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o

56

FON

nous avons prefcrit de remuer fans cetrc la matiere dans

le creufet: ce feroit peut-l'tre ntrez de deu · porties de

nitre; mnis celui qui efl en exccs

o

'efl pas perdu ; il

fe retrouve daos l'eau du lavage, dont on le fépare en

évapornnt

&

cryflallifnnt.

11

réfulte que

la

méthode des chimifles qui projet–

tent l'antimoine crud en poudre fur le nitre , doit

~rre

proícrite .

Daos cette opération on employe un creuíet large

&

ii

fond meme prefque plat , atin que la petite quantité

de mélange qu'on y

a

mife, détonne iHa-fois, o u le

plus prompteruent qu'il ell poffible,

&

fur-tout pour a–

voir la commodité de l'en retirer. On attend qu'il foi r

rouge, pour que la déronation fe faffe

fur le champ;

il

feroit inutile d'y ríen mettre avant ce tems . Le cou–

vercle fert

a

le garantir de la chilte des charbons. O n

f.~it

que ces fortes de corps porten! nvec eux un prin-

' cipe inHammable, qui ne manqueroit pas de réduire en

régule une partie de chaux proportioonelle ; ioeonvénient

diamétralement oppofé aux tins qu'on fe propofe ; il

s'y trOUVC,

a

(a Vérité, du OÍtte qui pourroir le con–

fumer; mais il peut fe faire auffi qu'il ne s'y en trou–

ve point daos l'endroit ou tombers la molécule de char–

bon: c'ell pou r la meme raifon qu'oo ne garnit pas le

creufct de charboos ardens an-deaus de fes bords.

La précautioo de prOJetter par cuillerées,

&

d'atten–

dre que la premiere foit détonnée avant que d'en pro–

jetter une fe conde, a pour bur de reodre la calcination

plus lcn<e

&

plus complete,

&

d'éviter la pene de ma–

tiere qne l'adhéfion des vapeurs pou!fées par le fcu ne

manqneroit pas d'occafionner dans la méthode

~:ontrai­

rc. Ceu c porte d'ailleurs n'cll pas le feul

inconvénien t

qui foit la fuite du choc des vapeurs; il arrive encore

qu'une molécule réguline pouffée hors du creufet vers

la fin de la détonatioo n'y rewmbe que quand elle ell

tout ;.fait cefféc ,

&

'le fe calcme point-du-tout.

Si l'on ne fuit pas les memes voies pnur le foie de

Rullandus (

Voyez.

A

N T

1Mo 1

N E

)

,

c'ell qu'1l n'y

importe pas comme ici, que la chsux an timoniale foit

abfoluc .

Un autre inconvénient qui réful te de la déronation

d'unc grande quantité de matiere a-la-fois' c'e!l que le

feu y ell

fi vif qu'il la vitrific;

&

ain(i au

lieu d'une

chaux d'antimoine bien divifée, qui ell ce qu'on fe pro–

pofe, oo auroit cette méme chaux vitritiée avec l'alkali

fixc du nitre.

On attend que la matiere du creufe t ait perdu 3-peu–

pres fon

ignilion, pour la jetter daos l'eau : fans cela

t:lle éclabou!feroi t

&

feroit cxplofion; paree que l'eau

déJa chaude étant tout-a-coup frappée

&

m ife en ex–

panfion par un corps embrafé , ne manqueroit pas de le

faire fauter de toutes parts, au danger de !'artille: c'ell

pour la mcme raifon qu'on n'en Jelte daos J'eau que

peu-3 -peu

&

aui bords de la tcrrine. U oe perite quan–

tité préfeote plus de furface

a

l'eau '

a

proportion de

fou ''olume;

&

s'i l arrive qu'ellc íouleve l'eau qui la

couvrc, elle en fait moins jaillir aux bords de la terri–

ne,

ou elle ell moios profondément plongée.

La chaux de l'autimoine fortant du creufet ell , ab–

flraéHon fajte de la grande quantité du tartre virriolé

&

de la petire portian du nitre, un alkali tixe rendu cau–

flique par la chauK demi-métallique de l'antimoiue.

