\
,.
388
GAL
daos ces ca>, la répercufli on de l'humeur nuifible peut
caufer plufieurs indifpofitions mortelles, paree qu'elle fe
porte fur le poumon, fur le cerveau ,
&
autres parties
nobles. Plufieurs perfonnes ont cu le genre nerveux ar–
taqué par l'ufage de la ceimure mercurielle.
Les pauvres gens fe traitent
&
fe guériffcnt de
la
g~lc
en fe faifant faigner
&
purger; ils prennent enfuite
de la fteur de foufre daos un ccuf ou daos du pet¡t·
lait;
&
ils en melent daos du beurre ou de la grailfe'
pour fe frouer les pufiules galcufes : on fait qu'elles fe
manifeflenr principalement entre les doigrs , ou efi le
liége propre
&
parognomoniquc de la maladie, au
s
lar–
rcts , fur les hanches,
&
aurres parties du corps , ou
l 'humeur acre rercnue, produit des tubercules qui ex ci–
tent une demangeaifon qui porte
ii
fe grauer JUfqu'a la
doulcur. (
r)
G
A L E ,
(
Mat~lgc
&
Mt~richa/1.
)
maladie prurigi·
neu[c
&
cmaoée; elle fe manifelle p:rr une éruprioo de
puOules plus ou moins volumineufes , plus ou moins
dures, précédées
&
accompagnées d'une plus ou moins
grande demangeaifon.
Nous pouvons admertre
&
adopter ici la di!linaion
re~Qe
&
imaginée par les Medecins du corps humain,
c'efl-a-dirc rcconnoi1re deux efpeces de
gafe;
l'une que
nous nommerons,
a
leur imiration,
gafe
fe<
he,
&
l'au–
tre que nous appellerons
gafe
humide.
Les procjuaions pu(Juleufes qui annoncent la premie–
re, font en quelque fa9on imperceptibles; leur petite!fe
ell
extreme; elles fuppurenr peu
&
tres-rarement; elles
provoquent nt!anmoins
b
chOte des poils daos les lieux
qu'c!ics occupent
&
qui les enviroonem ;
&
le prurit
qu'elles exciten!
el!
infupportable .
Les exan thi:mes qui décelenr la feconde font toüjours
feu1ibles; ils font plus ou moios élevés,
&
paroilfent
comme autanr de petirs abcH contigus, d' ou fointe
une maticre purulente , donr le defféchcment forme la
forre de croilte qui les recouvre: daos cellc-ci, le feo–
timen! incommode qui réfu lre de l'irritation des fibres
ner veufes répandues dans le tilfu de la peau, n'af!eae pas
au!Ti vil•emcnt !'animal que daos la
galc
feche ,
&
la
demangeaifon erl beaucoup moindre.
Nous ne voyons point en général que cetre maladie
s'étende fur toure ('habitude du corps do che val; elle
fe borne communémen t
a
de cenaines panies ; la
gal<
feche n'en épargne cependaot quelquefois aucune: mais
cet éveoement n'e(J pas ordinaire;
&
le plus fouvent
fes progrcs font limités, tantót daos un efpace
&
tan–
tót daus un aurre.
La
ga!Q
humide atraque l'encolure, la tete, les épau–
Jes, les cuirles, elle
Ce
fixe aulli dan>
la criniere.
Po·
ycz.
R
o u
v
1
E
u
x
;
&
dans le tr0119011 de
h
queue •
f/o1_rz.
E
A
u
X,
maladie
.
Des que la
gafe
n'ell poinr univerfelle daos les che–
vaux , comme daos
l'homme , il
el!
alfh inurile de
multiplier les divifions.
&
d'affigner.
a
l'exemple des
autcurs en Chirurgic , le nom particulier de
dartrc
a
telle ou telle
ga/c
,
fous
le prétexte d'un
local, qui
d'ailleurs doir nous erre d'aurant plus inditférent , que
toutes ·ces produarons pforiques ne font,
ii
proprement
parler • qu'une feule
&
meme maladie. que les me–
mes caufes occationnent,
&
dont le
m
eme rraitement
triomphe.
