Table of Contents Table of Contents
Previous Page  617 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 617 / 922 Next Page
Page Background

GIR

de J'Afrique

&

de J'Améri..¡ue, fur-tout celle des plan–

tes aromatiq ucs.

En fin il ell remarquable que le réfidu du

clo" de gi–

rojlt,

apres la dillillation, efi aufiere, froid

&

tres-fi –

xe;

propriété cependant qoi lui efi commune avec les

plantes qui contiennent une grande quantité d'huile nro–

mati4ue.

f/ert/IJ

&

ufage de cette hui/e.

Comme cette huile

de

gire

JI<

efi extrememcnt chaude,

&

m~me

caufiique,

elle dcvient par-ll tres-propre, fuivant IJ remarque de

Bocrhaave, aux

tempéram~ns

froids,

&

dans les mala–

dies de

c~tte

nature. Elle efi encare ex ce!lente pour

ra nimer les efprits, foit qu'on en ufe int¿rieurement ou

extérieurement; mais l'ufage interne demande beaucoup

de reli:r ve

&

de prudence'.

Pour l'extérieur on l'employe feule, ou avec d'autres

hu iles arom11iqoes, comme celk de noix mofcade tirée

par expreffi on, celle de palmier, de romarin, de fauge ;

le toot mElé

enfem~lc ,

on en fait un liniment, dont on

frotte les membrcs paralytiques, ainli que daos les

m1-

ladies froides

&

pituiteufes, dans la fiupidité acciden–

telle,

&

les alfeétions fopnreures: on peut encore en

frottcr la région de l'ellomlc dans la longueor de ce

vifcere,

&

daos les coliques produites par des vems .

E lle fert d'un remede affez aélifs en qualité de topi–

que, pour arre ter les progrcs de la gangrene' en la fai–

fant diff,,udre daos l'cfprit-de -vin reétifié,

&

en y trem–

panr des plumaceaux de charpie qu'on app\ique rur la

partie gangrenée.

On s'en rert encore pour la carie des os

&

pour le

mal des dents: daos ce dernier ca<, on en imbibe un

peu de cotoll, que l'on met adroitemen t daos la dem

cariée, dont il appaife la douleor en brOiant le nerf;

mais il faut en ufer avec beaucnup de précaution,

&

feulement daus les cas nt\ il n' y a point d'ín6a\Tlma–

tion,

&

ot\ Id carie co 1lid ¿rable de la dent e(\ la cau–

fe de la douleur, en mcttadt le nerf trop

á

décou–

ven

.

Si l'on

a

befoin d'appaifer plus promptement la rage

des derm, on pufvérirera fix grains de camphre avec

trob grnins de laudanu m épié , qu'on humeétera de qoel –

ques gouues d'huile elfentielle de

girojle;

on fnrmera

du tout de petires tentes de la grofTeu r d'un grain de

blé, pour les porter dan<

la

d<!H malade. D'autres font

d lfoodre l'opiom dan< l'hoi le éthérée du

girojlc'

&

re

fervent de certe di tfolution.

e

dl

la le graod fecret des

charlatam, dnnr l'abu< a quelqudois caufé la furdi té.

L 'hui le de

girofle

foulage le mal de dents de la mt:–

m~

maniere que i'huile de c<J.nnel\e

&

celle de gayac;

mais les deux premieres étam d'une odeur agréable,

on n'a :mcune répngnance pour en meure

d3.ns

la dent;

a

u \ieu qu'nn en a beaocoup par rapport

a

la derniere.

Enfin

1

h•J íle de

girojle

cfi d'un grand ufage parmi les

Parfumeurs.

La dore eft d'une, deux ou trois gouttes intérieure–

ment, poor rnnimer le ton de l'efiomac chez les per–

fonlleS accablées de mucolités, de pitoire, d'humeurs

froides

&

catarrheufes. On en fait en ce cas un éléo–

faccharom avec un pe u de fuere; ou bien l'on prend

huile de

elo

tu

de girojle

deux gouttes, hui le de can–

ne\le huit gouttes, teinture d'ambte une goutte, fu–

ere cryflalliré réduit en une poudre tres-fine, demi·on–

ce; m¿tez,

&

confervez cene poudre pour l' urage dans

une houtcilk bien

f~rmée.

