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GAL

oiche

&

favaut, qoi

n'~pargna

rieo poor l'édocntion

d~

fon tils.

L e ¡cune Gnlien, apri:s nvoir appris toot ce qu'on

3 -

voit alors ·coOmme d'eofeigner daos les écoles, roor11a

roores fes peofécs vers la Medecine, y étant dét<rminé

par un foogc, fe lon

~u'il

le dit loi·méme. JI étoit p<>nr

lors agé de 17 ans; deox ans apri:s

il

fe mit

a

étu dier

pcndanr quelqoe rems fous un diíciple d' Atheoée,

&

enfoite fou s ditférens · maitres d' un mérire diflingu¿ ,

c omrne il paroir par ce qu'il en dit en divers cndroit>

de fes oovrages: il s'auacha néamnoios rrcs-peu ao prt–

mier de ces profeifeurs; il s'étoit bieo-te>t reboté de le

fui vre, paree que celoi-ci faifoit gloire d'ignorer la L o–

gique, bien loin de la croire

n~cetfaire

:l

un mcdecin .

11

goG ta beaucoup la feé\'e des

Pérlp~téticie

0

s,

quoiqu'

il maltraite Arillote eo quelques endroits ; en voulaot

• faire croire que ce qu'il y a de meilleor daos la phyfi–

que de ce philoíophe , efl tiré des ocuvres

(!'

Hippo–

crate.

Aprcs fes

~tu

des, Galien fe mit

il

voyager; il tit un

long fé¡our

~

Alesandrie, ou tomes les fciences llcu–

riifoient; a l'age de 28 ans il rerourna

a

Per&ame; fa

fanté qui ¡uíqu'alors avoit été chancelante, devtr.r meii–

Jeure, fdon ce qu'il en dít lui- mi'me,

&

fut m€tna

tres-vigoureufe tour le rcfle de fa vie;

il

parvint

:i

nnc

enreme vieilleife .

JI

avoit 32 aos lorfqu'il parot

a

Ro–

me, ou il

troo va de la part des rr¡edecins la plus gran–

de oppofi¡ion,

:l

ce qt1'il pOt exerccr librcment fa pro–

feffion: auffi prétendpit-il

f~voir

ce qu'ils n'avoient ja–

mais

fO

&

ce qu'ils ne vouloient point appreodre. Une

prétemion de cettc eípece

~

roujours fait '

&

fera totl–

¡ours un grand nombre d'ennemis parmi ceux qui ont

le

meme ob¡et d' ambition , quelquc bien fondé que

puilfc étre cel11i qui veut s'attribucr one parcille fupé–

rioriré de lumieres .

Cependan t Galien parvint

a

plaire aux grands de Ro–

m e par fes exercices aoatomiques, par le fucci:s de la

pratique,

&

for-tout par celui des prognoflics . Le pré–

reur Sergios Pau lus fut un de fes plus 1.élés parrifans ,

auffi- bien que Barbsro1,

oncl~

de

1'

empereur Lucios

Verus,

&

Sovere: ce qui con tribua le plus

:l

augmen–

rer les clameurs

&

les elainres des qotres medecins' au

point qu'il fut forcé de lortir de cette ville,

&

de fe

retirer dans fa patrie, d'ou les empereurs Marc-Aurele

&

Lu~iu<

Verus le tirent bien-rOt revenir

a

R ome,

&

depuis ce

tem1-l~

il n'en íortir plus, felon ce qui paroit:

il

ne ceifa pendaot toote la vie de travaillcr avec beau–

.coup de foin

a

s'inflruire daos les Belles-Letrres, daos

la Philofophie,

&

daos la M edccino;

&

comm6 il Joi–

gnoir le talent

1t

l'érude, il réuffit rrcs-bien. 11

s·~cquit

la JUfle réputation d'un grand philofopho

&

d'un grond

m edecin;

¡¡

avott beaucoup de facilité

a

s'énoncer'

&

une éloquence fans affeétalion; mais commc fon flyle

efl extri:memenr diffus

&

éteodu , a la maniere de ce–

luí des 1\Gariques , cela efl caufe qu'oo a quelquefois

de la peine a le fuivre, ou qu'on le trouve obfcur en

divers endroits .