Vo–

ycz.

ci-deffouJ c<mfe d'antimoine.

C'ell a-deJTcin de luí

enlever ces différens fel

qu'on répete les

lavages,

&

de favorifer par-la la divifioo des molécules d'antimoi–

ne diaphorétique, que ces fels interpofés

tenoien t unís

par leur intermede . C'ell encore pour la meme raifon

q u'on fait ces Cortes de lavages en grande eau; car plus

il y en a, plus les molécu les oot dequoi s'éteodre,

&

p lus elles font divifees ; fans coinpter que les fels en

:font m ieux dilTous.

De huit onces d'aotimoine

&

de vingt-quatre de ni–

t re, L emery a eu onze ooces un gros d'antimoioe dia–

phorétique: les calculs de Mender fe

trouvent 3-peu–

,pri:s les memes . Comme cette accrétion de poids vieot ,

felon toute apparence, des débris des fcls , au -moios

pour la plus grande partie , il n'ell pas étonnant qu'on

D'eo retire paS autant de réguie

a

proportion , fi OIJ

ré–

OUÍI l'antimoine diaphorétique .

Voyez

R

E'D u e T

1

o

N.

Selon la doéhiue commune des chimilles, fi au

lieu

d'~mpl~yer

un c.reufet , on proJetle la matiere en de

trcs-peutes quanme's daos une cornue de terre tubulée

&

rougie au feu,

ii

laquelle on adapte plulieurs ballons

enfi lés· doot le dernier ell ou.vert , les vapeurs noir!tres

~

.épai!fes d,oot oous avons parlé , palTent dnns les ré–

Ciptens ,

&

s y condenfent. On

y

trouve un antimoine

<liaphorétique trcs-dlvifé,

&

un

·phlegme legerement a-

FON

cide

&

alkalí volatil, ainJi qu'on peut s'en .convaincre

par l'expérience: c'efl la pctite portian de

l'acide ni–

trcux, qui aya

m

été dégagée par l'acide vitriolique du

foufre, ell échappée

a

l'embrafemcnt. Le phlegme ell

de l'acide vitriolique

&

de l'acide nitreux decompoíés:

ces vapeurs ainfi reteones

re~oivent

le nom de

clyffiu

jimpl• d'antimoine.

Quelques auteurs prétendent auJ!i

qu'il y

a

de l'acide vitriolique;

&

en ce cas elles doivent

prend re celuí de

clyffuJ

compofé, felon Mender.

On fait encore, felon Lemery, l'antimoine diaphoré–

tique daos les vai!feaux fermés, en fe ferv3nt d'un pot

ou d'une cucurbite de terre, furmontée de trois aludeis

auffi de terre,

&

d'un chapiteau de verre, auquel on

adapte un récipien t .

V oye<.

A

LuDE L,

F

Le u R S D

1!

so

uF R

1!

F

LE u

R

s o'

A

N T 1M

o 1

N E .

La cucur–

bite efl fen'etrée

pour qu'on y puiífe projetter le mé–

lange

dont les ' dofes foot touJours les

m~mes

. On

trouve' daos la cucurbite une ma!fe femblable a celle que

l'on

a

retirée du creufet : mais les parois des aludels

font tapiífées de fleurs blanches d'autant plus émétiques

qu'elles font plus élevées: en forte qu'il n'y

a

guere

que les plus ba!fes, ou celles que la trulion

a

élevées,

qui foient alTez dépouillées de leur phlogillique, pour

n'~trc

que diaphorétiques.

