes

la pé–

riode fe compte du commencement d'un écoulemem ou

d'un flux,

a

celui qui Jui íuccede; de forte qu'el

k

com·

prend le tems du flux

&

celui de l'intcrmifiion. La pé·

riode des intercalaires efi renfermée daos l'intervalle qu'

il y a entre chaque retour

d'

augmeotation, que l'on

nomme

acce1;

coforte qu' elle comprend la durée de

l'acces

&

le repos ou

1'

iotercalaifon daos

Jaq~elle

1' é–

coulemeot parvient quelquefois

a

une uniformué palra–

gere. Quelquefois aufii on n'y remarque aucun

repo~

ou

intercallifon

rnais leur cours n'efi propremen t qu une

augmeotatio~

&

une diminution fuccefiive d'eau.

Si l'interruption dure trois, lix ou neuf mois de l'an.–

née, les

fontaineJ

qui

J'éprouve~t

fe nomment

~•mP_a­

rairer

(

temporai•J

ou

temporarr<t:

)

&

en parucu[ier

malale1 (maja/u),

lorfque Jeur écoole_ment cor:'m_en–

cc aux premieres

chalc~!s,

-:ers le

lnOIS

de

.l'rfar,

a la

foote des neiges,

&_

qu 11

limt. en

a~tomne .

.

Les

fo11taim1

véntahlement mtermtttentes qm ont at•

tiré J'mention du peuple

&

des Philofophes, font cel·

les dont J'intcrmiffion ne dure que quelques heures oa

quelques jours.

Je