La dofe ell un gros, diffoute

daos do \'in rouge, ou daos do vin d'Erpngne .

Ufage du d ow de girofle.

O a confomme priocipo–

lement les

clous de girof/e

daos les cuilioes ; ils font

tellemenr rechcrchés dans quc\ques pays de

1'

Eorope,

&

fur·tout aux

In

des, que \'on y méprire prefqoe les

nourriturcs qui font rnns ceue épicerie: oo les méle

daos prefque rous les mets, les faulfes, les vius, les

liqueurs fpiritueufes

&

les boiffons aromatiques ; on les

employe aulli par mi les odeurs.

On en fa ir tres-pe u d'ufage en Medecine; cependant

comme leur vertu efi d'échauffer

&

de deffécher, ils

fe

donnent poor les

m~mes

maux, ot\ leor hoil e efi

recommandée ,

a

la dofe en fo bflance depuis quatrc

graiQs ¡ufqu'a doU'l.e,

&

en in fu!ion depuis dcmi-dr>g–

me ¡ufqu'a Jeux: mais l'huile efi abfolumeot préféra–

ble, paree qu'elle réunit en plus petite q uanrité routes

les propriétés du fruit.

Les Apothicaires font eutrer les clous

&

l'huile de

giro.[le

dans plulieurs com8olitions pharmaceuriques, que

perlnone ne preferir _

Rijlexions fur le commerce du girojle.

C'efi

a

~m­

bome que les Hollandol< onr leurs ma¡(alins de

!.'rujie

dans

le fort de

la

Viétoire , ot\ les babiums porten!

GIR

leur récolte, dout oo a réglé le prix

foisan te réales

de hu't la borre, qui efi de cinq cenrs cinquame li vres

de poid s. L es habitans fonr obligé1 de planter un e<r"in

nombre de giroftiers par an; ce qui

le~

a mult' pl•6

au

point qu'on l'a deliré pour le débit annuel, lequel il

u'dl

guere poffiblc d'évaluer fans etre daos le lecre<: il f'offi–

ra de dire que la Franco feule en achete cinq ou fix

cents quintaux par année.

Perfonne n'ignore avec quelle

jal~ofie

la

compagnic

des lndes orientales hollandoife s'applique

a

Ú!

conli:rver

l'unique débit de cette marchandife : cependarll elle n'a

jamais pi! empocher qu'il ne s'eo flt un alle1. grand

déverfemeot par fes propres ofliciers ,_en plul1eurs lieux

des lndes. Une maniere qu'il oot de tromper la com–

pagnie,

dl

d'en vendre aux na vires de!! autres nauuns

qu'ils rencontrent en mer,

&

de mouill er le rell e, afin

que le nombre des qointaux de

girof/e

qoi fom leur

cargaifon, s'y trouve toO¡ours; ce qoi peut aller a dix

par cent, fans que les commis des maga fin> qni les re–

<;oiveot

ii

Batavia, puitTent s'en opperccvoir . (

D

J.)

G 1

RO

F

L E'E ,

f.

f. (

Ct.fture du jleurs

. )

Reur

d'u giroflier. C'efl

a

fa gl01re que les amateurs cult iveot

la plante qui la donne ; elle lui a memt enle-vé íon

nom daos la plupart des lan)lues modeo ne1;

lt

gir<,ftier

ne fe dit plus en franr;ois , que de celoi des tn1fur e1:

les Aoglois ne l'appelleot égalemenr que

W11ijlower ,

tandis que celui de (eurs jardins re llOITlmt par

<' SCti–

Jence la fl eur de

J

uillet ,

fi ock July f/ower

:

entiol les

F lamands laiffant

~

la plante

faova~e

la dénotn111arion

de violier,

vio/ier-btxJmtie,

caraétérifeot celle de, ¡ardins

par le beau nom de

nagel-bloem.

