GRO
G ROTES QUE S,
f.
f. pi. (
Beaux-drtl)
vient
do
rnot ualien
groua
,
groue . Ce genre de fo¡ets de
pein!Ure, qoe nuus nommons aoffi
ornemmt
&
~trabe[qut'
a été appellé
grottfque
'
paree qo'il en uoe imi–
IOIÍOO
de cenaioes peimurcs ancienoes qui ont été dé–
coovencs daos de¡ gr01tes fuOterreioes.
13ellor i noos dit, daos fon
introduf!ion
anx
peintu–
'"
antiqtuJ:,
On vo·t au palais raroefe
a
Rome, on
, morccJu d' ornement admirable ; il
repréfeme des
,
fcuillages avec un mafcaron, deox eufans, une figu–
" re dont la moitié offre le corps d' une nymphc,
&
,
l'autre moitié le corps d'uu chcval. Ces figures for–
" reot des branches, des feuillages ,
&
cene compofi–
" tion efi un de ce> caprices que V>truve appelle
mon–
"
jlr<J
&
figuro partaglu,
&
noos autrc¡
grou{qu<J .
On oe pcut diíconvenir que ces fones d'invemions
ne porrent le caraélere des fouges d'un malade,
&
que
ce oe foit précifément ce que peiot Horace, lorfqu'il
dit:
H"mano eapiei etr'IJietm piflor eqtti1111m
.1rmgere
(i
tJelit,
&
varia! indHe<rr plmnat,
Unátqrte collatis
membris,
ut
trtrpiur
atrr~m
Deji11at in pi{rem mulitr formofa
{ttpern~,
Sptf!atmn admijfi rifum tmeatil amiei?
On pourroit peur-chre induire de ce pafTage avec af–
fe~
de vraiffemblance, que le goOt pur
&
folide o'ap–
prouvoit pas du tems d'Hornce ce qu'on
a
depuis imi–
t~
avec one efpece de vénératioo. Mais Je n'entrerai
point daos
URf
difcuffion qui ft:roit rrop longue ici: Je
crois au-moios qu'on ne faornit faire hoooeur
11
la rai–
fon aurlcre de l'invention de ce
~enre
de peinture, dont
cependant on ne peur pas fans fe m••ntrer rrop févere,
blámer l'ufage circonfpeél
&
modéré. Comme la fa–
gefTe n'exclur point une efpece de déraifon aimable qui
Joi fcrt d'ornemenr lorfqu'elie e!l placée, les Arrs fairs
pour erre fages
&
refervés onr le droit auffi de déro–
ger quelqoefois
~
l'auOériré des grands príncipes. Le
poinr importan! e!l de placer lturs écarrs,
&
de ne les
pns rendre exceffifs : mais ce point,
peut-~tre
plus
em–
barr:lrTanr pour une narioo vive que pour celles qui font
plus re6échics,
a
éré plus d'une fois perdu ou ignoré
parmi nous. Une
h;rloire
de nos
grot<['f""
en !Out gen•
re
produiroit aCI Orement ce rire dont
parle
Horace,
Sptélatflm admi.lfi ri{lnn ttr,.tltÍ! amid?
Au refie les modeles qui ont été regardés comme
les meilleurs en ce geore, foor les ornemeos rrouvés
dnns les pnlais
&
dans les rhermes de Titus,
a
Tivo–
li ,
&
dans 1es groues de N apies
&
de
Pnu~1.oles
.•Ces
modeles, qui o
m
prefque toas péri, ont fer"i
á
Raphad
a
]u les Romain,
a
Polidore,
&
3
]can da Udine, pour
irnpofer uoe efpece de regle
a
ce genre qui o' a que
rrop de penchant
a
s' affranchir de rout efclavage. La
fymmétrie, l'élégance des formes, le choix agréable des
obJers, la legereté non-exceffive dans l'agenccment, font
les points Cur lefquels on peut appuyer les príncipes de
l'arr des oroemens ou des
grotc(.¡ttel.
