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FON

¡;:~a;

car ces points ne fonr pas

v~ritablement

immo·

hites; ils ne le font, ou plOl!'H ils ne fom confidérés

comme tels, que par rapport

a

la panie de la corde

qui ofcille entre deux;

&

d'ailleurs ils fonr eux-mt!mos

des vibrations par rapporr aux deux eurémirés vérira–

blemenr tixes de la corde. Or daos cerre fuppofirion,

M. D aniol Bernoulli prouve que rous les poims de la

carde ne foor pas leurs vibrarions en mt!me rems; mais

que les uns fonr deux vibrations, les aurres trois,

&e

pendant que d'autres n'en fonr qu'une;

&

c'ell par-ll

qu'il explique la multipliciré de fans qu'on emend dans

le ftémiffemenr d'une méme carde: car on fair que la

différeuce des fans vient de celles des vibrations.

Comme M. Daniel Beruou lli atraque daos ce mé–

moire la rhéorie que j'ai donnée le premier de

la vi–

b•arion des corps fonores,

'l!OJ<Z

/'

articf<

C

O R DE,

j'ai cru devoir dpondre

a

fes ob¡caions par un écrir

parriculier, que j'efpere publier dans une aurre ocea–

fian: mais cetre difcuffion n'éranr point ici de mon fu–

jet. je me borne

a

la queilion préfeme. J'accorde d'a–

bord

a

M . Bernoulli ce que je ne erais pas,

&

ce

que M. Euler me paro1r avoir tres-bien réfuté dans

le~

mémoires de l'acad. de Berlín 17s:3; favoir, qu'u–

ne carde en vibration décrit rottjours ou une rrocho'ide

fimple, ou une eourbe, qui n'ell autre chofe que le mé–

lange de plufieurs troch 0'ides. En admertant cene pro–

pofirion, ¡'obferve d'abord que daos les cas ou la cour–

be décrire fera une

trocho'ide

fimple (ce qui peut

&

doir arriver fouvent,

&

ce que M. Bernoulli remble

fuppofer lui-meme), tous les poinrs feront leurs vibra–

rions en meme rems,

&

que par conféquent il o'y au·

ra point de fon muhiple: or oeb ell comraire

a

l'ex–

périence; puifque toure corde mife

en vibrarion

fait

enrcndre plulieurs fans a-la-fois.

J e demande de plus,

t

0 •

ce que M . D aniel Ber·

noulli n'a poinr expliqué, quelle

Cero

la

caufe qui dé–

termincra la corde vibrante

a

litre un mélange de plu–

fieurs trocho'ides :

2°,

ce qu'il a expliqué encore moins,

<!'lelle fora la caufe qui déterminera conrlamment ces

trocho'ides

a

t!tre telles qu'on enrende l'o8ave, la dou–

'Lieme,

&

la dix·feptieme, plOu'lr que tour aorre

fon.

Or concevroir aifémenr commenr la corde feroit en·

tendre, llutre le fon principal,

l'o8a ve, la dou2i<me,

&

la diA -fepti• mc, fi

les points de la carde qui for–

ment les exlfel.!lités de< troch >ides parrielles, éroicnt de

véritables nceJds ou points fix«, tels que les patrie> de

la carde comprifes entre ces nceuds, 6 flenr daos le me·

me tem), la prerniere une

vibr:nion;

1a

feconda,

deux;

la troiflr.:me, trois; la qoatrieme, quatre; la cinquieme,

cinq,

b'c.

En ce cas, on pourroir regatder la corde

comme compoíée de cinq partics différentes placécs en

ligne droitc, immobiles chacune 3 lene> deux exrrémi–

m ités,

&

formanr. par btrs différentes longueurs cene

'

fui re ou progreffion,

1

~

,

...!

, _: ,

~

,

&c.