11

y

a des

girojlées

limpies

&

des doubles de toutes

coulturs, blanches, jaunes, bleuts, pourpres, vio lerces,

rouges , écarlates , marbrées , tachetées, jafpécs . Les

unes

&

les aotres viennent de graioe, de marcones ou

de boumres : elles ne durent que deux ans ; mais la

meilleure méthode efl de les mulriplier toures de graine.

On les feme rur cooche au commene<ment d'Avril,

&

3.

cJaire·VOie,

daos

une ter re

frai:che , lt·gcre,

g¡av.e–

(eofe, non fumée

&

a

l'expofitiou do r<,leil le vant .

Quand les jeunes plantes oot gagné quelques feuilles,

on le< tranfplanre daos des planches de ter

re

par dile ,

exporées de meme ao roleil levant'

&

a

lix

pouces de

dirlance. O o

le,

abrite

&

on les arrofe de tem1 a autre,

¡ufqu'a ce qu'elle< ayent pris racine. Sur la fin d'Aoílt

on les traorplaorera de nouveau dan des plates- bao–

des du parterre, ot\ elles fleuriront le, prinrem' Cuivan t,

&

\'on choifira, s'il fe peut, un tem> hu mide pour ceue

traofplantation On garantira les ¡eones plan' de, frimats

de l'hyver, en les couvrant avec des cinches , paillaf–

fons,

~raode

pai\le, o

u

fumier fec .

O o prérume que les

girojlles

feront doubles,

&

c'eft

ce qu'on recherche, par lcur bouton gros

&

camard,

qui pointe.

L orfque les

girojlies

íe rroovent doubles , plufieurs

perfonncs les mettent en pots gornis de ter

re

a

patager'

ou daos des caitres larges de fei1.e pouce> en tout Cens .

Pour bien faire, on

te

ve les

girojlies

en m'oue; on les

place ainfi daos les pots ou les caitTes ; on les arrofe

dans le befoin;

&

on les tien't

ii

l'ombre.

On plante les

girojlies

en pots ou en caiffes , afio

de pouvoir les tranfporrer ot\ l'on veut,

&

les garantir

du frnid pendant l'hyv<r, en les mettanr daos une fcrre,

dans une chambre,

o

u dans une cave feche. Ces me–

mes

girof/lu

rauvées do fruiJ , fe tranfport<ront daos

les plate>-bJndes de pArterre , ou on les rangera avec

fymmétrie,

&

a

l'abri du fil lei\, s'll el! pofli ble.

Q uand on veut moltiplier les

girojlirs

dnubles par

marcoues, on en choirit les plu1 bcaux brin• ; on les

cooche en terre,

&

on les arrcte par de p<tits crt>chets

de bois; ou Jette un pe

u

de terre par-deflus,

&

enfuite

on les arrofe, pou r en facilitcr la reprife . O

u

marcoue

la

girojlle

litót que la Reur eil pallée , ce qui arrivc

au plus tard dans l'été.

L~:¡; marcor te~

rellt:rOn( en rerre

¡ufqn'en Seprembre oo Oél:.>bre, qu'oo les

kv

na pour

les mettre en pms,

en

ca¡Jle ou en ple_ine terr_e; car

il

y a des efpeces qui rnnr plus ou mom s fenubles &u

ti-oid ; quelques-ones fieuriffent la premiere année,

&

d'autres la reconde.

Daos le nombre de

girojlles

doubles , il

y

en a qui

font priocipa leme11t recherchee· des atnateu rs : tdle efi

la grande

girojlle

de couleur

d'é~arlate,

lrucoiTim inca–

nt4m, majru coccineum,

de Mordon, nomm¿c:

a

L an–

dre> la

gtrojléc

d< Brompton,

the Brompton Jlock-iuly–

ftower;

les fleurilles l'aimem beaucoup

a

cau{e de fa gran –

deur

&

de {on éc\at: elle a cepeodant le defavant3ge de

pruduire rarement plus d'un Jet de tleuts.

En

1