FON
femens qué l'on confidere daos cette matiere, font
ceult
de> évcchés, abbaycs,
&
aurres monnfleres, églifes, cha–
pelles, hópitaux, colléges; les
fondaeiom
de melles,
obits, Cervices,
&
autres pricres.
Aucune
fondation
eccléfiaflique, telle que celle d'un
~véché,
monaflete, paroiiTe, chapelle,
&e.
ne peut
e–
rre
fait~
fans rautoritt! du fupérieur eccléliaflique; il faot
auí!i des lettres patentes du roi, düement enregiflrécs
au parlcment, ce qui efl toO¡ours précedé d'une iofor·
mation
de commodo
&
incommodo.
11 fallt auí!i des l<trres patentes pour autorifer les
fon–
tlatiom
fécuheres, te! les que foot les hópitaui, collé–
ges,
&
nutres communautés féculieres.
Oo appelle
fondateur
celui qui a fait la
foiJdation,
foit qu'i l ait donné le fond ou terrein pour y conllroi·
re une églife ou autre édifice, foit qu'il
y
ait fait coo–
flru ire l'td itice de l'églife, monaflere, hópual ou col–
lége , ou que l'éd16ce ayant dé¡
a
été conflruit,
&
de–
puis tombé en ruine, il
1'
ait fnit retever; ou bien qu'
il a't doté l'é!llife ou maifon de deniers
&
revenos de–
llinés a l'entretenement d'icelle: chacune de ces diffé–
rentes manieres de fonder une églife acquierl ao fonda–
tear le droit de patronagc.
11 faut néanmoins l'avoir réfervé fpécialement par la
fondation;
autremen t le fondateur n'a limplemeot que
Ja preléance , l'encens, la recommandation aux prieres
nomin•les,
&
autres droits houorifiques; mais non pas
la e<>llatioo, préfencatioo ou nomioation des bénéfices ;
pour ce qui efl des droits honoritiques, le fondnteur eu
joü'' dans les églifes couvelltuelles comme daos les pa–
ro iliales .
un fondareur peut etre contraint de redo ter
1'
églife
par tui fondée, lorfqu'dle devien t pauvre,
á
moins qu'il
ne 'enance
a
Ron
droit de patronage.
S'il étoit prouvé par le litre de la
fondation
que le
fondateur ea t renoncé au droir ele patronage, la poJTef–
lion rneme inunémoriale de prél'enter aux bénéfices ,
ne luí acquerroit pas
ce
droit.
L e< hériuers ou fuccdfeurs des fondateurs étant tom·
bé. dans l'indigeoce, fans que ce foit par leur mauvai–
fe conduite, doivent étre nourris aux dépens de la
fon·
datiott.
L'évcque ne peut pas aotorifer une
fondation
ecclé–
fiall ique,
a
moins que l'églife ne foit dotée fufhfammenc
par le fondateur, taot pour l'eotretien des balimens, que
pour la fubliflance dos clercs qui doivent deOervir cette
églife; c'tfl ce qu'enfeignent plufleurs concites
&
nu–
tres réglemens rapportés par Ducange, en fon
glo./Jaire,
au mot
dot.
La liwntendance des
fondatiom
eccléfiafliques appar·
tient 3 l'évcq ue diocéfain, enlorte qu'il a droir d'exa–
miner fi elles loot exécutées fuivant l'intention des fon–
dateu rs; il peu t auí!i en changer l'ul3ge, les unir
&
trans·
férer lorfqu'il y a utilité ou néccí!ité.
Le concite de Tronte ne permet
a
l'éveque de ré–
duire les
fondation¡
que dans les fynodes de fon dio·
ce
fe , mai;
il
y a des arrets qui O
lit
autorifé ces rédu–
étion<,
qooi~ue
iai1es par l'éveque feul; quaod
il
n'y
a ponll d'oppolition' c'efl un aae qui dépend de la ¡u·
rildétion volontaire, s'1l y a des oppofans, on fait
JO·
ger leurs moyet¡s
a
I'offic1aJité, avaot que l'éveque falfe
Con
decret.
Les Fondations des Acadérnie.t ont rendu célebre.s leJ grand.s
hom~
mes d.'lns le• ::,cienccs
&
dans les beaux
aru .
Le.s Fondations
Ce~
ront done trCs-luitc:s.
pu1fqll'
elles
tour"mlfent
du
fecours aux
hom–
mes de tah:nt , qui fans él_lcs ne .s'éleverou ..or p:ts du vulgaire igno–
ran
t.
&.
pu¡fqu'elles nournl1ent dans les
efpnu
une loUable
émula~
tion pour
l<\
gloire. qoi
en
la vraie fource
de~
aétions
bt!rolques.