L e g rand nombre de livres que noos avons de cet

auteur célebre,

&

ceox qui fe font perdus, font bie11

voir qo'il ne Jui co.íitoit guere d'écrire. Suidas dit que

Galien avoir compoíé des ouvrages non-feulement fur

la Medecine , fur

la Philofophie , mais encore fur la

Géornétrie, fur la Grammaire. L'on comptoir plus de

c inq cenrs livres de

fa fat;on concernant la Medecioe

feole ,

&

enviroo la moirié aotaot conceroaot les au–

tres fciences. 11 a fai t

loi-m~me

deox livres contenant

la feule éoumération des différcns fu¡ets fur lefquels

il

avoit travaillé .

On pcut dire que Galien fur le plus graod medecitt

de fon fiecle , foit pour la tiH!orie, foit pour la prari–

que . 'Jn ne peut difconvenir qu'il n'ait écrir des cho–

fes admirables fur la Medecioe en parriculier. 11 a éré

le graod reflaurateur de la medecioe d'Hippocrate con–

ICe celle des méthodiques, qoi ¡ufqu'a fon tems s'éroit

roOjours fnOreuue avec dillinétion; toures les aurres fe–

étes de medcciue íub!lfloienr meme encare do tems de

Galien . JI

y

avoir des dogmatiques, des empiriques ,

des épifynthétiques, des écleéliques, des pneurnatiques,

&c.

mais les

rnéthodiques avoient la plus grande va–

gue; les dogmariques étoienr fort diviíés enrr'eux; les

uos renoient poor Hippocrotc, les autres poor Ariflote,

&

d'autres encare pour Alclépiade .

Galieo. ne fe déclars pour aucuoe de ces feéte_s ,

&

les étoufla toutes . Son princ1pal but fut néanm01ns de

leur fubll •ruer la doétrine d' Hippocrate (

voy<

t.

H t

Po

e

R A

T

t

S M

e); pecíonne ne

1'

avoit étodiéc , ne

l'avoit faiGe cornmc lui. C'étoir fur les idées da pere

GAL

391

de la Medecine qu'il ai'OÍt formé les fiennes, prioci–

palement pour

ce

qui conceroe la nature, les crifes, le

pouvoir de l'attraé\'ion,

&c.

mais ( dit M . Qucfnay,

en portan! fon ¡ugement fur la

feéle des Galéoilles ,

daos fon

traite

dcr fievrtJ contimur

tom.

l .

)

Galien

quitra la voie qui poul'oir conduire

:l

de ooovelles con–

noi!Tances daos l'économie animale. Au licu d'infiCier

fur l'obíervarion '

&

de fe conformer

á

celui qu' it

re

propoíoit pour modele,

il aif<Jjerrir

la fcience encore

nai!Tante de l'art de guérir,

~

quelques idées ¡:énérales,

qui en

arr~terent

le progres ; il la préfenra aux mede–

cins fous un afpeét

fi

fimple,

li

uniforme,

&

fi

com–

mode, qo'elles furent généralemenr adoprées pendantu·

ne longoe íuite de liecles . Non-feolemeot Galien rap–

portoit comme Hippocrate les maladies aox

intempé–

ries des qoarre premieres qualités, le chaod ,

le froid,

le fec

&

l'homide; mais conrre le fenrimeot d' Hippo–

crate

&

des medecins de l'antiquité,

il

rapporta aoffi

a

ces qualités les cauCes des maladic s ,

&

les vertos des

remedes.

V.

MAL A

D 1E,

1

N

T

1!

M P E'R 1 E, QUA·

L 1

r

1!' ,

M

E'

o

1

e

A M E N

r.

