FON
tion daos la garnme mcme des Grecs donné
ttt
rt!
mi
fiJ fol la;
&
il efi
ti vrai que le lon fondamemal
ut
ett
ici le vrai guide fecret de l'orcille, que
fi,
avam d'en–
ronoer
11t,
on veut
y
rnonter en paflant par le ton de
la garnme le plus irnmédiatement volfin de cet
111,
on
ne peut
y
parvenir que par le fon
ji
&
par le lemi-ton
ji
flt.
Or pour palfer du
ji
a
1'
tU
par ce demi -ton'
il faut néceifairement que l'oreille !oit déjil préoccupée
du mode
d'11t,
fans quoi on entonneroit
ji
flt
38,
&
oo feroit daos un aurre mode. Ce n'ell pas tour ; en
-montan! diaroniquement depuis
1<1,
on emonne narurel–
lement
&
facilcmem les fix notes,
11t,
ré,
mi, fa,
{o/,
la
;
c'étoient m €me ces fix notes feules qui compo–
foient
la gamme de Gui d' il.rezzo . Si on veut aller
plus Join, on commence
3
rencomrer un peu de dif–
iiculté daos 1' imonation du
ji
qui doit
luivre le
la:
ceue dlfficulté, comme l'a remarqué M. Rameau, vienr
des trois tons de fuite ,
fa, fol, la,
ji;
&
fi on veut
l'éviter, on ne le peut qu'en faifa m o u en fuppofant une
efpece de repos entre
le Con
fa
&
le foo
fol,
&
en
panant du
fol
pour recommencer une autre demi-gamme
f•'
la
ji
ttl'
!Oute femblable
a
t<l
ri
mi fd
'
&
qui ell
réellcment daos un autre mode .
f/oyez
M o
DE
&
G
A M M
1!.
Or celle difficuhé d'cntonner trois tons de
fuite íans un repos exprimé ou foufcntendu du
fa
au
{o/
,
s'explique naturellement, comme nous le fcrons
voir au
mot
G
A M
M
E ,
en ayant recours
a
In
baj}e
fondnmmtale
naturelle de notre échelle diatonique. Tour
femble done concourir
ii
prouver que ceue balfe ell la
vraie eouffole de l'oreille daos le chant de notre gamme'
&
le guide fecret qui nous fuggere ce chane.
3°.
Daos toute autre chane que celui de la gamme,
comme ce chant fera ablolumenr arbitraire, puifque les
intervalles, foit en momam, foil en defcendam,
y
fom
au gré de celui qui chante.
011
pourroit etre moins porté
a
croire que ce chan1 foit fuggéré par la
baj[e f011da–
mentalt,
que les Muficiens
m~me
ont quelquefois peine
;l
trouver. Ccpendant on doit faire ici trois obfervarions.
La premiere, c'e(l que dans la mélodie on ne peut pas
~llcr
iodifteremment,
&
par routes Cortes d'intervalks ,
d'l!n fon
a
un autre quelconque; il
y
a des ínter valles
qui rendroient le chant dur, efcarpé
&
peu D9turel: or
ces intervalles font précifémeot ceux qu'une bonne
buf!e
fo11damwtnlt
profcrit. Tout chant paroit done avoir un
guide fecret daos la
baj[t fondammlale.
La reconde ob–
fervation, c'ell qu'il n'ell pas rare de voir des perfoones
qui n'ont aucune connoilfa11ce en m ufique, mais qui onr
naturellement de l'oreille, trouver d'elles-memes la balfe
d'un chane qu'elles enlendent,
&
accompagner ce chant
fans préparation: n'ell-cc pas une preuve que le fonde–
ment de ce chan r ell daos la bafle,
&
qu'une oreille
fenfible l'y
d~melc?
La troilieme obfervation confi llera
a
demander aux Muficiens
fi
un ohant ell fufcepr;bJe de
plotieurs balfes égalemeo t bonnes. S'il
y
en a plufieurs,
il ell difficile de foíltenir que la mélodie ell 100¡ours
fuggérée par l'harmonie, du-moins daos le< cas ou la
bafle ne Cera pas unique. Mais s'il n'y a qu'une (eule
de 10ures les baiTes poffibles qui convienne parfaitement
au chaot, comme on peut avoir d'alfc1. bonnes raifons
de le croire, 11e peut-on pas penfer que cene balfe ell:
la
bnf!e fondamental•
qui a fuggéré
le chant?
