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GRO

due de cette variation dans la durée des

troffejj'a

en

général'

&

dooner en me me tems le moyen

de

la ré–

duire

a

un terme

tixe' dans telle o u tello

gro.f!e.f!e

par–

ticuliere. Quelques perfonnes prérendent av01r rem:n–

qué que .l'accouchement arrivoir apres dix mois lunni–

res de omgr-fepr JOurs, ou neuf mois Colaires de tren–

te JOUrs, au premier ou au fecond jour qui répondoit

aux deux premiers jours auxquels l'écoulemwt périodi–

quc étoit arrivé

a

la mere avant fa

grofle./Je.

Avec un

peu d'anenrion, l'on verra que le nombre de dix pé–

riodes de l'écoulement des regles peor en effct tixer le

tems de l'accouchement

il

la ti o du neuvieme mois, ou

a

u commenctmem du dixieme.

• 11

oait beaucoup d'enfans avanr le dcux cents foixan–

lleme ¡our;

&

quoique ces accouchemens précedet\1 le

terme ordinaire, ce ne fonr pas de fnutles-couches, par–

ce que ces enfans vivent pour la plflpart. On dit ordi–

nairement qu'ils foot nés

a

fept mois o u

a

huir mois;

mais il ne faur pas croire qu'ils naiffent en effet préci–

fément

il

fept mois ou

ii

huit mois accomplis: c'efi in·

différemmeot dans le courant du fix ieme, du fept ieme,

du huirieme ,

&

meme daos le commencemem du neu–

vieme mois . Hippocratc dit clairemenr que

les en–

fans de fept mois naiffenr des le cenr quarre- vingts–

deux ieme JOur; ce qui fait précifémentla moirié de l'an–

née Colaire .

On croit communémenr que les enfans qui naifTent

i\

huir mois , ne peuvent pas vivre, ou du-moins qu'il

en périt beaucoup plús de ceux-la, que de ceux qui

nnilfem

a

fept mois . Pour peu que l'on refléchiffe fur

cene opinion, ctJe parolt n'erre qu'un paradoxe;

&

je

ne fai

fi en confultant l'expérience, on ne trouvera pns

que c'efi une errcur. L 'enfanr qui vienr

a

huit mois efi

plus formé,

&

par conféquenr plus vigoureux, plus fa ir

pour vivrc, que celui qai

n·~

que fept mois : •cependan t

ccttc opio ion, que les enfans de huir mois périffent plit–

tór que ccux de fept, efi affez commuoémenr

re<;ue;

elle efl fondéo fur

l'aurorité d'Arifiote, qui dit :

c.e·

'Stri.t animantibuJ ferendi uttri ttnttm rfl ttmpui;

ho~

m_ini vero plura

ftmt,

r¡uippe

&

feptimo mm

fe

&

de–

&tmo.nafeit!lr, .atque etiam ínter [eptimum

&

deci~um

pofitu;

if'!'

tntm menfe oélavo

na[cr1ntur,

etfi mtnru,

Jamm

Vtvere

po.f!rmt.

De gen.,at. animal. lib

11/.

~ap.

u/t.

Le commencemenr

du

feptieme mois etl done

Je premier terme de la

gro.f!e.f!e

;

li

le fcerus

efi

« Je<–

ré plihót,

il

meurr, pour aio!i dire, fans erre né: c'efl

un fruit avoné qui ne prend point de nourrirure ,

&

pour l'ordinaire il périt fubitemenr daos la fau(fe- cou–

chc.

11

y

a, comme l'on voir, de grandes

limites pour

les termes de la durée de la

gro.f!e.f!e,

puifqu'elles s'é–

rendent depuis le fcpticme jutqu'au neuvieme

&

dixie–

me mois ,

&

peur-etre JUfqu'au onzieme:

il

na

ir

a

la

vérité beaacoup moins d'enfans au dixitme mois, qu'il

n'eo oair daos le huirieme, quoiqu'il en naiffe beaucoup

au feptieme . Mais en géoéral les li mire1 de la

gro.f!ef–

fe

font reofermées dans J'efpace de trob mois, c'etl·

a-dire depuis Je feptieme JUfqu'au dixieme de

fa durée

poffible.

