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GIR
te épicerie;
&
pour déclommager le roi de Ternate de
la pene du produit des fes giroflicrs, ils lui payerlt tous
les ans environ dix-hui! mille richedalles en
tribut ou
en ptéfent; ils
fe font en outre obligés par un
traité
de prendre
a
Íept ÍOUS fi¡ deniers la !ivre, !OUt le ciou
que les habitans d'Amboine apportent daos leurs ma–
gafins.
Le prix du
girofle el!
fixé
a
íoixante-quioze fous
pour les payemcos des obligations de la compagnre, ou
pour ceux qui
l'achetent d'elle argent comptant .
.
De /'hui/e deJ dora de girofte.
Les
douJ de
grroft~
récens donnent par l'exprd!ion une huile épaille, roul–
sitre
&
odorante ; mais daos la dinillation
il fort beau–
coup d' huile e!fentielle aromatique, qui cll d'aburd
!impide, blanche ,
Jaun~tre,
enCuite roofsatre,
p~faote,
&
qui va ao fond de l'eao: en fin vient une huile em–
pyreumatique, épaiae, &vec une
lique~r ~cide.
Le
ca·
put mortuum
calciné donnc par la lrxrvauon un peu de
fe!
fi
xe falé.
Il ell
incroyablc combien
les
cloru de girofte
con–
tiennent d'huile quand on les rapporte des Indes,
&
qu'
on vient
a
les débaler; rien ne
leur ell comparable
a
cet égard.
11
ne faut pour s'en convaincre qu'en faire
di([iller quelques-uns par
l'alembic
a
un feu allel fort,
avec douze fois aurant d'eau commune;
il
s'élevera u–
ne eau trouble' t<pailfe' de couleor de lait'
&
en me–
me tems une grande quantité d' hui le
jaun~tre
qui fe
précipite au fond de l'eau. Lorfqu' il fe fera élevé les
deux tiers de l'eao ,
fi
on change le récipient, qa'on
ajoute autant de nouvelle eau,
&
qu'on contioue la di–
flillat ion, on
a
une eau qui tieot de la >ertu aro mari–
que du
girojle.
On
mee
too te
ces eaux
a
pan, po3r
s'en fervir
3
la place d'eao commune daos les dillilla–
tions que l'on fera de la méme hui!e.
JI
relle ou fond
de
la cocnrbite une liqueor brune,
épaiiTe, fans odeur, d'un gout acide,
&
quelque peu
autlere, qui ne po!fede aocone des venus du
girofte ,
quoiqne les clous qui renent confervent leur premrere
forme
3U
point de ne p00\'0ir pJUS Ctre difliogoés Jorf–
qo'ils
lOilt
a
demi·ÍlCS, de ceu
X
dont on ri'a point en–
core tiré l'hoile;
&
ce qu'il y a de particulier, c'ert
qo'ils acquierent par le mélange l'odeur de ceux -ci ,
&
s'imprcgnent de l'huile qo'ils contienoem, de forte qu',
les marchands n'ont pas beoucoup de pciuc
a·
les faire
palier pour naturels. Ce fait prouv< bien qu'il ne t'aut
acheter
les,..,cloru de g 'nifle
que d'honneres négocians,
ou de
la compagnit'
me
me en droirure.
ltléthodes de tircr cette
br~ile
eJTewtie/le.
On a deux
fac;ons de drcr l'hu:k ellentielle de
girofte;
!'une par l'n–
lembic,
&
l'aotre
per defcenfum.
Jndiqoons
ces
deux
pro·édés.