Mais

3

4

S

l'expérience dém rmtre que cela o'ell pas ainfi . Daos

une carde qui fait librement fes vibrarions, on oe re·

marque poinr d'aurres nceuds ou poinr• abfolumenr

fi–

Jes, que les extrémirés;

&

M. Bernoulli paro1r admet·

tre cene vériré .

ll ell vrai qu'en regardant les nceuds comme mobi·

les,

&

en fuppofant d'ailleurs que

la corde vibrante

foit un mélange de plufieurs trocho'ides ,

les diflérens

points de cene carde fom leurs vibrations en différens

tetns. Mais

il cll aifé de voir que cet¡e différence de

vibrations ne peur fervir

a

expliquer la mulripliciré des

fans. En

~ffer,

fuppofons pour plus de

limplicité,

&

pour nous faire plus facilemenr enrendre, que la carde

vibrante forme uniquemenr deux trocho'ides égales , en–

forre q11e

1~

point de milieu de

la carde fnit l'exrrémi·

té commune des deux

trochoi'des ; nous convenons

que raodis que ce point de milieu de la corde fera u–

oc vibration, le point de milieu de chaque trocho't'de en

fera deux: mais

il

ell aifé de faire voir,

&

¡e l'ai dé·

monrré daos l'écrit dont j'ai fait mention plus haut, que

ces deux vibratiaos ne fe feront pas

c~acunc

dans un

tems égal,

&

qu'~infi

la réunion

d~

ces deux

vibr~tions

ne doir poim produire l'oaave du

fon principal , don–

llé par le point de m ilieu de la corde: car pour qu'oo

enrende cene oaave,

¡¡

faut non-feulemenr que l'oreille

foir frappée par deux vibrations daos le meme

tems '

il faur de plus que ces deux vibrations foient chacune

d'égale durée . C'ell pour cela qu'une carde qui ell

la

mo11ié d'une autre,

tour le refle d'ailleurs égal, fait

emeodre l'o8ave du

Con

que cette aurre produir; paree

que non-feulement la perite carde fait deux vibrarions

peudanr que la grande eo. fait une, mai> qu'elle fait

u-

FON

47

ne vibration pendant que la grande en fa ir la moirié

d'une: autrement, fi

les vibratton; de la pe tite carde ne

fe

fai(oient pas daos

le meme tems, elle

fernit en–

tcndre fucceffivement pluficurs fans dont le mélange ne

formeroir qu'un bruit confus. Concluons done de ces

rétlex ions , que les vibrarions diflerentes des différens

poin rs de la corde, ne fuffifent pas pour expliqucr la

multiplicité de fons qu'ellc produit. Ce n'ert pas rout:

fi

le poinr de milieu de la carde fair une vibration, tan–

dis que le poinr de milieu de chaque rrochu.ide en fait

deux, il cll aiCé de voir que les aurres points parrici–

pcronr plus on moins de la loi du mouvement de ces

deux-13, felon qu'ils en feronr plus ou moins proches.

1\infi

~

propremcnt parler, la loi des vibrations de cha·

que point fera différente,

&

chacun devroit produire un

fon particulier, qui, par fon mi'lange avee

les autres,

ne deHoit forme r qu'une harmonie confu(e

&

une e–

fpece de cacophonie. Pourquoi cela o'arrive+il

pas~

&

pourquoi l'oreille ne dillingue-t-elle dans le

Con

de

ra

carde' que ceux qui formen r l'accord parfait?

11

me

femble done que la théorie de M. Bernoulli que

JC

viens d'expofer, ne fuffit pas pour expliquer le phéno–

mer.e donr

il

el! queflion; quoique cette théorie ingé–

nieufe air obtenu le fuflrage de M. Euler

lui-méme,

peu d'accord d'ailleurs; ainfi que moi, avec M. Da·

niel Berooulli fur la nature des courbes que forme u·

nc carde vibrante.

D 'autres auteurs expliquen! ainfi

la multiplicité des

fans rendus par une meme carde.