11
me
femble
qu~
cene qudlioo fur Jaquelle je n'ofe prononcer
abfolument, mais que tout muficieo babtle
&
imparcial
d.oit erre en érat de décider, peut conduire
ii
la folution
euae de la queIlion propofée.
P.,ut-etre quelques muliciens prétendront-ils que ces
deux quell ions
lont fort ditférentes,
&
qu'il pourroit
n'y avoir qu'une bono e balfe poffiblc
ii
un ch&nl
1
bns
que le chaot ft1t fuggéré par ceue balfe; mais pour leur
répondre, je les prierai d'écouter avec auentiou un chant
agré3ble dont la barre
en
bien faite' td que celui d'un
grand nombre de beaux airs italiens; de remarquer
Cll
l'écout~nt,
cambien la balfe paroit fuvorable il ce chant
pour en fairc fortir toute la beauté,
&
d'ob[erver qu'ellc
ne paroit faire avec le cbaot qu'un meme corps; enrone
quo l'oreille qui écoute le chaot ell
forcée d'écoutcr
aull'i
la baife, meme fAns aucune connoilfance eu M
ufi ~
que, ni aucune habitude d'en cmendre
~
je les prierois
cnún de faire atteotion que cene balfe paroh comenir
tout le fond
&,
pour aiofi dire, tour le vrai delfein du
chant, que le deifus ne fait que développer,
&
¡e erais
qu'il conviendront en conféquence, qu'on peut regarder
un chan1 qui n'a qu'une balfe, comme étam fuggéré par
ceue ba(fe.
Je
dirai plus :
ti
comme je le crois, il
y
a
un grand nombce de chants qui n'ont qu'une feule bonne
baf!e fondamen&ale
poffible ,
&
ti, comme je le crois
Jnc;o¡e, ce font
le~
plui qgréablei,
peut-~tre,er¡
cjcvr:p-
Tomt VII.
FON
Sr
on cooclure que tour chant qui paroitra égalemcnt fufce–
ptible de plufieurs
balfe~,
e!l un chane de pure fantailie,
un chane métif, fi on peut parler ainfl .
Mais dan; la crainre d'avancer fur cene matiere des
opintons qui pourroient paroitre hnfardées, je m'en tiens
a
la timple quellion que ¡'ai faite,
&
¡'invite nos céle–
bres artilles
a
nous apprendre fi
un
rncme chattt peut
avoir plulieurs baifes également bonnes. S'ils s'accor–
dent fur la oégarive,
il
reitera encare il cxpliquer pour–
quoi cene
boJ!< fondamentale
(la feule vraimem con ve–
nable au chanr,
&
qu'on peut rcgarder comme l'apnt
fuggéré), pourquoi, dis-¡e, cene baife échappe fouvenr
a
rant de muficiens qui luí en fubll itueOl une mauvai–
fe? O o ponrra répondre que c'cll faute d'anention
a
ce
guide fecret, qui le
a condu its , Can; qu'ils s'en apper–
<;niTem, dans la compofition de la mélodie. Si eme ré–
ponfe ne fatisfail pas cntierement' la difficulté fera
a–
peu-pres la meme ponr ceux qui nieroient que l'harmo–
nie fuggere b mélod ie . En effet dans
la fuppolition
préfeltle qu'un chant donné n'admet qu'une feule bonne
baffe, il faut néceiTairement de deux ehofes !' une , o u
que le chane fug¡(ere la balfe, ou que la barre
fuggere
le eham;
&
dan
les deux cas il
fera également em–
barraflan! d'expliquer pourquoi un muficien ne rencon–
tre pas toG¡ours la véritable balfe.
