72
FON
ble,
(i
la circulation des eau• dans les couches qui peu–
veot relfentir les ditférens effets de l'homidité
&
de
In
féchereiTe, ne fe faifoit pas de la circonférence au cen–
tre, oo dans la direél:ion des couches qui conriennent
les eaox.
:t
0 .
Pourquoi
1'
eau de la mer iroit- elle chercher le
E:cnrre, ou du moins les endroits les plus élevés des
continens, pour y entretenir les
fontaitJO
.1
D efcnrtes
noos répondra qu'il
y a fous ces montagnes
&
(ous
ces endroits élevés, des alembics: mais de la mer
?1
ces
prérendus alembics,
~tuelle
correfpondance a·t-il établ i?
N c
feroir-il pas plus naturel que les fources fuiTenr plus
abondanres fur les bords de la mer, que dans le cenrre
des rerres;
&
daos ks plaines, que daos les pays moo–
tueux
?
Ourre qu'on ne remarque pas cette diljJOti tion
daos les fources, la grande quamité de pluie qui rom–
be fur
les bords de
la mer, feroir
la
caufe naturelle
de
cet effet,
(i
le terrein étoit favorable aux fources.
6°.
1!
refle cn fin une derniere difficulté.
1°.
Le ré–
fidu des fcls dont
1'
eau fe dépouille, ou par dillilla–
t ion , ou par ti ltrarion , ne doir-il pas avoir formé des
obflruétions dans les canaux fouterreins,
&
avo1r eutin
comblé depuis long - tems
rous
les alembics?
2<>.
La
mer par ces dépOts n'a-r-elle pas du perdre une qoanri–
té prodigieufe de fes fels? Peor donner une idée de ces
deux eftcts,
il
faut apprétier la quanriré de fd que l'eau
de la mer auroit dépofée dans les cavirés,
&
dont elle
fe feroit réellement appauvrie.
Il paroít par les expé–
r ienccs de M . le comre de Marfigly, de H alley
&
de
Hales, qu'une livre d'eau de la mer tient en dilfolution
qoatrc gros de fel, c'ell-a- dire un trente- deoxieme de
fon poids: aioli trente-deox livres d'eao produifem une
livre de fel,
&
foixante-qoatre en donneront deux. Le
pié-cobe d'eau pefant
70
livres, on peut pour une plus
grande exaétirude comprer deor Jivres de fel dans ces
70.
N oos partirons done de ce príncipe, qu'un pié-cu–
be d'cao doucc doit a,voir dépofé de ux Jivres de fel a–
vant que de parveoir
ii
la fource d'uoe riviore. Or s'il
paffe f<>us
le pont royal, fuivant la dctcrmination de
M.
Mariotte,
288,
ooo, oco
de pi¿s-cobes d' eau en
24 heore , cette quantité d'cao aura dépofé !ous terre
:t76 ,
ooo,
000
de Jivres de fe! .
Cependant comme ceox q)li admertent la circulatioo
inrérieo re de l'eau de
In
m~r
conviennenr que les plu ies
groffilfent les
riviere~ , nou~
réduifons ce produit
a
la
moirié; ainti l'eau de
la
Seine
laitfe chaque JOUr dans
les entrailles
d.~
la rerre
288
millions de Jivres de fél,
&
nous aurOtlS plus de
c~nt
milliards de
livres pour
l'année: mais qo'efl · ce que
In
Seine comparée a••ec
toutcs les rivieres de l'Europe,
&
eofio do monde en–
¡ier ? que! amas prod'gieux de fel aura done formé
daos des canaox roilttrrdns,
la maffe immenfe d' eau
que les Heoves
&
le>
rivieres déchargent daos la mer
depuis tant de fiecle.!
Voy.
S
A L
u
RE
&
M
E R •
On peor réduire 3 trois cla1fe1 les phyliciens qoi oot
cffayé de répondro
~
ces difficulrés .
l.
M. Gualtieri (
'}otlrn ,
dn
SfaV.
an.
172).
