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GAL
cootre les homrnes , la peine du foüet
&
du bannilfe–
ment a tems ou
a
perpétuité doit étre ordonnée coo–
tre les fe mmes felon la qualité du fait.
L'article
200
de l'ordonnance de Blois porte, qu'il
ne fera accmdé aucun rappel de ban ou de
galerts
a
ceux qui auront été condamnés par arrét de cour fou–
veraine; que fi par importunhé ou autrcment, il en
é–
toit accordé avec claufe d'adrelfe
a
d'autres juges, ils
ne doivent y avoir aucuo égord ni en prendre connoif–
faoce, quelque attribution de jurifdiélion qui pui(J'e leur
en ctre faite;
&
néanmoins il eO. défendu trcs-étroite–
ment
a
tous capitaines de
galerts,
leurs lieutenans,
&
tous autres, de reten ir ceo• qui y feront conduits ou–
tre le tems porté par les arr<'ts ou fentences de con–
damnation, fur peine de privntion de Jeurs états.
L'ordonnance de
IÓ70,
tiere xvj. article
r'
veo! que
les lenres de rappel de
galeres
ne puiffent étre fcellées
qu'eo la grande chancellerie. On les adrell'e aux ¡uges
natu rels du condamné ; J'arn!t ou ¡ugement de con–
damnation doit etre attaché fous ce<
lettres
&
ces let–
tres font eotérinées fans esaminer les charges
&
iofor–
mations.
On commue quelquefois la peine des
galerts'
en une
autre ,
lorfque le condamné eO.
hors d'état de
fervir
fur les
galerts. Voyez
e
HA
t
N E,
R
A
p pE
L
DE
G
A–
L ERE S.
Voyez. nuffi
G
AL
E'R 1E N.
(A)
G
A
LE
K E ,
f.
f.
(
Chymie philofopb.
)
efpece de
fouroeau
long , en ufage chez Je, UiO.illateurs , pnur
dill.iller une grande quantité de liqueurs a-la-fois .
Voyez
FoORNEAU.
G
AL
1!
R
1! , (
L«therie)
forte de rabot dont fe fer–
' 'ent les Faéleurs d'orgues pour raboter les
tables d'é–
tain
&
de plomb dont les tuyaux d'orgues font faits .
Cet outil repréfeoté dans
les Planches d' orgue
a
la
jig.
63 ,
e
O.
compofé dul corps
A B,
de bois
~n
tout
fernbbble
¡¡
CeiUI
des Menuiliers . La remelle qui eO.
la face qui porte fur
1'
ouvrage que
1'
on rabote, eO.
une plaque de fer bien drcffée
&
policée, qui eO. aua–
chée au-de(fuus du corps avec des vis
a
t€te perdue'
c'efl·a-dire qui font arrafées
a
la
plaque qui fert de fe–
melle. La portie antérieure du corps eO.
traverfée pnr
une chcville
De,
par Jaquelle
UD
ouvrier tire
la
ga–
lere
a
lui, peodaot que foo compagnon la poull'e com–
me un rabot ordinaire par la partie
B.
Le fer de cet
ioO.rument doit etre debout, comme on voir en
E,
le
bifeau
tourné \'ers la partie fuivaote
B
,
eoforte qu'il
ne fait que grauer; ou fi on !'incline comme aux
ra–
bots ordinaires, le bifeau
G
doit etre tourné eo-delfus
vers la partie précedente
A
de l'uotil; ce qui produit
le meme effet, puifque la fa ce du bifeau
G
eO. perpen–
diculaire
a
la fe melle.
Voyez an mot
o
R
G
o
1!
la ma–
niere de travailler le plomb
&
l'étain pour toutes for•
tes de
¡cux.
GALERICA ,
(
Hifl. nnt. )
nom dooné par les
anciens
~
ur¡e pi<rre qui étoit d'un verd pate .
G A LE R 1E, f.
f. (
Arebit.
&
Hift.
