GLA.
res, comme dit tres-bien M. de Monteíquieu , qu'il
cooviwdroit de corrigcr les ¡ours de
t~n~bre>.
(D.'].)
GLA
G
LA e
E,
f.
f. (
Pby./ir¡tu.)
La
glace
efl un corps
folide , formé nature\lement ou artificiellernent
d'
une
fublbnce Huide, telle que l'eau, l'huile,
&e
refroidie
il
un cenain dcgré; ou plll16 t ce n'efl autro chofe que
ce Hnidc meme dcvenu concret
&
íolide par le limpie
refrOtdiiTcmcnt . Loríqu'un fluide
s'~fl
convertí en
gla·
'" , on cit qu'il ell gelé ou congelé : l'opération par
laquclle la nature íeule ou aidée de l'arr, fait épruu·
ver
~
un corps fioide le changement dont nous par·.
Jons, el\ connue de
rneme íous
le nom de congela·
tion.
Voy<::.
F
RO 1
n
&
e O
N GEL A T
1O
N.
La congelation differe de la concentration ou rappro·
chement qui
le fait par
l'évaporation, la précipi1ation
ou la cry!lalliíation .
Voyez:.
e
u articlcJ.
On ne doit
pas non plos la confondre avec la coagnlat·ion propre·
noent dite, qui efl l'épaiffiífement fpontanée de c<rtains
liquides ; épaiffiífement qui loin de dépendre conllam·
l~Cnt
de
1'
aélion du froid , fuppofe dans plulieurs Hui·
des un degré de chaleur confidéuble.
Voy<:t
e o
A·
GULAT IO N.
En s'attachant
a
l'idée que nous venons de dévelop·
per, on doit dnnner indifféremment le nom de
glaC<
3
rout fluide ge!é. L'ufage a cependant re!lreinr la fi·
gnification de
ce
terme, qui n' efl guere employé que
pour defigner l'e3u congelée: la
glaa
proprement di·
te, la
glac.
par excellence efl toiqours
la
glar<
d'e3u.
Les phénomcncs de la
glac•
font remarqoobles ,
&
en ncs·grand nombre ; auffi ont. ils mérité
d'e~citer
''ivement dans tous les tems la curiofité des phyliciens.
Tous
~
l'envi fe r<mt empreífés de
les cxamincr avec
foin pour en reconr.olcre les caufcs. Le détail que nous
ollons donner de cettc multitudc de phénomenes tera le
fort de cet article : nous y ferons un grand ufage de
l'exccllcnte dilfcrtation de
M.
de Mairan fur cene ma·
tiere .
11
feroit difficile de parler de la
gla«,
fans pro·
fi1er des fa van tes recherches de cet
illuflre phylicien,
fans le copicr ou fans l'abréger .
La
glace
,
comme nous l'avons dit, ell nnturelle ou
nrtificielle. L'eau fe gele naturellement, quand
1~
cem·
péralme
de
l'air répond au 1.éro ou
a
un degré infé·
rieur du thermome!re de M. de Reaumur, ce qui ar·
rive alfe7. íouvent en hyver dans nos climats . Tous
les liquides fimplement aqueux íe glaecnt
3.
peu · pres
daos le
mi:
me tems
&
par le méme degré de froid .
Les huiles gralfes' íur·tOUI l'huile d'olive, gelent
a
un
de~ré
de froid ncs·médiocre,
&
fort
inf~rieur
2
ce–
luí q01 ell requis pour la congelation de l'eau.
Les liqueurs
fpiricueufes au contraire, telles que le
vin, l'eau-de-vie,
l'rfprit·de-vin,
&c.
fe gelent
tres·
difficilement; non· feulement
leur Huidité réfifle
~
un
degré de froid fupérieur
3
celui qui fait gelcr l'eau ;
mais lors
m~
me qu'elles fe glacent, ce n'ell guere qu'
en pJrtie au-moins dans nos climals . Ce qu'elles ont
d'aqu~ux
fe gcle, mais leur partie fpiritueufe qui alors
fe fepace de la partie aqueufe, ne perd ríen de la liqui·
dicé : elle fe
ralfemble prefque coO¡ours au centre du
vaitfeau ou de la piece de
glace,
fous la fmme iluide
qui lui el\ propre,
&
que le froid n'a p(\
alt~rer.
