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GLA
miere JUfqn'a -,. ou 3 lignes de dirtanc:e en-dedans; nHis
dftns le relle de fon exrérieur ,
&
fur-tonr \'ers fon mi·
lieu, elle
dl
inrerrompue par une grande quantité de
bulles d'air,
&
la furface fupérieurc qui d'abord s'étoit
torméc plane , fe
trouve élevée en bolfe
&
tou te ra–
Loteufe.
Une prompte congelation répand inditféremment les
bulles d'air daos toute la ma
!Te,
qui par-la ert plt1s opa–
que que daos le prcmier cas ; la
f~rface
fupéri<ure ell
aufli
&
plus convexe
&
plus inégale.
Les bulles d'air dont nous parlons, font pour la plit–
part
de figure fphérique,
&
de la groffcur
ii -peu-prcs
d'une tete d' épingle ; elles devicnnent bcaucoup pllls
gro!Tes quaod le froid continue. Affn fouven r on en
obferve d'autres oblongues , vers le fond do vaitTeau
&
pres de fes parois
in réneures , d'ou elles femblenr
quelqucfais partir pour fe réunir a
o
centre; celles- ci
1om
toUJOUrs en maind re nombre que les prcmieres.
Ces
bulles qu'on apper<yoir
a
la vil
e
fimple, ne font
pa> les feulcs qui interrompen t la contÍOllité d'une mar–
fe de
glace ;
en examinant la
glace
avec
h
!aupe, on
en diltingoe encare une infinit é d'aurres beauconp plus
petites
&
plus pres les unes des autres.
On peur par des ébullitions réirérées,
&
fur-t out par
¡,
moyen de la machine pneumatique , priver l'eau de
la plus grande panie de l'air ,
&
des nutres fluides éla–
lliques, qui y font narure!lemenr contenus. Ceue cau
ain~
purgée d'air, étanr expofée daos
la machine du
vuide
a
un froid conlidérable,
[e
gelera comrne l'eau
ordinaire par
ti
lets
&
par lames, qui formeranr par leur
réunion une ma!Te de
glace
mains interrornpue par des
~u
!les d'air que la
glace
ordinaire,
&
don! la furface
fupérieure fera ion unie.
Ceue nouvel le
glacc
contiendra d' aurant moins de
hu!les, qu'an aura
e
u plus de foin de bien purger l'eau
qui aura fervi
il
la former. En fuivant avec exaétim–
de le procédé indigoé par M. Muffcbenbroeck, an pourra
parvenir
a
fa ire de la
glace
[en~blement
hamogene
&
fans
aucune b
ulle vifible.
EJ!ai
de Phyfir11e , 1om.
l.
ch.
x:<v.
'I'mtam.
Flor.nt.&c.
] e dis
fanJ attwne b:dle vijible;
car toutes
les
pré–
cautions qu'on prendra daos cette expérience, n'empe–
cheront poinr qu'il n'y ait roOjours daos
la
glace
de
,ces
bulles qui échappent
il
la ,.('¡e fimple,
&
qu'on
ne
décauv re qu'avec
la
!aupe; elles y feram quelquefois
en
fi
grand nombre, qu'elles rendronr la
glace
faite a–
vec de J'eau purgée d'air , moins rranfparente que la
glace
ordinaire. Ainfi M . l'abbé N o!le t ue dir rien que
d'exaétemen r vrai •en un feos, quand il afsílre qu'il n'a
pm1is pt. fai re de
glace
qui ne com1nr des bulles d'air .
L e¡:om
de P hyfi'l'"
tom. IV pag .
104-
Cer air raflemblé en bulles daos la
g lace,
y
en cam–
munémen t plus candenfé que daos
l' érar natorel; ce
qui le prauve, c'ell qu'an le voi r prefque toCtJaurs s'é–
chapper avec précipiratian quand a n percc la
glace
pour
faire jaur aux bulles . Quelquefois aufli on n'obfc rve
ríen de femblable,
&
l'air danl naus parlons ne danne
:oucune marque de condenfation extraardinaire. Marior–
tc,
rt1ouvement des eaux, premier difcourJ.