Les fe mmes qui onr fair

plufieurs enfans, afsí\renr

prefqoe toutes que les femelles naiffent plfltard que les

miles: fi

cela efl ' on ne devroit pas etre furpris de

voir oaitre des en fans

a

dix mois, fur-toUI des femeJ–

Jes . Lorfque les enfaos vienocnr avanr neuf mois, ils

ne font pas auf!i gros ni auffi formés que les autres :

ceux au contraire qui ne vienoent qu'

a

dix mois ou

pJQrard, onr le corps fenfiblement plus gros

&

mieux

formé, que ne l'cfi ordioairement celui des nouveau–

nés; les cheveux font plus loogs; l'accroiffemenr des

denrs, quoique cachées lous les gencives, efi plus avan–

cé ; le fon de la voix efi plus oer

&

le roo en efi plus

grave qu'aux enfans de neuf mois. On pourroit recon–

noitre

ii

J'infpe8ion du oouveau-né, combien fa naif–

fance auroir été retardée ,

fi

les proportions du corps

de tous les eofans de oeuf mois étoienr femblables,

&

1i

les progri:s de Jeur accroitTément étoient reglés: mais

le volume du corps

&

Con

accroilfemenr varienr, fe–

Ion

le rempéramenr de la mere

&

celui de l'eofaor ;

ainfi

tel enfanr pourra nairre

~

di1 ou onze mois, qui

ne Cera pas plus avancé qu'un autre qui Cera oé

a

neuf

mois.

Les fretus des animaux n'ont qu'un terme pour nai–

tre. Les jumeos porreot le leur pendan! onze 3 douze

rnois; d'aurres comme les vachcs, les biches, pendan!

neuf mois ; d'autres comme les renards, les louvcs ,

pendanr cinq mois; les chiennes pendanr neuf femai–

ues; les chattes pendan! fix; les fe melles des !apios

GRO

trente-un jours: la phlpart des oifeaux fortenr de J'ceuf

au bour de vingr-un jours; quelques-uns comme Je, te–

rins, éclofent au bour de rreize ou quatorze 1ours,

&<.

La variété el!

a

cer égard tour auffi grande qu'en toure

aurre chofe qui efi du relforr

&

des opérati<HJS de la na–

ture: cependant il paroir que les femclles des plus gros

animaux , qui ne produifent qu'un petit nombre de fre–

tus, font confiamment celles qui portenr le plus

long–

tems ;

&

que le tems do féjour de

leur fcerus dans le

veotre de la mere efi toOjnurs le

m~me

.

On doir obferver auffi que l'accouchemenr dans ces

différens animaux efi fans hémorrhagie : n'en doit· on

pas cooclure que le fang que les femmes rendenr roQ–

;our~

aprcs Jeur accouchement , efi le faog des men–

Orucs;

&

que fi

le fcetus humain nait

a

des termes

fi

ditti!rens , ce ne peut ctre que par la variété de l'a8ion

de ce fang, qui

fe fait

fentir fur la ffi1ltrice

l

lO

U

tes

les révolutions périodiques; a8ion qui efi auffi vraif–

femblablement une des principales cauCes de

l'e~clution

du fcerus, dans quelque rems qu'elle fe fatfe,

&

par

conféquent des douleurs de l'enfantemenr qui la préce–

dcnr. En effet ces douleurs font, comme on fair, tour

au-moios auffi violentes daos les fau!Tes-couches de deux

&

de rrois mois , que dans les accouchemeos ordinai–

res ;

&

il

y

a bien des femmes qui onr dans toas les

tems

&

fans avoir con<;u, des douleurs tres-viv es , lorf-

0que l'écoulemenr périodique cfi fur le poinr de paroi–

tre: ces douleurs

font de la meme efpece que celles

de la fauffe-couche ou de l'accouchemeot; des Jors ne

doir-on pas foup<;onner qu'elles viennent de la meme

ca

ure?