La q\Je!lion que nous venons de propofer t'ur la mul–
tiplicité des bafles , n'ell pa• décidée par ce que nous
avons dit plus haut d'apri:s M. R ameau, que
le chant
fol
"'
peut avoir vingr
bnf!u fondamentalu
ditférentes:
car ceux qui croiroient qu'un chane ne peut avorr qu'unc
fe ule
baf!e fondnmcntale
qni foil bonne, pourroienl dire
que de ce; vtngt
baf!o fondamentdlts
il n'y en a
qu'un~
qui convienne au chant
fol ut, rtlativement
a
ce qru
pricede
&
,¡
ce
qrli
{11it.
Mais, pourroit-on a¡oürer,
fi
l'on n'avoit que ce feul chant
fol
ut,
quelle feroit
la
vraie
baf!e fondammtale
parmi ces vingt? C'ell encare
un probléme que )" Jailfe
a
décider aux Muficiens'
&
done la lolution ne me paroit pas aifée. La vraie
b"j}",:
fondamentale
ell-elle tOUJOUrS la plus fimple de toutcs
les balfcs poffibles,
&
quelle ell ceue balfe la plus fim·
pie? que! les font les regles par lefquelles on peut la Jé–
terminer ( car ce mor
fimple
etl bien vague)? E o con–
féquence n'etl-ce pas s'écarter de la na
tu
re, que de join–
dre
a
un chant une batre dilférente de celle qu'il pré–
fenre naturellement. pour donner
a
ce chant par le mo–
yen de
la nouvelle ba!fe, une expreffion fingulierc
&
détournée? Voila des quellions dignes d'exercer les ha–
bifes anilles. N ous nous conrentons encare de les pro–
pofcr, fans emreprrndre de les réfoudrc.
il.u re!le, foit que l'harmonie fuggere ou non la mé–
lod ie,
il
ell certain au moins qn'elle ell le fondemeut
de l'harmonle daos ce reos qu'¡J n'y a point de bnnne
mélodie , lorfqu'elle n'efl pas fufcep1ible d'une barmo–
nie régu!icre.
Voy .
HARMONtE, LrAtSON,
&e.
M. Serre, daos (on eiTai fur les príncipes de
l'harmo–
nie,
Paris
t7í3, nous afsure tenir du célebre Gcmi·
niani le fait futvant: que lorfque ce grand muticien a
quelque
adagio
rouchant
3
compofer, il oe wnchc J8-
mais fon vio loo ni aucun autre inllrument; mais qu'il
coo~oit
&
écrit d'abord une fui te d'accords; qu'il ne
commence ¡amais par une
ti mpie
fucceffion de
fons,
par une fimple mélodie;
&
que s'il
y
a une partie qui
dans l'ordre de fes couceptions ait le pas fur les autres,
c'e!l bien pltltót celle de
la baife que toute autrc;
&
M. Rameau remarque que l'on a dit fort a-propos, qn'
ttne paf!c bim ehantantc noru annonce rme be/le muji–
'/"'. On pellt remarquer en patlanl par ce que nous l'e–
nons de rapporter de M. Geminiani, que non-feulcment
il regarde la mélodie comme ayant fon príncipe dans une
bonne harmonie' mais
q~>'il
paroit meme la
regarder
comme fuggérée par
ce
u e harmonie. Une pareille au:
writé donneroit beaucoup de poids
á
cwe opinion,
¡¡
en matiere de fcience l'autorité étoit un moyen de dé–
cider. D'un autre c6té il me paro1r difficile, ¡e l'avoue,
de produire une mufique de génie
&
d'cothouÍiafme,
en commen<;r.lll ainfi par la balre .
Mais paree que
la mélodic a fon fondemem daos
l'harmonie
faut-il avec certains aureurs modernes don–
ner !OUt
a'
J'harmonie,
&
préfércr foo eft'et
a
ceJuj de
la mélodie?
JI
s'en faut bien que ¡e le penfe: pour une
oreille que l'hartnonie atteae, il
y
en a cent que la mé–
lodie touche ¡référablement; c'ell une vérité d'expérience
incomellable . Ceux qui fotltiendroient le cootraire, s'ex–
pofernient ?t
tomber daos le défaut qui n'eft que trap
ordinairc
a
nos muúcicus franr;ois, de cout
facrifier
a
l'harmonie, de croirc relever un chanr trivial par une
balfe fort navaillée
&
fort peu oaturelle,
&
de
s'i~~
Ga
~