1
V
uici la bonne méthode do premier procédé. Pre–
nez une
livre de
cloru de
;;irofie
entiers , ou un peu
concaaés; verfez d<flus lix 00 fept livres d'eau de
gi–
roft•
d'une premiere d;nillation, ou
il
la place partrlle
quamité d' eau de
rivi~ re
a;gui(ée par trois onces de
fd common;
&
apres une macération faite pendant qoel–
ques JOurs dans un
lieu chaud, employez un fen un
peu forr
a
la diflillnriou (qui fe fera dans une cucurbite
remplie jufqu'aux deux tie·rs
&
au-dela: il íort d'abord
une huile blanchotre, ou tiran! fur le jaune, qoi dillille
par le
tuya
u
du
réfrigérent dans le bof!in,
&
tombe
au fond ave
e
l'eao qui nage fur
l'huile. En augmen–
tant le feo, il íuccede une huile plus pefante, plus épaií–
fe, d'un pune plus foncé, c.¡oi fe précipite pareillement
au' fond. Rarement wute l'huile du
g irofte
fort par la
premie re dillll latiou; il faut
1•
réiterer une feconde,
&
m eme une
troilieme fois' avec l'eau de
girofte
du pre–
mier procédé.
On
obfervera feolement de ne point óter toute l'eau
de la premiere dillillalion, de peor c.¡ue
le
girofte
ne
contraéle une
o~our
d'empyreome; l'huile de la recon–
de dillillation ell non- feulement plus épaiffe
a
caufe du
feo qu'on a rendu plus violeot, mais elle ell encore
mélée de parties rélineufes.
Par cette méthode on tire ordinairernent de deux li–
vres de
giroftes
purs
&
choi!is, au boot d'une [econ–
de
&
mérne d'une troilieme drilillation , cinq, fix
&
juíc.¡u':i fe[a
onces,
tant d'huile e!fentielle fine, que d'hui–
le effentíeile plus épairre; on fepare enCuite l' hoile de
)'eau par l'enronn<Yt garni de papier gris;
&
cornrne
cette eau re!le encore imprégnée de parties huileufes,
on la confnve pour eo ufer en qualité d'eau dillillée
de
girofle.
La
d~fférence
en grande entre cette hoile qu'on tire
nvec foro dans la premiere difiillation,
&
l'hoile íophi–
fliquée,
c'efl
a-dire mélangée avec l'huile de
girofte
par
GIR
exprellion, qu' on vend communémeot en Hnllaode .
La nótre ell plus fubtile, piu> ftuide, plus rempéréc ,
&
plus süre daos fes elti:ts. On peut s'eo
lcrvir avec
hardierre
a
la dofe de deux' trois ou c.¡oatre gouues
daos de l'eau de méliffe, oo auuc véhicole conveoa–
bte
o
11
faot alors
la meler daus on pe
o
de
fuer~'
ou
de jaune d'ceuf, avara que de l'emplnyer dans
le
vé–
hicole; autrcment elle ne ;'y dilloudroit pas.
Mais elle fe di!foor promptemcnr dans
1'
alcohol ou
l'efprit de nitre dulc
fié,
bien preparé. Tenue dans u–
ne phiole de vene exaélement fermée, elle conlerve
Ca
liquidité pendant plulieurs années.
Si l'on met dan> un petit ••aiffoau
de
verre de cet–
te holle de
girofte,
&
~u'on v~ríe
d_elfus
~eux
ou trois
fois autant de bon efprrt de nrtre, rl
fe
lera daos ce
mélange une eltervefcence tri:s-forte, qoi d01era long'
tems avec grande chaleor,
&
Jo.fqu'_3
s'tn~ammer
d'el –
le-meme; le booil!onnement de la lrqueur contrnoera
&
répandra dans l'air beaocoup de vapeurs dont l'odeor
n'ell pas trop mauvaife;
en
fin
la matiere fe corrdeofe–
ra en forme Je gomme au fond du vai!feau .
JI
faot remarquer que cette expérience ne réoffit bien
qo'avec de l'txcellente hui!e de
girofte,
&
fur-tout a–
vec celle qo'on a tirée fidelement atli
lndes meme'
&
que les Hollandois rtc¡:oivent dircélement par
leors
vailfeaox. Si l'on aJo Ore oo peo de poudre
ii
canon
daos le mélange dont on vient de parler, elle prendra
feu.
