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FON

le produir d'un courant en

L

continuel

&

fottten\1, qui

fe

réunit en

H;

leur explication dépendra done des

príncipes qlle naos avons établis ci-devant (

n°.

7·)

Quoique naos ayons déJa vü commenr les ditférens

produits do courant d' entretien peuvent modifier

les

phénomenes des

.fontainu,

il efl aif¿ de faire vnir com–

ment un meme méchaoifme peut otfrir fucceOi vement

les dirl'ércns caraél:eres que nous y avons diflingués,

c'efi-3-dire

l'i:ztercaltJifon,

l'intermitttnc~ ,

&

l't!nifor–

miti.

Soient les deux réfervoirs

ABe,

&

1K F

(

fig.

79·)

qui communiq •tent par un fiphon

De

E

.

Le fe–

cond réfervoir a une ouverture par le bas en

K.

Si le

canal d'entretien

/1

fournit plus d'eau qu'il n'cn faut pour

fnire couler continuellernent le fiphon

De

E,

le canal

K

verfcra continuellement de l'eau,

&

le furplus fe dé·

chargera par le

fiphon

G FH,

enCarte que la

fontaint

qui recevra le produit de ces deux courat!S, lera inter–

calaire. Mais

fi

le courant

A

cfl

aO''e7.

abondant pour

fournir

a

la dépenfe du canal

K

&

du liphon

G F H,

o u méme

~

la feo le dépenfe de

K,

la fource aura pour

lors un cours uniforme;

&

(j

l'eau dim;nue de

telle

forre qu'ellc ne puiffe fournir

3

l'entretien du fiphou

G

F H,

la

fontaine

en

H

f<ra intermiuente .

D'apres le méchanifme que uous venons de déve·

lopper, on a réalifé aifément le cou rs de ces

(o

orces,

&

rendu fenfibles leurs efrets p:1r des

.fontaines

anifi·

cieiles, dont ou peut voir les modeles daos un mémoire

du pere Planque,

&

dans ceux que le (avant M . Aflruc

a publiés fur l'hifloire naturelle de Languedoc,

pagt

283.

daos

/u TranfalliOI'Is philofophi'{tt<I , n°.

413,

&

dans

la Phyfi'{ue

de Detaguliers,

&

daos

not figures

qui en

préfentent les enupes.

Nous obferverons ici que ces machines préfentent un

m oyon tres-naturel de varier les effets des eaux Jailli(–

fantes ou courantes de nos jardins. L'art n'eCI jamais

fans agrémens lorfqu'il imite la nato re.

En conféquence de ces inventions par

lefquelles on

efl parvenu 3 rendre trair pour

tr3it les opúations de

la natore, on peut 3fs0rer que la nruélnrc iméricu re des

fontaines

en telle qu'on l'avoit fuppofée d'ab<trd. Car

CO

remoOI301 des etfets

á

la caufo avcc rant de fucci.:s,

on

ctl

tenté d'admettre pour vrai, aprc1 une difcuffion

&

une explication exaél:e des phénomenes, ces a¡;ens

&

cet échafaudage qui n'avoient été d'abord adm:s que

c omme poffibles,

&

d'une maniere purement précaire .

Quoiqu'il en (oit. ceuc explication re trouve daos les

pmat~matiques

de Heron d'A icxandric, qui vivoit 120

ans avant !'ere chrétíenne, fur-tout dans

les premicres

propotitions de cet ouvragc

Pl íne le Jeune,

rpt/folar.

lib. IV. tpifhl. xxx.

apres avoir parcouru ploli,ur< mo·

yeos aíiá peu ,,roonablcs. tels que les veot' rotuer–

reins, le balancemen t des réfcrvoirs , des moovemeos

:malogues aux marées pour expliquer

les écoulcmcns

fl nguliers de la

fontaine

de Cóme, litoée pre> do

lac

de ce nom daos le duché de

M

ilan, aJoitte : ,

·y

,. auroit-il pas plútót, dit-il, une certaine capacité daos

,

les veines qui fournilfent ceue ea u, de

ce!

le Corte,

,

que lorfqu'elles

loot

épuifées,

&

qu'elles en ralfem–

'' blent de nouvelles, le courant efl moindre

&

plus

,

leot,

&

devienr plus confidérable

&

plus rapide lorC·

que ces veines peuvent verfer l'eau qu'clles oot re·

cueillies

, .

