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FON

fleuves de la Ruffie, de la Tartaríe;

&

d'autres gou.

frcs vomiffans déchargent une partie de leurs fels daos

la mer Cafpienne.

11

efl aifé de faire voir que cwe complicarion de

nouveaux agens iutroduits par M. Kuhn dans l' hypo–

thefe cartéfienne, les rend fufpeéts d'avoir été enfantés

par le befoin. Car ces goufres abforbans

&

vomitfans,

dont on croit reconnoitre

&

iodiquer les bouches daos

le Maelflroom de Norwege, daos Sylla, daos Charib–

de

&c.

ne font rien moins que des ouvertures de ca–

na~x

rollterreins , dont les conduirs fe concinuent daos

la folidité du globe ,

&

fous la matfc des continens .

Lo tourmente qu'y éprouvc l'eau de la mer efl dépen–

dante des marées;

&

ces mouvemens réguliers qui ba–

lancent les eaux de l"Océan, n' ont aucune correfpon–

dance avec les befoins des cueurbites foílrerreines. D'ail–

Jeurs apres le calme on voit voltiger fur la furface de

J'eau les débris de ce qu'il a abforbé.

11

en efl de me–

me de wus les nutres, qui ne fonr pas placé< au ha–

fard dans les détroits, ou pour répandre les eaux de la

mer fous les continens voitins : mais paree que daos

ces partages le fond de la mer étant parfemé de ro.

chers

&

creufé inégalement , préfente a la maífe des

eaux reíferrées daos un canal érroit, des ob!lacles qui

les agicent

&

les bouleverfent; Struys

&

le P. Avril

avoient prétendu avoir découvert des goufres dans la

mer Cafpienne, ou les eaux de ce grand lae s'englou–

ti!foient pour fe rendre ou dans le Pom-Euxin, ou daos

le golfe Perfique: mais les favans envoyés par le Czar,

qui nous ont procuré la véritable figure de cene mer,

n'en ont pas méme crouvé les apparenccs. On a trou–

vé des eaux chaudes

&

douces daos le goufre de Cha–

ribde . Entin tous les courans d'eau qu'on a découverts

daos des canaux foílterreins , foot dirigés vers la mer,

&

ne voiturent abf<llument que des eaux douces . Les

eaux qui fortenr du fond d<

la mer daos

les golfes

Arabiqne

&

Perfique, font douces. Ainfi tous les faits

fembtenc détruire les fuppofitions des goufres abforbans

&

vomiO"ans.

J'obferve d'ailleurs qu'en fuppofant la réalité de ces

goufre<, leur rravail foOterrein e!l contraire aux prínci–

pes de I"Hydroflatique. Ces goufres ont été formés a–

vec le globe : car il ne faudroit ríen

redouter dans le

genre des fuppofirions ,

ti

1'

on chargeoit les eaux de

produire de telles excavations. Je dis done que les ex–

trémités intérieures de ces canaux abforbans

&

vom ;f.

fans font inféricures au níveau du fond de la mer; puif–

que le vomi(fanr prend l'eau ou l'abforbant la quitte ,

c'etl-ii·dire daos le lieu ou la diflillation s' opere. Or

ces deux canaux oot

du

d'abord erre abforbans, puif–

qu~

l' eau de la mer a dO

s' engloutir égalemtnt dans

leur capacité, en vertu de la m€me pente.

D e ce que les deux goufres s'abouchent \'un

a

l'au–

tre. leurs branches principales pcuvent erre confidérées

comme des cuyau1 communiquans qui font adaptés

a

uo baffi n commun,

&

remplis d'une liqueur homogc–

ne. ll e!l done conflant que les liquides om dO

y

re–

fler en équilibre, ¡ufqu'il ce qu'une oouvelle caufe vint

le troubler ;

&

certe caufe efl

1'

évaporation de

1'

eau

douce deflinée

i.

former les

fonta;ncs.