]e
paffe
a
la mérhode de tirer I'huile errenrielle de gi–
roHe
per
defcm(ttm.
Pour cet effi:t, on prend oo pot de terre de gres ,
ou plulieurs grands verres ( íuppofoos ici des verres
il
boire) que l'on couvre d'une toile; on
lie cette toile
-aotour des rebords. de chaque verre, on enfonce un peu
cette toile daos leur cavité, on place daos cet enfoo–
cement le
girofte
pulvérifé; on met par-de!fus chaqoe
V
erre une terrine, ou o
u
cul de balance, qoi s'appfi–
qoe
e~aélemenr
for lcors bords; on remplit
les
rerri–
nes oo ces cols de balances, de cendres chaudes qui é–
chautfeot les
girof/eJ,
&
font
di~iller
a
u
fo~1d
des
ve~res, prcmieremenr un peo d'efpru,
&
enfU ite
une
hui–
le el aire
&
blanche; oo leve de tems-en-tt
rus
les culs
de
b~lances,
pour remuer
la
poudre de
girofte;
011 con–
tinoe le feu jofqu'i ce qu'il ne dill rlle plus rien : en–
fin on fépare
1'
huile par
1'
entonnoir dont on
a
parlé
ci-dcffos,
&
on la garde daos une phiole bieo bouchée.
Daos
ceue opération, on rerire d'uoe livre de
giro–
fin,
poids de fei'l.e onces pour livre, une once deox
dragmes d'huile'
&
une once d'efprit
o
11
rene treize on–
ces deux dragmes de matiere, dont on peor
tirer en–
core on peu d'huile rouge empyreomatiqae .
Cene méthode n' cntralne point de dépcnfe; mais
il
s'en faot de beancoup qu'oo y trouve dans
l'hurle di–
llillée de cene maniere
les
mémes avaotages que par
la méthode de
1'
alembic. Si vous o'employez qu' un
fe u leger, vous n'aurel point d'huile ;
&
fi vous pouf–
fe7.
le feu, l'huile fentira l'empyreome: en un mot on
ne doit fe fervir de cene mé1hode que dans des occa –
fions prelfantes, qui oe permenent pas d'31<oir
recours
a
l'autre opération' qui efl la feule bonoe'
&
la feule
que pratiqoent les artilles.
Elle
fcrt
de modele poor tircr tootes Cortes d'hoiles
aromatiques du
m
eme genre, celle de canelle, du poi–
vre, des cubebes, dn cardamomom, du farTafras,
&r.
C'efl encare ainli qu'avec un feu plus doux l'on diOil- •
le l'huile de rornario, de maqolaioe, de thym, de men–
the, d'e Heurs de lavande, d'anis,
&c.
11
ell bon de le
favoir,
&
de s'en reffouvenir.
Q_ualith
&
choix de /'hui/• de gírofle.
Cetre
hui!e
er1eotidle de
cloru de girofte,
diniltée
per dcfcenfinn
ou par l'alcmbic, ell la fe
u
le préparation que l'on croo–
ve daos
les boutique• ; étant uouvelle, elle ell d' un
blanc doré, qui rougit en vieillirJant.
11
taut la choifir
forre, pénérrante,
&
qoi ait bien confcrvé l'odeur
&
la faveor du
tirofte;
elle ell facile
a
loph !liquer'
&
la
rromperie diflicile
a
découvrir; ce qui doit engager
a
ne
l'acheter que de bonne main .
Elle perd promptemen t fes efprits, quand on la lairre
a
découvert,
&
dégéncre d'ordinaire en une fubllaoce
grarfe, viíqueufe
&
inaéliv;:;
tandis que
les
cloru de
girofte
confervent leurs efpms malgré la chaleor violen–
te du pays o
u
ils croiffent.
Elle ell encorc plus peCante que l'eao, de Corte qu'
elle fe précipite au fond fans rien perdre de fes venus.
C'en une propriété que n'ont point nos hoiles de l'Eu–
rope,
&
que poffcdent uniquement les huiles de
1'
Afie
de
'