GAL
Verres ne montroir qu'a fes amis, c'étoit la flatue du
Joueur de
lyre
d'Afpende, dont la maniere de roucher
cct inllrumenr av.oir fondé un proverbe par mi les Grecs.
Emre les raretés de gour d'uo autce gonre, que Ver–
res avoir en g•and nombre dans fa
galtrit
,
on pour–
roir meme plutieurs perites viéloires , telles qne nous
les voyons daus les médailles fur la main des divini–
tés : il y en avoir de wutes forres d'endroirs; celles-ci
avoicnr été tirées des flarues de Céres; celles-la d'un
ancien temple de
]unon bati fur
le promonwire de
Malle .
Un grand vafe d'argent en forme de cruche,
hydria ,
ornoir une magnifique table de bois de citre: ce grand
vafe éroir
de
la
fa~on
de Bocthus, canhaginois , donr
Pline nous a tranfmis la gloire, avee la lifle de fes prin–
cipaux ouvrages.
A
c6té de ce vafe, on en voyoit un
autre encore plus admirable; c'étoir une feule pierre
précieufe creufée avec une adrefse
&
un travail prodi–
gicux: cetle piece venoir d' Orienr; elle étoir tombée
entre les mains de Verres, 3vec le rich,e candélabre door
nous parlerons dans la fuire.
11
n'y avoir poinr alors en Sicile, difent les hiflo–
riens, de rnaifon un peu accommodéc des biens de la
fortune, qui n'eílr fon argenterie pour (ervir au culre des
dieux domeniques; elle conflfioit en pateoes de IOUies
grandeurs , foir pour
les offrandes foir pour les
liba–
tions,
&
en cafsolettes
a
faire fumer
l'encens . Tour
cela prouvoir que les
A
m
daos la Sicile avoieut éré por–
tés
a
un haut degré de perfeélioo . Verres aidé de deux
grecs qui s'étoienr donnés
il
lui , \'un peintre, l'aurre
tlatoaire, avoir choifl parmi ranr de richefses, ce qui
conveuoir le mieux pour l'ornemeur de fa
galerie.
lci
c'étoir des coupes de formes ovales,
Jcaphia,
chargées
de fi gures en re\ief,
&
de
pieces de rapport ; la
c·~roir des vafes de Corinthc
pof~s
for des rabies de mnr–
bre , foíltenues fur
trois piés ,
a
b
maniere du raeré
rrépié de D elphcs,
&
qu'on appel\oir pour cela
mm–
J"' delphic.c
.
Nous ne parlerons
p~s
de p\ufleurs nutres raretés de
ceue
galerie
,
qui ne laiffoient pas que de l'embe\lir ;
comme de coiralfes, de cafqoes, de gra nde; urnes d'ai–
rain de Corinrhe cifelé; des denrs d'éléphans d'one gran–
deor
iocroyab\e , l'ur lefq uel\es on
lifoit en caraélcres
puniques, que le roi Maffini(fa
les
avoit renvoyées
ii
Malte au temple de Jonon, d'ou le général
de
la flor–
te les avoir en\evées: nn
y
trou voir JOfqo'a l'équipage
du che val qui avoit appartenu au roi H1éron . A c6té
de
cet équ'pagr , deux petits chevaux d'argenr placés
fnr
deu~
pié·d'eflaux, offroienr un nouveao fpeé1ack ao l(
yeox des connoitfeurs.
Quoique les vafes d'or que Verri:s avoit femés dans
fa
gaftrie
en tres-grand nombre
1
fulfenc moden1CS, i\
avoit
r~O
les cendre
&
plus beaux
&
auffi refpeélab\es
qu e \'antiqne ; il avllit érabli
i_
Syr~cufe,
d_ans l:aocien
pa\ais des
roi~,
nn grand atte_l:er d
~rfevrene,
ou pen·
dant huit moiS , IO
US \es OUVCICfS qm
Ont
rappon
a
Cet
3rt , foir poor deffi
r.erles vafes, foir pour y aJoílter
des ornemens, rravailloienr conrinue11ement poor Ver–
res,
&
ne
rravailloienr qu'en or.