Nollet
,
le¡om de Phyfique, tom. IV. pag.
I
17. Hales,
ana/y–
fe de l'air,
a
la fin.
L'augmentation du volume de l'eau, quand elle ap–
proche de [a congelarion ,
&
fur-tour lorfqu'elle fe gc –
Je,
ell un phénamone des plus impor tans, dont naos
n'avons poinr encare parlé,
&
de la réalité duque! il
en facile de fe convaincre. On mer pour cet etfet de
J'eau dans un long tuyau,
&
on marque l'endroit ou
fe trouve fa furface' lorfqo'elle en daos on lieu tem–
réré : on ex pofe enfui te
le
taut 3 la gelée, J'eau de–
fcen d tres -fenfiblement; mais lorfqu'elle approche de fa
coogelation , fa furface
s'arr~te
&
demeure fiarionnaire
pendant quelques momens ; apres quai elle remonte
zlfez promptement,
&
s'élcve au-deffus de l'eodroir oii
elle éro."t d'abard. Ceue expérience ne laiífe aucun licu
d~
dooter que l'eau qui approche de la congelation,
&
celle qui
[e
glace aétuellement, n'occopem plus d'efpa–
ce ,
&
ne faient par-la plu s legeres qo'un pareil volu–
me d'eau médiocrement fraide .
Cette augmemation de valume n'ell pas mains fen –
lible daos l'eau aétuellernent gelée. O
o
fait que la
gla–
ee
nage toOjours fur l'eau,
&
que
les
gla~ous
qu'aa
met au food d'uo vailfeau plein d'eau au au fond d'une
riv iere, montear toujours vers la fuperficie.
Une faite
&
une nauvelle preuve de la dilatation de
J'eau convenie en
glace,
c'ell la ruptore des vaiffeaux
OU
e\le efl Caotenue; ropture trcs-ordioaire daos le
C3S
d'une prompte congelation, larfque ces vailfeaux fout
GLA
.:'rroits par ie haut'
&
que l'épailfeur de leurs paroi¡ en
trop peu confid¿rable pnur réfiller
3.
l'eñort que fait la
glace
en fe dilarunt.
Cer ctlorr en plulieurs cas ell immeufe. Tour le mon–
de a emcndu purlcr de
la fameufe expérience de
1\1.
Huygheos, répétéc pnr
M.
Buot, daos lnquelle un ca–
non
de
fer épnis d'un doigr, rempli d'eau
&
bien fcr–
mé,
ayanr été cxpafé
a
une fone gelée, ereva en deux
endroits au bout de douze hcures. M"· de l'académie
de Florence ont fait rompre par ce méme moyen plu–
fi eurs vai!Teaux, foit de verre, foir
de
dilférens mé–
taux,
lo
rlupart de figure fphérique;
&
M . Mu ífchen·
braeck ayanr calculé
1'
ef!ort néceífnire paur faire ere–
ver un de ces vairleaux, il a trauvé qu'il avoit faliu u–
ne force capable de foulever un poids de 2772a livres ,
Teneam. png.
I 3i-
ll
nc faut plus s'étonner apres cela que la gelée fou–
leve le pavé des roes, qu'elle ere ve les tuyaux des fon–
taines, quand ou n'a pas la précamion de les tenir vni–
des, qu'elle fcndc les pierres
&
les arbrcs, qu'elle dé–
truife en pluGeurs circanflanccs tout le titTu des végé–
:aux ,
&c. Ce
íont des íuires néceiTaires de la dilata·
don
&
de
la
force expaofive dont naus venons de par–
ler.
Vo)'•Z
GEL¡;:'¡;:.