Bononius r¿duit par le raifonnement de quelques é·
crivains, a críl devoir s'etforcer d'accrédirer
leur opi·
o
ion fur le principe elfenrie1 de cetJe af!eaian curanée.
~ous
trouvons
da~s.
les
Tranfatliom philofophi'l"",
n
. 283.
une defcnpuon fingulicrement exaéte des pe–
tits animau! qu' on a fuppofés y donner
lieu ;
ils
y
font repréfentés fous la forme
&
fous la relfemblance
d'une tortue; le micrographe fe ftatte meme d'en avoir
découvert
&
difiingué les ceufs
:
mais wus
les dt!tails
auxquels il s' abandonne, bien loin de mettre le fait
hors de doute, n'otfrent qu'une preuve tres-évidente de
la foible(fe de fes fens, de la force de fes préJugés
&
de
Con
t!norme penchant
a
l'erreur.
'
• La fource réelle
&
immédiare de la
galc
rétide vé·
ritablement daos l'acreté
&
daos
l'.épaifli!Jement de la
lymphe: l'un
&
l'autre de ces vices fuffifenr
a
l'expli–
cation de rous
les phénomenes qui afsitrent l'exilleoce
de cette maladie ,
&
qui en ditférentient les efpeces.
Si l'on fuppoTe d'abord que cene humeur foit impré–
gnée d'une quantité de particules faJines qui ne peuveot
que la rendre acre
&
corrofive, mais qui noyées dans
I;.
tnr;eot de
la
circulation, font, pour ainti dire, daos
1
mertte
&
fans effet; on doir préfumer que lorfqu'elle
fera parvenue
_da~s
les tuyaux dellinés
a
l'itfue
d~
l'in–
fenfible
tr~ofpJrauon
&
de la fueur
ces mernes parricu-
.
'
GAL
les qu'elle y charrie s'y réuniront en malfe • de-la l'en–
gorgement des
tuyaux
~
kurs eurémitél ;
e
-13
les
e~anthi:mes
ou les puOules. Ptus la lymphe Cera ténue,
moins les exanthcmes feront volum111eu x
&
les exulcé–
rations poílibles;
1'
évaporation en Cera plus prompte ,
elle ne lailfera apees elle uul fédimenr, nulle panie grof–
fierc; les fels plus libres
&
plu;
dégagé~
s'exerceront
fans contraime fur les fibriles n<rveufe>;
&
tous les fym–
ptomes d'une
gafe
!"eche fe manifefl<ront d'une manic·
re non équivoque. La vifcoúté ell-elle au contnire le
défaut prédominant
?
les engorgemens feront
plus
conli·
dérables
les puflules plus faillantes
&
plu> étendues ;
&
conféqu~mment
le nombre des tuyaux fanguins qui éprou–
vcront une compreflion,
&
des canaux blancs qui feront
dilatés
&
forcés, Cera plus grand.
Le
lymphe arrctée dans
ceox-ci
&
fubirTant d'ailleurs un froi!fement réfulrant du
jeu
&
d~
l'ofcillation de
ceux-1~,
acquerra inévirablement
plus ou moins d'acrimonie; elle corrodera les vniffeau¡
qui la contiennent; cene corrofion Cera fuivie du fuinre–
m.enr d'une matiere purulente, qui jointe
a
beaucoup de
parties fulphureufes, fera bien-tót defféchée par l'air,
&
ces memes parties embarralfant les fels
&
s'oppofanr
a
leur aaivité , leur impreflioo Cera plus
legere . C'ell
ainli que la
galt
humide fe forme
&
fe montre avec
IOUS
les fignes qui
la caraaérifent.
