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30

FOI

9°. Cene derniere ditlmélion des deu! biles écant

po·

fée, on doit rcmarquer que prefque cous

les aut<urs ,

faoce de l'avoir faite, 001 confondu les qu3licé; de ces

deux humeurs,

&

n'ooc parlé de leurs effecs

&

de leur

ufage, que d'apré> l'idée qu'elles peuvent donner, lorf–

qu'ellcs o01 écé melées daos

le canal cholidoque,

&

q.u.'elles fonc ainii verfées daos les imdlins . Mai puif·

qrit\"conviennenc qu' elles n'

y

coulent pas couces les

deÚX concinuellemenc; que la feule hépacique a un cours

réglé, fans incerrupcion; que la cynique n'y en portéc

que lorfque le follicule en exprimé, peu avane

&

peo–

dant le cravail de 13 digerlion: ce qui en en effct prou·

vé par de nombreufes nbfervacions, defquelles

il

réfulte

que daos les cadavres d'hommes

&

d'animaux ouverts

peu de cems aprcs qu' ils avoiect mangé, 13

véficule

11'a jamais été crouvée pleinc; qu'il s'tn f3lloic

le plus

fouvenc d'un ciers de fa capacité; qu'au concraire elle

3

coO¡ours écé crouvée trcs-remplie

&

dinendue, pref–

que au poine de crever, daos les animaux qui nvoient

été privés de maoger loog-tems a\ane la more: e' en

ce que rapportene encr' aueres R iolao, Borelli, Liiler,

&

Boerhaavc; pourquoi n'a+on pas in finé fur la dif–

féreoce des qualicés

&

des effets de la bile qui coule

roü¡ours ,

&

du fiel done l'écoulemen t n'3 qu'un tems ?

JI femble cependant que 13 confidéracion de ceue dif·

férence doic hre impomnee pour l'inee\ligence de

1'

fage de ces deu

x

bites, qui doit

e

ere différene par rap·

pon

a

chacune d'elles.

' to

0 •

R ivier<, daos fes

injlituta,

femble avoir entre·

vO la diflinélion qu'il convient d'en faire, lorfqu'il éra·

blit qu'il y a deux fortes de biles, done !'une eH

,.¡¡.

bilr,

c'ell -a·dire recrémemicielle,

&

l'aucre excrémen·

titielle; la premie

re,

fclon cet auteur, eH celle q01 en

la plus 6uide, qu i a tres-peu d'arnerturne,

&

qu i paffe

daos la mane des humeurs; ce qui coovient

a

l'hé~a­

tique ;

&

l'autre en rnoins fluide, plus amere, doüée

de beaucoup d'acrimonie' qui fert

a

excirer le rnouve–

menc des boyaux

a

l'expulfion des matieres fécales avec

lefquelles elle fe mé le' pour etre ponée hors du corps;

effets qui défignent bien la bite cyn ique: auffi ne dit·rl

point de la premiere qu'el le vienne de

la véficule ;

il

ne

le

dit que de la fecon de.

N

e feroit-on pas fondé

3

adopter la maniere dom cet auteur ditlingue les dcux

hiles . c'en- a·dire en recrémentillelle

&

en excrérnenti–

tielle, fi

l'on fait n11eneion

a

ce qu'enfeigne l'expérien–

ce

a

l'c!gard du ehyle, favoir qu'il n'etl poinc amer

daos les veines Jaélées, fe ion la

reAl

arque d'H offman?

La bile cyllique ne paffe done poine avec lui dans ces

'\'cines, apres avoir été mElée avec la matiere du ehy–

le, daos

le canal ineellinal .

11

fe fait done une forte

de feerétion qui ne perrnet poinr aux parties ameres de

Ja bile, de paffer avec le fue des alimens: ces parries

renent done avec le marc.

&

fe fonr

~vacuées

avec

luí, comme excrémeOtitielles.