L'écoulement des menflrues fe faifant périodiquement

&

a

des intervalles déterminés. quoiq ue la

gro./Je.f!'

fup–

prime cene apparence, elle n'en détruit cepcodanr pas

la caufe;

&

quoique le f.1ng ne paroi!Te pas au terme

accoll tumé, il doit fe

faire daos ce méme tems une

efpece de révolurion, femblable

a

celle qui fe faifoir a–

vanr la

gro.f!e.f!e:

auffi y a- r- il des femmes doot

les

menfirues ne foot pas fopprimées daos les premiers mois

de la

gro.f!e.f!e:

il y a done lieu de penfcr que lorf–

qo'une fe mme a con<;O,

la révolution périodique

fo

fa ir comme auparavanr; mais que comme la matrice efi:

gooflée,

&

qu'elle a pris de

la marre

&

de l'accroif–

femeor (

1/oyez:.

M

A T R

1

e

E),

les canaux excrétoires

é–

tant plus ferrés

&

plus preffés qu'ils ne l'étoienr aupa•

ra\·ant, ne peuvenr s'ouvrir ni donner d'ifiue au

faog,

3.

moios qu'il n'arrive avec taot de force ou en

ti

grao–

de qnanrité, qu'il puilfe fe faire patTage 'malgré la réli–

flance qui lui efi oppofée: daos ce cas il paroltra du

faog;

&

s'il en coule en grande quanrité, l'avortement

fuivra; la matrice reprendra la forme qu'elle avoir au–

paravant, paree que le fang ayanr rouven tous les ca–

naux qui s'étoient fermés. ils revicndrom au m emo é–

tat qu'ils étoienr . Si le fang ne force qu'une partie de

fes caaaux, l'ceuvre de

la

génération ne fera pas détrui–

tc, quoiqu'il paroiffe du fang; paree que la plus gran–

de partie de la marrice fe trouve encore dans

l'état qui

efi nécefiaire pour qu'elle puiffe s'esécuter: daos ce cas

il paroirra du faog,

&

J'avortement ne fuivra pas; ce

fang Cera feulement en moindre qoanrité que daos les

évacuarions ordinaires.

Lorfqu'il n'en paroir point du tour, comme c'efi le

cus le plus ordinaire, la premiere révoltHion périodique

ne lai[fe pas de fe marquer

&

de

r~

faire feotir par les

memes fymptomes' les memes douleurs: il fe fn it done

des le rems de la premiere fuppreffion, une violente

aélion fur la marrice;

&

pour peu que cette aélion

fa

e

augmemée, elle dérruiroir l'ouv¡ age de la génération:

oo peut méme croire avec afiez de fondement, que de

toutes les conceptions qui fe font dans

les dernicrs JOllrS

qui précedenr l'arrivée des menfirues, il en réuffit fort

peu,

&

que l' aélion du fang dérruit aifémem les foi–

bles racines d'un gcrme 6 rendre

&

fi délicar, ou en–

traine

!'~uf

avanr qu'il fe foit atraché

a

la martice. Les

conceprions au conrraire qui fe font dans les JOUrs qui

fuivenr 1' écoulemenr périodiquc, fonr celles qui

rien–

nenr

&

qui réuffiffeot le m ieux; paree que le

produi~

de l:t conception a plus de tems pour <;roitre, pour fe

fortifier

&

pour réfifier

ii

l'aélion du fang

&

a

la ré–

volutioo qui doit arriver au tems de l'écoulemem. C'eft

fans doute par cene coo fidérarioo que le célebre Fer·

nel, pour calmer les alarmes que donnoir

~

toure la

France

l:t

fiériliré de la reine, donna d'abord fes anen–

rions aux écoulemens périodiques : apri:s en avoir cor–

rigé les irrégularités, il crut que

le

tems qui pouvoit

le plus faire efpérer la fécondiré, étoit celui qui fuivoit

de ptes les regles •

Le