Le virus pforique
e(\
contagieux; il fe communique
par l'attouchement immédiat, par les cou venures , les
harnois, les érdlles , les bro!fes, les épou!Jetres,
&c.
de quelque maniere qu' il
foi t porté
ii
la
furface du
cuir d'un che val fain; il s'y unir, il s'y attache, foit
par l'annlogie qu'il a avec l'humeu r perfpiraotc, foir par
fa ténuité
&
fa difpofition
a
s'introduire dan< lés pores.
A peine s'y efl-il iofinué, qu'il fomente l'épaifli ffement
de la matiere qu'il y rencontre; il
y
l"éJOUrne
r~éanmoins
quelque tems fans s'y développer fcnliblement; rnais la
chaleur naturellc
&
le mouvement des
\'ai!Je~ux
ané–
riels excitant enCuite fon aaion, nous appercevons bien·
tót des pu(Jules qui fe renouvel lent
&
fe reproduifi:nt ,
fe loro qu'il a pénétré dans la marle. Nous devons done
regarder les parties falines exhalées du corps du che,·al
galeux par la tranfpiration
&
por
la fueur, ou conre–
nuel daos l'humeur fuppnrée qui ftue des examhcmes,
comme la cauCe prochaine externe de la maladie donr
il s'al(it .
Tour ce qui peut troubler la dt'purarion des fucs vi–
taux. donner lieu
a
la corruption des humeurs.
&
lcur
imprimer des qualités plus ou m"h" pernicieufes, doit
erre mis a
O
rang de fes caufes éloignées: aiuft de mau–
vais fourrages, qui ne fourni!fent qu'un eh yle crud
&
mal digéré; des travaux qui occafionnenr une diillpation
trop forre; le défaut des alimens n.!celfaire<
a
la répa–
rarion des flu\des
&
~
l'eturetien de la maahine; uo air
humide
&
froid qui rallenrit la marche circulaire; l'o·
miflion du paofemeut;
&
en conféquence le leJoor d'une
craiTe t!pai!fe qui obfiruc
&
bouche les pores cutanés
foot autant de circonflances auxquelles on peu r
rappor~
rer ces dilférentes éruptions .
Quoiqu'clles nous indiquent roQjours un vice daos la
malfe, elles oc préfagent néanmoins ríen de dangereux ·
&
les
fuites n'en fout poinr funefies, pourvQ que
1~
traitement foit méthodique ,
&
que l'on artaquc le mal
daos
f.1
fource
&
daos fon priucipe.
JI efl quelquefois critique
&
falutaire; car
il
débar–
raiTe le fang de quantité de panies faJines
&
hétéroge–
nes qui
auroi~nt
pu donner lieu
a
des maux plus for–
midables; nous remarquons mcme trcs· fouvent dans les
chevaux qui n'ont )Ctté qu'imparfaitemenr
que la na–
rore cherche
a
fuppléer
&
fupplée en cffer par cette
voic
a
l'impuilfance dans laquelle elle a ért! d'opérer
une dépurarion enriere
&
néce!faire, par les émonaoi–
res qui daos !'animal femblent particulicrement dellinés
a
l'écoulemenr de l'hum<ur
&
de la matiere dout le
flux déccle communémenr In gourme.
La
gal<
feche e!l plus rébelle
&
plus difficile
a
dom–
pter que la
~al<
humide; des fu es acres
&
lixiviels ne
font poi
m
atfc!ment délayés , corrigt's, emportés ; elle
auaque plus ordioairernent les chevaui d'un certain 3ge
&
les chevaux eotiers, que le
che vaux ¡eones
&
que
les chevau x hongres; les premiers
a
·ra Con de la pré–
dominance des fels, de la plus grande force
&
de la
plus grande rigidi1é de leurs libres; les feconds confé·
quemment fans doote au repompement de l'humeur
fé–
minale, qui paiTant en trop grande aboodance daos le
faog, peut l'échaotfer
&
eAciter
l'a~rimonie
, Iorfqu'ils
ne fervent aucuoe ¡ument ; oo
a
ra1fon de 1' acreté
~oi
ell une fuire de l'apauvri!Jemeot de la enarTe, lorfqo'tls
en