GIR
de J'Afrique
&
de J'Améri..¡ue, fur-tout celle des plan–
tes aromatiq ucs.
En fin il ell remarquable que le réfidu du
clo" de gi–
rojlt,
apres la dillillation, efi aufiere, froid
&
tres-fi –
xe;
propriété cependant qoi lui efi commune avec les
plantes qui contiennent une grande quantité d'huile nro–
mati4ue.
f/ert/IJ
&
ufage de cette hui/e.
Comme cette huile
de
gire
JI<
efi extrememcnt chaude,
&
m~me
caufiique,
elle dcvient par-ll tres-propre, fuivant IJ remarque de
Bocrhaave, aux
tempéram~ns
froids,
&
dans les mala–
dies de
c~tte
nature. Elle efi encare ex ce!lente pour
ra nimer les efprits, foit qu'on en ufe int¿rieurement ou
extérieurement; mais l'ufage interne demande beaucoup
de reli:r ve
&
de prudence'.
Pour l'extérieur on l'employe feule, ou avec d'autres
hu iles arom11iqoes, comme celk de noix mofcade tirée
par expreffi on, celle de palmier, de romarin, de fauge ;
le toot mElé
enfem~lc ,
on en fait un liniment, dont on
frotte les membrcs paralytiques, ainli que daos les
m1-
ladies froides
&
pituiteufes, dans la fiupidité acciden–
telle,
&
les alfeétions fopnreures: on peut encore en
frottcr la région de l'ellomlc dans la longueor de ce
vifcere,
&
daos les coliques produites par des vems .
E lle fert d'un remede affez aélifs en qualité de topi–
que, pour arre ter les progrcs de la gangrene' en la fai–
fant diff,,udre daos l'cfprit-de -vin reétifié,
&
en y trem–
panr des plumaceaux de charpie qu'on app\ique rur la
partie gangrenée.
On s'en rert encore pour la carie des os
&
pour le
mal des dents: daos ce dernier ca<, on en imbibe un
peu de cotoll, que l'on met adroitemen t daos la dem
cariée, dont il appaife la douleor en brOiant le nerf;
mais il faut en ufer avec beaucnup de précaution,
&
feulement daus les cas nt\ il n' y a point d'ín6a\Tlma–
tion,
&
ot\ Id carie co 1lid ¿rable de la dent e(\ la cau–
fe de la douleur, en mcttadt le nerf trop
á
décou–
ven
.
Si l'on
a
befoin d'appaifer plus promptement la rage
des derm, on pufvérirera fix grains de camphre avec
trob grnins de laudanu m épié , qu'on humeétera de qoel –
ques gouues d'huile elfentielle de
girojle;
on fnrmera
du tout de petires tentes de la grofTeu r d'un grain de
blé, pour les porter dan<
la
d<!H malade. D'autres font
d lfoodre l'opiom dan< l'hoi le éthérée du
girojlc'
&
re
fervent de certe di tfolution.
e
dl
la le graod fecret des
charlatam, dnnr l'abu< a quelqudois caufé la furdi té.
L 'hui le de
girofle
foulage le mal de dents de la mt:–
m~
maniere que i'huile de c<J.nnel\e
&
celle de gayac;
mais les deux premieres étam d'une odeur agréable,
on n'a :mcune répngnance pour en meure
d3.nsla dent;
a
u \ieu qu'nn en a beaocoup par rapport
a
la derniere.
Enfin
1
h•J íle de
girojle
cfi d'un grand ufage parmi les
Parfumeurs.
La dore eft d'une, deux ou trois gouttes intérieure–
ment, poor rnnimer le ton de l'efiomac chez les per–
fonlleS accablées de mucolités, de pitoire, d'humeurs
froides
&
catarrheufes. On en fait en ce cas un éléo–
faccharom avec un pe u de fuere; ou bien l'on prend
huile de
elo
tu
de girojle
deux gouttes, hui le de can–
ne\le huit gouttes, teinture d'ambte une goutte, fu–
ere cryflalliré réduit en une poudre tres-fine, demi·on–
ce; m¿tez,
&
confervez cene poudre pour l' urage dans
une houtcilk bien
f~rmée.