A n latrntibui vtnis ct.rta

m~n{nra, t¡H~

,.

dum colligit '{llod txhauferit, mmor rivw

&

pi·

,,

gr;or; cum colltgit, a¡.ilior

ma;ortf1U

proftr.tttt'?

On voit que l'line a {enti ce que les Phyficrells mo–

dernos ont dévdoppé avec plus de précilion . On peut

confulter Kírchcr,

mrmd. fubttrran. lib. V.Jell.

cap.

jv.

le

eurfrts matbema&iws

de D <ehallcs, le

voyage des

A lpes

de Scheuchzer, en

1

23

tome

11

page

404. les

<franf. philof. n°.

204.

&

4'3· enrio les

mimoires fur

J'hiftoire dtt Lan11,1ttdoc.

Opiniom poprtlaires fur les

fontaims piriodi'{rus

.

Quoiqu'il fe trouve parmi les auteurs une cercaine rra·

duion alfez fil ívie, qui a tranfmis ces esplications de

phéoomenes fingul iers, le pcuple pour qui les Philofo–

phes n'écriveot guere, a tOUJOUrS été livré

a

la

••u

e de

ces victffitudcs dont il ignoroit la cauCe,

:i

des croyao–

ces (uperfiitieufes, qui daos les matieres phyliques, Cont

toO¡ours

Con

panage. Qoand

m~me

il pourroit failir la

Ílmplicité du

m~chanifme

caché qui produit

a

res yeot

ces etfets,

íl

ne s'y auachera Jamais, paree que ce

mé·

chanifme ne peor pas tenir lku daos

Con

imagination de

ces idécs

merve íll~ures

dont

il

aime

á

re repalrre .

Pline,

lib. XXXI. cap.

ij.

obferve que les Cantabres

tiroient des augures de l'état ou ils trouvoient les four–

c es da Tamaricus ,

( ou•ourd'hui la

Tamara d

aos

la

G !ice).

D irum eft non proflutre, eos afpic.re voltn-

FON

tibut.

Il appuie méme ces préteotions fur

un

fait :

Si–

c"t proximJ Lartio Licinio legato poft prd!turam, poft

Jtpttm enim dits occidit.

Le propre de l'efprit de

{u–

perflition efl de réunir en preuves de fes prétentions des

circonfiances qui n' ont aucune liaifon . Cambien de

gens n'avoient pas v(l couler les fources du Tamaricus,

fans éprouver le fort do préteur romain? Mais un feul

fait éclatant tien t lieu de toutes les petites circooClances

o

u

la venu de la

fontaint

auroit paro fe démentir:

&

d'aillcurs les imprelllons funefles foor pour les grands.

Les

prérres des dieux qui teuoient regiflre des tems ou

ces (ource couloient, pouvoient moyennant d:s falai–

res hoouétes procurer la

fatisfaél:ion

&

l'afsOrance de

voir coulcr les fources;

&

cene cauCe a de

tour

tems

conrribué

a

enrretenir des dupes.

Voyu:.

A

(1

G

u

R

1!'

A

RUS P tCES , MrRACLE, ÜRACLE,

&c.

Daos des tcms moins reculés, oous retrouvoos ces

préventions répanducs parmi les habitans des cantoos

qui avoifinent certaines fatuces fingulieres. Le pere De–

challes rapporte qu'on croit en Savoie que la

.fontaine

de Haute-combe ne coule point en préfence de certai–

n.s perfonnes ·;

&

M . .1\twell a rrouvé les

m~mes

idées

dans les hobitans de Brixam ao fuJet de

la

fource pé–

riodique de Lawyell, dont nous parlerons daos la fui te.

Schcnrhzer afsüre de méme que les habitar>S

do mont

Eng-Shm,

tiennent pour cenaio que la

fontaine

pério–

dique qui

y

prend fa (ource' cerre de couler lorfqu'on

y

hve quelque chofe de (ale,

&c.