'}rtin)
-dans les réllexions adretlé<o
3
M . Valilnieri, ex ige feu–
Jement qu'on
lui accorde deox propolitions . La prc–
¡:niere, qu'il fe troove au fond de la mer une ¡erre par–
ticuliere ou un couloir ,
o
u- rravers duqoel l'eau de la
m er oe peor pa!Ter fans fe dépouiller de fon
fel . La
feconde, que
l'eau de la mer fait équilibre
:i
uoe co–
lonue d'eau douce, qui
'inlinue daos l'inrérieur du glo–
be
a
une haureur qui ell en ra ilon inverfe de fa pelñn–
¡cur fpécitique,
e'
dl-a-dire dans
le rapport de
103
a
100.
Pour établir
fa prrtniere propolition ,
il allegue
l'analogie
d~s
tiltrations de
focs dans
les animaux
&
daos les végétaux,
&
en fin
1'
adoucilfemem de
1'
eau
de la mer par évaporation . Ce qui emborra!Te d'abord,
c'ell de favoir ou les fels
fe dépoferont dans le filtre
¡>articulier qui auca la venu d'adoucir J'eau de la mer.
Daos les animaux,
l~s
fucs qui n' entrent point daos
certains couloirs , tont abforbés par d'aurres; fans cela
il fe formeroit des obflruétions , comme il doit s' en
-former
a
u fond de la mer.
En fecond
iieu , fi
la coloooe d' eau
feO rerreine efl
en éqoilibre avec celle de l'eau marine, par quelle for–
ce l'eau pénétrera-t-elle les couloirs? D'ailleurs
li
l'on
foppofe que la mer efl auffi profonde que
les moma–
gnes fom élevées, le rapporr de pefanteur fpécitique de
l OO
:l
103,
qui fe
¡roove entre
1'
e~u
douce
&
1'
eau
falée, ne peor élever l'eau douce qu'an ,;
0
de
la hau–
teur des monragnes; ainli elle ne parviendra jamais au
tommet meme des collines de moyeone graodeur.
JI.
D'~urres
phylic;ieoi n' oot
pa~
été
:~.llarm~s
c!ei
FON
blocs de fels auffi énormes que
la mer doit Mpofer
dans les enrrailles de
la terre ;
leur
ima~inarion
a été
aoffi féconde pour creufer des alembic,
&
des caoaux
fouterreins, que l'eao falée peut erre aétive poor com–
bler les uns
&
boucher
les autres ;
elle a
formé un
échaffaudage de nouv<lles pieces, qui ¡ouent
(~Ion
fes
\•c:rux
&
felon les befoins du fylleme.
Voyez:. Médita–
tions frtr lo fontaines
,
de
K ohn .
On a rencontré daos
1'
Océan
&
dan~
certains dé–
troits ou mers particolieres, des efpeces de goufres ou
les eaux font violemment agirées ,
&
paroilfem s' en–
glootir dans des cavirés roílterreines qui les
rejet~ent
a–
vec la meme violence. L e plus fameux de
ces
goufres
efl pres des cOtes de la Laponie, dans la mer do
N
ord;
il
englourit les baleines,
les vaiffeaux,
&<.
&
reJette
cnfuire les débris de tour ce qu'il paroit a oir abforbé .
On en place un aupres de l'lle d' Eobée, qoi abforbe
· &
rend les eaux fept fois en vingr-quatre heures : celui
de Charibde pres des cOtes de la Calabre abforbe
&
vomit rrois fois
1~
¡our; ccux de Sylla daos le détroit
de la Sicile, do détroir de Babel mande!, du golfe Per–
liq oe, du détroit de Magellan, ne fonr qu' abforbans.
On
foup~onne
curre cela que fous les bancs de fable,
fous les roches
a
fleur d'eau,
&
dans la mer Cafpien–
oe en particolier,
il y a beaucoup de ces goufres tant
abforbans que vomilfans.