Ce fylli:me borna entierement les recherches des Me–

decins' paree que fixés

a

des idées par

lefquelles ils

croyoient pouvoir expliqoer tous les phéoomeoes, ils é–

roieot períuadés que toute la fcieoce de la Medecine re

réduifoit

it

de tels principes ; cependant l'obfer vation

&

l'expérience leur préfentoit

be~ocoup

d' induétions fort

oppofées

a

ces príncipes ; pour les concilier ou pour é–

loder les difficultés,

ils avoient recours a des diflio–

étions '

~

des ioterprétations '

&

a

des fubti lités qui a–

mufoient

inotilement les efprits ,

&

qui multiplioient

beaucoup les livres, Reiferrés daos les bornes de

leu r

fyfl~me,

ils y rameooient toores les connoiifances qu'ils

pouvoient acqoérir daos la pratique de

la Medecine;

les

lumier~s

qu'elles y portnienr éroient obfcurcies par

les erreurs qui abondent néceifairement dans une do–

étrine doot

les príncipes fonr fau x ou infuffi fans , ou

trop étendus . Tels font

&

tels doivenr érre abíolo·

ment ceu x fur lefquels Galien a établi fa doétrine, daos

un

tem~

ou la fcience de la Medecine étoit encore bien

imparf~ite

,

Poor réduire a un fyfleme vrai

&

jufle' fur ·lOO!

a

uo fy(lcme général, one fcience aauJetrie 3 l'expérien–

ce, il faut '\voir a¡¡paravánt toutes leS/ connoiifaoces qui

peuvent nous conduire au vrai pri,ncipe de cette fcien–

ce: car ce fo nt ces connoitf.1oces elles- memes , qui

toutes eofemble doivent nous les

indi~uer

. Avam qu'

on foit arrivé la , on ne doit s' appliquer qu'a étendre

ces conooiifances , qu'J. tirer des unes

&

des aurres les

portions de do&rine que l'on peut en déduire avec cer–

tirude; aurremeot on s'égarc,

&

on retarde extrememcnt

le progre s des fciences .

C 'c ll-IJ., continue l'aoteor qui vient d'crre cité , c'efl–

la ce qu'on reproche a Galien, qui d'ailleurs éroir un

medecin forr

favam, tres -

intdli~ent

,

tres- pénétrant

daos la pratique, trGs- exaél

&

tres- clair vnyan t daos

l'

obfervation; il s' efl renu a la doéhine d' Hippocrare

fur l'organifrne ;.

il

s'e(l entierement tixé aux faculrés

fenfitives

&

a&ives des organes dirigées par la ¡¡arure ,

daos la fantC:

&

daos les maladies ; ainfi

il ne paroir

pas

me

me qu' il ait eu

intentioo de s' élever Jufqu' au

méchanifme phyfique de l'animal. Tom fe réduit de la

pan des organes

a

des facultés

&

a un príncipe diri–

geaot, qu'il n'a point dévoilés;

&

de la part des liqui–

des a des qoalítés qui ne lui étoient cooooes que par

leurs cffets

&

par les feufations qu' elles excitonr . Ce

ne fer?it pas un grand défaur dans fa doéhinc, li ces

con~otifances

obfcures qu'il a admifes pour príncipes,

avo1ent été réellcment des príncipes fuffi íans, c'efl-a-di•

re les vrais príncipes

génér~tifs

&

immédiats de toute

la fcience de la Medecine. Car malgré tootes nos re–

cherches

&

taos nos efforts ,

il

nous faudra

tofiJours

admenre de tels principes. Le dcroier terme du mécha–

niírne des corps efl abfolurnent inacceffible

3.

nos fens,

&

par conft'quent hors de la

fphere des connoiifances

füres

&

intelligibles que nous pouvons acquérir en phi–

fique .

Le chaod

&

le

froid font vérirablement les caofes

prim itivos les plus générales des phénomenes phyfiques;

par-l:i elles peuvent erre regardées en M edecinc de

m~me que la pefaoteur, le mou vement,

&

r.

comme des

príncipes primitifs de

la

Mede~me

communs

a

toures

les aurres ícieoces phyfiques. Amfi dans le fy!leme de

G alien, on pouvoir .rameoer bien ou mal 3 ces prínci–

pes toutes les coonmlfances de la Medecine : mais de

tels príncipes ne foor que des príncipes éloignés ;

ils

oe