Sheuchzer lui-m2me

qui s'étoit élevé daos ron fecood voyage contre cene

crédulité. y revien t daos

(o

o cinquieme.

&

paroit é–

branlé par le témoignage conOaot des habitans du voi–

fina~e

qu'il a pu confulter.

Une aurre efpece de propriété qu'un

a

plus confiam·

menr attríbuée aux

fontaints

,

efl celle de prédire l'a–

bondance ou la

flérilité . Pierre Jeao Fabre, medecin

de Cafldnaudari , prétend que les habitans de Belleflat

en Languedoc pouvoient ¡uger des années por le cour¡

de Fonrcllorbe; il aJUUte m< me que le cours continuel

&

uniforme de cette

fotitain•,

en 1624

&

rÓ2f anoon–

~oit

la converfion d•s Prétendus-Rét<>nnés. C'e(l ainfi

que Séneque naos afsOre que d,u.< anoées de ba!les eau:t

dtl Nil avoíent préfagé

la défeél:ion d' Antaine

&

les

malheurs de Cléoparre,

lib. 111. 'l""'ft· natur.

Plot,

daos

ron

difcours

fur

1'

origint des .foneaints

'

fait

mention

a

chaque page de

c~s

prédiélions d'aunées Oé–

riles ou abondantes: ces préfage , au refle , peuvent a–

voir une caufe phylique aifée :\ faifir. On

r~a

t que cer–

taines années pluvieu(es ou feches, font flériles ou aboo–

dantes. Une

.fontaine

qui éprouvera daos

Con

cours des

variatioos qui (eront Mpendantes de la fécherclfe ou des

pluies, (era une efpece de météorometre qui la p!Opart

du tems rcndra des réponfes alfez JUfles .

Application de nos principts

a

rm •x•mple.

JI

ne

nous refle rnaintenant qu'a faire l'applicatíon des prínci–

pes que nous venons de développer, aux

réfultats des

obfervations exaéles

&

précifes que l'on a faites fur une

de ces

fontaino

fingulieres: nous ooos auacherons

a

celle de Fontefiorbe, fur laquelle nous avoos des détails

alfe7. círconllaocíé> pour y elfJyer une méthode de cal·

culs,

&

en rracer le modele aux obfervareurs qui ao·

ront quelques-unes de ces

fontaints

a

exarniner .

F

onteflorbe, c'eCI-a-dire , fuh•ant la langae do pays

fontníne

iuterromptt~

ou

intermiuentc,

e

O

prCs de

Be

tic~

flat daos le diocHe de Mírepoix :

?t

ce village une chaine

de montagnes alfe?• .!levécs qui occupe l'efpace d'un e

licue. víent re terminer pur des rochers e(carpés qui for·

ment un antre fpaueui

&

profond de quatre

a

cinq

toi(cs,

&

dont l'ouverture eCI de quarante piés de largc

fur trente de haut: c'ell de cer antre que Con Fonre–

florbe. Cene

fontaine

efl

intermitteote pcndaot la fé–

chere(!e en

J

uin,

J

uillet, AoOt

&

Septembre, tantót

plOtót, tamót p!Otard, fuivant que

ces

mors font plus

oo moins pluvieu> . Si le printems oo le commence–

ment de !'¿té onr dooné beaucoup de pluies,

l'écou–

lement de Fonteflorbe efl plus long qu'i l'ordinaire,

&

ron iotermiffioo plus coune. O o obferve mame que

dans le tems que cene

fontaine

a repris

Con

íotermittence

en été, fon cours devient foOteou

&

uniforme apres

deux oo trois JOOrs de pluies aboodaotes;

&

l'iotermit–

tence ne reparoir que dix ou douze JOUrs apres .

Si l'aorornoe efl feche, l'interrniueoce fe prolonge au–

de\3 de Septernbre;

&

meme parolt encare en No–

vembre, Décernbre,

&

Janvier, fi

les oeiges qui rom–

beot fur les "!onragocs ce fe foo_dent pas: mais lorfque

cette foote a heu , oo que ces mors foot pluvreux

Fon–

tefiorb~

coale onífotmémem

&

plus

aboodarnme~t

que

daos le plus fort de fes Q<:oo lemeos périodiques. Elle

fuf-