Mais l'on fup–

pofe bien gratuicement que l'évaporation ne .s'opere qu'

a l'extrémité du gonfre ablorbant. Pourquor la chaleur

foüterreine qui en eH la caufe, n'agira-t-elle pas égale–

ment

a

l'eurémité des branches principales de ces deui

goufres , puifqu'elles fom également expofées a foo a–

tlion; car elles fe réuniífent !'une a l'autre' l'uoe re–

portan!

a

la mer

le réfidu falin des eaux que

1'

autre

abforbe ?

s·¡¡

n'y a plus d'inégalité dans la prcffion' le

JCU

alternatif des goufrei abforbans

&

vomiifans e!l en·

tierement déconcerté

&

réduit a

la fe ule aétion d' ab–

forber .

Ma'gré ces difficulrés, naos fuppoferons que tour le

méchanifrne que uous avons décrit ait pO

recevoir de

l'aétivité par des re(fources que nous ignorons dans In

nature, mais qu'on imagioera; le cravail de la diflilla·

tion étant une fois commencé, les canaux abforbans fe–

ron¡ tofijours pleins: a mefure que l'cau douce

s'~va­

porera , une égale quantité d' eau falée fuccédera fans

violence ;

&

de méme ,

le goufte vomiífant re¡ettera

infenfiblement fes eaux falées . On ne doit done pas

remarquer des agitations auffi

terribles il

1'

embouchure

des conduirs foOterreins ;

&

les agitacions des goufres

de la mer prouveroient trop .

·

A·t on au furplus penfé

a

nous rafsílrer fur des ob–

flacl~s

qu:on doit craindre

a

chaque inflaot pour la cir–

culaoon hbre des eaux

?

L'eau évaporée doit étre dé–

¡¡a¡;ée de toute fa falure avant que <le s'infinuec da¡¡s les

Tom• Vil.

FON

73

ramiñcations étroites : car

fi

elle en c_onferve ,

&

qu'

elle

la

perde eo rouce , voiU un princ1pe d' ob!lruétioo

pour ces petits tuyaux capillaires . Comment le rét(dll

falio efl·il décerminé

a

fe porter dans les ramitications

des goufres vomiífaos? Comment

1'

eau devenue plus

falée conferve-t·elle une ftutdité aífez grande pour re–

ftuer avec une célérité

&

une facilité qui n'interrompra

pas le travail de oette circulation cominuelle ? Com–

mem l'eau· divifée daos ces cavirés tres-étrnices n'y dé–

pofe-t·elle pas des couches de fel qui les bouchent;

011

ne s'évapore-t·elle pas cncierement , de telle Corte que

le fe\ fe durciCfe en maífe folide : car elle efl expofée

a

un

fe u capable d' agir

fur des volumes d' eau plus

contidérables? Pourquoi enfin

toute l'eau ne fe fépare–

r-elle pas des fels lors de la premiere diflillation; de

forte que le réfidu falin foit une maífe folidc

&

inca–

pable d'etre entrainée par des canaux élroics? Combieo

d'inconvéniens

&

d'embarras n'éprouvent pas ceux qui

veulenr compliquer leurs reífources

a

mefure que de

nouveaux faits font naitre de nouvelles difficultés ? Ces

fupplé.meo. , ces fecours étrangers, bien loin de foula–

ger la foiblelfe d'une hypothi:fe ,

1~

moncrent dans un

plus grand ¡our,

&

la furchargent de nouvelles fappo·

fitions, qui entrainent la ruine d'un tour mal concerté.

11!.