)
e'e
O.
en
Architeélure un
lieu beaucoup plus long que
large ,
vouté ou plafonné ,
&
fermé de croifécs. Ducange dé–
rive ce mot de
galeria
,
qui
fignitie un
appartemmt
propre
&
bim orn/.
Du · moins , e' eO.
de nos ¡ours
J'endroit d'uo palais, que l'oo s'auache le plus
a
ren–
dre magnifique,
&
que J'on embellit davamage , fur–
tout des richell'cs des beaux A
m;
comme de tableaux;
des O.atues, des figures de bronze, de marbre, d'anti·
ques,&c.
11
y a daos
l'Europe des
galeries
fameufes par les
feules peintures qui y foot adliérentes
&
alors on dé–
fig~e
ces ouvrages
piuor~fq?es,
_par 'ta
galerie
meme
q_ur
e?
eO. décoré_e. Aro
11
1
on dtt , la
galeri:
du palais
l'
aroefe, la
galrrte
du Luxembourg, la
galerie
de Ver–
failles, la
galerie
de Saint-Cioud. Tout le monde les
cooooit, nous n'en parlc-rons done pas ici ; mais avec
le fecours de M. l'abbé Fraguier ,
(
mtm.
áe l'acatl.
des
infcripe. tome IX.
)
nous pouvoos entreteoir le Je–
éleur de la
galerie
de
V
erres, qui valoit bien celles
doot oo réimprime fi fouveot les defcriptions. Le rival
d'Hortenfius figuala fa jeunell'e
a
en tracer le tableau ,
lorfqu'il accufa
&
convaioquit le po!J'e(J'eur de
e<tte
ga–
lerie,
de u'etre qu'un voleur public. Le goílt curieux
de ce voleur public embracroit les plus rares produélions
de l'art
&
de la nature ;
il
o'y avoit rien de trop beau
P?Ur
lui ; fa maifon étoit fuperbe, fes cours
&
fes ¡ar–
dms. n'offroieot que marbre
&
llames : mais ce qu'il
av_ort. rall'emblé de plus précieux par fes rapines, rem–
pl!(J'oa fa
t.alerie .
j oü'll'ons du fpeélacle qu'eo donne
C1ctroo; rl entre daos un des objets •les plus importaos
GAL
&
les plus curieux de ce D iél;onnaire, la connoi!fance
des ouvrages de l'an1iquité.
La flatue de
J
upiter étoit une des plus appnrentes qu•
oo vit daos la
galerie
de Verres; elle reptéf'entoit
J
u–
piter furnnmmé o
T"
1o
:r ,
le dJfpen!3teur des vents fa–
vorables. On ne connoiffoit dans tour
le monde que
rrois Oatoes de jupiter avec ce titre; J'uoe étoit
a
u Ca–
pitole, ou Quintos Fh1minius l'avoit coo!acrée des dé–
pouilles de la Macédome; l'a\ltre dans un anc'cn tem–
ple bilti
:i
l'eodroit le plus érroit dn Bofphore de Thra•
ce; la tro ifl<me ªI'Oit été apportée de Syracufe daos la
gal<rie
de V err-és .
La Diane de Ségefle n'éroit pas moins remarquable;
c'étoit une grande
&
belle O.atuc de bronzc. La déef·
fe étoit voilée
a
la maniere des divinités du premier or–
dre ,
prdts veflis áej/11xit aá imo¡
;
mais dans cene
grande taille,
&
avec une draperie fi majeO.ueufe , on
r<trouvoit l'air
&
la legereté de la ¡eune!fe. Elle por–
toit le carquois annché fur l'épaule; de la main droite
elle tenoit foo are ,
&
de la main g•uche elle ovoit un
flambeau allumé. L 'ao tiquité charg<oit de fymboles les
figures de fes dieux, pour en ex primer tous
les diffé–
rens
ami~uts;
en quoi elle n'a peut·etre pas eu toil¡ours
alfe1. d'égard au
tout·enfemblc . Cene llatue de route
antiquité
,¡,
avoit appaneou
3
SégeO.e, vil le de Sicile fon–
dée. par .t.née; elle en étoit en meme tems un des plus
beaux oroemeos,
&
la plus célebre dévotion; les Car–
thaginois
l'avoicot eolevée. Quelques fiecles s'étaot é–
coulés, le ¡eune Scipion vaioqueur de Carthage la reo–
dit aux Ségeflaios; on la rem1t fur fa bafe avec une
infcription en grands caraéleres, qui marquoit
&
le bien–
fait
&
la piété de Scipion ; Verres peu fcrupuleux fe
l'appropria.