La dofe ell un gros, diffoute
daos do \'in rouge, ou daos do vin d'Erpngne .
Ufage du d ow de girofle.
O a confomme priocipo–
lement les
clous de girof/e
daos les cuilioes ; ils font
tellemenr rechcrchés dans quc\ques pays de
1'
Eorope,
&
fur·tout aux
In
des, que \'on y méprire prefqoe les
nourriturcs qui font rnns ceue épicerie: oo les méle
daos prefque rous les mets, les faulfes, les vius, les
liqueurs fpiritueufes
&
les boiffons aromatiques ; on les
employe aulli par mi les odeurs.
On en fa ir tres-pe u d'ufage en Medecine; cependant
comme leur vertu efi d'échauffer
&
de deffécher, ils
fe
donnent poor les
m~mes
maux, ot\ leor hoil e efi
recommandée ,
a
la dofe en fo bflance depuis quatrc
graiQs ¡ufqu'a doU'l.e,
&
en in fu!ion depuis dcmi-dr>g–
me ¡ufqu'a Jeux: mais l'huile efi abfolumeot préféra–
ble, paree qu'elle réunit en plus petite q uanrité routes
les propriétés du fruit.
Les Apothicaires font eutrer les clous
&
l'huile de
giro.[le
dans plulieurs com8olitions pharmaceuriques, que
perlnone ne preferir _
Rijlexions fur le commerce du girojle.
C'efi
a
~m
bome que les Hollandol< onr leurs ma¡(alins de
!.'rujie
dans
le fort de
la
Viétoire , ot\ les babiums porten!
GIR
leur récolte, dout oo a réglé le prix
foisan te réales
de hu't la borre, qui efi de cinq cenrs cinquame li vres
de poid s. L es habitans fonr obligé1 de planter un e<r"in
nombre de giroftiers par an; ce qui
le~
a mult' pl•6
au
point qu'on l'a deliré pour le débit annuel, lequel il
u'dl
guere poffiblc d'évaluer fans etre daos le lecre<: il f'offi–
ra de dire que la Franco feule en achete cinq ou fix
cents quintaux par année.
Perfonne n'ignore avec quelle
jal~ofie
la
compagnic
des lndes orientales hollandoife s'applique
a
Ú!
conli:rver
l'unique débit de cette marchandife : cependarll elle n'a
jamais pi! empocher qu'il ne s'eo flt un alle1. grand
déverfemeot par fes propres ofliciers ,_en plul1eurs lieux
des lndes. Une maniere qu'il oot de tromper la com–
pagnie,
dl
d'en vendre aux na vires de!! autres nauuns
qu'ils rencontrent en mer,
&
de mouill er le rell e, afin
que le nombre des qointaux de
girof/e
qoi fom leur
cargaifon, s'y trouve toO¡ours; ce qoi peut aller a dix
par cent, fans que les commis des maga fin> qni les re–
<;oiveot
ii
Batavia, puitTent s'en opperccvoir . (
D
J.)
G 1
RO
F
L E'E ,
f.
f. (
Ct.fture du jleurs
. )
Reur
d'u giroflier. C'efl
a
fa gl01re que les amateurs cult iveot
la plante qui la donne ; elle lui a memt enle-vé íon
nom daos la plupart des lan)lues modeo ne1;
lt
gir<,ftier
ne fe dit plus en franr;ois , que de celoi des tn1fur e1:
les Aoglois ne l'appelleot égalemenr que
W11ijlower ,
tandis que celui de (eurs jardins re llOITlmt par
<' SCti–
Jence la fl eur de
J
uillet ,
fi ock July f/ower
:
entiol les
F lamands laiffant
~
la plante
faova~e
la dénotn111arion
de violier,
vio/ier-btxJmtie,
caraétérifeot celle de, ¡ardins
par le beau nom de
nagel-bloem.