11

ne paroic rien quiero–

peche de répondre affirrnativemene

a

toutes ces que–

ílions. Aioti on pcut regarder , avec R iviere, le fiel

comme

tri!

ex erémene' mais qui en deniné

a

produire

d~

bons efl"ets daos

le> premieres voies , avarll

d'~tre

potté hors du corps, tels que de divifer par fa quolité

pénétranee les matieres muqueufcs qui tapiffent la for–

face intédeure des intenins; d'empéchcr qu'etlcs ne s'y

xamanen t en trap grande abondance ; de fes détacher

des parois du canal ,

&

de découvrir ainfi les orífices

des veines Jaélées : eout cela fe fait pendan! que la di·

getlion s'opere daos l'ennmac . Tnus les orgaoes qui

doivenc fervir

a

ce11e fonélion, fe meuatll en ¡eu e

u

ml-me tems, In vélicule du fiel enere auffi en contra·

a

ion' exprime ce qu'elle contienr;

&

la bile qui y é–

toit dépofée coule dans les intellins , pour y préparer

les voies

a

la continuation de In préparation du ehyle,

qui doit s'y perfeélrooner

&

s"y achever. L'¿coule–

ment de la bile cyCiique concinue encare

a

fe

faire

pendant ccue derniere digcllion, pour exciter de plus

en plus J'aélion d.s boyaox, pour di!Toudre par fa qua–

lité favonn<uf"e, plus émineote que daos la bile hépati·

que , les macieres graOes qui poorroiene éluder l'aélion

de celle·ci . Le fiel fe méle ainfi

a

la pare alimeneai–

re,

&

r<Cle enfuite m<! lé a\•ec fa partie la plus grof-

1iere, qui forme les excrémen<; 3 Jaquel le

il

donne la

couleur ¡aune plus ou morn

foncée , qu'on y oblerve

daos

l'érat natutel ,

les difpofe 3 fe corrompre plus

p_rompte'!leot par la difpofition qu'il

y

a Jui-mérne, ir·

rue enfurte

les gros boyaux, jufqn'a ce que parveous

2

l'rxm!mité du canal, ils foient pou!Tés hors du corps.

f/oy<%

D

E'J E

e r

1

o

N .

ti

0 •

Entin it ell importane de remarquer encare daos

un

examen pbyfiologiqoe du

¡.,.,

qu'il o'ell aucuo aoi·

FOI

m•l connu qui oe foit pourvü de ce vifceré .. Plus les

autrcs vifceres font petits

ii

proportion du fu¡et , plus

te volume du

fott

efl grond: c'efl ce qui ell démon–

cré

d~ns

le poillons

&

daos les infeéles . Les premiers

n'ooc point de poitrine ;

la

capacité de )'abdomen en

e!l d'autant piu erendue,

&

ce font le

foi<

&

le pan·

créas qui la

rcmpliffent prefqu'en entior ,

les boynux

en étanl tres-peu confidérables . Boerhanve a fait ccue

obfervation, particu Jierernenc dans le poilfon appe lié

ln–

mie

.

Mais

iJ

en eH de m<me

a

J'~gnrd

de

taos les

aucres poiffons; on y trouve le

foi<

incimement uni aux

boyaux

&

lié

:1

Jeur

texcure, de maniere qu'il en ac–

compago c prefque toutcs les circonvo)utions. Les qua–

drupedes, les oil"eaux otH tous un

foir,

qui en daos tous

d'un ''olume a!Tez confidérable, refp élivement

:1

eha·

cun de ces animaut.

11

s'y fépare daos cous de

la bi–

te,

c'en-~-dire

une humeur favonneufe' qui

fans etre

amere daos cous, a11cndu qu'il en eH pluticurs qui n'ont

point de véticule du fiel , ain!i qu'il a écé dit ci·de–

vaot, a ccpendant les aucres qualités de la bile ,

&

un

flux continuel.

n°.