Leur convcnan–
ce avec les lieux ou on les employe, leor rapport avcc
les décorations donr il• f<IIH partie, doivem guider ces
fones d'égaremens. Eofin comme ce genre etl unique–
ment de conveotion, il faur t3cher d'adopter en
y
tra·
vaillnnt, non pas les convemioos exceffives qui n'exi–
llent qu'un innaot, mais celles qui par
quel~ues
poinrs
au-moins
tiennent
3
la raifon
&
fe rapprochem de
la
llntore.
Article de
M.
W
A T
1!
LET.
GRO T
K AW, (
Glog.)
petire ville d' Allemagne,
capitale de la principauré
de
meme nom, qu'on appei–
Je auffi la
principartt< de Nei{l,
en Silé(ie. Elle etl fi–
tuée daos llne plaine fertile,
a
quatre lieue S. O. de
Brieg, dix S. O. de Breslau, dou1.e N. E. de
Glat~.
Long.
3f·
10.
/at.
so.
42.
(D.
J .)
GROTT A-FE RRA T A,
(Glog.)
fameufe nb–
baye de la
c~mpagne
de Rome, fituée prcs de la vil–
k
de Frafcati. Ce mouallerc orné des pein tures du Do–
miniquin, etl de!fervi par des moines grecs, don! u
u
cardinal efi ordinairemwr abbé. C'étoit-13 Jadis le
'I'u–
fndum
de Cic
~ron
, fa maifoo de campagne la plus ché–
rie
cellc oü il alloit fe délarfer do poids des affmes
de 'l'état:
ex omnibru /aboribuJ
&
moltftiÍ!, tmo illo
;., loco ronquirfcimru ,
écrivoit-il avec délices
i
Ani–
cus . Elle QVO!t appnrtenu auparavant
a
Sylla'
&
l'on
y voyoit, dit Pline , entr'nutres magnificences,
~n
ad–
mirable tableau repréfeotant la viéloire que ce dtélareur
GRO
avoit remportée dans la guerre
d<S
i\larfe1, oií Cicé'ron
avoit fcrvi fous fe< o¡drel en qualiré
de
••olomaire.
,.Le coo:ul de Rome fero;t fans dour. bí<n furpris ,
s 1l revenou au monde, de voir fur les ruine, de
lo
mai–
fon daos laqoelle il étoit
né,
filr les débris
de foo
por–
tique
&
de fon polais, d'un c6ré on couveot d inqui–
fiteurs,
la '!Ji/la di S. Domeniro,
&
de l'aurre une ab–
bayc qu'occopeot des moincs Calnbrois .
Q.u<mtum
mu–
tatrll ab illo!
Mais eolio le
'I'u[wlum
de Cicéron a eo le memc
fort que rous les édifices del plus grands homm ., de
fon
!iecle;
leurs maifons de plaifance, leurs
«m~
1
cs
&
leurs palais, foot devenus
l'habitation des maine>, des
préJars
&
des cardioaux qui gouveroeot Rome mo–
deroe.
Du prétrn fortttflts foulent d'rm pil tranruille
Le tombtau dtJ
Ca#OI11
&
la undre d'Emilt.
(D.
J.)
GROTTE,
f.
f.
eripta, (Hift nat.)
Onnom–
mc ainli les cavcrnes, les creux ou les efpaces vuides
qui fe rencontrent daos
le fein de la !erre,
&
furrout
dans 1' inrérieur des monragnes. Buttner
&
la plfipart
des Naturalitles attribuem la formntion des
grottu
aux
boulevcrfemens caufés par le déluge univer(el ou par
d'aurres révolurions particulierel , telles que celles qu'
ont pu caufcr les feux foOrerreins; ou aox eaux qoi en
pénétranr au-travers des monugnes
&
des raches qui
les compofent, onr entrainé
&
détaché tes fubtlances,
relles que In terre,
le fJblc
&c.
qui leur préfentoiem
le moins de réfiCiancc,
&
o'ont lnifTé fubG!Ier que les
plus folides qu'dles n'onr pl1 eorra!ner avec elles, Les
gro.tuvarient pour la grandeur
&
pour les phénomeoes
qu elles préfenrent; il n"y a guere de pays mootagnea:t
ou l'on n'en trouve qudques-unes.
