GL A
tr~s-lenremeot,
&
il
en relle ruajours
a
!Tez pour notre
ufage.
La deflruétioo de la
glac.
otfre quelques- uns des
phénomenes remarqués dan
fa
formatioo ; ainri
1'
on
retrouve les filets de
glau
qui fubfiflent encore, quand
les intervalles qui les l'éparoient Iom dégelés . Leo
an·
g1es de foisantc degrés reparoiOent aufli dans ces cir–
coollances, mais tomes ces apparences font rares daos
un morceau de
glacc
un peu épais . Au refle 1' ordre
qui ;'obferve daus la fonte de Ja
g/acc,
n'
ell poitH
a
rous égards contraire
a
celui de
13
formation.
La
gla–
"
fe for me par les bords
&
p::tr la
furface de
J'
eau ;
elle commence de méme
á
fe détruire par fes bords,
par fes pointes, fes angles folides,
&
enfuite par toute
fa farface ex pofée
a
l'air .
L a
glace
fe fond naturellement par
la
diminution du
froid de l'atmofphere , quaod la liqueur du thermome–
tre qui
s'
étoit abni!Tée au terme de
la congelation
&
a
u deOous, remonte de quelques degrés au-ddfus . Ce
rellchement du grand froid , cet adoucirremenr qni ré–
fout les
glaceJ
&
les neiges daos tout un pays, efl ce
qu'on appelle proprement
dlgel
.
/?o
ya;
D
E'G E L
&
GEL
E'E.
;
0 •
De la glaa artificielle pa>·
1<
moyen deJ felr
.
L 'art qui imite
fi
fouvent la nature, a trouvé le mo–
yen de fe procurer de la
glace
femblable
á
celle qui
efl formée par les caufes géoérales,
&
dont nnus ve–
nons de décrire les propriétés . Rien de plus aifé que
d'avoir en peu de tems au fort de l'été de cetre
glace
anificiellc. Nous avons va
a
1'
nrticle F
Ro
1 D ,
qu'
on
pla~oit
pour cet eti'et daos un vai!Teau de capacité
&
de figure convenable une bouteille remplie de l'eau
qu'oo vouloit glacer; qu' on appliquoit eofuite aurour
de cette bouteillc de la
glace
pilée ou do la neige me–
lée avec du falpecre ou du fel comman, ou avec quel –
q u'aucre
Id;
que ce mélange eotran t de luí- m€me en
fufion , l'eau de
la boureille fe refroidilfoit de plus en
plus
a
mefure qu'il fe fondoit;
&
qu'eotin elle fe con–
vcnilfoit en
glacc;
qu'on pouvoit hi\ter la fulion réci–
proque de
la
glace
&
des
fe!s,
&
la cnngelation de
J'eau qui en efl une fui te, en
pla~ant
immédiatemeu t
fur le feu le vaiffeau qui contiene
le
mélange .
Nous avons fait voir que c'étoit une propriété com–
m une aux fels de toute efpece, que celle de fondre fa
glace
&
de la refroidir en la fo¡¡dant; que non- feule–
m en t les fels qui
(ont
fous forme feche , mais encore
que les efprits acides, tels que ceux de nitre, de fel,
&c.
les efprits arden<, comme l'efpri!-de-vin,
&c.
o–
péro'ent le merne etfet; que toutcs ces fubllances mé–
lées avcc la
glace
doonoient des congelations art ficiel–
les, qui, felon la narure
&
la dofe des rnatbes qu'on
avoit employ.!es , différoien t les unes des autres
&
par
la force
&
par la promptitude. Le fel marin, par ex.
efl plus efficace que le falpétre, l'efprit de nitre
di
plus
aélif,
&
produit un degré de froid plus co,¡fidérable
q ue l'efprit de fel,
&c.
Nous ne revkndrons plus fur
ces ditférens objets , pour oe pas tomber dans des re–
dires inutiles .