Ceux qui je place dans cette troiüeme claífe ont

tellement réduit leurs prétentions d'apres les faits , qu'

elles paroitrent erre les feules de toutes celles que j'ai

expofées , qui puiífent trouver des partifans parmi

les

pcrfonnes raifonnables

&

in!lruices . Pour jetter du jour

fur cene matiere , ils diflinguenc exaétement ce qui con–

cerne l'ori¡\ine des

f•ntaínes

d"avec !'origine des rivie–

rcs. L es

fonta;nes

proprcment di tes font en tres·petit

nombre,

&

veden< une quanrité d'cau peu confidéra–

ble daos les canaux des rivieres: le furplus viene

1°.

des

plu ies qui coulent fur la terre fans avoir pénétré dans

les premicres couches;

des rources que les eaux plu–

viales font naitre,

&

dont l'écoulement tfl vitibleme"nt

atfujeui aux !aifons hu mides; 3°. en fin des fources in–

feufi bles qui doivenc ccre dillribuées le long du

lit des

rivieres

&

des rui(feaux . Perrault , <fuoiqu'oppofé aux;

phyficiens de cene claife, a remarqué que quaud les ri·

vieres fonr gro(fes, elles poutlenr dans les terres, bien

loin au·dela de leurs rivages , des eaux qui redefcen–

dent enCuite quand les rivieres font plus balfes ;

&

ce

dernier obfervaceur' qui a beaucoup travaill¿

a

détrui–

re les canaux

foCuerreins,

&

a

établir

l'hypothcfe des

pluies, va méme ¡ufqu'a prétendre que les eaux des ri–

vieres extravafées remonten! jufqu'au fommet des col–

lines

&

des montagnes, entre les couches de terre qui

abou tifrent au canal des rivieres,

&

vont former par cet–

te afcenfion foílterrcine les réfervoirs des

fontaims

pro–

prement dices : c'efl ce qui fait

le fond de tOUt

foo

fyfleme, qu'il fuffira d'avoir expofé ici.

Gugliel mini, dans fon

tra;e¡

¿.,

rivhres,

a di!lingué

toutes les chofes que noos venons de dérailler. ll a dt

plus obfervé plus précifément que Perrault ces petites

fources qui fe trouvenr le long des rivieres; il a remar–

qué que

fi

l'on creufoit daos le lit des ruiífeaux qui

foot a fec' plufieurs trous' on y trouvoit de l'eau a

une petite profondeur,

&

que la furface de l'eau de ces

trous fuivoit la pente des ruiífeaux; enforte que les e–

fpeces de

fonea;nes

artificielles font des ve!liges enco–

re fubfiflaos des fources qui donnoient daos le tems que

les ruiífeaux. couloient

a

plein canal. On conclut de

tous ces faits, que la p\íl.part des eaux qui rempliífent

les canaux ?es rivieres , provienneot des pluies;

&

que

les fources mfenfibles

&

pa!Tageres prifes dans

la rota–

lité, ont pour príncipe de leur enrretien les eaux piu·

viales, comme les obfervations conflances le prouvent

a

ceux qui examinen¡ fans préj ugés.

Mais on fe retranche

a

dire qu'une partie de

l'eau

des

fontamu,

ou de quelques-unes des

fontahtu

pro–

premenc dices , e!l élevée de la mer par des conduits

fourerreins. On infinue que la mer peut bien ne tranf–

meme dans leurs réfervoirs que le tiers ou le qunrt des

eaux qu'elles verfent dans les rivieres . Ces phyficiens

fe font déterminés

a

un partí auffi

modé~é,

par l'évi–

dence des faits,

&

pour éviter les inconvémens que oous

avons expofés ci-deífus; nous adoptons les faits qu'ils

nous offrent; mais cerrains inconvéruens re!knt dans tou·

te ieur étendue: car

t

0 •

l'obflruétion des condui ts fotl–

terreins par le fel efl toOjours

1t

craindre, fi

leur capa–

cité e!l proportionnée

a

la quaotité d'eau qu'fls tiren!

de la mer; un petit conduit doit etre auffi-tót bouché

par une petitc quantité d'eau falée qui y circule, qu'un

grand canal par une grande maífe:

2°.

la difficulté do

deífallement par les filtratiou¡,

&f.

fubfiflc

toO¡our¡ .

K

OR