Comme ils fonr prcs des íles
&
des continens, on
en conclut que les eaox abforbées fonr englouries daos
les fo01erreins de la terre- ferme;
&
que
réciproque–
ment, les eaux rej ettées fortent de delfous
les comi–
nens . Ces goufres ne
font que
les larges orifi:es des
canaux routcrreins: J'eau de la mer englourie d' abord
dans ces grandes booches, fe difiriboe cnfuite par
les
branches principales des conduirs fourerrems,
&
fe por–
te ¡ufqu'au-ddloos des continens. E .Je parvient enfuite
par des
ramifications qu'
00
mult•plie
a
1'
iu6ni '
fqus
les monragnes, les cavernes,
&
les autres cavités de la
rene: en verru de la grande divilion qu' elle éprouve
po~r
lors, elle fe rroove plus expolée
á
l'aétion de la
chaleur foOterreine: elle
en
réduire en vaprors,
&
s't!–
Jeve dans les premieres couch<'S de la
terre, oú elle
forme des réferv oirs qoi fourniiTent
a
l'écoulemenr des
fources
&
des
fontaines
_
M ais ce qo'il tOur bien remarquer, l'eau,
a
1'
extré–
miré des branchts principales ' perd par évaporation
a
ehaque iullao t une li grande qoantité d'eau douce, qu'
elle acqoiert une falure
&
une graviré fpéc itiqoe plus
conlidérab le que cellc qui rempl1t les goofr<;: en con–
féquence, cel!e eau plus falée ell
dérerminé~
par fon
poids
a
refluer par les ram ficarions qui aboon!Tent aux
branches princ'pales, paree que le fel ne fe dépofe que
dans les ramiticaoons oú l'évaporation commeoce;
&
ces ramiñcarions par lefquelles
1'
eau falée coule , s' a–
bourhent ordinairement aox branches principales d' un
autre goufre vomi!lanr. L 'eau fe déchnrge par ce mo–
yen dans la mer , en y
report31H
3
chaque
intlaur le
rélidu falin des enu• évaporées
&
dulcifiées . Ainli les
conduirs foílrerreins
(e
débarralJent du fel qui pourroit
s'y accumuler par l'évaporarion de
1'
eau douce ·
&
Ja
mer répare la lalore qu'elle perdroit
infcnfiblem~nt.
A
mefure que l'évaporarion s'opere
3
l'extrémité des bran–
chcs principales des goufres abforbans, le produit de
cette dillillation rrouve des conduits prers
a
le recevoir
pour le décharga dans un goufre vomilfant. Quelqoe–
fois les rélidos falim prendroor la
roure des branches
principales du goofre
abforbon~;
&
alors ce goufre fera
abforbaor
&
vomr!Tant
e~
meme rems . Mais le plus
fouvent, le goofre vomilfant fera dillingué de
1'
abfor–
bant. Ainfi les
foneaines
de la S icile
&
du royaome de
Naple~
font eotretenues par le goofre abforbant de Sy l–
ln, qut pone fes eaox daos les
foúterreins de
1'
i
le
&
de la pointe de l'Iralie; le réfidu falin de l'évaporation
efl reporté
a
la mer par
Charibd~,
goofre vomirlant ,
&
par quelque autre ouverrore. Les couraos que
1'
on
ob!crve aOe7. ordinairement daos les détroirs, font pro–
duus par
la décharge des eaux falóes qui reftoenr des
foOrerre ins: rels font
les
coorans du Bofphore de Thra–
ce, produirs par les eaux qui fe déchargent des foOrer–
rein~
de l'Aiie mineure,
&
qoi fe ¡etteor dans le Pont–
Euxm, poor réparcr la quantité de falure qu'il perd cR
cou lant daos la Méditerranée par I'Hellefpoot
&
ne
réparant cel!e eau la lée que par l'eau douce des 't!euves
qu'il
re~oir .
De
me
me la mer Cafpienne ayanr de ces
goofres abforhans qui Jui enlevent de
l'eau falée, ré–
pare cel!e perte par des goufres vomiiTans qui lui vien–
oent des f<•Orerreios de la Ruffie
&
de la Tarrarie. Lei
&oufres
~bfor
305
d
roe
ao feptentr ional formen! le•
lleu-