On ne voit ríen daos la
glace
arrificielle, qai la di–
fi ingue de la
glac.
naturelle formée rapidemenl ; il ne
parolt point qu' elle fe charge des particules des fels
qu'on employe, qui en eftet auroient bien de la peine
a
pénérrer le vairfeau qai la contient.
Si a
a
liea d' appliqaer aurour d' une bou teille pleine
d'eau un mélange de fel
&
de
glace
,
on remplit
In
bouteille de ce meme mélange,
&
qu'oa la plonge ainfi
daos de l'eao, une parrie de cette eau
fe glacera su–
tour de la bouteille.
Que le mélange foit
a
utour de
1'
eau , ou que
1'
eau
environne le mélange, la choli: efi
tri:<- indlfterente ,
quant
:l
l'elfet qui doit s'entuivre; l'e!Tentiel efl que le
mélange foit plus froid que l'eau d'un certain nombre
de degrés: car alo;s i! la
c~nvertira .
t'acifement en
gla–
ce
par la commumcauon d une parue de fa froideur.
Ce qu'on ob(erve daos le cas o
u
1'
eau éntoure le
mélange , arrive précif.!ment de
la meme maniere,
lorfqu'on fait dég<ler des fruits daos de
1'
<au m¿dio–
crement froide ou daos de la neige qui fe t"ond aéluei–
Jement; car
il fe
forme tri:s - promptemenc autour de
leur peou une <>roúte de glace dure
&
tranfparente,
&
plus ou moios épai!Te, f<!lon
la groOeur
&
la qualité
du fruit.
Nous avons remarqué a
l'article
GEL E'E,
qoe les
fru;ts oo
les membre
gelc!s c!toient perdus fans re[–
fource,
fi .
on
les
faifoir dégeler trop prnmptement .
C'efl la ra1fon pour laquelle on emoloye ici l'eau mé–
diocremeut ¡froide oo la neige, plütót que l'eau
chan-
GLA
de, qui par 13 fonte trop fubite qu'elle prodoiroit, dé–
trmroit ablolument l'organifation qu'oo veut confcrvcr.
Vo~ez
G
E LE'E.
On
a
cherché long·tcms les moyens
d~
fe procurer
de la
glac.
artificiclle par
les le!s tout leuls,
fa
m
le
fccours d'une
glace
étraogere . Vnici comme on
v
cll
en fin parvenu. Nous avons parlé ailleurs
(V.
F
Ro 11>)
de la proprlété qu' ont les fels, principalement le
ICJ
ammoniac
de refroidir l'eau , ou ils f<lllt diiTous f.1ns
la glacer. Si done on a de l'eau déjll froide a un de–
gr< voifin de la congelation, il lera facile d'en
au~men
ter la froideur ée plufieurs degrés, en y faifanr dillou–
dre un tiers de fel ammoniac . Ce mélango Cervlta
a
rendre plus
froide une
(eco
o
de malle d'
ea
u dé¡ a re–
froidic au degré od l'étoit d'abord
la
premiere qu'on a
employée . On fera encore dilJoudre du !el ammoniac
daos cette no
u
velle eau. En continuant ce procéd¿,
&
en <mployant ainfi des marTes d'eau fucceffivemeot re–
froidios, on aura en fin un mélange de !el
&
d'eau beau ·
coup plus froid que la
glace;
d'ou il fuit c!videmment
que fi on plooge
dans
ce mélange une bouteille d'eau
pure
moins froide que la
glacc,
cette cau s'
y
gelcr5 .
Nuus
avo.nsdit qu'
i1
falloit pnur cette exrériencc
de
l'eau déJa voilioe de la congelation . Ainli ce moy<·n
n'efl pas proticable en rout
li<u
&
en toute faiton ; il
ne lai!le pourta111 pas de pouvoir devenir utile en b:cn
des occafions. C'etl a M. Boerhaave qu' o
o
doit cette
découverte.
Voy. fa chimie
de igne,
exp jv. cor.