Toares les tapi!Teries de cette
galtrit
étoient rehauf–
fées de
ce
métal donr la moJe ve
noir d' /\tta\us, roi de
Pergame;
\e
reflc d-s meubles
y
répondo.ir:la pourprc
de Tyr y éclatoir de wus cótés.
Verr~s
pendanr le
rems de fon gouvernement, avoit établi daos les meil–
leures villes de Sicile ,
&
ii
M alle , des manufaélores
ou \'on ne travailloir qo'a fes meub\cs : routes les laines
étoienr teintes en pourpre .
11
fouroiiToir la matiere, dit
C icéron; la
fa~on
ne lui cm'ltoir rien .
Outre quantité de tableaux
tres-précieox qu'il avoir
rirés' do rempie
de
Minervc
a
Syracufe, pour fa
gale–
rie,
il
y
avoit p\acé vingr-fepr
po~!raits
des
ancie_ns rois
de Sici\e, rangés par ordre,
&
qu 1! avolt auffi urés du
meme temple .
.
.
.
.
.
La porte de la
g
altrse
ét01t nchement hlfloflée;
Y
er–
res dépooilla poor fon ufage celle du temple de M •ner–
ve l Syracufe, la plus be\le porte qui für
a
aocun tem–
ple: plotieors aoteors grecs en ont parlé daos
le~rs
é–
crits;
&
roos con•,jennenr qtre c'éroir une merve!lle de
l'arr . Elle étoir décorée d'une maniere également con–
venable
&
au temple
de
la déeffe des Beau x-Arts ,
&
il
u~e
galtrit
qui renfermoir
ce
que
les Beaux-Ar!s
avo~ent
produir. Verres avoir enlevé des portes du me–
me temple ' de gros clous donr les retes éroienr
d'~r,
hflllas aurtai,
&
en avoit orné la porte de fa
galerre
·
A cóté de la porte, on trouvoir deux
tres-grandes
fiatues, que Verres avoit en\evées du temple de Jo–
non
a
Samos; elles pouvoienr erre d'un Théodore de
GAL
397
Samos, habile peintre
&
flatuaire, dont parle Piine,
&
donr Piaron t3it menrion en qoelque endrolt .
Enfin la
galerie
éroir éc\airée par p\ofleors luflres de
bronze, mais fur-toor par un candé labre merveilleux,
que deux princes d'Orient avoient defliné au temple de
jupiter Capitolin . Comme ce
temple avoir élé brCilé
par le fetl du ciel,
&
que
Q.
Catu\us le faifoit réédi-
6cr plus foperbc qu'auparavanr, les deux princes voulu–
renr anendre qo'i\ fat achevé
de
batir, pour y confa–
crer \eur of\rande; un des deox, qui étoit chargé du
candélabre, palfa par la Sicile pour regagner la Comage–
ne. Verres commandoit en Sicile: il vir le candélabre;
il
!'admira, il \'emprunta,
i\
le garda: c'étoit un préfent
digne
&
des princes qui le vouloienr offrir au temple
de Jupirer,
&
de ce temple mame, le
lieo de toore
la terre
le
plus augofle, ti
1'
on en excepte le temple
du vrai Dieu .
Te
\les éroiem les richelfes de
la
galerie de
Verres.
Cependant quelquc curieufe, que\
que
magnifique qu'el–
le fllr, ce n'étoir ni la feo le, ni vraitfemblablemenr la
plus belle qu'il
y
eut
a
Ro
me .
Perfonne n'ignore que
des que les conquctes des Romains eurenr expofé a \eurs
yeux ce que \'Afie, la Macédoine, I'Achit'e, la Béo–
rie, la Sicile,
&
Corinrhe, avoienr de beaux ouvrages
de l'art; ce fpeélacle leur infpira l'amour paffionné de
ce
gcnre
de
magnificence: ce fut a qui en orneroir le
plus fes maifons
i.
la vi\le
&
3
la campagne . Le mo–
ycn
le
moins crimine! qu'ils mirent en reovre, fut d'a–
cheter
ii
vil prix des chafes qui n'avoienr poinr de prix:
\e
gouvcrnemcnt des pays conquis leur en offroir l'oc–
cation; \'avidité des uos enlevoit
tour , fans qo'il ftlt
queflion de payement; les autres plus mefurés dsns \eurs
démarches , fous des prétextes p\aoflbles, empruntoient
des villes ou des partico\iers
ce
que ces particuliers
&
ces vi\les pofTédoient de plus exquis;
&
r.
quelqu'un a–
voit le foin de le \eur reflituer, la p\Gparr fe l'appro–
prioienr .