La meme chofe a lieu daos la congela1ion du vinai·
gre; elle ell imparfaite,
&
l'on trouve au milieu de la
m arTe gelée, ce que les ehimilles appellent
vinaigre
conantr(. Voy<<.
V
1 N A 1
G
R E •
L'huile d'olive elle·meme qui fe glacc avee tant de
facilité, a quelques porties en tri:s-petite quantité, qui
réunics au centre du vailfeau , s'y conferveot liquides
daus les plus grands froids.
Selon les obfcrva1ions des académiciens qui OIH fait
le voyoge du cercle polaire, l'efprit·de-vin des therrno·
metrcs de M . de Reuumur gele
il
un degré de
froid
ordinaice en Lapooic.
eet
efprit-de-vin eft celui qu'on
vcnd commun<!menc che1. les Droguifles: n'efl pns ex–
!remement reélifié,
&
l'on ponrroit peut·etre penfer qu'
1l ne fe gele qu'a
raifon des parties d'cau qu'il con·
tiene
en
affe7. grande qunn1ité ; ce qui efl cercnin '· c'elt
que de l'efprit·de·vin b1en alkoolif<!
foi11ient fans le ge·
ler uu auili grand degré de froid
&
mcme des degrés
plus eonfidérables. Ce que nous difons de l'alkool doit
ii
plus forte rnifon ccre entendu de l'éther la plus vola·
ti le peut·clre de toutes les liqueurs.
V oye<.
A
L K
o
o
L
&
ETHER.
L'eíprit de nitre
&
la piQpau des efprits acides, cer–
Tomc VIl.
GLA
593
t3ioes huiles chimiqucs , comme 1' huile de
t~rébenlhr·
ne, celle de !in,
&c. Ce
g'acent auffi cri:s-d'ffidemenl.
L e mercure ne Ce gele puint: du-moins nul degré de
froid obíervé Jufqu'ici n'a été fuffillm1 pnur le
con~eler.
A
l'égard de l'air, on fait qu'il
el!
cou¡oun Hoide quanJ
il efl en
¡~(fe
fenfible; ainfi COIH ce que nous avons
3
dire des
ph~nomenes
de la congelation ne le regar–
de pas.
eeux des liquides qui font fujets
a
íe glacer, n'of–
fren t paS !OU
a
beaucoup prcs donS leur Congelation
ks
m~mes
phénomencs;
~ucnn t
des Huides partieuliers,
autant de forres de
glacc.
Nou1 alloos principalement
confidérer la
gltu<
cummune, ou celle qui rélulte de
la congelacion de l'cau; fans celfe expt>fée
au~
rcgards
curieu.~
des phyficiens
&
au~
yeux du vulgaire, on
1\
dO l'c><aminer avee plus de Coin,
&
1•
foumeme :\ un
plus grnnd nombre d't'preuves.
M . de M airan con lidere
13
glace
fou< d ftérens points
de vOe:
1°.
dan
fes commencemens
&
dans
tout
le
cours de fa
formation :
2°.
dan
fa formation, celad·
vement
a
l'étac
&
au~
eirconf1ances oil
fe
uouve l'oau
qui fe gele:
3°.
dans fa perfeélion, oo lorfqu'elle
t:t
toute formée:
4°.
daos fn fonte
&
daos le dégel:
j
0
•
&
entin dans fa forma tion artificielle par
le moyen des
fe!s.
1°.
Drs
phlnomena
d< la glaa dam feJ
commen·
cemn11
&
dans
eo~tt
le
com·s
d< (a formatiM.
Si l'on
expole
a
l'air lcrfqu'il gele, un ou plufieun vafes cylin·
driques de verre minee, pleins d'eau pure , il fera fa·
cile d'obfervcr les phénomenes fuivans .