JI

y a' di(ent-ils'

dans !'air des parties de ditlerent relfort, différemment

tendues,

&

qui par conféquent doi••em faire leurs vibra·

tinos les une; plus lenrement, les autres plus vite. Quand

on met une corde eo vibration,

ctue

corde

comtna-–

nique priocipalémem tf>n mouvemenr aux parties de l'air

qui fom

tendues au m émo degré qu'elle,

&

qui par

conféqoent doi,cnt taire leurs vibrations en me me tems;

de mamere que ces vibrarions commoncenr

&

>'ache–

vent avec celles de la carde,

&

par contequent ks favo–

rifenr entiercmenr

&

cooflamment,

&

en lot» favorifées

de meme. Apres ces parties de l'air, cellc> aont les vi·

brartons peuvent le motos rroublcr celle> de la carde,

&

en erre les moins troublées' font celles qui foor

le

double de vibratians daos

le meme tems' paree que

ces vibrarions recommencenr de deux en

deu~

avec cel–

les de la carde. Le mouvemeot que ces panies de l'air

re~oivenr

par le mouvement de

la corde doit done

y

perfevértr aum quelque tems' quoique moins forre ment

que dan; les premteres . Par la méme raifon, les par·

ties de l'air qui

feroient rrois, quatre, cinq,

&

e,

vi·

brarions daos le meme rems' doivent aum participer

un peu au mouvemem de

la carde: mais ce mouve–

menr doir roú¡ours aller en diminuant de force, ¡ufqu'a

ce qo'eufin il toit infenfible . Cene hypothi:fe erl in·

génieufe: mais

JC

demande

1°.

pourquoi on n'enrend

que des !ons plus aigus que le Con principal: pourquoi

on n'entend point l'o8ave au· dclfous, la dou7.ieme au·

deflous, la dix·feptieme ma¡eure au-delfous?

JI

femble

qu'ou devroit dans cette hypothi:fe les encendre du

moins auffi dillin8ement que les fans au-deiTus. Car les

pani<s

~'air_

qui . fonr, par exemple, une vibration pen·

danr trots vtbrauons de la corde principale, font daos

le ml'me cas par

rapporr 3

la concurrence de

leo¡¡

mouvemeos, que celles qui font rrois vibrations randis

que la corde en fait une. D 'aillcurs l'expérience prou·

ve. que fi on ta,rt ré,Conner uue carde,

&

qu'on ait en

meme tems prcs d elle quarre aurres cardes rcndues,

don( la premiere foit le riers, la feconde le cinquieme

de la grande, la troit1eme triple, la quatriemc quinto–

pie; les deux premieres de ces cardes réfonneront au

bruit de la principale; les de

u~

autres ne feront qoe fré·

mir fans rétonoer,

&

fe diviferont feulement en fré·

milfant l'unc en trois' l'autre en cinq partie, égales

a

la premiere. Or daos

l'hypothi:fe préfeore, il femblc

que ces deux dcrnieres cardes devroienr

téfonner bien

p)Orllt que les deux autres. En etlet, celles-ci fonr prin·

cipalemeot ébranlées

&

forcées

a

réfonner par des par–

ties d'air dom les vibratioos fe foot en trots fois, en

cinq fois moins de (ems que celles de la carde princi·

pale; les deux autres qui te divifent en ¡y.mics égales 3

la carde princtpalc ,

!out évidemmenr ébranlées ( je

parle daos l'hypurhe(e donr il s'agir) par les parues d'air

Jonr

la vibrarían efl la plus forre, par celle.s qui font

a l'uni!lon de In cordc principale. P.ourquoi done ne

fonr-elles que frém ir, tandis que les autres réfonnent?

Enfin, il me femble que la concurrence plus ou moins

graude des vibrations ell ici on príncipe abfolument il·

Jufoire. Pour le montrer, fuppofons d'abord qu'un• cor•

••