Deux O.atues de Ceres qu'oo voyoit enCuite, é'toieot
en ce genre l'élite de celles de tous les temples de la
Sicile, ou
V
erres avoit commandé pen.dant trois aos;
!'une venoit de Carane, l'autre d'Enna, deux villes qui
gravoieot fur
leurs monooies la
téte de Cercs . Celle
de Cataue avoit de tous tems été révérée daos l'obfcu–
rité d'uo lieu faiot, ou les hommes o'entroienr poior; les
femmes
&
les
tilles· étoieot chargées d'y célebrer
les
my'tleres de la
dé
die; la Ceri:s d'Enna étoit encore
plus remarquable .
Mercure che1.
V
erres n'étoit que trop
~
fa place;
c'étoit celui-la mi'me
a
qui les Tyndaritaios ofhoient
tous les aos des facritices
reglés :
la O.atue étoit d'un
tres ·grand prix; Scipioo vainqueur de l'Afrique l'avoit
rendue au culte de les peuples; Verres fans viéloires,
la Jeur enleva.
L' Apolloo étoit reveou de
m~me
a
ceox d'Agrigen–
te; il étoit daos Jeur temple d'Efculape .
M
yroo, ce
fameux O.atuaire fi conou, y avo1t épui!é tou t loo art;
&
pour reodre fon nom éternel, il
l'av oit écrit fur !'une
des cuil!'es en petits caraéleres d'argent. O o fent cam–
bien le nom de M
y
roo , mis comrc
la défeo fe daos
quelque pli de cette' O.atue , en rehaulToit
le prix daos
la fantaifle des curieux.
L 'Hercule de V erres étoit de la maio du meme nr–
tine ; loo Cupidoo étoit de
la m
a
in de Praxitele ;
&
Pline le met au rarrg des chefs-d'reuvre de ce grand
maitre.
Auprcs de ces divinités , on voyoit les Canéphores
qui avoient tant de part daos la pompe des
fe
tes athé
~
niem!es ..O o appelloit
Canipbores
3
Athenes , comme
on
1
a
dtt íous ce _mot, de ¡cunes tilles, qui parées fu–
perbement, marcho1ent daos les proceffious folcmnelles,
portant fur lcurs tetes
&
foíltenant avec leurs maios des
co,beilles remplies de chofe; dellinées au culte des dicux ·
tclles on voyoit celles-ci: c'étoient des figures de bron:
ze,
dont la bcauté répondoit
a
l'habileté
&
a
la répu-
13tion de Poiyclcte.
Je glill'e fur
1'
Ariflée, le Péon,
&
le Téni:s, autres
Oatues tri:s-pn!cieufes qui fe
trouvoieot daos cene ri–
che
galerie
;
paree qu' au miliru des dieux de toute e–
fpece qui la décoroient, on admiroit encare davantage
la Sapho de broo?.C de Silanion: rieo de plos tini que
cctte Oatue ; c'étoit non un poere, mais la Poéfie ; non
une femme paffionnée, mais
la paffion en perfonne:
V
mes l'avoit tirée du prytaoéc de Syracufe.
Quaotité d'autres O.atues qoe l'orateur de Rome n'a
pas décrites, orooieot la
g«lerie
de
V
erres ; Scio Sa–
mos, Perge, la Sicile, le monde entier, pour aioÍi di–
re , avoient fervi tous fes g01lts . Cicéron prétend que
la curiofité de V
~rrc.s
avoit plus coOté de dieux 3 Sy–
racofe, que la vrélorre de Marcellos n'y avoit coúté
d'hommes.
V
n morccau onique que j'oubliois de citer ,
&
que
Ver-