L'aureur di! ctt art!clc décrit avec l'(:loquence
JJ.
plus vive, les
!1.bU1: "}Ui
n;ufl'ent des
FonJations •
8c.
que je ne nie
rJs.;
mait fon
ptojet qui rcnd
.l
óu:r les Fond<1tions n'efi pas diftérc:or de cclui
que prendroit un medecin en ótant la vie au
m:~
.b.de.
pour le de.
h\·n:r
ainfi
de. fes maladies
Une
Soci~t¿
pourr.1 certamement
fub.
fifter
fans les Fondatioos ;
mau
cellc~•-ci n~
feront
pas
ouifiblcs
mais
Utiles
J
la
SOCI~té;
&
fi
00 mc::t dans une balance les
3t'3D–
tage.s,
&
les
abus ,
les prcnlieu feront toújours
plu'
grand.s.
Et
il fcroit
l!
cr:1indre que, les FonJatiom lcvées. celfaffc:nt ces utiiités
qm ponerent
les
hornme~
venueux
a
les l!lOlblir;
&.
que
les vices
fe
confc:n•:~()em
ou mémc s'augment:tiTcnt ru•fqu'il, ne font p.u re.
guherernent l'effet
d,(!S
Funt.lattons. m:m
l'c:ff~o:t
des mauvaif'"s
con.
rumc! Jes homrnc:s, L'.lutc:ur de cc:t
anide
"ouc.Jroit que le.s Fon–
darion~
leY6.:1.
on
leur
(ub{btolt
dt:s
4f~riatiuu
Jibrts,
&
d~
{•H·
[&ripioru 'tloltmta.iro,
qui
fe:
pr.uiquent
en Anglt:tcrrc:,
&.
dans qud.
qo;: pa\'\ Je IJ. Francc comme dans
la
Ville Je Bayeux. Mats no–
u~
Lt.d:c:ur n:6echilfe
1
que:
de
fc:mblables
a(fociationJ
pc:uvent
pre–
rn•c:rc:mc:nt proJuire tOIH les
inconveniens
eJes FonJadons. ('Utfqu'il
faut encor: c.Jans
celle~
.¡a_
de• min.Cht-s qui peuvc:nt c::n abufc:r, en
s'npproptt:'n_t
a
eux
mémeJ
ou
~
qui il ne convient pl.a
le~
fom–
fDI='
rc~:uetlhes
par Je moyen
des a!focia.tions.
Se:coodcmcnt
fi
ce•
af.
FON
Mais ils ne peuvent chaoger les
fondatiom
ft!culiere5
faite> pour l'inflruétion de la ¡euneiTe,
&
les reodre éc–
cléfinlliques.
O o ne peut pas non plus appliquer une
fondation
faite
pnur une ville
a
une autrc villc .
Le grand vicaire de
1'
év~que
ne peut pas homolo–
goer une
fondation
fans un pouvoir fpc!cial.
Philon, ¡uif, enfeignoit que le gain fait par une coor·
tifanne lle pOUI'OÍt etre
re~Ü
pOUf la
fondotton
d'un lieu
faint;
00
o'a cepeodaot pas tOíljllUrS eU la m eme dé
ti·
catdfe;
&
M . de Salve,
port. Il. 1raél.
'f""]f.
f.
n.
foiltient nu contrnire que la
fondati01J
d'une égtile dt
valable, quoiqu'ellt ait té talle par une femme publi–
que, des deoiers provenaos de la débauche .
Une églile ne peor pré1endre avoir acquis une pof–
feí!ion contraire
a
(a
fondation.
Elle n'e!l point non plus préfumée avoir les biens qu'
elle pofTede, fans qu'il y ait eu quelque charge portée
par la
fondation;
c'efl pourquoi Henri
JI.
en
1
HÓ ,
voulant amplifier le fervice divin
&
procurer l'accom–
pufiement des
fondations,
c'ell-a-dire des meiTes, fer–
vices,
&
prieres foudées daos les égli!es, ordonna que
tous héritages
&
biens immeubles tcnus fans charge de
fervice diviu ou d'office égal, ou revcnu d'iceux, par
les églifes, prélats,
&
bénéñciers,
á
quelque titre que
ce ftlt, !eroieot cenfés vacaos
&
réunis
3
fon domaine.
L es biens d'églife ne peuvent erre aliénés meme par
decret,
li
ce n'e!l
~
la charge de In
fondatton,
quand
meme on ne fe feroit pas oppofé au decret.
Pour accepter une
fondotion
faite dans une églife pa–
roií!iale, il faut le concours do curé
&
des marguil–
liers.