La
grotte
de Baumann, fituée daos le duché de Eranf–
wick, eo1re Blankenbourg
&
Elbingrode, e!l une des
plus fnrneufes que l'on connoi!fe en Europe; elle etl:
d'une étendue tres-confidérable,
&
compofée d'uu grand
nombre de cavernes qui
communi~ucnt
les unes aux
amres. Ces cavernos (ont remplies de
!lal~élires
&
de
coucrérions píen
e
ufes, qui otfrent aux yeux des figures
toor-3-fair ñngulieres,
&
que l'imaginatioo prévenue reod
pcur-eue eocore plus merveilleuf<s. 11 y amoit meme
lieu de foup,onner que l'art a quelqoefois aidé
a
per–
fcéliouner
des
rdfcmblnnces que In nature o'avoit fait
qu'ébaucher; tcl en peut-etre le chcval'
&c.
que l'on
dit litre ou av01r été daos certe
groeu.
On trouve en- •
core daos la roche qui forme cette
grottc,
des o!fe–
meus d' animaux, que la crédulité a tait regarder com–
me des os de génnts. L" on vaote encoro
1'
rmicor–
m<
foffil•,
ou le fquelette d'un animal fabuleux appel·
Jé
li<ornt,
mais que l'on ne regarde aéluellement que
cornme le fquelctte du poi!fon appellé
nar·wal.
Voyez:.
I3<hreos,
Herc)•nia wrio{a.
Le célebr< Tournoforr nous a dooné daos fon
vo–
yage
d1<
Ltvant, tome
l.
pag.
190.
une defcription trcs–
ourieufe de la fam<ufe
grotee
d' Anti¡iaros, dnns
1'
Ar·
chipel: elle e!l remarquable par la beauré des tl:alaéli–
res
&
des concrétions d' une forme
linguliere qu' elle
préfente. Ces fialaélires font de l'efpece de marbre vei–
né
&
couleur d'onyx, que l'on nomme cornmunémeot
albáere oriental,
&
qui ne doir eue regardé que com–
me un marbre plus épuré, entrainé par les eaux,
&
dépofé enfuire fur
les parois de la
groJtc
par ces me–
me< eaux, aprcs qu'elles om été óltrées au-travers de
la pierre.
La Fraoce fournit un grand nombre de
grotter,
auffi
curieufes
&
intérerlan1cs poor les obfervateurs de I'Hi–
Ooire narurelle, que celles d'aucune aurre cootrée de
I'Uoivers: telle e!l entre nutres la
grottt
ou caverne
d'Arcy daos la Bourgogne, décríte
il
l'artide
ARe
Y,
fans compter celles qui
(e
trouv cnt en plotieurs nutres
endroits do Dauphioé, de la Franche-Cornté,
&c.
&
en général dans les pnys montagneux.
f?oyez.
1'
artic.
G
L 11
e
1 E R E N 11
r u
R E
c. c.
E.
La
pluparr de ces
grot–
teJ
&
cavernes fonr ru¡cues
á
fe remplir peo-a-ptu, au
point que des endroits
od
l'oo pnfTnit librement, fe rroo–
veor refTerrés au boot d'un certnio rems,
&
finiffent me–
me par fe boucher enritrement. Cela arrive par le con–
cours continuel d'une eau chargée de parties lapidifiques,
qoi tombe gouue-3 goune de la voílte oo panie fupé–
rieure de ces cavernes
.
Les rochers dont
les Alpes foot compofés
r
font
remplis eo quelques eudroits de ca<•irés ou de
grottes,
d'ou les habitaos de la Sui!Te
YOIH
tirer le crytlal de
ro-