4·
Ne pourroit·on pas fe procurer de la
glacc
arufic¡cJ–
le fans
fels
&
fans
glace?
Ce qui efl conflant,
e'
efl
qu'on rafralchit l'eau en l'expofant
a
un courant d' air
. dans un vaiffeau conflruit d'une terre poreufe, ou daos
une bouteille enveloppée d'uo tinge mouillé . C'efl ce
qu'on pratique avec fucci:s en Egypte,
a
la Chine, au
Mogol ,
&
daos d'autres pays. Si l'eau étoit dé¡a voi–
fioe de
In
congelation, ne pourralt-dle pa< fe geler par
ce moyen
?
Cette idée qui ell de M. Mairao, mérite
d'ene
f'ui vit:.
.-
D ans roures les expériences précédentes, J' eau foQ–
mile
a
1'
aélion de
la gelée étuit pure
&
fans aucun
mélange.
De
l'eau mélée avec quelque corps étranger,
foi t lolide, foir
fluide,
préfent~
dans
fa
congelation
d'autres phénomenes
.'
L'eau falée fe gcle plus difficilemen t que l'eaa pure;
il fau t pour la glacer un froid (upérieur au degré de la
congelation,
&
qui excede d'autant plus ce degré, qne
l'eau ell plus chargéc de fds. La
glace
d'eau lalée el[
moins dure que la
glace
ordinaire; die efl pl us chargée
de fel au centre qo'á l'extérieur: ce milieo méme trnp
chargé de
Id,
ou ne fe gele point , ou ne preod que
pw
de confillance.
IJ
en ell de meme de l'eao qu'on a melée avec de
l'd'prit-de-vin exrremement reélifié. Ce mélange fe ge–
le avec pdne,
&
on voit toll)C>Urs au milieu de la mal–
fe de
glace
l'efprir-de-vin Cous fa for me liquide. D ans
l'un
&
daos 1' autre exemple 1' eau
fe
f~pare
plo>
u
u
moins parfaitemenr des particules de [el ou de cedes
de
l'efprit-de-vin .
11 feroit difficile de ne pas appercevoir ici un rapport
marqué entr< la congelation de l'cnu mélée avec qnel–
qu'autre fubllance,
&
la congelation des liquides dilfé–
rens de l'eau, rels que le vin, le vinaigre ,
&c.
Ces
liquides ne Cont euK-memes que de l'eau combioéc
a–
vec des matieres faJines ou hu•leufes. Que
1'
arr ou la
nature
ayenc
formé ces mélanges ,_.lé meme etfet doit
avoir Jieu daos
leur congelation
&
dans
la féparation
de J'eau d'avec les fubllauces qui lui étoieot uoies.
L 'eau de1 mores, qui efl fouvent melée avec l'urine
des animaux, avec
les parties graffes ou falines des
matieres tant animales que végétales, qui s'y font pour–
ries; cette eau , dis·¡e , Jorfqu'
elle
Ce
glace, repréfenre
des figures trcs·fingulieres, que l'imagination rend to–
core plus merveilleufes:
il n'ell pas rare
d'
y
voir des
efpeces de dentelles, de figures d'arbres ou d'animaux,
&c.
Des auteurs décidés pour
le merveilleux
vont
beaucoup plus loin; ils aOOrenr que la leffi ve des cen–
dre> d'une plaore venant
a
fe glacer, en repréfente
6-
delemen t l'image • C'ell ici la fameufe
palingnufie
ou
régénératioo des anciens chimifles, chimere trop décriée
pour qu'on s'applique lerieufement
a
eo mootrer
1'
ab·
furdité.
L 'expofition que nous venons de faire des phéoome–
nes de la
glace
reoferme a-peu·prcs toot ce qu' il y a
de plus ellentiel daos cette mariere . Rien d' intéreffant
n'a été omis; nous poorr;ons plOtlit craindre Je repro–
che d'avoir donné trap d' étendue
a
cet article , mais
1
'importance du fu¡et Cera notre excufe ,
le détail des
faits