11
y
a des
girojlées
limpies
&
des doubles de toutes
coulturs, blanches, jaunes, bleuts, pourpres, vio lerces,
rouges , écarlates , marbrées , tachetées, jafpécs . Les
unes
&
les aotres viennent de graioe, de marcones ou
de boumres : elles ne durent que deux ans ; mais la
meilleure méthode efl de les mulriplier toures de graine.
On les feme rur cooche au commene<ment d'Avril,
&
3.
cJaire·VOie,
daos
une ter re
frai:che , lt·gcre,
g¡av.e–
(eofe, non fumée
&
a
l'expofitiou do r<,leil le vant .
Quand les jeunes plantes oot gagné quelques feuilles,
on le< tranfplanre daos des planches de ter
re
par dile ,
exporées de meme ao roleil levant'
&
a
lix
pouces de
dirlance. O o
le,
abrite
&
on les arrofe de tem1 a autre,
¡ufqu'a ce qu'elle< ayent pris racine. Sur la fin d'Aoílt
on les traorplaorera de nouveau dan des plates- bao–
des du parterre, ot\ elles fleuriront le, prinrem' Cuivan t,
&
\'on choifira, s'il fe peut, un tem> hu mide pour ceue
traofplantation On garantira les ¡eones plan' de, frimats
de l'hyver, en les couvrant avec des cinches , paillaf–
fons,
~raode
pai\le, o
u
fumier fec .
O o prérume que les
girojlles
feront doubles,
&
c'eft
ce qu'on recherche, par lcur bouton gros
&
camard,
qui pointe.
L orfque les
girojlies
íe rroovent doubles , plufieurs
perfonncs les mettent en pots gornis de ter
re
a
patager'
ou daos des caitres larges de fei1.e pouce> en tout Cens .
Pour bien faire, on
te
ve les
girojlies
en m'oue; on les
place ainfi daos les pots ou les caitTes ; on les arrofe
dans le befoin;
&
on les tien't
ii
l'ombre.
On plante les
girojlies
en pots ou en caiffes , afio
de pouvoir les tranfporrer ot\ l'on veut,
&
les garantir
du frnid pendant l'hyv<r, en les mettanr daos une fcrre,
dans une chambre,
o
u dans une cave feche. Ces me–
mes
girof/lu
rauvées do fruiJ , fe tranfport<ront daos
les plate>-bJndes de pArterre , ou on les rangera avec
fymmétrie,
&
a
l'abri du fil lei\, s'll el! pofli ble.
Q uand on veut moltiplier les
girojlirs
dnubles par
marcoues, on en choirit les plu1 bcaux brin• ; on les
cooche en terre,
&
on les arrcte par de p<tits crt>chets
de bois; ou Jette un pe
u
de terre par-deflus,
&
enfuite
on les arrofe, pou r en facilitcr la reprife . O
u
marcoue
la
girojlle
litót que la Reur eil pallée , ce qui arrivc
au plus tard dans l'été.
L~:¡; marcor te~
rellt:rOn( en rerre
¡ufqn'en Seprembre oo Oél:.>bre, qu'oo les
kv
na pour
les mettre en pms,
en
ca¡Jle ou en ple_ine terr_e; car
il
y a des efpeces qui rnnr plus ou mom s fenubles &u
ti-oid ; quelques-ones fieuriffent la premiere année,
&
d'autres la reconde.
Daos le nombre de
girojlles
doubles , il
y
en a qui
font priocipa leme11t recherchee· des atnateu rs : tdle efi
la grande
girojlle
de couleur
d'é~arlate,
lrucoiTim inca–
nt4m, majru coccineum,
de Mordon, nomm¿c:
a
L an–
dre> la
gtrojléc
d< Brompton,
the Brompton Jlock-iuly–
ftower;
les fleurilles l'aimem beaucoup
a
cau{e de fa gran –
deur
&
de {on éc\at: elle a cepeodant le defavant3ge de
pruduire rarement plus d'un Jet de tleuts.
En
1