Mais enlin quoique les Romains ayent orné leurs pa–
\ais de rous les précieux ouvrages de la Grece, ils n'eu–
rcnr en part9ge ni le gofi r ni la noble émulation qui
avoir animé les Grecs; ils ne s'app\iquerenr poinr com–
me
eux
a
l'érude des memes Arrs donr ils admiroient
les produélions;
&
nous le prouverons invinoiblemenr
quand
i\
s'agira de par\er des Grecs , de leurs ralens,
&
de \eur génie .
Voye<. ci-aprh 1 ar.ticle
G
RE
e
S.
(D.
J.)
G
A
LE
R 1E ,
f.
f.
en terme dt Fortification,
e(l u–
ne perite allée de charpente qu'on fait poor patfer un
folfé, qui efl couvcrr de groffcs planches
de
bois, char–
~ées
de terre
&
de
gafan.
Les c6tés
de
la
galtrie
doivent
~tre
a
l'épreuve du
moufquet; i\s fonr compofés d'un double rang de plan·
ches, comme de.-plaques de fcr pour rélifter aux pier–
res
&
aux artífices donr \'ennemi fe fert.
Chamh.
On fe fcrvoir autrefois de ces
galaies
pour facilí–
rer
\'approche du mineur
a
la face do baflion; elles por–
roienr fur le fofié qu'on avoir foin de comblcr aopa–
ravanr de barriques,
de
facs :\
recre,
&
de falcinos,
lorfqu'il étoir plein d'eau . Pendanr
ce
comb\ement, on
démonroit l'artillerie des flanes oppofés : ceue
galtrie
s'appel\oir auffi
eravtrfe
.
Voyn
T
R
Av En s E : elle
n'efl plus d' ufage a préfenr. Le mineur parv ien r au
corps de l'ouvrage anaqué, oo par une
galtrie
fourer–
reine qu'il prarique fous
le
falTé lorfque la nature du
terre in le permet, ou
a
la fav eo r de l'épao\emenr qui
couvre
\e
paffage do
fofTé.
V oye<.
PAss A
G
e
D
tJ
E
o
S S
g' .
On appe\le encore
galtrie
le condo ir d'unc mine,
c'eH-a-dire le chemin qu'on pratique fous 1erre pour a_l–
ler JUfque foos le rerrcin des ouvrages qu'on a delrem
de faire fauter .
Voytz
M
1N E,
RAM
E
Av, ARA
1-
GNE'E,&c.
. Les affiégeans
&
les affiégés pouffcnr auffi des
galt:
rtes
fous rerre pour évenrer réciproquemenr \eurs mr–
nes,
&
les détruire apri:s qu'ils les onr trouvées .
G
AL~
R ,
Es n'e'c
0
v
T E.
On appelle ain li de pe–
rites
galerín
conflroites \e long des. deux c6tés. des
galeries
ordinaires : on
y
pratiqu~
de d11lauce en d•,fl•n–
ce
de
petits efpaces pour ,coutenlf un homm_e. L em:
p\oi
de
cet homme eO d
écoo~er
av:c. aueouon ce qut
fe fa ir daos les environs du \1eu ou 1\
efl p\acé, afin
de donner avis du uavail de
l'ennemi.
(Q)
G ALE
R 1 E
(
Hijl. nae. Minhalogie)
on nomme
ainfl daos les n;ines métalliques les chemins que les mi–
neurs font feos rerre, pour percer le fe in des monta–
gnes
&
en détacher les 6\om.
Voyn l'art.
M
1 N Es.
G A
LE R 1E,
(Marine.)
Lts
galeries
dans
les , aif–
feaux