La
gl.1ce
faite a\•ec de
1'
eau ardinaire non purgée
d'air,
le
dilaram nvec raot de force
&
fi
íenfiblement,
il éwir narurel d' examiner ce qui arriveroit dans
les
memes
circoufl~nces
il
de l'eau bien purgée d'air' qu'on
auroit foluuife a J'aétion de
la geléc; de voir
ti
elle
augmenreroit ou
fi elle diminucroit de volume en
fe
gelanr: on
a
fait paor éclaircir ce poinr quantité d'ex–
périences. M. Homberg par un procédé qui dura deox
ans, fir en 1693 avee de l'eau purgée d'air, de la
gf,,.
ce
qu'il jugea plus pefanre
&
d'uu moindre volume que
l'eao ordinaire,
mémoireJ de /'académie, tom. X. pag.
2f5 .
11
parolt qu'il re décida fur la [cule infpeétian
du
marceau de
glace ,
&
non par fon enfonccmeur dans
l'eau, la fcule preuve fans replique; ce qui
c(l
certaiu,
c'ell que Mrs- de M airan, Mu!Tchenbroeck , N oller
&
plu fieurs aotres phyficiens, qui onr répété
&
rourné
en
plur.eurs manieres cette meme expérieoce ' n'eo
out ;~'rnais p(\ obtenir le
m~me
réfultar. La
glace
faite avec
de l'eau purgée d'air
a
toiljours nagé fur l'eau; fou–
veot
m~me
elle a ca!Té les vai!Teaux ad elle éroir con–
tenue ' preuves inconrellables
o'
une augmentatian
de
volumc.
11
fallt néanmoins
rcmarquer que fi
la
glace
¡ faite avec de l'eau purgée d'air, etl plus legere
ii
rai–
fon de fon val ume que l'eau dnns l'état de liquidité,
cene mtrne
glacc
cll toiljaurs fpécifiquemenr plus pe–
fante que celle qu'on a faite avcc de
l'eau ardinaire:
an verra meme que
la diflerence de lcurs pefaoteurs
fpécifiq ues ert fouvetH nlfe1, confidérable.
La dilaration de l'eau qui devienr
glace
en une et–
ception apparente
il
la
loi générale, fuivanr
laqoelle
prefque raures
les
marieres qui perdenr leur fluid iré paur
devenir falidcs, loin d'augmenter de vol ume en dimi–
nuent conllamment; ainfi
les huiles en
fe gelant
&
lorfq u'elles font gelées, accupenr tnOJours moios d'e–
fpace qu'auparavant. Une aotre ob[ervation importan–
te, c'ell que les huiles ne fe gelen r painr comme l'eau
par filers
&
par lames, mais par pelotons de ditférente
figure, qui tombanr les uns fur les
a
utres, compo[ent
une maffe folide alfez peu liée daos les commcncemens ;
mais qui
a
mefure que le fraid augmenre , acquiert de
la canfiflaoce
&
de
In
fermeté.
Le vin glacé
fe
leve par fea illets a!Tez femblablcs
a
des pelures d'oignon.
Nous venons d'expofer avec a!fez d'étenduc ce qui
fe pa!Te
réellement
&
faus nos yeux daos la forma
tion de la
giMe;
voyons maintenant ce que les Phi–
lofophes ant imaginé pour reodre raifon de ces phéoo –
mcnes.
D efcarres foivi en tela d'un grand nombre de phy–
ficie ns , a cru que la cangelarion de l'eau
&
des aurres
liquides éroit une faite néceffairc de Jeur refroidi!Tement
a
un cerrain d!gu! d¿tcrminé, fam qu'il inrervint pr<!–
cifémenr paur cet ef!ú daos les pares du liquide aucu–
ne matiere
é~rangcre;
c'ell aufli le feoriment de Baer–
haave, de s'Gravefande, de Hartfceker, de l\1. Hltn–
berger, de
J'vi.
de M airan,
&c.
Tous
ces
phyticiens
re¡ettent les corpufculcs frigorifiques, la matirre conge–
l~nre
proprement dite:
fi
l'on rem&rq ue de la diverlir.:
dans le détail de leurs explications, on vait en
m€me
tems qu'ils fe réuniflenr tous daos le painr que ;e ,·iens
d'indiquer;
c'ell
un méme fond qui fe reproduit
fous
plufieurs formes_ dilféremes_.
Les Ga!fcndtlles fuppo!cnl
~u
contra;re des corpo–
fcu-