11

paroít furprenanl que l'exillencc de cclle hu–

meur daos tout ce qui a de , n'ait pas fait JUJler dé–

terminément que le vifcere qui la fournit doit

etre

d'un

ufage plus étendu daos l'éconornic animale , que celui

de fervir feulemene

11

la chyli6cacion. En eflet ne peut–

il -pas étre comparé avcc fondement aux organes dont

les fonélions influent fur toutes

tes panics du corps ,

cels que le cerveau

&

le poumon: ces deux organcs-ci

font fans contredit chacun le vifcere principal de la cn–

vité ou il en rent"e11né, l'un du ventre fupérieur, l'au–

tre du ventre moyen; ainfi l'on peut dire que le

futt

en le vifcere principal du venere ioftrieur . L e premier

étend fon aélion fur cous les folides qui font fufcepti·

bies de l'enumcn t

&

de mouvcment; le

fecond filtre

toute la malfc des humeurs ,

&

leur fait éprouver la

plus grande éiaboration qu'elles puiiTent rece voir en com–

mun; le troilieme fournit

o

cene mnffe un

fluide re·

connu pour avoir

la

propriété d'opérer de grands effets

daos le• premiere> voi<s, par fa qua lité dilTolvante de

féparer les panies homogcnes des fu es alimentatres, d'en

brifer la vifcolité, la tenacité , de les re ndre mifcibles

avec des parties refpeélivernent hécérogenes : pourquoi

ne pourroic-on pas éteodre

ces

effecs ¡ufque dans ks

fecondes voies ,

&

daos toute la dinribution des fluides

du corps animal , de maniere

a

regarder la bile comme

étant In

Jiqueur balfamique, le menflroe

fulphureux,

qui conferve ces fluides daos l'état de di!Tolu tion con–

venable, qui

les

rend propres'

a

couler daos

tous les

vailfcaux,

&

3

étre dillribués daos toutes les parties du

corps; enCarte que le récrément que fouroit le

foie

:1

la malle des humcors fcroit

~

ce!le mane' par fes ef–

fets phy fiques, ce que

tui íont les pournons par Icor

aélion méchanique? Ainti on poorroit dire que

l'ana–

Jogie femble conco,urir _avec l'obferva!ion,. fournie

p~r

l'hi(loire naturclle des anrmaux' a étabhr

1

rntluence ge–

nérale do

foir

fur toute l'économie animale. En etfct

t'exitleoce de ce vifcere , commune

a

toUS

)es ctres

qui om vie, done on a pO étUdrer

la Clruélure ( quel–

que différence qu'il y ait d'ailleurs daos leur orgaAifa–

tion ) , n'annonce-t-elle pas cene univerf.1lité d'ufages,

ceue néceffité qui s'c'ceod

a

tour

le corps animé?

&

la propriété dilfotvanee qui

VÍCIII

d'~tre

amibuée

a

)a

produélion du

fou,

portée daos toute la malfe des hu·

meurs, ne paroit-elle pas prouvée par la contidération

que ce vifcere

ti!

d'oo volume d'autant plus grand dans

les animaux , qo'ils oot leurs humeurs plus

difpof~cs

:l

perdrc kur flu iditc!, ain!i qu'on l'obferve, lor·lllut dans

les poi!Tons'

oil

elles fone euremement vifqucufes '

gtucioeufes ; que cene humeur manque daos quelqoe&

animaux. quam

a

la portie qui ne coule que daos

le

terns de la digenion, daos ceux qui ont une vclicule

do fiel, mais qu'elle fe trouve daos tous, qua

m

3

la

partie dont le fiux en coneinuel

&

qui ne ceife d'étre

ponée daos la rna!Te des hurneurs? On ne peut done

pas fe refufer raifoooablemene 3 ces confc!quences. Le

foi<

doit done étre raogé parmi les vifceres principau

r ,

parmi

ceux donr les ufages fone généraut . Le cer–

veau, les poumuos

&

le

foir,

font les feuls qoi reg lerlt

toute l'économie anímate ; les aucrcs ,-ifceres ont de

ufages bornés, parriculiers: ce feroit rangrr le¡,,. par–

mi ceux-ci,

&

n'adrneme dans le bas-ventre aucun c.r·

gane principal , de n'onribuer

a

ce vifcere que des ton·

élioos limitécs, relatives

a

la feule digenion,

&

de ne pas

poner plos Join fes vOes

2

l'égard d'une panie auffi

importaDie. La confidérstion de la maniere dont in·

tloeot fur toutes les humeurs le5 vices qui peuvent

af-

fe-