Daos les
fondatiom
faites par reflament ou codicile,
c'elt aui héntitH a paya le• dtoits d'amortiiTemcnt
&
.d'indcmuité, paree que l'oo préfume que l'intention du
défunt a t'tt de faire ¡oüir l'églile pleinemem de l'ef–
fet de les libéralité•, au lieu que dans les
fondatio11$
faires par aétcs eotre-vifs, les héritiers oe lont pas o–
bligés de payer ces drnits, paree que ces fortes de do–
nations ne
r.~oiven t
point d'extenlion;
&
l'on préfu–
me que li le fondateur avoit voulu payer les droits d'a–
mortifiemcnt
&
d'indemnité, il l'auroit fait lui-meme,
ou l'auroit dit dans l'aéte.
Le dCJéteur Rachus dit que les
fondaeioni
doivent
e–
rre accomplies au moins daos l'année du Óéccs do fon–
dateur; qoe
ú
ce qu'il a donné n'efl pa; fuffifant pour
accomplir les charges de la
fondatton,
les héritiers ne
font pas tenos de fourntr le furplos, mqis la
fondation
ct1 couvertle en quelqu'autre ceuvre pie, do coofente·
ment de l'évé•.¡ue.
Lorfque les
fmdatiovT
font exorbitantes,
&
qu' il
y
a conte!lation fur
l'e~écution
du tellamen1 ou elles fout
portées, le ¡uge peu t les réduire
ad ltgitimttm
•
mod11m,
eu t'gard aux bieus do defunt ,
a
la qua! ré
ó<
il
la for–
tune du dtfunt,
&
autres circonllances.
Les arrérages des
fondotiom
pour obits, fervices,
&
prieres,
(e
peuvent cf<mander depuis
29
anné<S, en af–
tirmant par les ecclélialliques qu'ils ont acquitté les char–
ge ,
&
qu'il; n'ont pas été payé;.
Pour ce qui el! du fond, fi c'<ll une fomme 8 une
fois payer, qui efl donnée
a
1'
églife, elle efl fu¡ette
3
pr~fcription;
mais les
fondationi
qui conlit1cnt en prc–
lla-
fociadoos dépendcnt daot une Ville de l:t libre
volont~
Jcs Ci–
toyens, clle.s feront incenames
&.
ceux qui ólu cummenccment fu–
rene
Jes
plus
zdés,
feront pt:Ut· t!trc dans
la
func
leJ
moins
por–
tés 3
y
concounr;
&
fi
les Ctto)·ens fonr conrrainu de les payer,
ils feront furchargés d'une nouvelle impofition, qu1
l:D fe
l.h!rour–
n:.nt fouvem de la fin pour laquelle elle cft fixél.: , fervira
paur
en
cngr.J.ifler qudques-uns au pn!Ju,!ice de plufieurs
En
troiftemc
hett
cha.cun concouranc
a
de
fc:mblab)es 3tfociations. d'auunt
qu'il
les
conlidere pour foi utile.s, oe vouJra pas fe déf.tire,
fi
non que de
cene fomme d'argent qni contrepe(ée .avec le bnr de
l':t!fuci.ation
pourl"a
rourner
3
fon avanuge
11
s'tnfuit
de-.li,qu'on nc peut
e–
fperer
de
ces aifoctations cene
urilité,
qoi fe m.:«nifdle dans les
Fondations . Que 6 oous \'Ou.lons
élevcr l'c:fprit
ñ
la Rehgion chré–
tienne
1
nous connoitron.s, que les pieufcs Fondauon.s fOnt nécef–
faires pour le roaintiea de fes mioiflres, pour la majeflé: de fet
cé–
rémonie.s!
&
~ur
plufic:un
autreJ a:uvres religit:ufcs. La fcrveur
des prernters
~tecl~
de 'Eglifc: s'ert li n:froiJie, qoe s'il ma.nquoit
les Fond.uions
bues rar
n.O-'
aaCICD.S •
qnelles fu
1Cíles
con(é:qocn–
CCJ
n'y auroit
il
p;u
a
cr:undre r Le.s
M.ufoos
pour
les Enf.lnl Or..
pbelins,
_?U
e:Xpofés,
pour
lc:s
femmes repcnties, pour
les
m:alade.s,
pour les mvahdc:.s, oc font ce pas des Fondarion.s , cbns le(quclle$
momphe
la
cbarité cbrétienne,
&
dont la
~ocil!té
en reffent
un
grand avantage
l
j'accotderai
qu'un
nombre ez:cetlif de fond.3tiona
peut-érre
préJUd.iciabl~
3 la Ré¡,ublique ,
&
que
tfl
m~tfus
in rtbus:
mau ptufieur..
Fo.n~tlons
fonr
trc~utiles,
font
loUJble
1 ,
&
quel–
qne.s-unes
n~cc:lf.ures
d.msune Sqctété
cbchienoe.