L 'adepte Geber n'a parlé de l'antimoine qu' en paf–

fant. L e maine anonyme qui vivoit au douzieme fie–

cle,

&

qui ell connu fous

le nom emblématiquc de

Bafil• Vnlentin

(

voye<.

eH

1M

1E)'

ell le premier qui

ait traité des préparations de l'antimoine. On y trouve–

ra le diaphorétique mineral, f<1us le nom de

poudr• [,Jan–

che d'antimoine,

dans le petit nombre d'opérattons po–

li

tiVes qu'il a données parmi les fecrcts d'

A

lchimie, íous

le nom de ce demi-métal: en voici la traduélion . Pre–

ncz de bon antimoine de Hongrie , ou de tout autre

pays , pourvu qu'il foit bien pur: réduifez-le en poudre

.fine; mélez-le avec parties égales de nitre purrfié de

la rroifieme cuite . Projette'L

&

faites détonner ce mé–

lange peu-a-peu dans un creufet neuf vcrnilTé, entou-

ré de charbons ardens ........ mettez en poudre

fi-

ne la maífe dure qui ell rellée daos le creufet; met–

te'L

cette poudre daos un vale verniífé; verfe'l delfus

de l'eau commune tiede; décante'l cette eau apre> l'a–

voir laiffée ra!feoir. Répétez ce lavage JUfqu'a ce que

vous ayez emporté tout le nitre; féche'l votre matie–

re; faites-la détonner de nouveau avec fon poids égal

de nitre: lave1.

&

détonnez une troilieme fois en fin

réduifez en poudre fubtile

la maffe réfultante de certe

troifieme opération : mettez-la daos une cucurbite; ver–

fez de !Tus de bon efprit de vin: bouche1.-bien exaéle–

ment votre vailfeau: pcndant l'efpace d'un mois que vous

le tiendrez en digellion , vous y mettrez de nouvel e·

fprit-de-vin neuf ou dix fois,

&

ferez briller celui qui

aura digéré deífus : féchez lente ment votre prépararion;

calciue'l.-la enfuite pendaot un jour entier daos un creu–

fe t rouge: portez cette poudre dans un

lieu hu m ide ,

ou vous la JailTere7. tomber en défatllance fur une

ta–

ble de picrre ou de verre, ou daos des blancs d'o:ufs

durcis:

il

s'en fait une liqueur qu'on feche

&

conver–

tir de nouveau en poudre .

Voila certainement une préparation qui coute bien du

tems, des peines,

&

de

l'eíprit-de-vin : mais que ré–

fulte-t-il de tou t ce merveilleux appareil? On en entre–

voit a-travers l'obfcurité de cettc- deícription' que la pre–

miere détonation donne un foie

( faux) de

Rull~ndus,

que les lavages dépouillent du tartre vitriolé,

&

de fon

foie d'an timoine: enforte que le foufre groffier relle

vec . une matiere vitreufe que Kerkringius appelle la

pou·

dre de R ttllandus. Voy. fon foie

a

l'art .

A

N T 1M o

I–

N E.

L a feconde fouroit apres le lavage une cérufe d'an–

timoine , felon les modernes, ou antimoine diaphoré–

tique, qui ne font autre chofe qu' une chauK abfolue

d'antimoine;

&

la troifieme, qu'on ne lave point cette

m ~me

chaux d'antimoioe privée des dernieres parties ré–

gulines qui pouvoiem n'étre pas encore décompofées, quoi–

qu'on la regarde communément comme chaux abfolue

apres la feconde détonation,

&

de l'alkali fixe, oo ni:

tre alkalifé,

&

peut-etre du nitre; a moins que la cal–

cination n'ait été tres-long-tems foutenue . L'efprit-de–

viu digéré delfus ne peut donner qu'une teinture de tar–

tre qu 'o

o

décompofe en le brfilant (

voyez.

TE

1

N

Tu–

R

1!

D

1!

T

A R T R

1! ) ,

&

en calcinant la matiere. Cet–

te poudre mife dans un

lieu frais, n'ell fufceptible de

défaillance que par fon alkali fixe, qui doit étre en pe–

tite quantité: c'ell cette liqueur feule qu'on prend pour

évaporer.

11

relle done apres tant de travaux un peu

d'alkali lixe mélé d'ooe perite quantité de terre prove–

nant de fes débris,

&

d'une moindre quantité encare

de

'