On remarquecn d'abocd, s'il ne gele que foiblement,
une pellicule de
glace
crés-mince, qui fe formera
a
la
lurface fupérieure qui touche immédin1ement l'air; cn–
fu ite on verrn partir des parois du vnilfeau de1 61<1s di·
''erfement inclinés
il
ces parois, ou
faifant avee ellts
divers angles aigus
&
obtus, rarement l'nngle droit .
A ces tilecs il s'en JOindra d'autres qui leur fer<lnl de
me me diveríemenl inclinéS •
&
a
ceux ci d' autres en·
core,
&
ainfi de fui te. Tous ces filets fe mult;pl1ant
s'élargiront en forme de lames, qm augmentant en nom:
bre
&
en épaiO<ur, compoferont en fin une íeule malle
folide par leur réunion. On
con~oit
aifément qu'a me–
fure que le froid continue ou qu'il augmenle, ce pre·
mier 1ilfu de
glaco
devient toí\¡ours plus épais.
Si In gelée ell plus apre, !OUt fe paffern plus con–
fufément;
a
peine auca· t•On le cem
S
d'ob(e¡ver CCS fi.
lcts
&
ces lames, qui fe formeront
&
s'uniront en u11
clin d'ceil.
M. de Maüan a examiné avee une attention parti–
culiere les différentes pofitions des file1s de
glaa
dont
nous venons de parler, íoi t entr'eux, foit par
rnpport
aux parois du vaiiTeau, ainli que les diverfes fi ures qui
en réfultent.
11
a
remarqué que les angles aigu , fous
lcíquels s'alfemblent les filets, ne
font prefque ¡amais
au-delfous de l'angle de
30
degrés ; qu'a1Te7.
fouvent
ces angles font de 6o
&
de
120
degrés; en force qu'il
n'efl pas rare, lorfqu'on fait gelcr de l'eau, de voir cenx
des filets de
glace
qui tienncnt par les deux bouts au:t
parois du va1lfcnu,
y
faire la corde d'un are de
120
degrés, ou du tiers de
la cireonférence.
11
y
n beau–
cuup de variété dans les figures qui
réfultenc de l'af–
femblage de tous ces tilets; fouven t elles
fo1H irrégu·
lieres,
&
ne réveillent l'iMe de ríen de eonnu; fou·
vent auffi elles imitenc par des deO'eins
&
des contours
alfe1.
régnliers di ver ouvrnges de
la
n:~ture
&
de
l'art.
e'efl ainli qu'elles repréfentent des champs diveríement
fillonnés, des plume avec leurs barbes, des efpeces d'é·
toile ou de croix de .!Vlalte,
&c.
L es
fi¡;urc
les plus
fréquences fom celles de morccanx de feuilles, ou mG·
me de feuilles entieres; tou1es ces figure> font
legere·
ment 1raeées ,
&
comme cifelées fur les dittéreores fn·
perficies qui les of!'rem
a
nos ¡•eux .
Avanc la congelation de l'cau,
&
pendnot qu'clle fe
gele,
11
en fort une grande quantit¿ d'air en bulle plus
ou moins grolles, qui viennenr crever
a
fa _furt':lce.
La fortie de ces bulles efl d'autant plus n1fée que la
congela1ion fe tait plus lentemelH. En géuéral, quand
la congelncion elt trop prompte ,
il fon tres-pcu d'air
de l'eau, mais les bulles d'air qui en fortent fon1 plus
groffes;
&
au cootraire quand la congelntion el! len–
te, les bulles qui s'échappent font en tri:s-grnnd nom·
bre, mais fort petites.
Quoiqu'il
Corte
beaucoup d'air de l'eau qui efl prete
a
fe geler, il en refle une quami1é eonlidérnble dnns
l'eau ¡;lacée. Une
m
alfe de
glac.
formée pnr une len·
te congelation paro\t aífe·¿ homogene
&
aífez uan(¡•a·
rente
de~ui<
tn furface exto!rieure, qt>i s'efl ¡;elée la pre·
Ffff
mie·